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Chapitre 19 : Dieu Elle-même...


Une fois dehors, Aelynn s'était mise à courir sans réfléchir, oubliant pour la première fois de regarder autour d'elle. Elle voulait juste mettre le plus de distance possible entre Billy et elle. Tout plutôt que d'avoir encore affaire à lui.

Elle pensa à rentrer chez elle, puis se dit qu'il valait mieux qu'elle se trouve un autre endroit. Billy ne savait pas où elle habitait et elle risquait de mettre ses parents en danger si elle rentrait chez eux. Alors, où aller ? Avec ses yeux orangés, elle inspirerait la panique à toutes les personnes qu'elle croiserait.

Elle était tellement plongée dans ses pensées qu'elle percuta un garçon qui arrivait en sens inverse. Les deux ados roulèrent ensemble sur le trottoir. Le premier choc passé, Aelynn se remit sur pied. Grâce au Venin, elle n'avait pas eu mal du tout. Mais le garçon, était-il sain et sauf ?

- Hé, ça va ?

Le garçon gémit. Il avait l'air d'avoir le même âge qu'elle et son visage lui disait vaguement quelque chose. Peut-être l'avait-elle déjà croisé au lycée ou dans la rue. Il gémit, cligna des yeux plusieurs fois et, au grand effroi d'Aelynn, ses yeux virèrent du bleu à l'orangé.

- Oh, non ! s'écria-t-elle. Je t'ai contaminé !

Il se trouvait qu'en effet, elle l'avait griffé au bras dans sa chute. Jeremy (c'était lui) se remit sur pieds et tenta de reprendre ses esprits. En sortant rejoindre Lloyd, il s'était attendu à tout, sauf à se faire percuter par un bolide humain.

- C'est bon, souffla-t-il. Tu l'as pas fait exprès.

- Je suis désolée.

Jeremy avait envie de répondre que ce n'était pas grave mais c'était impossible. C'était comme si une tempête s'était éveillée en lui. Une soif intense le tiraillait, la soif de céder à tous ses instincts et de faire tout ce dont il avait envie. Il regarda cette fille dans les yeux et prononça les mots qu'il refoulait depuis des années :

- Je suis gay.

Il s'entendit prononcer ces mots et se demanda ce qui devenait de se passer. Ça y était, il l'avait dit. Quelqu'un connaissait son secret. Il n'y avait aucun retour en arrière possible. Et cette fille était au Venin, elle risquait de faire n'importe quoi.

- Quoi ?! s'écria-t-elle.

- Mes parents le savent pas, ils vont me tuer s'ils l'apprennent ! J'ai toujours rêvé de le dire à quelqu'un et... Oh, put... purée, je vais aller en enfer !

Aelynn éclata d'un rire nerveux.

- Non, tu vas pas aller en enfer ! répondit-elle.

- Qu'est-ce que t'en sais ? Le diable est entré en nous et...

Il s'interrompit et regarda ses mains. Sa bague de pureté, celle qu'il avait juré de toujours porter comme preuve de son refus du péché de chair, lui faisait mal. Aelynn suivit son regard et comprit :

- Ça te serre le doigt, c'est ça ?

- Oui...

- Ça m'étonne pas. On dit que l'un des symptômes du Venin, c'est un léger gonflement des mains. Enlève cette bague, ça ira mieux.

- Mais c'est ma bague de pureté ! J'ai fait serment devant Dieu de toujours la porter.

Aelynn réfléchit un instant, puis demanda :

- L'amour de Dieu est infini, pas vrai ?

Jeremy regarda cette fille dans ses yeux orangés. Elle avait l'air de le comprendre. D'accord, elle était au Venin, donc maudite, mais elle venait de parler de l'amour de Dieu. Donc, peut-être qu'il pouvait lui faire confiance.

- Oui, l'amour de Dieu est infini.

- Alors elle comprendra si tu enlèves cette bague pendant une heure ou deux. Et puis, tu es gay, non ? Tu ne risques pas d'être tenté avec moi.

Jeremy la fixa, surpris. Elle avait raison : même si cette fille était plutôt mignonne, il n'avait aucune envie de commettre le péché de chair avec elle. En fait, il avait partagé le vestiaire des joueurs de base-ball de son lycée des dizaines de fois, il les avait vus sans leur chemise et même si ça l'avait troublé sensuellement, il n'avait jamais, jamais osé leur manquer de respect, ça non. Il savait se contrôler. Alors pourquoi ne pas essayer ?

Il enleva sa bague, puis fourra prestement sa main dans sa poche. Même si c'était ridicule, il avait l'impression que sa main était nue comme ça. La fille le regardait toujours. Il lui dit la première chose qui lui vint à l'esprit :

- Pourquoi tu dis 'elle' en parlant de Dieu ?


https://youtu.be/-PZsSWwc9xA

-Pourquoi pas?

- Dans la plupart des religions, Dieu, c'est un homme.

- Je sais. Je préfère créer ma propre spiritualité.

Jeremy pensa très fort qu'il accumulait les péchés ce soir : il venait de sortir sans permission, de sympathiser avec des lesbiennes, de faire son coming-out gay, d'enlever sa bague de pureté, et voilà qu'il copinait avec une fille qui tournait le dos aux religions traditionnelles ! Il ne manquait plus qu'il achète 'L'Origine des Espèces' de Darwin et ce serait complet...

- Je m'appelle Jeremy Peters, et toi ? demanda-t-il pour changer le sujet.

- Aelynn. Je vais au lycée Katherine Johnson.

- Alors on s'est peut-être croisé.e.s dans les couloirs. Je joue au base-ball dans leur équipe.

Un hurlement retentit et Aelynn fut saisie de peur. Billy risquait de la retrouver à tout moment, il fallait qu'elle se cache.

- Ouais, peut-être, éluda-t-elle. Bon, écoute, c'est pas que je t'apprécie pas mais j'ai un pervers à mes trousses alors il faut que je me sauve. Bonne soirée !

- Bonne soirée. Tu habites loin ?

- Non, pourquoi ?

- Je dois aller rejoindre un chien mais j'ai peut-être le temps de te raccompagner chez toi. Tu vois, je suis armé.

Il désignait son fusil à vinaigre. Aelynn secoua la tête.

- J'ai une bombe lacrymogène sur moi, ça va aller.

- Bon, alors bonne soirée.

- Bonne soirée.

Les deux ados se tournèrent le dos, firent un pas en avant et Aelynn réalisa qu'elle n'avait toujours aucune idée de l'endroit où elle pouvait aller. En outre, quelque chose l'intriguait chez ce garçon. Il avait l'air plutôt sympa et si jamais Billy les retrouvait, il n'oserait peut-être pas s'en prendre à deux personnes à la fois...

- Et si moi, je te faisais un bout de chemin ? proposa-t-elle.

Jeremy répondit par l'affirmative. Le père de Lloyd lui avait dit de rejoindre 'Labrador' près de l'Hôtel de ville mais il ne lui avait pas interdit de se laisser accompagner. Et puis, quelque chose lui inspirait confiance chez cette fille...

Elle dégageait quelque chose d'amical. Depuis l'enfance, son père lui avait seriné sans cesse que les hommes et les femmes ne pouvaient pas être ami.e.s et que s'il passait ne serait-ce que cinq minutes seul avec une fille qui n'était pas une parente proche, cela tournerait mal et il serait obligé de l'épouser. Or, cela faisait cinq minutes qu'il était seul avec Aelynn et tout allait bien. Plus que bien. Il avait juste envie de parler.

- Vivement que ce soit fini, hein ? demanda-t-il pour briser le silence.

- Ouais. C'est lui, le chien que tu dois rejoindre ?

Elle désignait un bouledogue français qui traversait la rue en courant. Un trait de peinture rouge rayait son flanc et Aelynn, qui aimait beaucoup les animaux, eut le cœur serré en pensant à ce qu'on avait essayé de lui faire.

- Non, répondit Jeremy. C'est un code. Les chiens sont un groupe qui protègent Charrydale le soir d'Halloween.

- Alors c'est pas une légende ?

Aelynn avait entendu parler de cette patrouille, en effet. Les rumeurs les plus insensées couraient sur elles. On racontait qu'elle était composée d'anges ou de loups-garous, ou encore d'extraterrestres. Elle n'avait jamais su quoi en penser.

- Si, ils existent, répondit Jeremy. Je les ai rencontrés.

- Et tu es un... chien depuis longtemps ?

- C'est mon camarade Lloyd qui m'a proposé de les rejoindre ce soir. J'ai accepté au dernier moment.

- Ah ?

- Et toi ? Je veux dire, la plupart des filles ne sortent pas seules ce soir, si ?

En effet, la plupart des adolescentes préféraient ne pas prendre ce genre de risque. La nuit d'Halloween était dangereuse pour elles à Charrydale : il y avait toujours un garçon sous Venin qui perdait complètement le contrôle et agressait la première venue pour ensuite déclarer qu'elle l'avait bien cherché. Les rares filles qui osaient sortir se promenaient en groupe et rentraient chez elles avant 19h00.

- Ce garçon, Billy, m'avait invitée à sortir. Je pensais que je pouvais lui faire confiance et il m'a piégée.

- Je suis désolé.

- C'est lui qui est à l'origine du Venin.

- Quoi ?!!

A ce moment-là, une silhouette leur fit signe dans la nuit. Les deux ados se raidirent, pensant qu'il s'agissait peut-être d'un ennemi. La silhouette s'approcha en soulevant son masque en carton et Jeremy soupira de soulagement.

- C'est Lloyd ! s'écria-t-il. Hé, Lloyd !

- Salut, Jerem' ! répondit Lloyd en affichant un large sourire. Je suis trop content de te voir. Et salut...

- Aelynn, répondit celle-ci.

- Dis-donc Jerem', tu m'avais caché que t'avais une copine aussi jolie !

Aelynn et Jeremy rougirent comme des tomates.

- On se connait à peine... protesta Aelynn.

- Et je suis gay ! acheva Jeremy.

Il plaqua sa main sur sa bouche, horrifié par ce qu'il venait de dire. Lloyd était le joueur de base-ball le plus populaire de tout le lycée, il pouvait très bien le faire virer de l'équipe ! Heureusement, Lloyd ne semblait pas du tout choqué.

- OK, répondit-il avant de s'adresser à Aelynn. Tu nous accompagnes pour la patrouille ?

- Ça te dérange pas ? demanda Jeremy.

- On a plusieurs filles parmi les chiens, répondit Lloyd. Ça pose aucun problème.

- Je crois qu'il veut savoir si t'es homophobe, risqua Aelynn.

- Non, pas du tout ! On est au 21ème siècle, l'homophobie ça devrait plus exister !

- D'accord, mais le dis pas à mon père, s'il te plait. J'avais cinq ans quand il m'a emmené dans ma première manif anti-gay.

- Oh, le bouffon !

Jeremy hésita entre lui interdire d'insulter son père et lui dire qu'il avait raison. C'était écrit dans la Bible : « Honore ton père et ta mère ». Mais en même temps, le pauvre Jeremy ne pouvait s'empêcher d'en vouloir profondément à ses parents. Sous prétexte d'aimer Dieu, iels lui avaient surtout appris à se détester.

Lloyd s'empara de son téléphone portable et s'écria :

- Ici Labrador, je viens de retrouver Husky au point de rendez-vous. On a une recrue de dernière minute. Je crois qu'elle est au Venin mais elle réagit bien.

Il interrogea Aelynn du regard. Celle-ci hocha la tête et Jeremy intervint :

- On est deux à être au Venin.

- Bon, reprit Lloyd. Husky aussi est au Venin. Il réagit bien. La maison du 32, Carter Street est complètement dévastée, un enfant légèrement blessé escorté chez lui, sinon rien à signaler. Terminé.

Il rangea son téléphone et se tourna vers les deux autres :

- Bon, on y va, alors ? Vous voulez commencer par quoi ?

- Juste une question, répondit Aelynn. Qu'est-ce qu'on fait quand on a trouvé la source du Venin ?

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