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Chapitre 18


J'ai vraiment l'air stupide avec cet affreux déguisement. Qu'est-ce qui m'a pris de sonner chez Andra habillé en Dracula ? Je m'attendais à quoi à part lui ficher la trouille ? Moi aussi, j'aurais eu des sueurs froides en voyant un inconnu sur le pas de ma porte, vêtu comme un vampire, un soir d'orage. Le plus terrifiant parmi tout cet accoutrement ridicule, c'est sans aucun doute le masque. Sa texture en latex lui permet de s'allier à merveille au visage, rendant la peau fripée et les dents pointues plus vraies que nature. Pour présenter mes excuses, j'aurais pu trouver mieux. Bon sang, Theodore, qu'est-ce que tu peux être idiot quand il s'agit d'Andra ! Et arrête de lui toucher les cheveux, tu empiètes sur son espace personnel !

— Pardon, dis-je en lâchant sa mèche brune que je tenais entre mes doigts. Tu t'es sauvée parce que je t'étouffais, et je suis en train de recommencer. N'hésite pas à me dire quand tu me trouves trop envahissant.

Son silence me serre le cœur, je préférerais mille fois l'entendre me rejeter plutôt que de ne pas avoir de réponse. Ne pas savoir est tellement plus difficile à vivre. Cela laisse place à l'imagination. Notre cerveau élabore tout un tas de possibilités, bien souvent fausses, qui ont pour seul but de provoquer des insomnies. J'ai le sommeil suffisamment léger pour ne pas avoir besoin de le raccourcir davantage.

— Andra, s'il te plaît, dit quelque chose, la supplié-je alors qu'elle n'ose plus me regarder dans les yeux. Je suis censé être la personne à qui tu peux tout dire, tu te souviens ?

Ma phrase sonne tellement fausse. Comment peut-elle se confier à quelqu'un qui la fait fuir avec ses sentiments ? Je suis un piètre confident.

— Je ne sais pas être aussi franche que toi.

— Alors tourne autour du pot, je saurais lire entre tes lignes.

— Je n'ai même pas de ligne à t'offrir. Se confier est beaucoup plus difficile que ce que je croyais.

— C'est une nouvelle habitude à prendre.

— Je ne suis pas encore prête à l'adopter, je suis désolée.

— Ne t'excuse pas, la rassuré-je en posant ma main sur son épaule. Je suis aussi passé par là, et je sais à quel point ce n'est pas facile d'extérioriser.

— Comment tu as fait pour y arriver ?

— J'ai commencé par de petites choses. Par exemple, je racontais à mon frère l'épisode de Scooby-doo que j'avais vu le matin avant d'aller à l'école. Et à force de partager des éléments anodins, j'ai fini par aborder des sujets beaucoup plus personnels.

— Mon père n'est pas un adepte de la télé, alors j'ai pris l'habitude de ne pas la regarder.

Sans le savoir, elle commence doucement à se confier. Je ne suis peut-être pas si nul que ça finalement.

— Même pas en cachette ?

— Je ne suis pas du genre à transgresser les règles, surtout quand elles sont imposées par un militaire, m'informe-t-elle d'un faible sourire.

Et maintenant, elle plaisante. C'est bon signe. Andra se détend, elle prend doucement de l'assurance. Ce n'est pas facile d'aider une fleur à s'ouvrir, surtout quand elle est rare et inestimable.

— Je ne suis pas à l'aise avec les mots que j'ai envie de te dire, m'avoue-t-elle soudain.

Est-ce sa façon détournée de me dire qu'elle m'apprécie aussi ? Merde, ce n'est pas si simple de comprendre les paroles de l'autre. Mais maintenant que j'ai prétendu être un bon détective, je ne peux pas faillir à ma réputation. Andra a besoin d'un coup de pouce et c'est à moi de lui donner. Je fais donc confiance à mon instinct qui me dit que je l'intéresse aussi.

— Te dire que tu me plais, ça ne me met pas à l'aise non plus, lui expliqué-je d'un ton compréhensif. C'est une réaction parfaitement normalement parce qu'il y a le doute d'être rejeté par l'autre.

— Tout a l'air tellement facile pour toi, déclare-t-elle tout bas.

— C'est ce que je laisse paraître, je sais, soupiré-je. Mais en réalité, j'ai autant la trouille que toi.

— C'est difficile de croire que tu as peur de quelque chose.

À vouloir jouer au mec heureux pour qui tout va bien dans le meilleur des mondes, Andra s'est fait une image très erronée de la réalité. Bien plus que ce à quoi je pensais. C'était mon but de ne lui montrer que le positif, cependant, j'ignorais les répercussions que cela allait avoir sur elle. Mon objectif était de la garder heureuse, alors je me suis dit qu'en lui parlant que des belles choses qui m'arrivaient, qu'en utilisant l'humour pour tout et en étant aussi solide qu'un rock, j'allais y parvenir. Mais au final, je n'ai fait que créer un mythe. Un Theodore parfait qui n'existe pas. Sans m'en rendre compte, j'ai alimenté ses doutes, ses peurs, en lui montrant un modèle idéaliste, incapable à atteindre. Pourquoi m'a-t-il fallu si longtemps pour le comprendre ?

— J'ai peur des chevaux, de l'avion, de faire du patin à glace, des pieuvres, de manger du piment, de me faire attaquer par un ours, de sauter en parachute, de l'orage, de l'ascenseur, énuméré-je sans reprendre mon souffle.

Parler de mes points faibles m'embarrasse. J'ai l'impression de m'être changé en un petit garçon qui aimerait se cacher sous les jupons de sa mère. Chose qui ne serait pas naturelle étant donné que la mienne m'aurait simplement mis un coup de pied aux fesses pour me chasser. Ce ne serait pas digne d'un de ses enfants d'avoir peur. Elle n'a pas mis au monde des « chiffes molles », pour reprendre ses termes.

— Mais ce qui m'effraie le plus ces quatre dernières années, c'est de te dire que tu comptes beaucoup pour moi, repris-je après avoir avalé bruyamment ma salive.

Des secondes de silence, qui me paraissent des heures, s'écoulent au bruit des « tic tac » de l'horloge décorant l'entrée. Dès que la bouche d'Andra s'entrouvre pour me répondre, mon cœur loupe un battement.

— Tu y arrives pourtant, dit-elle avant de se mordre la lèvre inférieure.

— C'est vrai, ris-je nerveusement. Et on ne peut pas dire que tu me facilites la tâche. Regarde, j'ai été jusqu'à me déguiser en vampire, on se demande bien pourquoi.

Je n'ai peut-être pas encore gagné son cœur, mais au moins, je sais la faire rire. Après tout, il y a de quoi, j'ai vraiment l'air ridicule. La cape est d'ailleurs en train de m'étouffer, je dénoue légèrement le nœud pour mieux respirer.

— Tout ça pour dire qu'avoir peur, c'est bien, conclus-je en levant mon pouce en l'air. Ça t'oblige à te dépasser.

— J'aimerais déjà arriver à mon niveau avant d'envisager de me dépasser.

— Tu vois, tu parles de ça avec humour. C'est hyper positif !

— Je n'ai pas l'impression que ça m'aide beaucoup, me reprend-elle en fronçant les sourcils.

— Les blagues c'est un peu comme le lubrifiant des idées, tout passe beaucoup mieux quand on plaisante.

— Tu as une sacrée imagination, rit-elle en levant les yeux au ciel.

— Je me dois d'être inventif en présence d'un esprit aussi créatif que le tien.

— Si tu voyais mes tableaux, tu verrais que je peins souvent les mêmes choses. En les regardant, il est assez facile de deviner que j'aime l'automne, et une certaine personne, ajoute-t-elle en parlant de plus en plus bas.

— J'aimerais beaucoup pouvoir en juger de mes propres yeux.

Dans mon dos, je croise les doigts pour qu'elle accepte enfin de me montrer son atelier. Je désire tant voir ses peintures. Comme si cela allait me permettre de mieux cerner ce personnage mystérieux, car oui, Andra est un vrai casse-tête chinois. Son côté réservé érige autour d'elle une sorte de coffre-fort pour lequel je n'ai pas encore trouvé la combinaison. Dès que j'ai un chiffre, je me heurte à un second. Et ainsi de suite sans jamais avoir la série complète. Cependant, je ne baisse pas les bras. Ce trait de caractère est certainement la seule bonne chose que j'ai héritée de ma famille.

D'un regard perçant qui ne cesse de m'envoûter, elle semble réfléchir à la proposition. Je sens que cette fois, c'est la bonne. D'habitude, elle refuse catégoriquement sans même avoir besoin d'y penser. Peut-être que mon déguisement l'intimide au point qu'elle n'ose pas me dire non ? À cette improbable pensée, un rictus étire mes lèvres.

— Ne bouge pas, m'ordonne-t-elle enfin.

Un mélange de surprise et de joie fait s'emballer tous mes sens. Je me retiens de ne pas sauter au plafond, ce ne serait pas le bon moment pour lui faire peur. Je ne veux pas qu'elle change d'avis.

— Je reste sage comme une image, déclaré-je d'un grand sourire.

Dès qu'Andra quitte mon champ de vision, je lève le poing en l'air, signe de victoire. Après toutes ces années, je touche finalement au but. Je viens d'avoir la preuve que la persévérance finit toujours par payer. Il faut juste savoir s'armer de patience, chose pour laquelle je ne suis habituellement pas très doué. Mais pour Andra, je suis prêt à sortir de ma zone de confort. Voir ses yeux pétillants de bonheur n'a tout simplement pas de prix.

Je crois que je suis fou amoureux de cette fille. 

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