CHAPITRE 7 - Eau, serpent et jalousie
A travers le silence, j'entends le bruit éloquent de mes pensées. Parfois, ce vacarme devient une chanson des plus puissantes, euphorisantes, puis à d'autres moments, cette symphonie se transforme en une horrible mélodie tragique, lourde, qui me dévore de l'intérieur. C'est le son de ma propre voix qui doute.
J-48
Jeon Jungkook
Eau, serpent et jalousie
Le vent s'engouffre dans ma chevelure, faisant s'envoler mes mèches devenues plus longues qu'auparavant. Une étendue d'herbe me fait face, ce vert étincelle sous l'intensité de ce soleil de printemps. Les doux rayons lumineux chatouillent mon épiderme et bercent mon cœur d'une tendresse qui ne peut être égalée.
Je ferme les yeux et me laisse porter par l'instant présent, le ressentant jusqu'au bout de mes ongles. Chaque bourrasque éloigne le poids que je ne me vois plus transporter, comme des millions de boulets que j'abandonnerais ici, maintenant, pour ne me concentrer que sur ce qui compte vraiment.
Mon cœur qui bat dans ma poitrine.
Ces inspirations qui permettent d'irriguer mes muscles.
Les essentiels de la vie, les uniques choses qui devraient m'importer.
Alors que je souffle l'air que je venais d'emprisonner en mon sein, lui rendant sa liberté, quelqu'un attrape ma main et me tire à sa suite.
Je reviens brutalement à la réalité alors que mes jambes se mettent en mouvement avant mon cerveau. On fend la prairie, ne se souciant ni des crevasses, ni des hautes herbes qui butent contre nos cuisses découvertes par les shorts que nous portons.
Une petite main est fermement accrochée à la mienne et me guide vers l'inconnu, un paradis ou un enfer, peu importe. La personne stoppe sa course quand un lac nous barre la route, s'étendant sur des dizaines de kilomètres, nous offrant une vue des plus magnifiques. Je reste admiratif pendant de longues secondes et prends le temps d'apprécier la couleur de l'eau, d'un bleu azur très marqué, presque irréel. Il me transcende, m'apporte un réconfort que j'ignorais avoir besoin.
— Je savais que ça te plairait.
La voix de Nara est pleine de vantardise, elle m'indique que son seul but était de m'impressionner, de me prouver qu'il me connaît mieux que quiconque.
Nara n'agit jamais par hasard, le calcul et les stratégies font partie de son fonctionnement. Et il m'est déjà arrivé d'en faire les frais.
Mais aujourd'hui, c'est une bonne chose.
— L'eau a une symbolique riche, dit une seconde voix, bien plus profonde et rauque que celle de l'enfant.
Je me tourne pour découvrir un homme, les mains dans les poches et le regard perdu sur l'horizon. Sa silhouette élancée est mise en valeur par un élégant pantalon marron et une chemise blanche en satin qui dégage une lumière tout aussi brillante que celle du soleil qui se répercute sur elle.
Sa chevelure noire, aux pointes légèrement bouclées, lui donne une allure d'homme de bonne famille tandis que ses traits, bien que délicats, démontrent une froideur charismatique. Son aura mystique capte toute l'attention, et la nature me paraît en accord, tant elle devient silencieuse. Elle est à sa merci, sous son emprise.
Je ne déroge pas vraiment à la règle, je fais partie de cet environnement, mes propres battements de cœur ont ralenti, de même que ma respiration qui s'est quelque peu suspendue. Son visage se tourne vers moi et j'ai l'impression que mon organe a trébuché, qu'il n'a pas pu se retenir de chuter, que c'était inévitable.
— L'eau n'est-elle pas le miroir de l'âme ? Celle à travers laquelle tricher devient impossible ? Parce qu'on ne peut berner son propre reflet.
Il a le regard sombre, tout autant que le ton suave qu'il emploie. Il est à la limite de la séduction, d'une profondeur qui m'apparaît être simplement une seconde nature chez lui. Il n'a pas besoin de forcer le trait, cela est inhérent à son caractère, je peux le sentir d'ici.
— Et que fais-tu du déni ? l'interrogé-je, souhaitant connaître l'avis de cet homme, sans réellement savoir pourquoi.
J'ai l'impression qu'il peut me faire voir la vie autrement. C'est écrit dans les expressions de son visage, dans la posture qu'il a adoptée, droite, fière, imposante. Celle qui indique qu'il a traversé des marées, qu'il peut aujourd'hui en parler avec davantage de sagesse.
— Le déni n'est qu'une déformation de son reflet due à un mouvement précité. Il disparaît lorsque le calme revient, que la réflexion prend place et que la vérité s'installe. Parce qu'elle gagne toujours, en fin de compte. Quand on quitte ce monde, c'est la seule chose qui reste, m'explique-t-il avec décontraction, me faisant oublier le vent, les herbes hautes et la chaleur du soleil.
— Jungkook-a, qui est-ce ?
La voix enfantine de Nara me ramène à l'instant présent, comme si, durant un moment, je m'étais envolé ailleurs, distrait.
— Oh, eh bien...
Je me retrouve pris de cours, comme si je ne m'étais même pas posé la question. Je ne sais pas vraiment qui il est, bien que j'aie étrangement l'impression de le connaître, mais cela n'a finalement que peu d'importance.
— Je m'appelle Tae, répond simplement l'homme.
— Juste « Tae » ? Tu n'as pas de nom de famille ? lui demande Nara, oubliant les formules de politesse, le regard méfiant, comme d'habitude.
— Juste « Tae », dit-il avec aplomb, les pupilles plantées dans celles de mon meilleur ami, ne lui retournant pas la question.
Ce dernier penche la tête, comme s'il l'évaluait, qu'il cherchait la faille ou bien l'entourloupe. Il ne fait confiance à personne, il est encore plus solitaire que je ne le suis, si c'est possible.
— « Juste Tae », quel est ton animal préféré ?
L'homme arque un sourcil, probablement surpris par cette question atypique. Il m'a posé la même le premier jour de notre rencontre, et j'imagine qu'il nous jauge en fonction de notre réponse, comme si elle revêtait une signification particulière que je peine encore à saisir.
Ce jour-là, j'avais répondu instinctivement « le dragon » vu qu'il s'agit de mon animal totem, mais avec du recul, je me demande si c'est réellement celui qui me correspond le mieux. Est-ce une simple projection de ce que j'aimerais être, ou reflète-t-il véritablement qui je suis ?
— Le serpent.
C'est au tour de Nara de relever un sourcil, étonné par l'animal choisi. La plupart des gens évoquent l'intelligence de l'aigle, la force de l'éléphant, la rapidité du guépard, mais personne ne mentionne le serpent, cet animal à la fourberie éternelle.
— Pourquoi ? C'est un animal connu pour sa ruse, sa capacité à manipuler, son désir de tromper les autres.
Nara est de plus en plus sur la défensive, mais je pourrais dire qu'il apprécie la sincérité de ce « Juste Tae », qui n'a pas cherché à l'épater.
Un léger sourire gagne les traits de cet homme au regard farouche tandis qu'il s'avance légèrement, me rejoignant au niveau de la rive, non loin de mon meilleur ami qui a déjà les pieds dans l'eau.
D'aussi près, ses traits paraissent encore plus délicats, malgré une mâchoire saillante et des lèvres fines, mais pleines. Et puis mon attention s'attarde sur ses grains de beauté, l'un s'étant perdu autour de l'obscurité de son iris, et l'autre s'étant échoué en dessous de son œil, comme s'il était aussi là pour observer le monde, quoique légèrement abandonné. Il en a également un sur son nez, prenant de la hauteur par rapport aux autres.
Ils m'hypnotisent, se gravent dans ma mémoire.
— Cet animal est beaucoup de choses : perfide et sournois, mais aussi protecteur et sage. Savais-tu que, dans notre culture, il est l'étape d'évolution précédant celle du dragon ?
— Vraiment ? l'interrogé-je, n'ayant jamais entendu parler de cette partie de la mythologie.
— Oui, vraiment, déclare-t-il, m'envoyant un simple regard. Les serpents changent perpétuellement, ils se métamorphosent, usent de leur ruse pour se nourrir, s'enrichir. Mais dans sa forme la plus humble, lorsqu'ils embrassent leur destinée et acceptent l'évolution, ils se transforment alors en dragon, ne formant qu'un avec les étendues d'eau pour les préserver du danger.
Définitivement, il me fait voir la vie autrement. Sa vision du monde est bien différente de la mienne.
Pour moi, le serpent est l'incarnation de la tentation, du péché, d'une forme si envoûtante qu'elle parvient à détourner les plus grands hommes de leur destin. Cet animal est dangereux, vicieux et n'hésite pas à planter ses crochets dans notre dos, surtout lorsque nous nous y attendons le moins. Je me méfierai d'un animal pareil, notamment de son côté hypnotique ressemblant fortement à celui des sirènes.
« Juste Tae » dirige son regard vers le mien, prenant le temps de m'analyser comme j'ai pu le faire un peu plus tôt avec lui. Je mentirais si je disais ne pas me sentir disséqué, mis à nu et quelque peu déstabilisé par l'intensité de ses pupilles. Mais une autre part de moi ne le craint pas. J'ignore si c'est celle qui est captivée ou bien celle qui se montre simplement curieuse.
— Je t'aime bien, argue soudainement Nara, brisant la bulle dans laquelle j'étais enfermé.
L'étonnement m'envahit, je suis surpris qu'il puisse dire cela avec autant de simplicité, alors qu'il n'a jamais avoué avoir de l'affection pour moi. Le second sentiment qui s'empare de ma personne est la jalousie. Perverse et cynique, elle commence doucement à grignoter mes veines.
— Je le savais déjà, nargue l'homme avec un sourire rectangulaire plein d'arrogance.
Et ce n'est pas Nara qu'il contemple, c'est bien moi, toujours muni de ce stupide sourire qui m'irrite pour une raison que j'ignore. Ou que je tente d'ignorer.
— Qui vient se baigner ?
Mon meilleur ami est déjà passé à autre chose, nous tournant le dos pour plonger, tout habillé, dans cette eau aussi symbolique que l'a expliqué cet homme.
Je soupire, je me sens trahi par mon ami, même si je n'ai aucune raison de l'être. J'ai la sensation qu'il a baissé sa garde trop vite, qu'il succombe sans poser les bonnes questions. Malgré cette fascination que je peux éprouver pour lui, mon instinct me demande de lutter. J'ai besoin de lutter.
Pour me préserver ?
Par égo ?
Par peur ?
Pour... autre chose ?
Mon attention est tout à coup attirée par l'objet de mes pensées. Il est en train de défaire un à un les boutons de sa chemise, et je l'observe s'atteler à sa tâche, avec lenteur et précision, faisant durer le moment. À chacun des boutons qu'il défait, une partie de sa peau est découverte, laissant apparaître le caramel de son épiderme.
Il est conscient de mon regard sur lui, et je pense qu'il en profite. Définitivement, son animal préféré est le serpent, le fruit défendu, l'appel aux péchés.
Je pourrais en rire tellement c'est risible et évident.
Une fois terminé, il fait glisser son habit le long de ses bras, se débarrassant de lui. Mes yeux suivent ses mouvements, prenant le temps de voir ses muscles, bien que discrets, qui sont finement dessinés, révélant une force maîtrisée. Ses épaules, plutôt larges, ajoutent une allure imposante, mais sans rompre l'harmonie de son corps. Je remarque aussi ses mains, longues et fines, élégantes dans leur forme, mais laissant deviner une puissance insoupçonnée derrière leur apparente délicatesse.
Je stoppe ma contemplation ici, tournant mon visage vers le lac, préférant sa vue simple et bien moins tentatrice.
Je n'aime ni les hommes, ni les femmes ; je n'ai aucune attraction sexuelle pour les corps, l'espèce ou le statut. Mais je me rends compte que je pourrais en avoir une pour l'aura, les énergies électriques, chaudes et froides, énigmatiques et mystérieuses, sombres et insaisissables.
En revenant sur le visage de cet homme, je constate qu'il me regarde déjà, les sourcils légèrement froncés, en proie aux réflexions. Sa langue passe sur ses lèvres avant qu'il en saisisse une entre ses dents, ponctuant sa méditation.
— Te laisseras-tu tenter ? me demande-t-il, me prenant par surprise.
De quoi parle-t-il ?
De l'eau ou bien de lui ?
Je ne lui réponds pas, mais il s'en moque, il se charge de retirer son pantalon avec une plus grande rapidité. Il ne s'attarde pas davantage sur ma personne et s'avance pour rejoindre mon meilleur ami. Il ne réfléchit pas, il entre dans le lac sans se préoccuper de sa fraîcheur ou de sa presque nudité.
Je papillonne des yeux, les observant au loin, et un nouveau tiraillement saisit mes tripes lorsque je vois Nara lui sourire, comme s'il se connaissait depuis toujours. Comment peut-il être aussi glacial avec moi et se montrer aussi amical avec lui ?
C'est comme si une course venait de s'enclencher, durant laquelle je dois gagner les faveurs de mon meilleur ami, lui prouver ma valeur, lui faire réaliser ma présence, l'encourager à ne voir qu'à travers moi.
La compétition coule dans mes veines, et c'est elle qui guide mes gestes, retire mes vêtements un à un, et me fait plonger, tête la première, dans cette étendue.
Je les rejoins en quelques brasses et m'arrête au milieu du lac, là où je n'ai plus pied, où la profondeur me pousse à battre des jambes pour ne pas lui succomber.
Nara s'amuse à tourner autour de ce Tae et le fixe avec un sourire discret, quoiqu'un peu subjugué, ne lui résistant même pas pour la forme.
Il ne m'a jamais regardé ainsi.
Ce n'est pas de la colère qui me traverse, c'est de la déception. Je me sens blessé, abandonné, remplacé.
L'homme lève la tête vers moi, arrêtant de suivre des yeux l'enfant qui se plaît à nager autour de lui. Je peux dire avec certitude que les ténèbres habitent ses prunelles. Pourtant, la plus grande noirceur ne dissimule-t-elle pas sa brillance, le revers de la médaille, cette face cachée lumineuse et visible à travers celui qui saurait la percevoir ?
Il penche la tête sur le côté, encore une fois égaré dans ses pensées alors qu'il cherche à m'analyser.
Nara s'interrompt dans sa nage pour contourner l'homme et entourer son cou par derrière. Quatre paires d'yeux se figent sur moi et je les observe à tour de rôle. Je n'arrive pas à croire à ce que je vois.
Est-ce bien réel ?
Mes pieds battent la mesure pour être maintenus à la surface, mais je commence à en être usé et me refuse finalement à entrer dans ce cercle infernal qu'est la jalousie.
Ai-je réellement besoin de prouver ma valeur ?
Les années qui nous ont unis ne sont-elles pas suffisantes à ses yeux ?
Ne cherchent-ils tout simplement pas à me narguer ? À tester ma réaction ?
Il a toujours été ainsi, à me titiller, à provoquer bon nombre de sentiments désagréables.
Je ne suis plus le même qu'à l'époque, j'allais céder à mes pulsions, mais je préfère me raviser. J'ai appris à vivre seul, je n'ai plus besoin de lui ni de personne.
Alors je fais remonter mes jambes à la surface et laisse mon corps flotter sur l'eau, suivant ses courbures, lui permettant de me bercer, de me distraire. Le soleil est haut dans le ciel, ce qui indique que nous sommes en milieu de journée et qu'il n'est pas prêt à nous quitter.
Il est la seule constante dans ma vie ; malgré son départ tous les soirs, je suis certain de son retour chaque matin. Il ne s'autorise qu'un au revoir, il ne s'agit jamais d'adieu. Cette routine bien huilée me rappelle que j'ai besoin de ces points de repère, de ce rythme régulier, de cette stabilité qui me canalise, me ramène vers le droit chemin, sans cesse.
Soudain, je sens des mains dans mon dos.
Ma tête tourne rapidement vers leur propriétaire, les prunelles plantées dans les miennes.
— Je parie que ton animal préféré est le dragon, pas vrai ? dit-il, mais il ne me laisse pas lui répondre. Il est une sorte de gardien. Il est fort et protecteur, mais qui le protège lui ?
Mes yeux arpentent son visage, suivant la beauté de ses traits froids et charismatiques.
Ses propos me font réfléchir, les rouages de mon cerveau s'actionnent difficilement alors que je sens le poids de son regard sur moi et le picotement de ses doigts sur ma peau.
— Le protecteur doit-il être protégé ? déclaré-je finalement, dans un murmure presque contenu.
Je n'ai rien d'intéressant à lui donner, rien qui vaille la peine. Je n'ai aucune réponse.
— Dans la chaîne alimentaire, il y a forcément la proie des proies, mais ce n'est pas toujours l'ennemi que l'on imagine, ajoute-t-il de manière énigmatique et mes pupilles tombent à nouveau sur ses grains de beauté. Si le dragon se place en haut de cette échelle, qu'il ne craint rien de la part des autres espèces, alors son seul adversaire devient lui-même.
Le chocolat de ses iris me captive tandis que ses paroles s'enroulent autour de mes organes, me réchauffent doucement malgré la fraîcheur de l'eau.
— Le dragon ne peut avoir peur que de son reflet, parce qu'il sait ce dont il est capable.
Ses mots résonnent en moi, ils y trouvent une place, une cohérence, un écho.
— Et comment fait-il pour ne pas trembler devant son propre reflet ?
« Juste Tae » échappe à mon regard pour le diriger vers le ciel, me laissant une vue imprenable sur son cou gracile. Là, sa pomme d'adam effectue un mouvement de balancement. Il prend le temps de réfléchir à ses propos, il n'est pas impulsif, mais prudent.
— Le jour où l'on ne tremble plus devant son reflet, c'est que l'on a cédé à notre noirceur, commence-t-il alors qu'il persiste à garder son regard perdu dans le vague. Il ne s'agit pas de frémir ou non, mais plutôt d'être en mesure de l'affronter, de lui faire face.
Il hoche la tête à ses mots, se convainquant lui-même que c'est la solution qui a le plus de sens à ses yeux.
Je me relève, quitte sa chaleur et me rends alors compte qu'il m'a transporté jusqu'à un endroit où nous avons tous les deux pieds. Je me poste devant lui.
Les épaules en arrière, redressé, la respiration lente et profonde, je le fixe sans ciller, et il finit par faire de même.
— As-tu cédé à ta noirceur ? osé-je demander.
Je sens ses orteils butter contre les miens tellement il est proche de moi et ses cheveux, partiellement humides, s'enroulent en de jolies boucles qui lui tombent devant les yeux, ajoutant un certain mystère à sa personne. Ses lèvres s'entrouvrent en un sourire sans arrogance, juste un simple sourire agréable à admirer.
— Non, je l'ai acceptée.
Mon cœur s'emballe sans que je puisse le contrôler, à tel point que je me réveille dans un sursaut.
Putain...
L'obscurité de la grotte m'entoure, légèrement éclairée par des lanternes fatiguées. Je pince les lèvres, puis échappe un long souffle qui vide entièrement mes poumons de cet air toxique qui m'avait empoisonné.
J'ai détesté cette illusion.
J'ignore comment il a fait la connaissance de Nara et ce qu'il cherchait avec cette création, mais j'ai détesté chaque seconde.
Ma jalousie ?
Mon dragon ?
Mon âme ?
Qu'a-t-il tenté ?
Je ne comprends pas, je ne le comprends pas.
Il a simplement discuté avec moi et, ainsi, débarrassé de ma haine envers lui, j'ai... profité de sa présence. On aurait dit qu'il voulait me rassurer, m'apaiser.
Comme s'il était celui qui défendrait mon dragon, le protecteur de mon animal.
Foutaises.
Nous savons tous les deux qu'il aspire seulement à le faire se réveiller, à pouvoir le manipuler ensuite, et enfin arriver à me faire craquer, à me faire succomber à son charme, à ses vices.
Bon dieu, je le méprise tellement.
________
NOTE DE L'AUTEURE :
Avec ce chapitre, Jungkook découvre Taehyung sous un autre jour. En effet, une fois qu'il se trouve débarrassé de sa haine pour lui, il peut enfin voir autre chose en Tae.
Que pensez-vous de la fascination de Jungkook pour Taehyung ? La comprenez-vous ? Il faut dire que le Trompeur a ce quelque chose de mystérieux qui donne envie de le percer à jour, non ?
Et la relation entre Nara et Taehyung, que vous évoque-t-elle ?
La jalousie de JK n'était pas loin, lui qui manque tant de confiance en lui... Mais il s'est retenu à temps, préférant ne pas céder à ses instincts, à ses pulsions négatives.
Que pensez-vous de cet échange entre JK et Tae ?
Qu'est-ce que Taehyung a cherché à prouver avec cette illusion ? Telle est la question...
Kissouilles, mes Dumiz !
Era xx
Bạn đang đọc truyện trên: Truyen247.Pro