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Devenir Druide

Des ombres s'élevèrent dans ce ciel nocturne. Des liens entravèrent ses membres. Elle tenta de s'en défaire, mais rien n'y fit. Elle était clouée à ce long poteau qui s'embrasait petit à petit. Ceux qui la regardaient, n'étaient autre que les gens de son village. Alors qu'elle criait à l'aide, personne ne bougea d'un pouce. Le plus horrible fut qu'elle se vit dans cette dite foule. Ce n'était donc pas elle qu'on allait sacrifier. Mais pourquoi ne venait-elle pas au secours de cette pauvre victime ??? Elle l'ignorait. Et alors que celui ou celle qui brûlait petit à petit hurla de douleur, elle se réveilla en sueur.

Son corps tremblait de partout et sa respiration était haletante. Cela faisait plusieurs nuits qu'elle était harcelée par ce cauchemar. Elle pensait que c'était lié à la fête des Wiccans qui allait bientôt être célébrée et à toutes ces processions magiques et surnaturelles qui avaient lieu durant cette procession. Ce n'était rien d'autre qu'un mauvais rêve. Et elle devrait s'y faire jusqu'à ce que cela ne prenne fin.

Elle jeta un regard par la fenêtre de sa chambre puis sourit lorsqu'elle remarqua qu'elle put assister à un magnifique lever de soleil. C'était officiel, Ostara commençait. Elle prit une rapide toilette et s'habilla d'une robe verte, au couleur du renouveau qui arrivait. Puis elle gagna la salle à vivre de la somptueuse demeure qu'elle partageait avec ses parents. Mais elle n'y trouva personne. Elle haussa les épaules, elle avait l'habitude d'être levée avant tout le monde à cause de ces maudites chimères qui agitaient son sommeil.

Elle s'apprêta à faire le petit déjeuner et prit soin de faire cuire des œufs durs pour l'autel qu'elle préparerait avec sa mère et son petit frère lorsque ceux-ci seraient réveillés. Etrangement, cette fête était l'un des rares moments où toute la famille d'Awela était réunie. Mis à part son géniteur qui ne leur rendait visite qu'une fois tous les cinq printemps. Elle souhaitait donc profiter de cette journée avec sa famille et son ami de toujours, Aeden.

Elle finit assez rapidement de cuisiner et lorsque tout fut prêt, elle alla s'asseoir sur une chaise pour entreprendre la lecture d'un ouvrage qu'elle avait entamé la veille. Ses yeux émeraudes qui s'accordaient à merveille avec sa tenue avaient du mal à se concentrer sur sa lecture car elle se demandait si son fidèle acolyte serait reconnu en tant que druide lors de cette fête. Elle savait qu'il y travaillait depuis son plus jeune âge et elle serait triste pour lui s'il venait à échouer si près du but. Il avait toujours été studieux donc elle ne s'inquiétait pas de le voir réussir, mais rien n'était joué d'avance. Elle devrait prier pour cela, aujourd'hui aussi. Ce qui la préoccupait le plus en ce jour radieux, était d'annoncer à sa mère qu'elle ne souhaitait pas se marier.

Elle hésitait à lui en parler depuis plusieurs semaines déjà car elle savait que l'avènement de son vingt-cinquième printemps annoncerait une prière matrimoniale. Mais Awela n'en voulait pas. Elle voulait demeurer indépendante et libre comme l'air. Elle préférait se perdre des heures dans la nature à méditer plutôt que de rester attachée au maintien d'un logis, utile seulement pour nourrir et enfanter des marmots conçus avec un étranger. C'était la coutume donc ça ne la choquait pas que sa mère en parlât jour et nuit avec ses amies. Mais la jeune blonde savait pertinemment qu'il y avait une différence entre attendre quelque chose et prier pour que cela arrivât. Et elle ne voulait pas de ce rythme de vie. Elle qui avait reçu une éducation aussi fournie qu'aurait pu recevoir un homme de son village, elle souhaitait mettre son savoir au profit de sa communauté au lieu de se contenter d'alimenter un foyer. Et à ce problème s'ajoutait ces étranges illusions somniaques. Elle soupira alors qu'elle entendit les habitants de son logement s'éveiller lentement, mais sûrement. Elle pria en son for intérieur pour ne pas avoir à parler de sujets sensibles dès le matin.

La jeune érudite fit semblant d'être perdue dans son manuscrit quand un bambin de deux ans courut jusqu'à elle et sauta sur ses genoux. C'était sa manière à lui de dire bonjour. Cela fit doucement sourire sa grande sœur qui caressa tendrement la joue de ce petit blondin aux yeux bleu cyan. Elle le salua d'un ton plein de douceur :

« Hey petit démon, est-ce que tu as bien dormi ?

- Wi et twa ?

- Oui merci, mentit-elle.

-T'es levée tôt !!!

– C'est parce que c'est un jour de fête aujourd'hui !

- Ah ?

- Mais chéri, on en a parlé hier, rit leur mère interrompant sa progéniture.

- Maman, on ne t'a pas réveillée j'espère, la salua Awela.

- Non, ne t'en fais pas ma puce, affirma-t-elle en embrassant le front de sa fille et recueillant son fils dans ses bras. Levée tôt pour les mêmes raisons ma belle ?

- Oui maman, répondit-elle consciente que sa mère était au courant des problèmes de sommeil de sa fille.

- Je penserais à demander aux Wiccans de te bénir pendant le banquet commun de ce soir. Mais nous avons de nombreuses choses à faire avant.

- D'accord. Mais je ne sais pas si ce sera suffisant.

- Aie la foi mon enfant, si tu vois de telles choses, c'est qu'il y a une raison.

– Si tu le dis... ».

Elle suivit sa mère et son frère dans leur cuisine afin de prendre leur petit déjeuner. Awela et Nolan avaient hérité de la blondeur de leur génitrice, mais seul Nolan avait conservé les mêmes prunelles. Awela, quant à elle, avait eu la malchance d'hériter des iris de son procréateur qu'elle n'avait pas en haute estime. Tandis que sa mère et son frère dégustaient les mets qu'elle avait préparé avec insouciance, la jeune sylphide s'inquiétait de ce qu'elle voyait lorsque la nuit tombait. Elle savait que sa mère, en tant que femme pieuse croyait avec ferveur en la puissance des divinités et de leurs représentants sur Terre. Awella était pieuse, mais sans savoir pourquoi, elle doutait qu'on pût la débarrasser de ces étranges mirages.

Elle secoua la tête pour éviter de trop s'appesantir sur cela et de passer à autre chose. Une fois qu'ils furent repus, ils s'occupèrent de mettre en place l'autel qu'ils devaient constituer en l'honneur d'Ostara qui marquait la fertilité des champs et de tous les êtres vivants. Alors que le soleil fut au zénith, il ne manquait plus que des fleurs pour compléter leur autel sacrificiel personnel. Mais Awela avait hâte de le finir pour participer à celui de son maître qui lui avait enseigné tout ce qu'elle savait. Ce dernier n'était autre que l'oncle d'Aeden et pensait sérieusement que la petite blonde aurait de l'avenir en tant que sage au vu de sa vivacité d'esprit. Mais personne d'autre qu'Awela n'avait prêté attention aux dires de ce vieux druide. Pourtant, d'habitude, toutes ses paroles étaient saintes et il n'y fallait pas y déroger. Mais le Destin qu'il décrivait pour la jeune femme aux pupilles d'émeraude était trop illustre pour qu'on y crût. Cela désolait le vieux sage, mais il ne pouvait faire autrement. Heureusement pour elle, personne ne pouvait l'empêcher de participer à la composition de l'autel que tous ses élèves devaient constituer chaque année lors de cette fête. Dès qu'elle eut complété sa pyrée familiale, elle s'enfuit à toute allure jusqu'au jardin de son précepteur.

Là, elle vit tous ses camarades se réunir auprès du vieux mage. Hélas, elle nota l'absence de celui qu'elle cherchait plus que tout et le vieillard s'en aperçut. Il s'approcha doucement d'elle et lui dit d'un ton bienveillant :

« Bonjour mon enfant, cherches-tu mon idiot de neveu ?

- Tout à....comment le savez-vous ?

- Parce que vous êtes inséparables depuis que vous savez marcher et que c'est toujours la première personne que tu cherches lorsque tu arrives.

- Est-ce à ce point là évident ? demanda-t-elle d'un air timide.

- Oh que oui ! rit le vieil homme. Mais rassures-toi, cette inquiétude est réciproque !

- Vraiment ?

- Bien sûr ! Il m'a demandé de t'indiquer de le rejoindre au grand saule dès que tu arriveras. Il a dit que c'était celui près de la rivière après la clairière.

- Merci beaucoup !

- Ne soyez pas en retard pour la promenade qui précède le banquet.

- Oui mestre Calum. ».

Elle salua respectueusement cet ancêtre avant de s'échapper vers la forêt qui se trouvait à quelques minutes de cette vieille bicoque dans laquelle ils étudiaient depuis si longtemps. Elle s'enfonça dans les profondeurs de cette antre boisée qu'elle connaissait si bien. Elle courut à toute vitesse jusqu'au milieu de la forêt, elle tourna ensuite sur sa droite et continua sur plusieurs mètres jusqu'à voir une rivière s'écouler. Elle suivit le long de cette source d'eau fraîche en la remontant vers le Nord jusqu'à croiser une rangée de saules. Arrivée là, elle s'arrêta, essoufflée par sa hâte. Il ne lui fallut que quelques secondes pour reprendre ses esprits avant de partir à la recherche d'une touffe rousse humanoïde. Elle ne mit que très peu de temps à trouver son allié de toujours. Elle approcha de lui à pas de loups cherchant à faire le moins de bruit possible.

Sans voir qu'il avait les yeux clos, elle se doutait qu'il était en train de prier les divinités du printemps pour qu'ils favorisent son accession à l'ordre druidique de leur village celtique. Elle patienta calmement, s'asseyant à ses côtés en attendant qu'il eût fini. Contaminé par l'état d'Aeden, la jeune nymphe se mit à prier pour que son ami reçut l'honneur qu'il convoitait tant.

Au bout d'un certain moment, le jeune Adonis ouvrit ses orbes noisette presque orange et sourit en voyant cette statue jaune et verte qui demeurait sur son flanc gauche. Il se racla la gorge comme pour lui indiquer qu'elle n'avait plus besoin de se recueillir pour lui même s'il appréciait ce geste délicat. Lorsqu'elle sortit de son état de sacralité, il lui sourit comme à son habitude et lui lança un simple :

« Salut beauté !

- Alors comme ça, tu ne m'attends même pas chez ton oncle je dois venir te chercher au milieu des bois !

- Roh ça va, tu sais très bien qu'aujourd'hui n'est pas un jour comme les autres. Et j'ai dit à mon oncle de t'indiquer où j'étais.

- Mais tu as osé laisser une frêle femme comme moi traverser les dangers de ces arbres sombres.

- Alors là, tu te fiches de moi, rit-il. On sait tous les deux que tu détestes qu'on te considère comme ça ! Et t'as reçu l'éducation d'un druide donc techniquement, tu es dans ton élément là.

- C'est moche de se moquer des fausses dames en détresse, bouda-t-elle.

- Oh ça va, ne m'en veux pas pour ça ! Pis je t'ai fait un cadeau !!!

- Bon...tu es pardonné dans ce cas, lui sourit-elle. ».

Il saisit une couronne de fleurs et la déposa sur la tête de sa partenaire. Connaissant sa blondeur, il l'avait composée de violettes et non de narcisses blancs pour qu'on puisse distinguer son chef d'œuvre. Ce présent alla droit au cœur de la jeune femme qui se sentit un peu prise au dépourvu, elle qui n'avait rien pour son ami. Il le comprit instantanément et la rassura sur ce fait :

« Disons que ce présent est pour me pardonner d'avoir fui sans toi ma belle.

- Merci, elle est vraiment magnifique, lui assura-t-elle le regard plein de reconnaissance.

- Je suis content que ça te plaise. Et ça m'évite de me prendre une malédiction au passage.

- Je ne pourrais jamais te maudire !

- Toi non, mais je suis sûr que ma grand-mère en serait capable. Elle t'a toujours considérée comme sa protégée.

- Oui bah c'est pas ma faute, dit-elle gênée.

- Ce n'est pas ce que j'ai dit. Mais maintenant, elle aura une preuve que je te traite avec égard.

- Comme si tu survivrais si tu ne le faisais pas. Je te tuerais sûrement avant que ta grand-mère ne puisse faire quoique ce soit.

- Pas faux ça. ».

Ils éclatèrent de rire avant de se jeter un regard complice. Aeden se releva et tendit la main à sa comparse pour l'aider à se relever. Une fois debout, les deux jeunes gens enlevèrent les herbes qui s'étaient déposés sur leurs vêtements avant de rejoindre la maison de leur maître en courant. Ils rièrent et la bonne humeur qu'ils répandaient à travers leur village avait autant d'intensité que lorsqu'ils étaient enfants.

La plupart de leurs pairs étaient étonnés de voir qu'une telle complicité pût survivre au temps et demeurer inchangée. Mais pour les deux êtres concernés, leur fidélité et le lien qui les unissait était pour ainsi dire naturel. Ils avaient toujours le moyen de s'étonner l'un l'autre, mais peu importe à quel point ils pouvaient se blesser, ils finissaient toujours par se pardonner et se retrouver. Ils étaient prêts à tout l'un pour l'autre. Plus d'un avaient soupçonné qu'ils furent unis par un amour charnel, mais ils se méprenaient. Ces deux âmes étaient des âmes sœurs, mais elles se contentaient d'un amour platonique et spirituel. Ils s'aimaient, mais cela n'impliquait pas qu'ils furent un jour en couple. Ils se donnaient simplement entièrement l'un à l'autre sans se poser les questions complexes qu'imposaient les relations amoureuses et charnelles. Entre eux, ils avaient conservé la pureté de leurs jeunes années.

Leurs rires ne cessèrent d'emplir le village lorsqu'ils arrivèrent à bout de souffle au point de rendez-vous. Là, ils reprirent une respiration plus calme et comme un seul homme, avancèrent à l'intérieur de la demeure de celui qui leur avait tout appris. Avec leurs autres camarades, ils se mirent à se promener dans les vastes jardins qui avaient été aménagées près de cette forêt. Derrière le refuge du sage, là où se réunissait l'assemblée des autres druides et de leurs élèves, avait été érigés de nombreux et vastes jardins dans ce qui était auparavant une clairière. S'ils étaient obligés de se retrouver là, les autres habitants pouvaient y venir pour avancer et méditer. La seule règle était de respecter la sacralité des jardins en ce jour saint. Ils avancèrent dans un silence apaisant et honorifique.

Sur son passage, Awela cueuillit quelques fleurs et était totalement enjouée malgré la douleur qui envahissait un peu plus sa tête à chaque pas qu'elle esquissait. Après environ une heure de marche, elle entendit les murmures de ces devins comme s'ils criaient à ses oreilles. Soudain, elle plaqua ses mains contre ses oreilles et son cri plaintif déchira le silence sacré qui planait. Son corps fin commença à convulser tandis qu'elle ne cessait de gémir et alors qu'elle était sur le point de s'évanouir, elle répétait en boucle les mots : « Prenez garde ».

Puis elle perdit connaissance, mais heureusement, Aeden put la réceptionner avant qu'elle ne heurtât violemment le sol. Il porta le corps inconscient de son amie, le visage tordu par l'inquiétude. Son oncle lui intima de l'amener à l'intérieur de son abri et il lui obéit. Dès qu'il déposa Awela sur un lit, il questionna son oncle qui posa sa main sur le front de la jeune femme :

« Qu'a-t-elle ? Pourquoi s'est-elle évanouie ??? Est-ce qu'elle va bien ??? Répondez !!!

- Du calme mon garçon, répondit tranquillement son aîné nullement perturbé par l'agitation de son neveu. Je ne pense pas que ce soit quelque chose de grave, mais je ne peux pas encore le déterminer avec précision.

- Est-elle malade ???

- Non, répondit-il amusé. C'est même tout le contraire.

- Dîtes-moi clairement ce qui lui arrive au lieu de faire tant de mystères !!!

- Je n'en suis pas certain Aeden...

- Je m'en moque, je veux connaître votre hypothèse !!!

- Soit. Je pense qu'elle a été prise d'une transe mystique et c'est un signe de bénédiction...

- Mais ?

- Je ne sais pas si c'est juste une bénédiction de notre déesse Ostara ou si c'est autre chose...

- Autre chose ?

- Je ne pourrais pas le déterminer avant qu'elle ne se réveille. Restons à son chevet et nous aurons tôt ou tard notre réponse.

- Etes-vous sûr qu'elle va se réveiller ?

- Bien sûr ! Des convulsions n'ont jamais tué personne.

- Je vous crois. ».

Ils patientèrent alors que la belle endormie décidât de se réveiller pour qu'ils puissent déterminer ce qu'elle avait. Mais rien ne pouvait les préparer à un réveil si brutal. Quand Awela revint à elle, elle ne prit pas garde à ceux qui s'assuraient qu'elles se portât bien. Elle sortit en trombe de la chambre dans laquelle elle reposait sans prêter un seul regard à Aeden. Elle se rua dans les escaliers, les dévalant à toute allure et se retrouva rapidement à ouvrir la porte d'entrée à la volée. Elle poursuivit sa course effrénée jusqu'à une femme dont le ventre annonçait qu'elle était sur le point de donner la vie. Elle se planta devant elle et lui annonça rapidement :

« Vous allez accoucher.

- Pardon ? s'exclama la femme enceinte. Mon terme n'est prévu normalement que dans deux semaines.

- Je vous dis que vous allez accoucher maintenant donc suivez-moi si vous ne voulez pas mettre votre enfant au monde dans ces herbes hautes.

- Mon enfant...comment sais-tu cela ? l'interrompit son éducateur.

- Je....je l'ai vu..., balbutia la jeune blonde.

- Vraiment ? Pendant ton sommeil ? s'enquit Calum ébahi.

- Euh....oui...Précisément..., articula-t-elle avec difficulté.

- Eh bien, si cette jeune femme affirme que vous allez accoucher, je pense que nous pouvons au moins vérifier que votre enfant se porte bien. Qu'en dites-vous Erin ?

- Euh...à vrai dire, c'est la sage Aylin qui devait s'occuper de la naissance de mon nouveau-né. Nous devrions aller la chercher.

- Vous n'aurez pas le temps d'y aller. Votre fille naîtra sur le trajet, affirma Awela.

- Comment...le savez-vous ? demanda la future mère.

- Je vous l'ai dit, je l'ai vu dans mon rêve, s'impatienta la jeune aux yeux d'émeraude, consciente que leur temps était précieux.

- Bien...dans ce cas...je vais vous suivre...céda Erin quoique sceptique. ».

Le trio se dirigea donc de nouveau à l'intérieur de la hutte, guidant la trentenaire vers le lit qu'occupait Awela quelques minutes auparavant. Dès qu'ils pénétrèrent dans la chambre, le rouquin se leva furibond et accusa sa partenaire d'un ton dur et acariâtre :

« Non, mais ça va pas de partir comme ça alors que tu t'es évanouie devant tout le monde !!!

- Aeden, ne commence pas, on doit savoir si je suis folle ou devineresse donc pousse-toi de là et fais-toi discret je te prie. ».

Le ton autoritaire de la jeune blonde sidéra le jeune roux et il se plia à sa volonté malgré lui. Il sortit de la chambre, ce qui permit à ceux qui accompagnaient la jeune femme enceinte de s'allonger sur le fin matelas. Une fois allongée, le druide osculta la femme pour s'assurer qu'elle n'était pas sur le point d'enfanter, mais il vit que ce n'était pas le cas. Il lança un regard dépité à la jeune femme qui n'était pas perturbée par ce constat. Il fut étonné et annonça d'un ton mal à l'aise :

« Je suis désolé Awela, mais cette dame n'est pas sur le point d'accoucher...

- C'est normal, ce n'est pas encore l'heure. Attendez....

- C'est n'importe quoi, s'exclama Erin en se relevant brusquement. Je ne sais pas ce qui vous prend, mais je ne suis pas sur...., elle ne put finir sa phrase saisie de violentes contractions, ce qui l'obligea à s'asseoir.

- Je vous avais dit d'attendre, grommela la jeune femme blonde. ».

Contre toute attente, la brune allongée sur le lit sentit ses contractions se rapprocher et rapidement, elle sentit qu'elle avait perdu les eaux. Celle qu'elle avait prise pour une âme démente disait vrai : elle allait accoucher. Alors qu'elle se démenait pour pousser comme elle pouvait, son conjoint, à qui on avait expliqué brièvement la situation, était arrivé, les larmes aux yeux. Il patienta devant la chambre, restant en compagnie d'Aeden. Tandis que la mère travaillait pour mettre au monde sa fille, elle ne cessait de remercier celle qui avait annoncé la bonne nouvelle.

Cela attendrit Awela qui ne fut pas insensible à la reconnaissance de la jeune mère. Mais ce qui la rassura le plus, c'était qu'elle n'était pas folle. Même si c'était un garçon qui pointait le bout de son nez, elle aurait eu raison sur l'heure de sa venue au monde. Et cela lui suffisait pour s'assurer qu'elle n'était pas prise d'une crise de démence. Mais en contrepartie, cela signifiait que ses cauchemars se concrétiseraient et cela la terrifiait. Elle n'en avait parlé à personne. Même sa mère savait seulement qu'elle avait un sommeil agité. Rien de plus. Si sa prophétie se réalisait jusqu'au bout, elle songeait à faire part de ses inquiétudes à son guide spirituel qui se chargeait d'aider la venue au monde d'un nouvel humain.

Alors que le soleil avait disparu depuis plus d'une heure, la mère eut enfin achevé son œuvre et le deuide pûr couper le cordon ombilical avant de confier l'enfant à son père. Cela tint en émois tous ceux qui furent présents lors de cette naissance. Mais ce qui choqua le plus Awela fut l'annonce de mestre Calum :

« Vous avez une belle petite fille, Erin. Qu'elle soit bénie par Ostara et par tous nos autres dieux !

- Que les cieux entendent vos prières, conclut Erin en tenant son enfant dans ses bras.

- Comment allez-vous l'appeler ? demandèrent Aeden et Calum en chœur.

- Kyara comme sa grand-mère, répondirent de concert Erin et Awela. ».

Tous regardèrent Awela surpris et elle mit quelques secondes à comprendre leur étonnement. Elle décida de leur expliquer ;

« C'était aussi dans mon rêve, j'ai juste omis de le préciser. Vous faire accoucher en sécurité était le plus important.

- Et je vous en serais à jamais reconnaissante. Comment vous appelez-vous ?

- Awela, Awela Smith, madame.

- Vu ce que vous avez fait pour moi, vous pouvez m'appeler Erin, lui sourit-elle avant de reporter l'attention sur sa progéniture. Kyara Awela Graham, je trouve que ça lui va bien...Qu'en penses-tu Malone, demanda-t-elle en se tournant vers son mari.

- C'est trop d'honneur...bégaya la jeune femme blonde.

- Je trouve que ça lui va à merveille. Et j'espère que notre fille sera aussi bienveillante que celle qui lui a permis d'éviter de naître dans un champ.

- Je....merci..., répondit-elle avant de répondre d'un ton taquin. Mais je ne suis pas sûre que ce soit moins pire que de naître dans cette vieille cabane !

- Respecte ma demeure jeune Wiccan !

- Pardon Calum !!!

- Attendez quoi ??? crièrent Aeden et Awela en chœur.

- Eh bien quoi ? Pourquoi êtes-vous étonnés ? Elle a prédit la naissance d'un enfant, je pense que ça lui vaut largement ce titre. Et je pense que tout le monde sera d'accord avec moi. Je dois d'ailleurs faire part de cette prophétie aux druides qui se chargeront des prières de ce soir.

- Calum ? le coupa la jeune fille.

- Oui mon enfant ?

- Il se peut que j'aie une autre prophétie à faire au cas où ce ne soit pas suffisant...Mais je ne voudrais pas l'annoncer devant cette nouvelle famille à qui je souhaite tout le bonheur possible.

- Bien, venez avec moi. Et Aeden aussi tant qu'à faire ! s'exclama le vieillard enchanté par cette nouvelle. ».

Les deux jeunes adultes suivirent la vieille silhouette de leur maître. Ils marchèrent jusqu'à la grande place du village où les druides méditaient en cercle. Ils étaient loin de la salle des fêtes du roi qui ouvrait son château fait de bois à tous les habitants du village pour déguster un banquet en l'honneur de leur déesse Ostara, déesse de la fertilité, promesse d'une nouvelle année fertile et prospère même pour les moins fortunés. A leur arrivée, ils virent une potence, ce qui figea la jeune femme aux prunelles émeraude. Les deux hommes qui l'accompagnèrent, pensèrent à tort qu'elle craignait qu'on ne la prît pas au sérieux. Ils étaient loin de se douter que ce qui l'effrayait tant, c'était que la réalité commençait à se rapprocher de plus en plus de ce qu'elle voyait lorsqu'elle était assoupie. Cela tordait ses tripes d'un mauvais pressentiment.

Maintenant qu'elle y songeât, elle se dit que la victime qui serait hissée dessus aurait un lien avec elle.. Après tout, elle avait senti une sorte de connexion avec la personne qui allait trépasser la nuit dernière, ce n'était certainement pas pour rien. Elle espérait que ce n'était pas quelqu'un à qui elle tenait. C'était égoïste, mais elle pourrait encore moins se remettre du décès d'un de ses proches. Elle formula le vœu que ce fut son père tant elle le el détestait, mais ce serait injuste pour le reste de sa famille. On devait normalement sacrifier un animal, pas un être humain. Alors pourquoi cette année serait-elle différente ? Cette pensée apaisa la blonde car elle prit conscience qu'il était stupide de paniquer. comme si on décapitait une personne vivante tous les quatre matins. Elle en sourit presque se traitant d'idiote. Elle aurait dû accorder plus de crédit à ses prédictions.

Son déchirement interne fut arrêté lorsqu'ils arrivèrent devant l'assemblée de druides qui s'apprêtait à commencer la cérémonie. Le trio se fraya un chemin à travers tous ceux qui attendaient le verdict des druides quant à la future année et à ce qu'on devrait faire pour être exaucé. Quand ils rejoignirent l'estrade sur laquelle Calum devrait se tenir depuis plusieurs minutes, le druide Conan le héla en le voyant :

« Eh bien Calum, tu n'es pas à l'heure cette année, cela ne te ressemble pas !

- Toutes mes excuses, mais 'j'ai dû assurer un accouchement surprise. Accouchement qui a été prédit par cette jeune demoiselle, dit-il en présentant Awela d'un geste de bras.

- Oh, mais c'est la jeune fille qui s'est évanouie dans ton jardin.

- Oui et c'est juste après qu'elle a déclaré sa prédiction.

- Serait-elle bénie des dieux, Calum ?

- J'en ai bien l'impression. Et elle a une autre prédiction, n'est-ce pas mon enfant ?

- Oui..., avoua timidement Awela.

- N'aie crainte, nous t'écoutons. Et si tu as fait une prédiction juste, il n'y a aucune raison pour que la deuxième soit fausse. Et même si c'est le ca,s cela n'annulera pas la validité de ta première prédiction, l'encouragea Conan.

- Dans ce cas, je dois vous annoncer que cette année, en l'honneur d'Ostara, un être humain sera sacrifié.

- Quoi ??? s'étranglèrent tous ceux qui eurent entendu cette annonce.

- C'est un blasphème !!! s'écria le druide Liam. Ce n'est arrivé qu'une fois qu'une telle chose se soit produite !!! Il n'y a pas de raison que cela recommence !!!

- Calmez-vous, ordonna la druidesse Tara. Si c'est ce qu'elle a vu, c'est peut-être vrai.

- Mais j'avais prédit que nous sacrifierions vingt veaux, assura Liam.

- Depuis quand ? demanda Tara.

- Cela doit faire trois jours d'affilés que je le prévois, annonça fièrement l'homme aux cheveux de jai.

- Et toi mon enfant ? demanda-t-elle à Awela.

- Trois semaines, jour pour jour que je vois quelqu'un se faire brûler sur cette potence au nom d'Ostara. Mais je ne sais pas de qui il s'agit, je ne vois jamais son visage. J'aimerais mieux me tromper et me faire accuser de menteuse plutôt que cela soit vrai, sanglota Awela, ce qui la surprit elle-même.

- Personne ne pense que tu mens, la rassura la rassura Calum. Mais ce n'est pas coutume pour nous de sacrifier l'un des nôtres.

- Nous verrons bien. Si elle a tort, ce sera une bonne nouvelle pour tout le monde, si elle a raison, elle deviendra druidesse, trancha Tara. ».

Nul n'osa contredire la vieille dame qu menait cette cérémonie depuis plus de soixante ans. Ils se fièrent à son jugement et ils se remirent à prier avant de recevoir l'annonce de ce qu'ils devront sacrifier. Aeden et Awela rejoignirent la foule qui entourait désormais les philosophes de leur communauté. Aeden consola son amie tandis que les érudits se concertèrent pour savoir ce qui allait advenir. Ils prièrent jusqu'à ce qu'un présage vînt les guider. Alors qu'ils murmuraient, Aeden s'écarta de sa partenaire comme si elle était chaude comme un brasier. Et la terre qui entourait ses pieds était calcinée. Les larmes d'Awela se muèrent en un cri de désespoir. Elle savait alors qui allait périr ce soir.

Chaque fois, le sacrifice de la fête se manifestait d'une manière plus ou moins claire. On savait ce qu'on devait tuer et comment. En cette nuit noire, les divinités avaient parlé, ils voulaient qu'on assassine Aeden en le brûlant. Le jeune roux lança un regard horrifié à celle qui avait scellé son Destin quelques minutes auparavant. Mais elle ne pouvait rien faire. Sa frêle carcasse était tant secouée de spasmes qu'elle ne pouvait esquisser le moindre pas et elle menaçait de dégobiller à tout instant.

Ils n'étaient pas les seuls à avoir deviné et des chuchotements de désaccords s'élevèrent parmi toute cette assemblée plébéienne. On commençait à s'agiter et si aucun des druides ne prenait la responsabilité de tout calmer, cela pourrait partir en effusion de violence. Certains seraient pour mettre fin au jour de cet innocent, tandis que les els autres feraient tout pour le protéger. Avant que cela n'arrivât, la vieille femme en charge toussa avant de s'exprimer :

« Il faut croire que le sacrifice que nous demande Ostara cette année est...rare. Mais elle teste notre foi. Si elle nous demande de nous séparer d'un membre éminent de notre communauté, c'est qu'elle nous en a offert un davantage érudit. En effet, nous avons le privilège de vous annoncer qu'une nouvelle Wican a été révélée. Maintenant, nous avons le choix et nous ne vous forcerons à rien. Comme à notre habitude, nous allons procéder à un vote. Ce soir, nous allons voter pour décider du sort d'Aeden O'Connel....

- Inutile, la coupa-t-il, ce qui étonna tout le monde. Je ne vais pas me débattre et je ne veux pas que vous soyez tous maudits par ma faute. Je vais me sacrifier.

- Quoi ??? s'insurgea Awela.

- Tu es bien plus brave et pieux que nous tous mon garçon, assura la vieille femme.

- Non...ce n'est pas possible...Non....Non !!! se lamenta-t-elle.

- Je t'aime, il lui embrassa le front avant de lui susurrer ses dernières paroles. Retiens ça : je ne t'en veux pas et je t'aime. ».

Il caressa tendrement la joue de son amie avant de rassembler ses dernières forces pour lui adresser luia dresser un faible sourire. Puis il s'éloigna d'elle pour se diriger vers la potence qui lui était destiné. Elle cria le nom de son plus fidèle allié en ce monde. Elle fut retenue par des hommes qui la retenaient par le bras (répétition de retenir). Mais cela ne la découragea pas. Elle hurla le nom de son ami en se débattant comme une lionne. Elle le vit grimper sur la potence et adresser une dernière prière.

Elle se démena pour se défaire de l'emprise de ceux qui cherchaient à la maîtriser maitriser. Mais elle n'avait pas de force face à ces trois hommes qui enserrèrent cette terrible furie. Quand elle vit celui avec qui elle avait partagé ses plus beaux jours se faire lier à cet effroyable poteau, elle se rassembla toutes ses forces. Cela lui permit de se dégager de l'emprise de ses trois bourreaux, ce qui les surprit tous. Ils faillirent même tomber à la renverse. Mais elle ne s'y attarda pas. Elle préféra s'élancer vers celui qu'elle devait secourir avant que les els flammes n'embrasèrent son corps encore en vie. Mais le regard que lui lança Aeden la cloua sur place. Alors qu'elle n'était qu'à quelques mètres de lui et que rien ne semblait se mettre sur sa route, elle ne put avancer. Il ancrait ses pupilles dans celles de sa partenaire de toujours pour la supplier de ne rien faire. Étant sa dernière volonté, elle ne pouvait pas s'y oppoeer.

Contrairement à elle, il ne pouvait se résoudre à condamner plusieurs milliers de personnes à un sort pire que la mort. Ils souffriraient tous juste parce qu'il aurait été incapable de délaisser son existence terrestre. Alors il se contenta d'admirer une dernière fois la seule personne qu'il aimait sur cette Terre. Et elle tenta de conserver ce contact oculaire aussi longtemps qu'elle en eut la force.

Rapidement, les hurlements de douleur du jeune homme qui se décomposait peu à peu sur ce bûcher improvisé contrastait avec le calme qui régnait sur cette contrée irlandaise. Il se démena comme il le pouvait pour échapper à ces flammes qui venaient lécher les moindres parcelles de son être. Il tenta de s'en défaire, mais les liens qui retenaient ses poings et ses pieds étaient trop bien ficelés ficelles pour qu'il pût s' »en défaire et se sauver. Il connut une longue agonie et la jeune blonde fut obligée de regarder ce spectacle morbide pour soutenir son cet ami. Mais à la seconde où elle constata que son regard s'éteignit, elle baissa ses yeux vers le sol et les larmes déformèrent son visage, inondant le sol. Elle finit par tomber à genoux, ne supportant pas le poids de la tristesse qui l'accablait.

Quand cette horreur prit fin, elle se releva essuyant son visage pour retrouver un aspect plus convenable. On lui tendit une longue toge violette en la félicitant. Ce qui lui brûla la gorge de dégoût. Elle avait envie de s'évader loin de cette mascarade de bonheur. On venait d'assassiner son meilleur ami ! Elle ne pouvait pas faire comme si tout allait bien et encore moins se réjouir de sa disparition. Mais elle sut recevoir les honneurs avec courtoisie. Elle en profita même pour demander à se changer avant d'assister au banquet, ce que sa mère lui autorisa à de faire.

Soulagée, elle s'enfuit à toute vitesse vers sa demeure. Mais une fois devant la grande bâtisse familiale, elle ne s'arrêta pas, elle poursuivit son chemin jusqu'à rencontrer de grands arbres qui lui montraient le chemin de la fuite. Elle ne pouvait pas rester après le crime qu'elle avait commis. Elle ne pouvait pas demeurer ici alors qu'elle avait conduit son meilleur ami à une mort sans pitié et sans avoir bougé le moindre petit doigt pour l'aider. Elle ne pouvait décemment pas devenir ce qu'il avait toujours rêvé d'être.

Cette évidence la frappa. Elle devait rester parce qu'elle avait ce qu'il avait toujours rêvé d'être. Elle n'avait rien demandé, mais désormais, on lui offrait tout. Elle le refuserait avec véhémence si ça n'avait pas été ce qu'aurait souhaité son défunt ami. Elle devait l'honorer. Elle devait perpétuer perpétrer sa mémoire à jamais. Il serait un héros. Mais pour se faire, elle devait rester et endosser contre son gré ce nouveau rôle de druidesse.

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