PRÉCÉDEMMENT :

X

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"Je vais te tuer.
Sincèrement ton patient".

Cela fait 4 jours que je suis ici. 4 jours que je subis le silence. Je n'ai croisé personne. Je suis seule entre ces quatre murs. Cette homme veut me rendre fou et je vais finir par croire qu'il va y arriver. Je n'arrive plus à dormir, je ne mange que très peu. C'est Willy qui me donne la nourriture. Je n'ai plus le  droit de voir les autres. Il me mets à l'écart délibérément. Si ce n'était que ça... Sauf que je le vois encore. Parfois l'image de cet homme innocent me revient en tête. Il me hante. Son image me parait plus sombre qu'au premier jour. Il me regarde. "C'est ta faute" me souffle-t-il mais je ne l'écoute pas. J'essaie de ne pas l'écouter. Je me raccroche à la caméra et la promesse que je me suis faites.

Ça ne doit pas marcher.
Je suis plus fort que ça.
Ça ne doit pas marcher.
Je suis intelligent.
C'était son plan.
C'est lui qui l'a tué.

À force, j'ai fini par déverser ma colère à la caméra. À chaque fois que je ne pouvais plus tenir cette mascarade je criais toutes les injures et les menaces qui me passaient par la tête.

Je suis conscient que si je me mets à la place du docteur qui me regarde sûrement, je me trouverais faible. Seulement je n'arrive plus à faire comme si de rien était. J'ai beau me répéter que c'est de sa faute à lui si j'ai tué cet homme, je culpabilise. Je reste cloîtré ici tous le temps. Le noir ne m'aide pas à penser à autre chose. Mes pensées tournent sur la même chose inlassablement.

Cette culpabilité me ronge et le docteur le sait très bien. Ça fait 4 jours qu'il m'a isolé du reste du monde pour que je devienne fou.
J'ai fini par lui donner un ultime message. J'ai tapé la porte jusqu'à m'en faire saigné puis avec mon sang j'ai écrit sur le mur : "Je vais te tuer. Sincèrement ton patient".

Et depuis c'est devenu ma motivation. À chaque fois que j'ai peur de rester ici toute ma vie, je regarde cette phrase, ou du moins son ombre, et ma volonté de vivre jaillit.

J'ai promis à Lili que je resterais en vie pour elle. Je me dois de tenir ma promesse. Ça va être dur mais je ne dois pas lâcher.

Au départ j'ai hésité à feindre la folie pour lui donner ce qu'il mérite. C'est ce que j'ai fait au début puis je me suis rendue compte que ça m'affectais plus que je ne l'aurais voulu et du coup j'ai changé de tactique.

Je lui montre que je suis encore capable de raisonner, de garder mon calme. Mais pour combien de temps encore ?

Tout me parait inlassablement long. Je m'efforce de compter les jours par rapport aux nombres de repas que j'ai.

Premièrement je me fis en premier lieu à mon appétit et donc si j'ai un repas trop tôt je le remarque car je n'ai pas faim et inversement. Deuxièmement, il ne sait même pas que je compte les jours comme ça et je compte bien le lui cacher.

Compter les jours me permet de garder un pieds dans la réalité. Un jour = une victoire.

Mais jusqu'à quand vais-je tenir ce manège ?

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Cela fait 7 jours que je suis ici.

Je ne me suis jamais autant ennuyé.
Le temps est long. Je ne fais rien. Je marche, je fais du sport, je réfléchis à des plans pour sortir d'ici mais l'ennui me rattrape. C'est comme une tentacule qui agrippe ma jambe. Je peux essayer de l'oublier mais je ressens quand même la sensation qu'elle est là. Qu'elle te guette pour un beau jour te tirer vers la mort.

Si je perds ce duel. Je serais foutu. Je ne peux pas. Lily a besoin de moi. Et tout ces gens mort.

JE NE PERDRAIS PAS ! Il le faut.

"Je vous tuerais. Sincèrement votre patient".

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8e jour.

Je ne sais même pas pourquoi il me garde en captivité !
J'ai essayé de réfléchir à quel avantage aurait mon père à me refiler à ce fou mais quelque chose me dépasse.
Est-ce que le tatouage a un lien avec tout ça ? Ou est-ce encore autre chose ? Je ne sais plus quoi penser. Je vais devenir fou à réfléchir sans cesse.

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9e jour.

Je suis fou. Je me parle maintenant à moi-même par peur de perdre la parole à rester trop longtemps ici sans parler. Après tout, qui me dit que je ne vais pas rester là toute ma vie ? Un peu à la Robinson Crussoe !

J'essaie de ne rien dire de ce que je pense sur le docteur. Je parle de choses subtil et aléatoire. Je me marre même parfois tout seul tellement ça n'a aucun sens ce que je dis.

Je compte ou je dessine aussi, dans les aires la plupart du temps. Je m'amuse à compter mes poils sur mes jambes en les tirant car je ne vois pas grand choses ou je me lance des défis. Seulement je m'ennuie toujours à la fin et la seule chose qui me fait tenir c'est : "Je vous tuerais. Sincèrement votre patient".

Au de là d'une provocation c'est devenu une motivation.

Lili. Éva. Mon beau-frère. Mes demi-frères. Ma demi-soeur. Mes potes du lycée. Tutu. William (l'intello qui se croit une brute). Natsu (le punk au tablier). Akira (le samurai). Yukio (le gamin aux cheveux blanc). Ewen (le gars aux yeux violets qui été là quand j'en avais besoin).

Peu importe qui mais si je voyais quelqu'un, je serais heureux. Même mon père ou le docteur !

Je ne suis plus à ça près.

Et puis j'essaie de l'oublier. J'ai l'impression que ces yeux me regardent la nuit. Je n'arrive pas à bien dormir. Je fais sans cesse des cauchemars.

Ça ne doit pas marcher.
Je suis plus fort que ça.
Ça ne doit pas marcher.
Je suis intelligent.
C'était son plan.
C'est lui qui l'a tué.

Sauf que lui il sait que je mens. Il sait que je lens parce qu'il me regarde de ces yeux vide et mort.

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10e jour ou 11e jour ?

On est quel jour déjà ? Mon journal de bord mentale est en train de se décomposer. Je n'ai pas eu de repas aujourd'hui.

J'ai pleuré. Je vois l'homme sans arrêt. J'en ai marre. Je sais qu'il est mort par ma faute. Je l'ai compris alors pourquoi il vient quand même ? Ses yeux, ils me hantent.

Je me raccroche à Lily. Parce qu'au fond les corps mort à cause de mes souvenirs, c'est ma faute.

Mais ces yeux sont sur lily. Je rêve qu'il la tué parfois et je me réveille les larmes aux yeux. Je sais qu'il le voit. Ils voyent tout et surtout ma chute.

Je ne sais pas pourquoi la caméra me regarde de haut. Je déteste ça. Je déteste être vulnérable. Je déteste sentir que je deviens fou. J'aimerais tellement avoir un journal pour prendre des notes. Au lieu de quoi, j'essaie de tenir le compte dans ma tête.

J'essayais mais l'homme ne le veut pas.

Ça ne doit pas marcher.
Je suis plus fort que ça.
Ça ne doit pas marcher.
Je suis intelligent.
C'était son plan.
C'est lui qui l'a tué.

Ou c'est moi ?

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11e jour ou 12e jour ?

Tout est de ma faute. Pourquoi je ne suis pas partie quand je le pouvais ?
Maintenant que j'ai tué cette homme, je suis ici par punition.

On me punit car je ne me souvient pas.

Je ne suis pas intelligent. Je suis faible c'est pour ça que je l'ai tué.

Et puis Lily, qui me dit qu'elle ne m'a pas oublié ? Dans 10 ans, je ne serais qu'un rêve pour elle. Et si le docteur se mettait son corps sans vie devant ma porte. Le saurais-je. Il y est peut-être déjà.

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11e jour ou 12e jour ?

"Je te tuerais" - "Je te tuerais" - "Je te tuerais"

Ou c'est eux qui me tueront en les tuant parce que j'ai tué.

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Un jour parmi d'autres.

Une lumière jaillit de nulle part. Une ombre apparaît et me prends avec elle.
Je me débats mais elle m'agrippe avec force. Est-ce que je me débats vraiment ? Je n'ai même plus de force. J'ai pourtant essayé de garder ma condition physique. J'avais essayé avant, je ne sais plus depuis combien de jours j'ai arrêté. C'était quand "avant" ?

Il me pousse dehors et je tombe sur un sol gluant. Est-ce qu'on me pousses réellement où Est-ce un rêve ? Je veux voir lily, et ma soeur aussi. J'ai un vague sentiment de dégoût à cause d'une odeur nauséabonde qui pénètrent mes narines. Je me sens faible. Je déteste ça. Pourquoi je fais ce rêve. Est-ce que c'est un rêve ? C'est nul se rêve tout est gluant et ouant et... sombre.

On me prend, soudainement par les aisselles et on me fait glisser. J'ai l'impression d'être bien léger. Je volerais presque.

Le sol est gluant, j'ai l'impression de le prendre avec moi en glissant.

Je n'ai même pas la force de parler. Je ne suis même pas sûre qu'on me parle. Et j'ai faim. Je n'ai pas mangé depuis longtemps.

Je sens un cliquetis. Mes bras et les chevilles touchent du froid. Est-ce que ça se mange ?

La lumière disparaît et je me sens fatigué.

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Je me réveille en sursaut et remarque que je n'ai plus ce froid aux extrémités de mes bras et mes jambes. Je suis couché sur quelques choses de plats et attachés par deux sangles qui m'empêchent de bouger mes bras et mes jambes.

Je tente de regarder autour de moi mais je ne vois pas bien. La lumière sur mon visage m'aveugle. J'ai passé plus de 10 jours dans le noir, je pleure d'éblouissement.

Après quelques temps mes yeux s'habituent à la lumière. C'est parce que je regarde sur le côté.

Je remarque une table sur ma droite. Il y a différent objets sur lesquelles je ne veux pas m'attarder. Je ne veux pas savoir à quoi il serve. Je ne veux pas penser à la torture.

Je rigole malgré moi. Je sais que c'est la panique mais je ne peux pas m'en empêcher. Je suis sûr la table d'opération qu'il m'avait montré.

Sur ma gauche, je vois une double porte au fond et des ombres mais tout est trop flou. Ça me fait rire.

"Garde ton calme Logan" pensais-je sans pour autant fermer les yeux.

J'ai la raison dans ma tête c'est trop bizarre. Comme un ange et un démon qui se combattent.

Garde ton calme. Respire.

Je me mets à rire en pensant à garder mon calme.

Je ne sais pas où je suis. Tout est dans l'ombre sauf moi. Je ne sais pas si il n'y a pas quelqu'un derrière moi qui se languit de mes réactions.

Ça m'inquiète. Je rigole. Et puis il doit être content que je rigole.

Je n'arrive plus à jouer un rôle. Quel rôle ? Ils veulent peut-être me torturer ça doit leur faire plaisir.

Je dis non de la tête. Ce n'est pas drôle ça.

Je vois des ombres à côtés de la porte. Sont-elles réelles ?

La lumière me fait mal mais je ne veux pas fermer les yeux. Non, c'est trop dangereux !

Je fixe les ombres proche de la porte du fond pour en discerner les contours. Je rigole parce qu'elles bougent.

J'entends brusquement des pas approchaient. Il faut que je me tourne car ce ne sont pas les ombres.

J'arrive à tourner la tête. C'est lui.
Le docteur se penche sur moi et me caresse le front. Je lui crache dessus et je rigole parce que l'ange et le démon voulaient la même chose.

Qui sait si j'ai peur où si c'est sa tête qui me fait rire.

Il s'essuie lentement le visage et ça me rappelle ma rencontre avec William. Lui aussi m'avait craché dessus. D'ailleurs je me rappelle de ça mais alors pourquoi je ne me rapelle pas de ce que veut le docteur. Je suis vraiment faible. C'est à cause de ça que je suis un tueur.

- Logan, Logan, Logan. Chantonne-t-il. Tu vas bien ?

Je fronce les sourcils, je lui crache dessus où pas ?

- Tu veux qu'on essayé de manier ta vue avec ses outils ?

Je veux dire non mais ce n'est qu'un raclement de gorge que j'entends.

- Ne parle pas. Ne parle pas. Pas besoin. J'ai compris. Et tu sais je n'aime pas te voir comme ça mais j'étais obligé. Il n'y a que comme ça que je peux te reconstruire.

Il se rapproche de mon oreille.

- Je sais que tu as peur. Me chuchote-t-il. Alors souviens-toi quand tu te reveilleras que ce n'est que le début.

J'aquiesce.

Il sourit.

- C'est bien Logan. Si tout se passe bien. Je te retrouverais bientôt comme je le veux. Une bonne petite marionnette.

Je ne comprends pas où il veut en venir mais il me fait boire quelques choses avant que je ne puisse faire quoi que ce soit.

Je tombe peu à peu dans l'inconscient. Il est en train de parler à quelqu'un mais ma vue se brouille. Je tourne la tête. Les ombres se rapprochent, fin je crois... Non elles disparaissent.

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Je me réveille avec un intense mal de crane. J'ouvre les yeux mais aucune lumière apparaît. Je suis dans le noir complet. J'appercois quelque chose dans la pièce, je m'en approche. C'est un coussin. C'est mon coussin. Je suis revenue à la case départ.

Mais est-ce que j'en suis déjà parti ?

Je me tape tout le corps pour voir si j'ai des bandages ou le moindre signe que c'était réel.

Rien qui me prouve que c'était réel.
Rien qui me prouve que c'était un rêve.

Je relève ma chemise d'hôpital atroce. Je n'arrive pas à distinguer quelque chose dans la pénombre.

Tout ce que je sais c'est que : si tout n'est que dans ma tête, je vais mourir dans ma paranoïa avant de pouvoir faire quoi que ce soit.

C'est ce qui me fait peur.
Je repense à lui et ses yeux me font trembler. Je ne vais pas survivre.

Je me sens défaillir.
Je me rattrape sur mon coude à la dernière minute avant que ma tête ne se prenne le sol.

L'idée de devenir fou m'étourdit. Je ne veux pas qu'il gagne. Je ne veux pas devenir fou.

Je sens un liquide chaud tomber en petite goutte sur mes mains.

Je vois l'homme debout, le visage noir. "C'est de ta faute" dit-il. Puis il disparait.

J'enfouis ma tête dans mes bras.

Ça ne doit pas marcher.
Je suis plus fort que ça.
Ça ne doit pas marcher.
Je suis intelligent.
C'était son plan.
C'est lui qui l'a tué.

Non c'est moi.

Je ne veux pas mourir. S'il-vous-plaît. Je ne veux pas mourir.

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À suivre <3