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Le vampire du sommeil

          J'envoie un message à mes amis pour leur souhaiter bonne nuit, puis j'éteins l'ordinateur. Ma chambre se plonge dans la pénombre. Je me relève et m'accoude à la fenêtre que j'avais laissée ouverte. Le dernier quartier de lune éclaire le paysage nocturne. Les silhouettes noires des arbres se découpent sur la plaine bleutée. Je reste là à regarder la nature qui dort. C'est si calme. Si apaisant.

          Dehors l'air est délicieusement frais. Mon corps s'endort peu à peu. Il fait trop frais. Alors je m'approche de mon lit. Je m'allonge, je rabats la couette sur moi. La fenêtre toujours ouverte. L'air frais s'insinue tout proche de moi. Je m'enfonce dans mes draps. C'est si doux. Si chaud.

          Je m'enfonce un peu plus encore, en pensant à des choses heureuses. En pensant à plein de gens qui se sentent bien, et à quel point le bonheur enveloppe le monde. Tout est si doux autour de moi. Je me laisse bercer dans cette vision merveilleuse. Mon corps est entièrement rempli de bonheur. Mon esprit se laisse aller à cette douce brume onirique. Je me sens si bien.

          Soudain, toute la joie disparaît. Mes yeux s'ouvrent d'un coup. Je l'entends. Un bruit perçant, un bruit résonnant des profondeurs mêmes des enfers. Une créature maudite est venue pour me hanter.

          Un moustique.

          J'entends son bruit inaudible, mais si aigu qu'il désaccorde complètement la mélodie du dehors. Il est là, et vient me sucer toute parcelle de bonheur en moi. Toute la nuit il s'abreuvera de mon sang. Je serai constamment réveillé par les démangeaisons, me tordant dans tous les sens jusqu'à en perler de sueur pour me racler la peau, sans le moindre soulagement. Je préfère passer la nuit éveillé plutôt que de subir une telle torture. Il n'y a qu'une seule solution, je dois renvoyer ce démon d'où il vient : en enfers.
Je condamne la fenêtre pour empêcher les autres d'entrer, puis j'allume la lampe. Bien sûr il a pris le temps de s'envoler ailleurs. La traque commence. Je passe mes oreilles dans chaque recoin de la chambre pour repérer le bruit abominable. Je regarde dans la lampe. Ces horreurs adorent les lampes. Me voilà en pleine nuit, enfermé dans une pièce éblouissante et étroite, à chercher une créature plus fine qu'une aiguille.

          Soudain je la vois. Une tâche grise qui bouge sur le plafond blanc. Ennemi ciblé. Il ne faut plus le quitter des yeux, et attendre qu'il se calme.

          D'habitude contre ces êtres, l'arme la plus efficace est la savate. Mais toutes les miennes sont dans un placard de l'autre côté de la maison. Je vis pieds nus. Heureusement j'ai quand même les outils nécessaires pour exorciser ces démons. Mes doigts s'approchent de Principa Mathematica. Plus de trois cents pages de logique formelle pure, dont le but était de poser les fondements des mathématiques. Impossible qu'il survive à un coup de cet ouvrage. Cependant je sais que la quête de ces fondements ont rendu des érudits complètement fous. Mieux ne valait pas l'utiliser quand des humains étaient à proximité. Qu'importe ? Je saisis une arme suffisamment efficace pour venir à bout de lui. Le dictionnaire Larousse de conjugaison. Je regarde la quatrième de couverture. Deux milles conjugaisons avec le détail de quatre-vingt-trois verbes types, dont cinquante-neuf du redouté troisième groupe. Ses chances de survie viennent de tomber à zéro. Je m'approche de l'endroit où il se trouve. Il ne m'a pas vu. J'approche l'arme de lui. Et d'un coup sec je l'écrase.

          La lutte est finie. Celui-ci ne fera plus de mal à personne. Éreinté, j'éteins la lampe à m'abats dans le lit. Dans ma chambre toute fermée. Je n'ai plus que le désir de dormir.

          Mais mes pensées heureuses se sont évaporées. Mon âme n'est remplie que de noirceur. Mon bonheur ne reviendra pas. Je suis fatigué. Peu importe à quoi je pense, cela ne me fait que lacérer l'esprit. Alors je ne pense plus à rien. M'affalant tel un cadavre sur le matelas. Je veux juste que la nuit s'achève.

          À mes oreilles résonnent ces cris abominables, tels les échos du démon hurlant d'agonie. D'autres sont-ils entrés, ou n'est-ce que mon imagination ? J'allume la lampe à nouveau, mais ne vois rien. Je suis las de chercher partout. J'essaie de me rassurer en me disant que la fenêtre est fermée. J'éteins. Silence. Un faible bruit... ou est-ce le silence ?

          Enfermé dans ma chambre, sous les draps brûlants, accablé par la fatigue, pris de la terrible incertitude, j'attends. J'attends que par miracle, le sommeil veuille bien m'emporter.

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