Mission 1
« N'ai jamais peur d'essayer quelque chose de nouveau parce que la vie devient ennuyante si tu ne reste que dans les limites que tu connais déjà. »
-Inconnu
Lorsque je m'assis derrière lui sur sa moto, Junsun me vint immédiatement à l'esprit. C'était le premier gars avec qui j'avais fait de la moto. Nous avions beaucoup d'anecdotes et de souvenirs à moto.
Le Tigre Noir interrompit mes pensées en démarrant l'engin. Je ne savais pas où mettre mes mains, j'avais pour habitude de les poser sur la taille de Junsun.
Je me souvins à quel point j'étais effrayé la première fois qu'il m'avait demandé de monter à moto avec lui. Il m'avait réconforté et il m'avait dit de m'accrocher à lui pour ne pas tomber. Après cela, il plaçait toujours mes bras autours de lui lorsque nous faisions un tour à moto.
Le bon vieux temps.
Qu'étais-je censé faire à présent ?
La dernière fois, je m'étais accroché à la veste en cuir de Namjoon, mais je ne pouvais pas faire de même avec le Tigre Noir. Qui sait, il me jèterait sûrement hors de la moto. Je sais qu'il en est capable.
J'essayais de ne pas trop y penser et je m'accrochais aux côtés de mon siège en serrant aussi fort que je le pouvais.
Sans un mot, il me passa un gros casque noir et enfila le sien avant de partir. Le temps était parfait ce soir, le genre de temps où le soleil ne brûlait pas la peau et où le vent n'ébouriffait pas nos cheveux sur nos visages.
C'était très calme, nous étions les seuls sur l'autoroute. Je fermai mes yeux et laissais la brise passer sur ma peau.
À ce moment là, mon cœur s'arrêta presque de battre lorsqu'il accéléra. J'ouvris vite mes yeux et serrai rapidement les barres d'acier sur lesquelles je m'accrochais. Je fis la moue, il semblait ne pas se préoccuper de moi ne serait-ce qu'un tout petit peu, il ne m'avait même pas prévenu avant d'accélérer.
Sa chemise en soie volait au grès du vent et révélait un peu de son dos inférieure. Je déglutis. Je n'avais jamais vu une peau aussi pâle et aussi parfaite auparavant.
Je me rendis compte que je le fixais depuis un bon petit moment déjà alors je détournai vite les yeux et les posai sur les bâtiments qu'on pouvait apercevoir à l'horizon.
Le trajet fut silencieux, je n'avais pas envisagé qu'il ne dise pas un seul mot et j'avais espéré qu'il se mette à me parler parce que je n'arrêtais pas de penser à Junsun. J'essayais de chasser ses pensées de mon esprit mais à chaque fois que l'on passait devant quelque chose qui me le rappelait, son visage apparaissait.
Après une heure, nous arrivions enfin à notre destination. Je repris mon souffle et vis un immense hôtel luxueux devant nous.
Il gara la moto et j'enlevais enfin mon casque. Je le regardais en attendant qu'il me dise quelque chose mais pas un mot ne sortit de sa bouche. Il me lança un regard froid avant de se diriger vers l'entrée principale.
Je levais les yeux au ciel et le suivis.
Nous étions accueilli par une musique classique et une odeur de vanille. J'ouvris grand mes yeux, j'étais surpris par la grandeur et par le luxe qui m'entourait.
Je m'assis sur un fauteuil en attendant que le Tigre Noir signe des papiers à la réception. Je pensais que nous allions finir notre mission et vite retourner au quartier général mais il me semblait que nous allions passer la nuit ici.
Super.
Ressentez mon sarcasme s'il vous plaît.
Lorsqu'il en finit avec la paperasse il se dirigea vers l'ascenseur, comme si j'étais supposé savoir que je devais le suivre.
Lorsque nous étions dans l'ascenseur nous croisâmes deux jeunes femmes qui portaient de très courtes robes, elles revenaient sûrement d'une fête.
Elles commencèrent à chuchoter en lançant des regards au Tigre Noir.
Elles le dévisageaient de la tête au pied et je pouvais les entendre dire qu'il était très séduisant avec ses cheveux ébouriffés.
Elles bavaient devant lui, mais ça lui importait peu. Il garda un visage froid, ses yeux seulement posés sur les portes de l'ascenseur.
Les jeunes femmes se disputaient pour savoir qui irait lui adresser la parole en premier. Je me demandais pourquoi est-ce qu'elles chuchotaient puisqu'on pouvait déjà tout entendre.
Stupide.
L'ascenseur arriva au quatrième étage et l'une d'entre elles avait enfin rassemblé son courage pour lui parler mais la chance ne fut pas de son côté.
« Excuse m- »
Elle n'avait même pas eu le temps de finir sa phrase que le petit démon avait déjà quitté l'ascenseur en ne prêtant attention à personne et moi y compris.
Je ne savais pas si je devais me moquer de ces jeunes femmes qui espéraient désespérément lui parler ou si je devais m'apitoyer sur mon sort puisqu'il m'avait laissé planté là, sans me prévenir que c'était notre étage.
Nous marchions le long du couloir, chaque porte en bois avait un numéro en or dessus, le sol était fait d'un brillant marbre blanc cassé et les murs étaient ornés de peintures et de lampes dorées.
Il s'arrêta au numéro 408, et inséra la carte pour ouvrir la porte. Nous entrions dans une chambre immense avec deux lits simple, un bureau et deux fauteuils autour d'une table basse.
Je m'assis et l'observai organiser quelque documents. Il avait l'air si paisible mais ennuyé, comme s'il l'avait déjà fait des millions de fois auparavant.
Je soupirais profondément. J'en avais marre de ce silence, ça commençait à m'énerver.
Je l'approchais en raclant ma gorge.
Il ne releva pas la tête.
Je levais les yeux au ciel et posai mes mains sur ma taille. « Sérieusement... » Je murmurais. « Quand vas-tu te décider à enfin me parler de notre mission ? » lui demandai-je.
Il me regarda pendant deux secondes et se replongea dans ses documents.
Je laissais échapper un petit ricanement. « Tu es tellement rude. » Je mordis l'intérieur de ma joue pour me calmer.
Je l'observais retrousser ses manches. Je déglutis lorsque je remarquais des cicatrices sur son bras. Rien que de penser que quelqu'un qui se faisait du mal les nuits durant blessait l'esprit. Il était froid et rude mais ça ne m'apaisait pas de savoir qu'il avait aussi des mauvais jours.
« Qu'est-ce que tu regardes ? »
Je sursautai. Je ne m'attendais pas à entendre le son de sa voix. Mes pensées furent chassées et je le regardai droit dans les yeux. Ils avaient l'air tellement fatigué, tellement à bout, et tellement... vide de vie.
Je croisais les bras. « Tu n'as pas répondu à ma question. » dis-je.
« Qu'est-ce que tu veux ? » me demanda-t-il froidement.
Je m'assis sur le lit et jetai un coup d'œil aux documents, ils avaient l'air d'être important. Le genre de paperasse qui vous effraierez juste en les regardant, le genre de papier auxquels je comprenais que dalle.
« Quelle est notre mission ? » Je demandais encore une fois.
« Notre ? » il ricana et secoua la tête. « Et je croyais l'avoir déjà prévenu de ne pas me mettre avec quelqu'un. »
« Qui ? Namjoon ? Il m'a demandé de t'accompagner parce que tu es un peu comme le meilleur de ses agents ou quelque chose dans le genre. » dis-je en attendant sa réaction, mais il fronça juste ses sourcils.
« On doit infiltrer la chambre de cet homme. » dit-il en posant une photo à côté de mes main. « Son nom est Akiyama Tatsuki. »
« Oh. Il est japonais. » je hochais la tête en regardant le visage du viel homme. « Mais pourquoi est-ce qu'on doit aller dans sa chambre ? Est-ce qu'on doit voler quelque chose ? »
« On doit remplacer quelques uns de ses documents avec ceux là . » il pointa les papiers du doigt.
« Qui est-ce ? Est-ce que c'est le boss d'une mafia ou quelque chose dans le genre ? » Je demandais.
« Non. » il secoua la tête. « Il travaille à Akiyama Entreprise, une fameuse compagnie de technologie japonaise qui appartenait à son frère Kaito. »
« Appartenait ? Il est mort ? »
Il hocha la tête. « Il est mort il y a deux mois. Son fils aîné, Akiyama Ren, est supposé hériter de la compagnie mais son frère a falsifié son testament et s'est désigné en tant qu'héritier pour la position de PDG. »
Je rigolais. « On dirait un drama coréen. »
Il ignora mon commentaire et continua. « Tout ce que nous devons faire c'est de remplacer ses documents avec les vrais avant qu'il ne retourne au Japon demain pour sa réunion avec les haut placés de la compagnie. »
« Je vois. » Je frottais mon menton. « Ça ne m'a pas l'air si dur que ça. On fait quelque chose de bien pas vrai ?» Je souris nerveusement. « Mais comment est-ce qu'on va faire ça ? Est-ce que tu as la carte de sa chambre ? »
Il secoua sa tête.
Je le regardais d'un air confus et puis ça me frappa à la tête. « Oh! ! » balbutiai-je. « C'est donc là que notre boulot se complique. » je grattais ma nuque. « Donc on devrait voler une carte, s'infiltrer dans la chambre d'un inconnu et échanger quelques papiers et tout ça pour un homme mort appelé Akiyama Kaito ? » je soupirais. « Pourquoi est-ce qu'on devrais faire tout ça pour lui ? »
« Parce que la compagnie a signé un accord avec lui disant qu'on le protégerait, lui et son entreprise. » il me répondit.
Je m'assis en silence pendant un bon moment. Je repensais à ma première mission. Dans les films, ça avait l'air facile de voler quelque chose et de tromper des gens, mais dans la vraie vie c'était une toute autre chose.
Je paniquai.
« Allons en bas, il doit être au bar, on attendra qu'il soit assez soûl et occupé pour entrer dans sa chambre. » dit le Tigre Noir avant de partir.
Plusieurs voix pouvaient être entendues à l'intérieur du bar. Toutes essayaient d'être plus forte que la musique classique qui jouait. La foule n'était remplie que de jeunes gens ou de vieux hommes d'affaires dans leur costume de luxe et Rolex aux poignets. Le bar dégageait une odeur d'argent, d'argent volé pour la plupart.
Lorsque nous passions à côté d'eux, j'avais espéré surprendre des conversations intéressantes, mais la seule chose dont ils parlaient étaient leur multiple yachts différents et leur luxueuses voitures qu'ils possédaient.
Nouveaux riches, hein.
Je suivis mon aimable partenaire jusqu'à une petite table au coin du bar.
« Sur ta droite. » il murmura à voix basse.
Je me retournais et cherchais entre cinq hommes qui étaient assit ensemble jusqu'à ce que j'aperçoive un visage familier. Akiyama Tatsuki.
« C'est lui. » je lui répondis.
Un serveur approcha notre table et s'inclina. « Messieurs désirez-vous quelque chose à boire ? »
« Une martini pour moi. » dit le Tigre Noir.
Le jeune homme me regarda en m'adressant un petit sourire.
« Euh...juste du coca pour moi. Si vous en avez bien sûr. » je souris d'un air gêné.
« Je vais vous en chercher. » le serveur hocha la tête. « Je reviendrai avec votre commande. » Il nous sourit et se dirigea vers le bar.
Je sentis le regard du Tigre Noir se poser sur moi. Il me regardait d'un air bizarre. Probablement à cause de mon choix de boisson.
« Je n'ai pas envie de me soûler, c'est pour ça. » Je lui dis tout simplement
« Je n'ai rien dit. » dit-il d'une voix froide.
Je fronçais mes sourcils et l'insultais mentalement.
Nous observions notre cible se soûler en compagnie de ses amis. Il était vraiment bruyant et je ne comprenais pas la moitié de ce qu'il disait. J'avais appris quelques mots japonais lors de mon voyage à Osaka avec Junsun il y a deux ans de cela, mais c'était juste des mots de base comme 'Arigato' (Merci) ou 'Konichiwa' (Bonjour).
Le serveur revint avec notre commande. Je lui fis un grand sourire. Il avait préparé mon coca avec pleins de glaçons et avec des tranches de citrons sur le côté. Exactement comment j'aimais mon coca.
« Désirez-vous autre chose ? » il nous demanda.
« Non merci. » je secouais la tête.
Je pris une gorgée de ma boisson et observai les musiciens jouer. Le saxophone avait toujours eu cet effet apaisant sur moi et me faisait me sentir mieux.
J'avais pour habitude de visiter un club de Jazz avec Heonwoo tous les vendredis pour boire et danser avec lui. Mon meilleur ami et moi nous passions les meilleurs moments ensemble.
J'ai tout gâché.
« Bonsoir. » une voix féminine surgit de derrière.
Je tournais ma tête et vu les deux jeunes femmes de l'ascenseur. Elles portaient encore plus de maquillage et leurs robes s'étaient magicalement raccourcis.
« Bonsoir. » je répondis. « Besoin d'aide ? »
Elles affichèrent un sourire forcé et passèrent leur doigts nerveusement à travers leurs longs cheveux. L'une d'entre elles posa sa main sur l'épaule du Tigre Noir. « Quel est ton nom ? » elle demanda d'une voix mélodieuse.
Je ne pouvais pas m'empêcher de fixer sa main des yeux. J'avais peur pour elle. On ne sait jamais ce qu'il pourrait se passer.
Le Tigre Noir n'avait pas l'air d'y prêter attention. Il prit paisiblement son verre et bu une gorgée de sa martini.
L'autre se mit à ses côtés et serra son bras au milieu de sa poitrine.
Pitoyable.
Et encore une fois, le concerné n'avait pas l'air d'y prêter attention.
« Tu ne vas vraiment pas me dire ton nom ? » elle lui demanda d'une voix séductrice. « J'adore ta coupe au fait, elle te va si bien. » elle mit sa main devant sa bouche pour cacher un rire nerveux.
« Il joue le dur. » lui dit son ami. « Viens dancer avec nous oppa ! Tu ne le regretteras pas. »
Je pouvais voir ses yeux s'obscurcir et ses poings se serrer. Oui, il était enfin énervé.
Je ne voulais pas traumatiser ces deux jeunes femmes avec les mots qui allaient sortir de la bouche du Tigre Noir, alors j'ai décidé d'intervenir.
Je me suis levé et je me suis assis à côté de lui, en m'assurant de mettre mon bras sur ses épaules et je le serrais contre moi. Je croisais mes jambes et leur adressa un de mes plus charmant sourire. « Désolé mesdames, mais mon petit-ami n'aime pas qu'on le dérange. »
Elles se figèrent sur place.
Il se raidit.
Je souriais.
« P-petit-ami ?? » elles nous regardèrent les yeux grands ouverts. « Je pensais que vous étiez...non rien. » elles nous observaient, mal à l'aise. « Désolé. » elles s'inclinèrent et disparurent dans la foule.
Je les regardais s'éloigner, je ne pouvais pas m'empêcher de rire. Lorsque je me retournais, je vis un regard de tueur sur son visage. Il me fit sursauter. Je me rendis compte que mon bras était toujours autour de lui. Je l'enlevais vite de ses épaules et repartis à mon siège.
Ses yeux me suivirent jusqu'à ce que je pris place en face de lui. Je les sentais me percer la peau. « Quoi ? » Je fronçais un sourcil.
« Qui t'a permis de me toucher ? » il murmura froidement.
« Ha ! » je rigolais et leva mes yeux au ciel. « Tu pourrais au moins me remercier de t'avoir secourus des griffes de ces tigresses. »
Il ne dit pas un mot. Il croisa ses bras et continua à regarder droit devant lui.
Nous restions ainsi jusqu'à ce qu'il posa son verre sur la table et se leva. « Il est temps. » dit-il.
Je regardais Akiyama. Il était tout heureux, entouré de femmes qui le touchaient et qui lui murmuraient des choses à l'oreille. Il avait l'air trop soûl et trop occupé pour se préoccuper de quoi que se soit.
Mon partenaire paya nos boissons et nous quittions le bar.
« Est-ce que tu connais le numéro de sa chambre ? » lui demandai-je lorsque que nous étions dans l'ascenseur.
Je ne reçu qu'un simple hochement de tête comme réponse.
Il appuya sur le bouton numéro 15, qui était l'étage des VIP.
Ce qui était évident pour un homme d'affaire.
Lorsque nous arrivions au quinzième étage, il chercha le numéro de la chambre et s'arrêta devant le numéro 1508. J'étais certain qu'il n'avait pas la clé pour l'ouvrir, j'étais curieux de voir ce qu'il allait faire.
Il continua d'analyser les alentours jusqu'à ce qu'une dame de ménage apparut.
« Toi. » il me pointa du doigt. « Distrait la. »
« Quoi ? » j'ouvris grand mes yeux. « Pourquoi moi ? »
« Namjoon ne t'a pas envoyé en vacances ici. »
Je soupirais et regardais la dame de ménage. « Qu'est-ce que tu veux que je fasse ? »
« Distrait la jusqu'à ce que je trouve la clé de sa chambre, elle est dans le chariot de nettoyage. »
Je hochais la tête et déglutis nerveusement. Je suis nul pour improviser. Et si je foirai tout et qu'on se faisait prendre ?
Mais je ne voulais pas avoir l'air abattu devant lui et pris mon courage à deux mains et approcha la dame de ménage.
« Bonsoir. » Je souris.
« Bonsoir, monsieur. » elle s'inclina.
« Est-ce que je peux vous demander où se trouve la piscine ? J'ai cherché de partout mais il y a tellement de chose ici... »
Je pouvais sentir son regard me juger.
« La piscine est au premier étage, monsieur, mais elle est fermée en ce moment. Elle n'ouvre que dans deux heures. » me répondit la jeune femme.
Je le vis fouiller le chariot d'une discrétion incroyable, sans faire un seul bruit.
La dame de ménage allait tourner sa tête lorsque je pris sa main. Ses yeux s'écarquillèrent lorsque je la tirais vers moi et la regardai droit dans les yeux. « Ça doit être fatigant pour vous de travailler ainsi. » dis-je d'une voix grave. « Vous devez être fatiguée. »
« Oui, monsieur. » elle cacha ses joues rouges de ses mains. « Mais c'est mon travail, j'ai l'habitude. »
Je hochais la tête et insultai intérieurement le Tigre Noir, parce qu'il n'avait toujours pas trouvé cette satané carte.
Je souris à la dame et eu l'idée ingénieuse d'embrasser sa main. La meilleure idée pour distraire quelqu'un de son travail. « Quelles sont douces. Elles ne devraient pas servir à nettoyer des chambres. Elles sont trop belles pour être usées ainsi. » lui murmurai-je en la regardant droit dans les yeux.
Je ne savais pas qu'un jour j'aurais eu l'audace de séduire une femme. Je ne l'avais encore jamais fait. J'aimais les hommes alors c'était la dernière chose à laquelle j'aurais pensé.
Mon coeur bondit lorsque je le vis en possession de la carte de la chambre 1508. Enfin !
La dame de ménage me regardait toujours de ses yeux timides. Je me sentais mal de lui avoir fait ça, mais je n'avais pas le choix.
Je lui souris. « Enchanté de vous avoir rencontré Mina-ssi. » Je lu son badge. « J'espère que vous vous reposerez bien. »
Elle rigola. « Quel est votre nom monsieur ? »
J'allais lui répondre lorsque le Tigre Noir me lança un regard de tueur.
Oh, mon nom.
Je n'en ai plus.
« Et bien, euh... Je suis Christian. » lui répondis-je.
« C'est votre nom à l'étranger ? »
Je hochais la tête. « Bonne nuit, ahgassi. » je la saluai et suivis mon partenaire.
Nous étions retournés à la chambre d'Akiyama. Il m'avait demandé de faire le guet dehors.
Je fis ce qu'il m'avait demandé, et je me tenais devant la porte en tripotant mes doigts.
Christian...
Le nom ne m'était pas venu au hasard.
C'était une blague entre moi et Junsun pendant notre séjour à Osaka. Je répondais Christian à chaque fois que quelqu'un me demandait mon nom dans les magasins, cafés et restaurants. C'était parce qu'il m'avait dit que j'étais comme Christian Grey au lit. Je savais comment être obscène.
Je soupirais en revenant à la réalité.
J'entendis la porte s'ouvrir, le Tigre Noir sortit avec une pochette bleue.
« C'est fait ? »
Il hocha la tête et se dirigea vers l'ascenseur.
« Où est-ce qu'on va ? »
« Dormir. »
« Quoi ? » Je fronçais les sourcils. « On ne devrait pas s'enfuir ou quelque dans le genre ? »
« Il ne reviendra pas dans sa chambre avant que l'on ne quitte l'hôtel. » il me dit.
Je hochais la tête.
Je n'arrêtais pas de penser pendant un moment. Je repris mon souffle et j'ouvris grands mes yeux. « L-les caméras !! Je suis sûr que la sécurité nous a vu ! Et s'ils nous attendaient de l'autre côté de l'ascenseur ?»
Il prit soudainement ma tête entre ses mains et me regarda droit dans les yeux. « Tu parles trop. » dit-il froidement. « Tu ne sais donc pas la fermer ? »
Je mordis mes lèvres. « Mais- »
« Chhhhh... » il mit son index sur mes lèvres. « Je ne veux plus t'entendre. »
Après être revenu dans notre chambre, je pris une douche et enfilai ma robe de chambre. Il était hors de question que je dorme nu à ses côtés.
Je m'allongeais sur mon lit, mes mains sur ma poitrine et mes yeux collés au plafond. J'étais nerveux parce que je ne savais pas ce qui allait m'arriver si jamais je me faisais prendre.
Je ne savais pas comment il pouvait garder son sang froid dans cette situation. Il avait même pris le temps de profiter du luxe qui lui était offert avant de retourner à la compagnie.
Il prit sa douche aussi et s'allongea sur son lit. Je le vis envoyer un texto à Namjoon. Il lui disait sûrement que la mission était une réussite.
Peut-être.
J'éteignis ma lampe et ferma mes yeux.
« Notre équipe s'est occupé des caméras. » Il me surprit. « Ils ont détruit les vidéos. »
Je ne savais pas ce qui me surprenait le plus. Le fait que l'agence Bullet avait le pouvoir de contrôler les caméras de surveillance d'un hôtel de luxe ou le fait que le Tigre Noir ne voulait pas que je m'inquiète.
Je ne dit rien, je souris juste et je me mis au lit.
Nous nous étions réveillés quelques heures plus tard, nous nous sommes habillés et quittions enfin notre chambre.
Il se passait quelque chose au rez-de-chaussée. Des grands cris et des pleurs en japonais retentirent. Pas besoin de se demander qui s'était.
Je ne comprenais pas ce qu'Akiyama disait mais c'était évident qu'il parlait de ses documents qui avaient disparus.
Le personnel de l'hôtel essayait de le calmer et la police venait d'arriver.
Je me précipitais derrière le Tigre Noir, j'avais bien peur qu'ils me reconnaissent.
« Reste là. » il me dit avant de se rendre à la réception pour rendre les clés de la chambre.
Je me cachais derrière un mur jusqu'à son retour. « Allons-y. » il me dit.
Nous prîmes une autre sortie vers le parking. Nous montions sur sa moto et quittions les prémisses de l'hôtel.
Ce n'était pas mauvais comme première mission. Je n'avais rien fait d'important, mais j'avais une idée de comment elles se déroulaient. Ça avait l'air un peu malsain d'infiltrer une chambre et d'y voler des documents mais c'était pour une bonne raison. Je compris pourquoi tout le monde était heureux à la compagnie. C'était parce qu'ils faisaient des bonnes choses et qu'ils pouvaient protéger les gens de ceux qui étaient mauvais pour compenser leur erreurs passées.
Après un autre silencieux et long trajet, nous étions revenus à la compagnie. J'enlevais mon casque et le regardai. « Ce n'était pas si mal que ça de travailler avec toi. » lui dis-je.
« Je ne peux pas en dire autant. » murmura-t-il froidement.
Je fis la moue.
Il allait entrer dans le bâtiment lorsque je lui pris le bras. « Quel est ton nom ? » Je lui demandais.
Il leva les yeux au ciel. « Tu le sais déjà. »
« Non, je veux dire ton vrai nom. »
« Pourquoi est-ce que je te le dirais ? » Il fronça un sourcil.
« Je ne peux pas t'appeler par ton surnom... comment est-ce que les gens t'appelle ? »
« Les gens ne m'appellent pas. »
Oh.
Je passait ma main sur ma nuque. « Ok, ça m'a l'air vachement dépressif et solitaire. » je rigolais nerveusement.
« Tu gaspilles mon temps. » me dit-il. « Je dois y aller. »
« Pourquoi est-ce que tu es si rude... » Je soupirais.
J'entrais dans le bâtiment et me dirigea vers la cafète. Je vis mes amis, encore assit à la même table.
Je marchais dans leur direction lorsque je heurta quelqu'un.
« Oh, je suis désolé. » je m'excusais.
« Ce n'est rien. » un agent me sourit. J'étais surpris de voir quelqu'un de plus petit que moi. Il portait un costume et tenait des documents et des photos dans les mains. À en juger par ses collages, je pouvais voir que c'était lui qui enquêtait sur les personnes qui allaient commettre un crime.
« Tu es Jimin, n'est-ce pas ? Le nouveau ? » Il me demanda.
« Oui. » Je hochais la tête. « Et tu es ? »
« Jihoon, mais tout le monde m'appelle Woozi ici. »
Nous nous serrions la main. « Enchanté, Woozi-ssi. »
« Enchanté aussi, et félicitations pour ta première mission. »
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