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Acte IV, Scène 1

Monna est debout au centre de la pièce. Elle porte une longue robe blanche. 


Monna – Silence ! Je parle.

Les autres – Nous t'écoutons.

Monna – J'écris.

Les autres – Nous jouons.


Silence.

Un homme entre en scène et vient se placer à droite de Monna. Il porte un costume d'homme d'affaire rapiécé, un haute de forme est délicatement enfoncé sur son crâne, dont les cheveux noirs sont plaqués en arrière.


Lisandro – Il était une fois ...

Monna – Elle était une fois ...


Silence.

Une femme entre à son tour et s'avance avec grâce pour aller se placer à gauche de Monna. Elle porte une robe espagnole, dont les volants et les couleurs éclatantes illuminent avec joie la pièce immaculée.


Doña Sol – Elle était une fois ...

Monna – Il était une fois dans une contrée lointaine, une symphonie de couleur et de vie. Il était une fois, dans une rue agitée, un spectacle sur l'eau et une femme qui chante ses folies.


La blancheur des murs disparaît lentement sous le décor d'une ville espagnole en fête. Des chants sourds et lointain s'imposent progressivement au silence.


Doña Sol - « Si tienes un hondo penar, piensa en mi. Si tienes ganas de llorar, piensa en mi ... Ya ves que venero, tu imagen divina, tu párvula boca, que siendo tan niña, me enseñó a besar. »

Lisandro –  Elle est belle, Dona Sol. Elle a la voix d'un ange.

Doña Sol - « Piensa en mí, cuando sufras, cuando llores, también piensa en mí. »

Lisandro – Elle est belle lorsqu'elle laisse chanter son cœur sur des airs Andalous. Elle est belle, notre Diva solaire. Tous les hommes sont à ses pieds lorsqu'elle se promène à travers la ville, se laissant porter par le courant agité du fleuve. Elle est belle dans sa robe de satin. Elle est belle ... je ne suis qu'un vaux rien.

Doña Sol - « Cuando quieras, quitarme la vida, no la quiero para nada, para nada me sirve sin ti.»


Elle termine son chant, s'incline gracieusement et sourit.


Lisandro – Tu te souviens ... Tu te souviens du jour où nous nous sommes rencontrés ?

Doña Sol - C'était un soir de pleine lune.

Lisandro – Une nuit de fête où la ville accueillait notre navire d'artistes dans ses canaux étroits et bondés.

Doña Sol – Une nuit de peine où mon cœur meurtri débordait d'un amour orphelin. J'étouffais de chagrin ...

Lisandro – Et je t'ai tendu la main.

Doña Sol – Les lumières colorées qui déchiraient le ciel nocturne ce soir-là m'ont soufflé la promesse d'une joie infinie, d'une fête éternelle. Les notes affolées qui s'échappaient de la fanfare m'ont enivrée, ont bercé mes pleurs pour les tarir en un baiser volatile et chaleureux. Je voulais entrer dans la danser, goûter aux frasques et aux merveilles de cet univers superficiel. Oublier mon amant, oublier mes tourments, je voulais me jeter dans les bras de l'ivresse, et m'allonger haletante entre les somptueux draps d'un lit fleuri. Je voulais être désirée, être enviée, être crainte, être embrassée. Je voulais être l'éclat qui éblouirait le monde, que l'on ne peut jamais atteindre, et qui guide les cœurs délaissés. Je voulais être une autre. DevenirDoña Sol, le soleil du monde nocturne ...

Lisandro - (à part) Soleil noir qui consume mes certitudes.


Silence.

Doña Sol reprend son chant, un grand sourire aux lèvres.

L'homme vient s'asseoir au bord de la scène. Il ôte son haut-de-forme et passe une main dans ses cheveux.


Lisandro -  (à part) J'ai peur, peur de te perdre divine lumière, ma Doña Sol. J'ai peur de te laisser danser entre les griffes de ces loups qui t'observent, qui te flattent, qui te dévorent du regard avec indécence. J'ai peur de ce sourire que tu leur adresses, tel une promesse de douceur que tu laisses dans ton sillage. J'ai peur, ô Doña Sol de t'aimer trop, de t'aimer bien, de t'aimer pour rien. J'ai peur, ô fausse Doña Sol, de te détester autant que tu m'ignores, de te détester comme il faut, de te détester par défaut. J'ai peur, car j'aime ton indifférence, j'aime te haïr ... Je t'aime à en mourir.


Silence.

Brusquement, Doña Sol cesse de chanter et se retourner vers lui.


Doña Sol – Lisandro ?

Lisandro – Oui ?

DoñaSol – J'ai appris qu'un homme au sourire brisé était venu pour te rencontrer. Un problème ?

Lisandro – Oh, trois fois rien, ma jolie ! Il semblerait que cet homme soit un peu trop attaché à son argent. (à part) Il ne faut pas qu'elle sache !

Doña Sol – Je vois. Je hais les hommes intéressés ! J'espère qu'il ne t'ennuie pas pour quelques piécettes.

Lisandro – Ne t'inquiète pas, ma douce ! Il est plaisant de discuter avec un homme fortuné. (à part) Je suis ruiné, je n'ai plus rien ... Mais je l'ai elle. Je ne dois pas la décevoir.

Doña Sol – Fort bien ! Tu es mon associé, mon allié, mon partenaire. Sans ta présence dans l'ombre, je ne saurais diffuser ma lumière sur le monde qui m'entoure.

Lisandro – Tu sais briller seule, ma Diva ! Je ne suis que l'artisan qui entretient ton éclat, le souffle qui attise ton feu ... (à part) Je ne suis que le voleur qui paye de ses actes les artifices qui décorent tes rêves.

Doña Sol – Merci, mon ami.

Lisandro – (à part) Dieu, pourquoi moi ?


Silence.

Doña Sol se retourne et reprend son chant.

Lisandro se lève avec nervosité, remet son chapeau et arpente la scène de droite à gauche, la mine inquiète.


Lisandro – (à part) Il ne faut pas qu'elle sache la misère dans laquelle je plonge depuis qu'elle chante pour moi, dans laquelle je me noie malgré moi ! Il ne faut pas qu'elle s'inquiète, que resurgissent les chagrins perpétuels qui la guettent, la menace de rejaillir quand le jour se lève. Il ne faut pas qu'elle tremble, qu'elle craigne, qu'elle pleure. Je vendrais mon âme au diable pour qu'elle continue à chanter avec cette chaleur, avec cette passion qui révèle la beauté de son cœur. Je vendrais mon corps aux flammes pour qu'elle continue à veiller sur le monde, comme je veille sur ses nuits, à danser devant l'ombre pour l'illuminer de vie. Je vendrais mon cœur aux marchés noirs pour une once de son parfum. Je vendrais mon cœur au désespoir pour une caresse de sa main. Je vendrais mon cœur, mon corps, mon âme, pour que jamais son sourire ne s'éteigne. 


Silence.

Il s'arrête, Doña Sol se retourne de nouveau et marche vers lui.


Doña Sol – Lisandro, je voudrais voir mon amant !

Lisandro – Il t'attend depuis des heures sur le pont des Bonheurs. (à part) Et il fait mon malheur ...

Doña Sol – J'ai hâte de le voir, je crois qu'il a quelques merveilles à me conter.

Lisandro – (à part) Je le pendrais bien avec mon désespoir, s'il n'était pas mon ami.

Doña Sol – J'y vais de ce pas.

Lisandro – Je vous souhaite une belle nuit. (à part) Sans moi et avec lui.

Doña Sol – Merci !

Lisandro – (à part) Ma vie est finie.


Doña Sol sort de la scène en trottinant avec gaité.

Lisandro soupir, fait quelques pas et sort à son tour la tête baissée.

Monna qui était restée à l'arrière, s'avance à la lumière tandis que le décor s'évapore lentement.


Monna – C'est par une main tendue et la joie d'un spectacle ambulant que cette histoire débuta. C'est avec splendeur et un cœur de voleur délaissé, sans doute, que cette histoire se terminera. Mais qui pourrait dire, entre silences et festivités, combiens de liens seront brisés ? Mais qui pourrait lire entre ces vies au destin fragile, combien de surprises encore pourront vous étonner ? Alors, tendez l'oreille, ouvrez les yeux, et plongez avec ces êtres éphémères dans le fabuleux monde du spectacle.


Silence.

Monna s'incline et recule dans l'ombre.


Monna – Acte I, scène 1, laissez-moi vous raconter la fabuleuse histoire d'un homme d'affaire débordant de remords et de l'étoile qui dansait sur son cœur.



*****

Hey tout le monde ! 

Le Théâtre du Silence reprend enfin sa représentation vous présentant cette fois-ci, la diversité de la création lorsque l'écriture s'allie au jeu. 

J'espère très sincèrement de cette première scène du quatrième acte vous a plu ! N'hésitez pas à me donner votre avis, je serais ravie de savoir ce que vous en pensez.

La chanson chantée par Doña Sol au début de la scène est une très belle création de Luz Casal, s'intitulant "Piensa en mi" et que je vous met ci-dessous, pour que vous profitiez de son bel accent espagnol ! 

https://youtu.be/LS04M9Mz26E

Et pour ceux qui ne parle par espagnol, je vous ajoute la traduction des paroles ! ^^ (Bon ... Elle est pas top, m'ai j'en ai pas trouvé d'autres.)


Si tienes un hondo penar, piensa en mi
Si tu as une profonde peine, pense à moi
Si tienes ganas de llorar, piensa en mi
Si tu as envie de pleurer, pense à moi
Ya ves que venero tu imagen divina
Déjà tu vois que je vénère ton image divine
Tu parvula boca, que siendo tan niña
Ta petite bouche, qui est si enfantine
Me enseño a pecar
M'a appris à pécher 


Piensa en mi cuando sufras
Pense à moi, quand tu souffres
Cuando llores, tambien piensa enmi
Quand tu pleures, pense aussi à moi
Cuandoquieras quitarme la vida
Quand tu veux m'enlever la vie
No la quiero, para nada
Je n'en veux pas, pour rien
Para nada, me sirve sin ti
Pour rien, elle ne me sert sans toi 







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