10 juin 2017

Je me demande de plus en plus en ce moment de si "devenir son personnage" est une bonne idée.

Je sais ce que beaucoup vont me dire dès le départ : "Non ! C'est comme ça que ton personnage devient un Mary-Sue !".

Pour ce qui ne savent pas ce qu'est une personnage "Mary-Sue", c'est un personnage qui est devenu courant avec les fictions amateurs, et qui a tellement de "particularités" ou de "spécialités" qu'il devient ennuyeux. Souvent, il s'agit d'une projection idéalisé de l'auteur qui écrit une histoire dans laquelle il est le centre de l'attention, ne fait jamais un faux pas, tout le monde l'admire en cachette, tout le monde parle de lui, s'il s'agit d'un histoire fantasy, c'est un croisement entre plusieurs espèces beaux-gosses avec une multitude de pouvoirs magiques et une multitude d'amants. Il est aussi l'objet d'une prophétie grandiose passé comme un mythe de génération en génération, l'être aux yeux de dragon sauvera le monde ou un truc comme ça...

Si vos personnages ont quelques caractéristiques que j'ai cités plus haut, ou quelques éléments qui sont communs avec vous, c'est pas grave. C'est pas parce que vous avez tous les deux les yeux marrons que ça fait de votre personnage un Mary-Sue et que c'est pas intéressant. Même les trucs les plus gros comme la prophétie marche bien si c'est bien écrit (y'a qu'à prendre Harry Potter). Non, souvent ça devient ennuyant si c'est clair, même si on ne connait pas la personne​, que le personnage est le portrait idéalisé de l'auteur qui se fait sa vie parfaite en mode Sims littéraire.

On a tous sans doute eu affaire à des personnages "trop parfaits". C'est vachement amusant à écrire, mais à lire, c'est pas terrible, et c'est surtout très malaisant pour les gens à qui on demande des critiques sur ces livres.

Cependant, on critique toujours les auteurs qui écrivent un livre soi-disant réaliste sur un train de vie qu'ils ne connaissent pas.

C'est là que vient l'exemple qui m'a faite me poser la question.

Pour The Best Way to Die, je voulais faire le contraste sous-entendu entre quelque chose qui paraissait très réel (la France, avec des noms précis de lieux existants que je connais), puis le glissement jusqu'au surnaturel avec le vol jusqu'au Japon, dans une ville qui n'existe pas vraiment mais qui est un mélange de plusieurs villes japonaises existantes (et notamment le district de recherches Tsukuba) afin de créer un sentiment de présence fantomatique dans la réalité, l'idée de quelque chose qui pourrait être réel, mais qui est plus flou que la ville en France, un endroit propice au surnaturel.

Je n'ai jamais été personnellement au Japon, mais je me suis appuyée sur ce que m'ont dit mes amies qui ont vécu et qui vivent là-bas à propos du train de vie, des habitudes, des manières et des mythes qu'il y a sur le Japon et les japonais afin de faire quelque chose d'assez représentatif (dans les limites que m'imposent la langue française). Notamment j'ai fait découvrir à Leïla le fait que les bâtiments ne sont pas numérotés par place dans la rue, mais par ordre de construction, voilà pourquoi dans son quartier relativement nouveau, il n'y a pas de bâtiment 1 à 3, et pourquoi le bâtiment de son amie Shin (n°6) est nettement plus âgé que le sien (n°15).

Je me suis posée la question, parce que j'ai vu que je le sentais plus proche de Leïla que de Blaize ou de Kitsune par exemple, alors que je les connais mieux. Je me suis rendue compte que j'avais mis énormément de moi dans Leïla, mais c'étaient surtout mes défauts : la timidité extrême étant enfant, la recherche frénétique de savoir et donc l'envie d'être validée par plus âgés que moi, la procrastination (elle dit ranger demain mais il lui faut un mois et l'aide de ses amis avant de s'y mettre), la pâleur, l'incapacité à dormir plus de six heures en semaine, les faibles compétences en sport... Il y a certains détails qui ont été exagérés afin de coller à l'intrigue, mais j'ai mis quasiment tous les défauts présents et passés que je me connais dans cette pauvre fille.

Sauf que si je devais lui donner des qualités, ce serait son esprit logique et son adaptabilité.

Je suis incapable de m'adapter à certaines choses. Ça passe pas...

Tout ça pour dire que je ne sais pas ce que je devrais faire d'elle, est-ce que je devrais continuer à me mettre dans la peau de Leïla pour écrire, parce que pour l'instant elle a trop de défauts pour être Mary-Sue, sachant que cela me facilitera grandement l'écriture de la suite que j'ai prévue ? Ou au contraire est-ce que je laisse là les similitudes, parce qu'elles suffisent à faire un bon personnage, et je cherche des témoignages complémentaires pour étoffer un peu ce que je prévois ? Je n'ai pas l'impression qu'elle devient Mary-Sue... Mais après c'est pas trop à moi de juger 😅

J'aurais dû appeler ce chapitre "confusion" parce que moi-même j'ai perdu le fil à plusieurs moments...

PS : en média les débuts de première peinture sur porcelaine qui est un portrait de Shin ! Juste parce que j'ai accompagné ma mère en cours, on m'a proposée de m'y joindre et j'avais pas d'autre idée. Et je rassure Lady_theWriter, oui, je ferai les clochettes après la première cuisson 😂

PPS : si vous voulez savoir si votre personnage est un Mary-Sue, ou juste vous voir confrontés à des questions sur vos personnages qui peuvent les approfondir, vous trouverez de nombreux questionnaires Mary-Sue sur internet (principalement en anglais, mais ça va vous motiver à apprendre, comme mon prof de philo qui a appris en jouant à Donjons and Dragons). Le plus complet que j'aie pu trouver était un sur Springhole avec plus de 104 questions à choix multiple. Il y en a d'autres qui sont plus pour le fun et plus courts aussi ^^.