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Le Rêve

Le rêve est défini dans le dictionnaire par les phrases suivantes :

1. Suite de phénomènes psychiques (d'images, en particulier) se produisant pendant le sommeil.

2. Construction de l'imagination à l'état de veille, destinée à échapper au réel, à satisfaire un désir.

Ainsi, je rêve forcément en ce moment précis. Car, comment cela peut-il être réel ? C'est à coup sûr une construction de mon imagination, une échappatoire de mon esprit au réel trop pesant, la satisfaction du désir le plus cher à mon cœur.

Léane Chevalier se trouve devant moi et lève ses beaux yeux d'argent humides vers mon visage, comme si j'étais la plus belle chose qui pouvait lui arriver.

Car je viens de faire une action que jamais je n'aurais pensé faire : j'ai frappé Mathis, puis Matteo. En général, je suis le genre de gars qui reste discret, avec sa toute petite bande de potes, pour ne pas se faire remarquer. Je n'ai donc pas eu la force d'aider ma camarade face à ces imbeciles.

Enfin, jusqu'à maintenant.

Même moi, je ne reviens pas de ce que je viens de faire.

Je vous l'ai dit : ceci ne peut-être qu'un songe, et non la réalité.

Le simple fait que son visage soit là, à un mètre de moi, en atteste.

Mathis, près de Matteo - les deux autres ont détalé à mon arrivée, ces dégonflés ! - , me fusille du regard.

— Toi, soit t'es con, soit t'es suicidaire.

— Mathis... 

Matteo semble le supplier du regard. Finalement, le grand gaillard aux boucles brunes s'en va, me bousculant au passage, et je peine à me maintenir debout.

— Sale bougnoule ! T'aurais dû rester dans ton pays. 

Je serre les dents et les poings. Ça y est, ça recommence...

Les mecs comme lui, qui s'imaginent meilleurs parce qu'ils sont de la "classe moyenne" et possèdent un nom "français", se croient tout permis. Ils me méprisent parce que j'ai la peau brune et les cheveux crépus, parce que mon patronyme est Ravalomanana. Ils sont juste stupides. Car mon grand-père a beau être né à Madagascar, je suis français, comme mes deux parents et le reste de ma famille. Donc le "T'aurais dû rester dans ton pays" passe mal.

Mais je ravale ma colère et les laisse fuir sans crier à l'injustice.

Car, en plus de cracher sur la moindre personne ayant la peau un peu trop tannée à leur goût, ils rabaissent, parce que ses parents sont riches et qu'elle est trop jolie et intelligente pour eux, la plus belle fille du monde.

Oui, la plus belle fille du monde, maculée de larmes et de sang, qu'ils ont "remise à sa place", étalée sur le sol...

N'en supportant pas davantage, je lui tends la main. Ce simple geste, dénué de paroles, ouvre en grand ses beaux yeux lunaires.

— Nat... 

Je perçois à la fois sa surprise et la joie de me voir, l'infinie gratitude qu'elle me porte. Elle prend ma main de ses doigts blancs et fins, si fragiles...

L'émotion me vient à ce contact.

Comment ont-ils pu s'en prendre à une fille comme elle ?

Comment ai-je pu, en connaissance de cause car elle m'en avait parlé, rester sans rien faire ?

Je m'en veux, je m'en veux terriblement.

Elle se relève avec peine et me sourit, d'un adorable sourire qui fait chavirer mon cœur. Gênée, elle balbutie :

— M...m... merci. Mais... Désolée... Tu n'aurais pas dû être témoin de ça, ni te faire insulter... 

Je serre sa main encore plus fort, pour lui montrer que tout va bien. Je suis indigné qu'elle se sente coupable de ce qu'elle vient de subir.

— C'est pas ta faute, Léane. Ils t'ont frappée ! Regarde dans quel état tu es, maintenant ! 

Je désigne les nombreux bleus sur ses bras, les traces de doigts rouges sur sa joue et le sang qui coule de sa lèvre. Elle baisse les yeux, honteuse, et soupire, désespérée.

— Tu n'aurais pas dû être témoin de ça ! Personne n'aurait dû le voir, jamais ! 

Alors que je sors un mouchoir de la poche de ma veste bleue, j'interromps mon geste, alarmé. Qu'est-ce que cela veut dire ?

— Il y a eu d'autres fois, à part aujourd'hui et l'autre jour. Je me trompe ? 

Elle me fixe sans répondre, ses yeux se remplissant peu à peu de larmes. À la façon dont elle se tient les côtes, la respiration difficile, je devine que quelques-unes d'entre elles doivent être cassées. Elle n'a pas besoin de parler, je connais déjà la réponse. Plus doux, je tamponne sa fine bouche et son menton délicat du bout de mon mouchoir.

Ils ne devraient pas être souillés de sang.

Ses doigts tremblent, et je caresse sa main doucement de mon pouce, dans un geste qui se veut rassurant. Être près d'elle m'émeut, malgré la difficulté de la situation. Je ne suis pas très sûr de moi, mais j'essaye de ne pas le montrer en parlant d'une voix posée :

— Tu peux tout me dire, tu sais. Tu peux me raconter ce qu'il t'est arrivé ! 

Catégorique, elle secoue vigoureusement la tête, faisant valser sa frange brune sur son front, ses mèches bouclées sur ses épaules.

— Non. Ils le sauraient et... ça finirait très mal pour moi. Je pourrais... 

Elle craque, et ses yeux laissent couler toutes les larmes qu'ils retenaient, pures perles cristallines qui glissent sur ses joues de fine porcelaine. Mon cœur se serre douloureusement à ces mots.

J'en devine la fin.

"... ne pas m'en sortir."

C'est ce qu'elle voulait dire.

Et ça me fend le cœur.

Non, ce qu'il s'est passé jusqu'ici n'a rien d'un rêve.

On dirait plutôt un cauchemar, dont Léane, désespérée, serait prisonnière et n'arriverait pas, au prix de nombreux efforts, à se libérer.

Alors, je me fais une promesse.

Celle de changer tout ça.

De changer leurs mentalités.

De changer sa souffrance en joie.

De ramener son doux sourire sur son visage d'ange.

De changer son cauchemar en rêve.

De changer ses espoirs en réalité.

De changer sa vie.

Je lutte alors contre mon désespoir, contractant tous mes muscles comme pour me battre avec lui. Je ne dois pas me laisser submerger par mon chagrin.

Je dois simplement l'aider à trouver la paix.

Je lui prends alors les deux mains et la regarde intensément, plongeant dans ses yeux si précieux inondés par les pleurs.

— Écoute-moi bien. Je vois que tu vas mal et que tu as besoin d'aide. Alors, voilà ce qu'on va faire. Tu me fais confiance ? 

Pour mon plus grand bonheur, Léane hoche la tête sans hésiter. Auprès d'elle, je suis le plus heureux des adolescents, auprès de la plus malheureuse des adolescentes, que je me dois d'aider.

— D'accord, alors, viens avec moi. J'habite pas loin du lycée, mais il faut qu'on passe par le petit sentier, juste là. Ma mère est infirmière, elle pourra te soigner, au moins en attendant d'aller à l'hôpital. 

Je lui montre le sentier en question, commençant un peu plus loin dans la rue où nous sommes. Mais ses yeux semblent inquiets, alors je précise.

— Il ne t'arrivera rien, ils ne pourront plus te faire du mal ! À part si l'on reste là et qu'on ne fait rien pour t'aider. 

Mon cœur se serre de nouveau. Ne plus y penser... Surtout, ne plus y penser, et tout faire pour tourner son cauchemar en rêve... Elle finit par me suivre en silence, et nous nous engageons sur le chemin de terre qui forme un embranchement à la route, entre deux maisons.

Il s'agit forcément d'un rêve, car tout semble si facile...

Mais c'est maintenant qu'il commence vraiment.

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