Ron se réveille en sursaut, le souffle court et sifflant. Il est trempé de sueur du à son mauvais rêve.

Fébrile, il se lève, les images de son cauchemar en tête. Il voit la mort de Sirius à laquelle il a assisté et les cris déchirants de son meilleur ami lui reviennent sans cesse.

Il ne fait même pas attention à son colocataire et ouvre la porte de la salle de bain et allume la lumière pour se passer de l'eau sur le visage.

Quand il se regarde dans le miroir il voit ses yeux bleu ternes soulignés par de grands cernes violets. Il a les yeux rouges du manque de sommeil tout comme ses joues qui elles, par contre, trahissent son agitation de la nuit. Son pyjama est moite et ses cheveux sombres de sueur.

Si lui-même est dans cet état, il n'ose pas imaginer Harry. Sirius et Remus sont les derniers parents qui l'aiment qu'il a eu. Il a eu tellement de mal à ne serait-ce que réussir à penser à eux sans s'écrouler alors quand Eileen leur avait annoncé être leur fille....

Harry avait eu énormément de mal à le croire et la soirée avait été mouvementée. De plus, ils étaient encore malade et leurs cerveaux avaient eu du mal à assimiler la nouvelle mais deux jours plus tard alors que tous les symptômes disparaissaient et la maladie avec, ils s'étaient pris une énorme claque devant cette nouvelle.

Il fut coupé de ses pensées par la voix de Blaise dans son dos.

- Weasley, qu'est-ce que tu fous ?

De son reflet dans le miroir, le rouquin put voir les signes de la fatigue également sur son visage. Dans un autre contexte il aurait été ravi de lui répondre avec véhémence mais là il n'avait clairement pas l'énergie.

- J'essaye de me remettre les idées en place.

Le métisse lui lança un regard, fit demi-tour et revint quelques secondes plus tard avec un paquet dans la main qu'il lui balança. Ses réflexes de Quidditch prenant le dessus, il attrapa ce qu'il lui lançait.

- Change toi, dit Blaise qui se retourna et ferma la porte.

Surpris, Ron observa ce qu'il lui avait donné. Il s'agissait de l'un de ses pyjamas. Il ne savait même pas comment il avait fait pour le trouver aussi vite et il n'avait lancé de actio.

En silence il se changea rapidement et mit ses vêtements trempés dans la panière à linge. Il sortit, gêné en se frottant le bras.

- Zabini, je...

Le brun, assis sur son lit, le coupa:

- Inutile Weasley, je voulais juste me rendormir.

Ron hocha la tête et s'assit sur son lit à son tour quand un gargouillement se fit entendre mais pour une fois ça ne venait pas de son ventre.

- Mais je vais pas y arriver, reprit Blaise, Parce que maintenant j'ai faim.

- Moi aussi j'ai faim, dit Ron.

Son colocataire soupira et s'approcha de sa table de chevet. Il en sortit une boîte avec des cookies à l'intérieur.

- T'en veux ?

Ron fronça les sourcils.

- Ils ont quoi ces cookies ?

Blaise regarda innocemment la boîte.

- Comment ça ?

- Il y a pas de la drogue et un sort hallucinogène dedans ?

Le métisse secoua la boîte.

- Je crois pas, c'est la fille de Will et Nico qui me les a donnés en me disant que c'était pour les insomnies.

- C'est suspect.

- Elle en a donné à tout le monde, elle peut pas nous tuer sinon elle meurt.

Ils regardèrent la boîte comme si elle renfermait les plus grands secrets du monde.

- J'ai trop faim, mangeons les ! S'exclama Ron.

- Tu es vraiment trop impulsif Weasley, soupira Blaise.

Toute fois ils s'assirent par terre et ouvrirent la boite.

- A toi l'honneur Weasley.

- Pourquoi t'acceptes de partager au fait ?

Blaise releva la tête.

- Parce que tu m'as réveillé et que Drago m'a demandé de faire des efforts.

- Malefoy ?

- Ouais, Drago, Potter l'a vraiment influencé.

- Harry à un pouvoir. En plus vaut mieux ça que Voldy.

Le visage de Blaise se ferma et il baissa la tête vers la boîte ouverte.

- Tout plutôt que d'y retourner, marmonna-t-il. Et si on goûtait ?  Dit-il à voix haute et Ron eut la sagesse de ne pas surenchérir.

Il se servir et croquèrent dedans. Ils étaient délicieux et finirent la boîte en silence. Ils ne tardèrent cependant pas à comprendre pourquoi Mary avait précisé "insomnie" en leur donnant la boîte. Dedans il y avait un sort d'endormissement et leurs paupières se firent de plus en plus lourdes jusqu'à se qu'ils s'endorment complètement.

C'est ainsi que le lendemain, Lya voyant qu'ils ne se réveillaient pas et allaient finir en retard, ouvrit la porte et les retrouva tous deux allongés par terre, profondément endormis avec la boîte vide entre eux.

Elle les réveilla doucement et ils descendirent prendre le petit déjeuner. Il n'était ni trop tôt ni trop tard pour venir mais la salle manquait d'élèves, surtout de leur groupe. Ron déplora l'absence de Harry. Le brun ne leur parlait quasiment plus, seul Drago avait un accès et encore il se contentait à jouer le rôle d'épaule sur qui pleurer et de personne pour lui amener à manger. Le blond par contre, ne se privait pas de manger mais il n'était déjà plus présent et ne pipait de toute façon aucun mot. Même leurs enfants se faisaient discrets. 

Eileen et Teddy avaient aussi disparu, enfin le dernier faisaient ses cours mais étaient surtout occupé à d'autres choses. Deux autres personnes également se faisaient rares: Nico et Hazel que l'on croisait parfois chuchotant à voix basse ou faisant de grands gestes ou encore des gribouillis qu'ils abandonnaient rapidement. 

En s'asseyant, le rouquin pensa qu'il ne pouvait pas dire ne pas avoir vu Harry depuis deux jours puisqu'il allait en cours, forcé par son copain. Cette année était très importante et ils avaient déjà loupé la semaine dernière alors ils ne pouvaient prendre d'aussi gros risques. Mais s'il l'a vu physiquement, il n'était pas là mentalement puisqu'il passe ses heures, laissé tranquille par les profs, à marmonner et écrire des choses avant de tout abandonner et de sortir à la fin avec l'air encore plus désespéré que l'heure d'avant. Il devenait même dangereux puisque la veille il avait failli les faire exploser en lançant un simple sort en botanique tellement il n'était pas concentré, à tel point que Seamus en fut jaloux que ses explosions ne soient pas les plus belles. 

Tranquillement, Ron salua les autres et se mit à manger en pensant à cette nuit et un peu tout ce qui allait autour. Il n'était pas le seul à réfléchir. En face de lui mais sur sa droite et juste en face de Hermione se trouvait Rachel. 

Les deux filles ayant fini de manger, elles remontèrent pour se brosser les dents, Raisa étant déjà prête. 

- Hermione ? dit la rousse alors qu'elles montaient les escaliers.

- Hum ? s'enquit la jeune fille en tournant la tête. 

- Ca fait plusieurs jours que j'ose pas poser la question mais qui sont Sirius et Rémus, aucun demi-dieu ne sait rien et les enfants ne veulent pas en parler parce qu'ils ont l'air aussi perdus que vous. 

Hermione laissa passer un blanc, triste. 

- Je ne voulais pas t'embarrasser, reprit la jeune oracle. 

- Juste des souvenirs, la rassura la brune, C'est compliqué de t'expliquer qui ils sont vraiment. Si je veux dire vraiment les choses, ils étaient la dernière famille de Harry. 

Rachel la laissa continuer en silence, respectant leur mémoire. 

- Ses parents, Lily et James ont été assassinés alors qu'il n'avait qu'un peu plus d'un an, Hermione se sentait très mal à l'aise. Ca ne devrait pas être à elle d'expliquer ça, ni à qui que ce soit d'autre d'ailleurs. Il s'agit de l'histoire personnelle de Harry. 

- Il faut savoir, reprit elle, que James avait trois meilleurs amis: Sirius, Rémus et Peter ( nom qu'elle dit avec dégout et Rachel s'en aperçu) On a accusé le premier de les avoir livrés au meurtrier ( Rachel ne put s'empêcher un hoquet de surprise et d'horreur) et d'avoir tué le dernier. Pendant 12 ans, Rémus à vécu en marge de la société et comme la dernière personne de leur groupe: les Maraudeurs. Il a ensuite été notre professeur, le meilleur, pendant un an, pile celle durant laquelle Sirius s'est échappé de prison. C'est la même année que l'on a appris que Sirius était en faite le parrain de Harry, qu'il avait sa garde mais aussi qu'il était totalement innocent et que Peter était ne serait-ce que toujours en vie mais aussi le coupable. 

La rousse eut un hoquet de dégout. 

- Quelle histoire affreuse. 

Hermione hocha la tête. 

- Il y a un peu plus de deux ans, Sirius est mort, tué par sa cousine avant même d'avoir pu être innocenté et Harry s'est retrouvé sans lui et ne s'en est jamais remis. Puis l'année dernière lors de la Bataille de Poudlard, Rémus est mort aux côtés de sa femme, laissant derrière eux un bébé de même pas un mois qui est Teddy et dont Harry est le parrain. 

Arrivées dans la salle de bain, Rachel ne dit pas un mot et repensa à toute l'histoire. 

- Comment Sirius a-t-il réussi à s'échapper ? demanda-t-elle en s'essuyant les mains quelques minutes plus tard. 

- Sirius avait le don de se transformer en chien, il est donc passé inaperçu durant longtemps. Le problème c'est que Peter aussi mais en rat et il en a profité. C'est la particularité de leur groupe: chacun avait une forme animale, celle de James était un cerf, quant à Rémus, ils avaient fait tout ça pour lui, était atteint de la malédiction des loups-garous. 

Soudain Rachel eut un flash. 

- Tu as dit un chien, un loup, un cerf et un rat, c'est ça ? s'exclama-t-elle. 

- Oui, acquiesça la brune, Mais pourquoi ? 

Elle revint dans leur chambre pour la voir fouiller dans ses affaires. La mortelle finit par trouver une pochette qu'elle brandit, triomphante. 

- Parce qu'il y a quelques mois j'ai dessiné ça. 

Elle sortit une feuille de dessin vierge mais quelle retourna pour dévoiler un paysage sublime. A la lisière d'une foret, en pleine nuit de pleine Lune, un chien noir retourné faisait face à un immense loup-garou qui semblait vouloir jouer avec lui tandis que derrière un cerf tenait sur ses bois un rat debout sur deux pattes, comme encourageant les deux autres. Le champ devant était recouvert de petites fleurs blanches délicates. 

Mais le plus important restait, dans un coin du tableau, la date de ce dessin: le deux mai.

Hermione eut un hoquet et recula d'un pas.

- Comment ? comment c'est possible ? c'est eux mais... Tu ne les connais pas.

Rachel tourna le tableau vers elle.

- Non, mais ça m'arrive, même si à ce moment je me souviens qu'il s'agissait surtout de rêves et que je n'ai absolument pas pensé qu'ils étaient prophétiques.

- Prophétiques ? demanda la sorcière en fronçant les sourcils.

La rousse hocha la tête.

- Je ne suis pas une demi déesse, comme tous les autres mais une simple mortelle. Je crois te l'avoir dit la semaine dernière mais tu étais vraiment malade.

- Et complétement à l'ouest avec mon dérapage, enchérit la brune avant de la laisser reprendre.

- Parmi les mortels, certains peuvent voir à travers la Brume, le filtre qui cache le monde mythologique. J'ai rencontré Percy puis Annabeth, Nico et toute la colonie et enfin Apollon.

- Lester ?

- Oui.

- C'est vraiment un... un... Dieu ?

L'oracle hocha la tête.

Hermione fronça les sourcils, encore.

- Je ne crois pas vraiment à une notion de Dieu ou d'être suprême.

Rachel s'assit sur son lit, elles étaient en avance de toute façon.

- Je ne pense pas que ce soit une histoire de croire ou non ici. Apollon a fait de moi le nouvel oracle de Delphes.

- Comment dans les mythes.

- Ouais, je peux parfois dire des prophéties, ça arrive pour les quêtes ou même en dehors, sans prévenir et je ne m'en souviens jamais. Mais je peux aussi voir des scènes du futur, des choses qui vont se produire, des réponses à des contrôles comme...

- Comme le père de Harry que tu n'avais jamais vu.

Hermione lissa sa jupe de sa main.

- On devrait y aller.

Elle attrapa son sac et elles quittèrent leur chambre.

- J'ai une sainte horreur de la divination, dit la sorcière une fois dans le couloir, C'est un cours que j'ai même abandonné. Il ne servait à rien, n'était pas fiable et rien n'avait de sens. Tu sais ce qui est fiable ? la science, les mathématiques, les sortilèges, les potions et les autres matières qui requièrent de la patience, de la rigueur et de l'apprentissage; la divination n'amène que doute et peur. En troisième année Harry et Ron avaient de bonnes notes parce qu'ils disaient qu'ils allaient mourir et que d'autres catastrophes allaient leur tomber dessus et résultat ils n'ont rien eu.

La rousse s'arrêta d'un coup.

- Hermione, des dessins et des peintures de votre monde je pense en avoir au moins trente à quarante mais pourtant je ne vous avais jamais vus. Je ne suis pas une demi-dèesse et je ne fais pas les rêves/ visions qu'ils peuvent avoir mais par contre je peux énoncer des prophéties et voir des futurs possibles. Jamais, au grand jamais je ne peux revoir des choses parce que personne ne fait ce qu'il est sensé faire. Les étapes et embuches rencontrées ne sont d'aucune importance tant que la prophétie se réalise et c'est toujours le cas. Les Parques font bien les choses. Je ne te dis pas qu'on peut te contrôler et/ou contrôler ta vie mais que certains évènements sont inévitables.

- Ce qui est inévitable c'est qu'il faut que tu rencontres la professeure Trelawney.

Etant dans la même classe, elles descendirent ensemble jusqu'en cours de potion mais ne pipèrent mot et Rachel n'osa même pas demander qui était la professeure Trelawney, perdue dans ses pensées, autant au sujet des Dieux, de l'oracle de Delphes que de son lien avec les Maraudeurs. 

Et pendant que les huitièmes années de Gryffondor et Serpentard entraient en classe de potions, à l'autre bout du château, Will prenait tranquillement son petit-déjeuner en compagnie de ses deux enfants: Mary et Matthias mais aussi Justin et Franck vinrent les rejoindre. Ils commençaient tous les quatre à neuf heures et profitaient donc d'avoir un peu de temps libre. 

- Justin, tu as dit qu'on avait quoi comme cours ? demanda Franck pour la deuxième fois. 

- Botanique pendant une heure puis deux heures de divination, normalement vous devriez tout pouvoir faire même si vous n'êtes pas des sorciers. 

Il s'adressait aussi bien aux deux demi-dieux qu'à ses cousins non sorciers également. 

Quasiment une heure plus tard, ils étaient devant les serres mais aucune trace de Nico et Hazel qui devaient avoir cours avec eux et ils ne les avaient pas vus depuis un moment. 

Will regarda au loin puis se tourna vers Franck. 

- Tu n'as pas vu Nico par hasard ? Je commence à m'inquiéter. 

- Je crois qu'il est avec Hazel mais je ne l'ai pas vue non plus, j'espère qu'ils vont bien. Une lueur d'inquiétude passa dans ses yeux. Et s'il leur était arrivé quelque chose ? 

Le blond ne se départit pas de sa bonne humeur et le força à entrer alors qu'ils étaient les derniers à l'extérieur. Il s'assit aux côtés des trois enfants avec le romain. 

- Qu'est-ce qu'il y a ? demanda Justin en voyant le regard angoissé de son oncle. 

- Vous n'avez pas vu Nico et Hazel par hasard ? demanda l'apprenti médecin. 

- Si, répondit Matthias, Je les ai croisés en allant chercher un manuel à la bibliothèque ce matin. 

- Nico à la bibliothèque ?! s'exclama son père en chuchotant car Mme Chourave avait commencé son cour. 

Le brun secoua la tête. 

- Non, dans les couloirs, ils avaient l'air de discuter très sérieusement et je ne pense pas qu'ils viendront en cours aujourd'hui. 

- Ca me rassure un peu, souffla Franck. 

- Au fond, un peu d'attention s'il vous plait! les reprit la professeure et ils se turent pour l'écouter. 

" Pour une fois qu'ils peuvent faire une quête éducative, ils ratent les dix premiers jours de cours" pensa Will en se reconcentrant mais gardant dans un coin de la tête de parler à Nico et vite. 

Ils enchainèrent avec le cours de divination et le blond crut qu'il allait mourir. Avec Franck, ils se regardèrent avec horreur alors que la professeur leur distribuait des boules de cristal et que les deux hyper actifs qu'ils étaient durent rester assis à la regarder pendant de longues minutes sans rien voir. C'est Mary qui finit par venir les voir, elle faisait équipe avec son frère et Justin. 

- Alors, vous voyez quelque chose ? leur demanda-t-elle curieuse. 

- Il faut voir quoi en faite ? chuchota Franck, On a rien compris. 

La jeune fille émit un petit rire et regarda la table où se trouvait les deux autres garçons. 

- Aucune idée, avec Matthias on fait genre de comprendre mais ça n'a aucun sens et Justin à ses passades dits " Lovegood" et actuellement on va rien pouvoir en tirer. 

Effectivement, le blond fixait la boule avec les yeux vagues de quelqu'un qui était dans un autre monde. 

- Tu crois qu'il arrive à prédire l'avenir ? demanda Will en se penchant vers elle. 

Elle haussa les épaules. 

- Aucune idée, on va bien finir par le savoir et puis de toute façon, qu'est-ce que l'avenir pour vous par rapport à nous ? 

Et elle partit tandis que Will et Franck se regardaient, comprenant la logique. Si les trois voulaient une bonne note, il suffisait qu'ils connaissent l'histoire peu avant leur naissance, enfin si la prof les croit et voit ce qu'ils veulent dire. 

Mme Trelawney finit par passer devant eux et ils tentèrent tous les trois de décrypter ce qu'ils voyaient. 

- Monsieur Solace, n'êtes vous pas l'enfant du Dieu des prophéties ? le questionna-t-elle avec son air vague. 

Le fils d'Apollon fut étrangement gêné et passa une main dans son cou. 

- Si, mais tous les pouvoirs  ne sont pas héréditaires. 

- Il est vrai que je sens chez vous une véritable force mais vous n'avez pas le don de divination, vous êtes trop fermé, vous ressemblez à cette jeune fille, Hermione Granger. 

Les deux demi-dieux se regardèrent, perplexes mais n'eurent le temps de ne rien dire car elle se mit à observer leur boule de cristal. 

- Comme c'est étrange, tout est brouillé. Comme si on essayait de bloquer l'accès, mes enfants, vous auriez du me le dire, c'est de la puissante magie qui est à l'œuvre ici. 

Ils se penchèrent et regardèrent, comme s'ils comprenaient quelque chose. 

- Je vois cependant que de grands évènements vont se produire mais on dirait que quelqu'un ne veut vraiment pas que je sache de quoi il s'agit. Je pense que vous pouvez reposer votre boule, elle ne vous servira plus à rien pour aujourd'hui. 

Elle partit, pour se diriger vers les enfants. 

- De grands événements, forcément puisque c'est une quête, s'exclama Franck. 

Will tourna la tête vers la petite table. 

- Je crois qu'on ne peut pas toujours tout comprendre. 

- Ca c'est sûr, à partir du moment où tu découvres être un demi-dieu. 

Ils rirent tous les deux et retournèrent s'asseoir quand ils furent coupés de leur conversation par le cri de la professeure. 

- Oh, comment est-ce possible ?! 

Elle vacilla et Matthias la rattrapa de justesse. L'évènement n'étant pas passé inaperçu, il attira l'attention des autres élèves. 

La professeure tenait leur boule dans les mains et la fixait avec de grands yeux. 

- Vous avez vu comme c'est intéressant ? dit Justin en sortant de sa mini transe, Tout peut arriver. 

- Mais... Mais... On ne peut pas ressusciter des morts !

- Vous seriez surprise de savoir ce que des héros ont déjà accomplis, répondit Matthias en fixant les deux demi-dieux. 

A la fin du cours, ils se dépêchèrent d'aller manger mais ne racontèrent rien aux autres, comme si un pacte invisible avait été signé entre eux. 

Le reste de la journée fut bien plus tranquille, ils virent même Teddy en métamorphose pendant une heure et il avait l'air de très bien s'entendre avec le professeur, faisant tous deux une très bonne équipe. 

Will, fatigué de sa journée et n'aspirant qu'à retrouver Nico, monta dans leur appartement pour prendre une douche avant de le chercher tandis que les enfants retrouvaient leurs cousins. Cependant en entrant, il tomba sur Hazel et son petit ami assis par terre au milieu de dizaines de dessins et de feuilles de papier raturées dans tous les sens. Finalement, il les avait retrouvés. 

- Nico, Hazel ?! On vous a cherché toutes la journée! s'écrit-il en se précipitant vers le fils d'Hadès mais Hazel l'interrompit avec son bras et plaça son doigt sur ses lèvres pour lui intimer le silence. 

Le blond remarqua alors que son copain semblait en pleine méditation mais était également parti très loin. 

- Qu'est-ce que vous faites ? chuchota-t-il en enlevant sa cape de sorcier qui lui tenait extrêmement chaud, Et qu'est-ce que c'est que tous ces dessins ?

- C'est Rachel qui nous les a donné ce midi, elle s'est dit qu'on pourrait en avoir besoin elle avait raison, grâce à elle on a réussi à se connecter à l'énergie des personnes sur les dessins. 

Le blond fixa les feuilles mais il ne comprenait absolument pas comment fonctionnaient les pouvoirs des enfants de Hadès, il découvrait au fur et à mesure avec et grâce à Nico. 

Quelques secondes plus tard, le brun se décida à ouvrir les yeux et émergea lentement du monde dans lequel il était plongé. Will lui tendit aussitôt une gourde avec de la poudre de licorne qu'il prit avec un sourire, un vrai sourire de remerciement et de soutien et de la part de Nico, ça valait autant qu'un baiser et que toutes les attentions du monde alors le cou du blond se réchauffa et il ne lui en voulut plus du tout. Il lui fit seulement un bisou sur la joue avant de filer se doucher et se changer. 

- Alors ? demanda Hazel une fois la porte fermée. 

- Alors il y a quelque chose d'étrange. C'est comme pour Léo. 

- Tu veux dire qu'ils n'y sont pas ? 

- Non, ni aucun aucune autre mythologie, ni coincés devant le Styx, ils ont juste... disparus. 

- Les quatre ?

Il secoua la tête. 

- Non, juste les deux qu'ils cherchent, pour le reste, un est aux Champs Elysées et l'autre aux Champs de Châtiments et d'après Thanatos, il le mérite bien. 

- Nico, tu sais ce que ça veut dire ? dit Hazel en regroupant leurs papiers éparpillés un peu partout. 

- Je sais, sœurette, on doit les prévenir. 

C'est ainsi que moins de cinq minutes plus tard, leurs papiers dans un tas approximatif dans les mains, ils toquèrent à la porte de l'appartement des Malefoy-Potter. 

Drago leur ouvrit peu de temps après. Il avait les cheveux ternes et de larges cernes sous les yeux et paraissait n'avoir que très peu dormi depuis des jours. En les voyant il n'eut aucune réaction, attendant simplement. 

- On voudrait voir Harry, dit Hazel de sa voix douce. 

- Harry veut être tranquille pour le moment, répondit le blond qui commença à refermer la porte. 

- Attendez! s'écria Hazel en se tournant vers son frère, le suppliant. 

- On peut vous aider, dit Nico d'une voix froide et sûr de lui, On sait comment ramener vos amis.