Il faut se relever...
- T'es devenu papa ?! s'écria Pansy.
- Hurle pas Pansy, la coupa Drago, Tu vas réveiller la petite.
- Quoi ? Mais...
Ils se tournèrent vers le coin de la pièce où Maxine dormait profondément, au coin du feu.
Blaise soupira.
- Ecoute, apparemment, j'ai signé les papiers. Sauf que ma mère ne m'a jamais parlé de ça.
- Tu n'as même pas lu les papiers ? s'étonna le blond.
Son meilleur ami haussa les épaules.
- J'ai pas vraiment regardé ce que je signais l'année dernière.
- Personne n'a regardé, intervint Théodore, Si on le faisait, on se prenait un Doloris de toute façon...
Ils grimacèrent de concert.
- Merci de nous rappeler ce merveilleux souvenir, Théo, ironisa la seule fille de la bande.
- Ils sont où les autres ? demanda Blaise en regardant autour de lui.
La Salle Commune était vide, chose rare.
- Les Gryffondors font comme nous, une réunion de crise dans la Salle sur Demande, répondit Drago.
- Et les enfants et les demi-dieux ?
- Je crois qu'ils s'entrainent dehors, on en a fait un peu cet après-midi, c'était intéressant.
- Vous avez fait quoi ?
- J'ai appris à tenir un poignard, répondit le blond en haussant les épaules, j'ai coupé un mannequin en deux.
- Il n'y a pas que le mannequin que t'as failli couper en deux, dit Théo en s'éloignant légèrement du jeune homme qui ne l'entendit même pas.
La porte s'ouvrit et laissa entrer les Gryffondors. Bruyants, comme toujours, ils réveillèrent le bébé qui se mit à pleurer et hurla à pleins poumons.
- Vous l'avez réveillée, dit Théo en s'approchant du berceau.
Il la prit dans ses bras dans une position parfaite et s'approcha de Blaise.
-Tiens, va voir ton nouveau papa.
Son ami lui lança un regard noir mais fut obligé de prendre la petite dans ses bras sauf que, lui, ne savait pas du tout comment s'y prendre.
- Oulah, attentions, se précipita Hermione, Blaise, tu dois mettre ta main sous ses fesses ( elle lui prit la main et il la laissa faire, hébété) et la deuxième derrière sous son dos et tu la colles à toi, voilà, comme ça.
La petite se calma aussitôt et dans un réflexe, Blaise bougea les bras pour la bercer.
- Hermione, où est-ce que tu as appris ça ? demanda Ron, impressionné.
- Ho, rosit la jeune femme, j'ai fait un peu de babysitting et j'ai appris quelques petites choses.
- On va en faire quoi ? demanda Ron en s'approchant du bébé.
- Ron! s'exclama sa meilleure amie, outrée, Tu parles d'un être vivant là!
- Il a raison Granger, reprit Blaise, On a à peine 18 ans et on sort d'une guerre. S'occuper d'un bébé ne fait clairement pas parti de mes plans d'avenir direct.
- Mais vous n'avez aucun instinct pater... De parentalité ! s'écria Ginny en arrivant soudainement à côté d'eux.
- Weasley fille, qu'est-ce que tu fais ici ?! s'exclama Blaise en se retenant de lâcher Maxine.
- J'habite ici, répondit la rouquine en haussant les épaules.
- Bon, c'est bien gentil mais du coup ? vous allez en faire quoi ? demanda Pansy.
- Pansy! s'écrièrent les Gryffondors ( sauf Ron) et Théodore.
- Elle a pas tord, reprit le nouveau père en tendant la jeune fille devant lui, J'ai pas vraiment envie de m'en occuper.
La petite se remit à pleurer et Blaise la mit dans les bras du premier venu qui s'avéra être Harry. Une fois dans ses bras elle ne se calma pas pour autant alors il s'éloigna pour tenter de l'apaiser.
Drago le suivit inconsciemment des yeux durant quelques secondes avant de retourner à ce qu'il se passait devant lui.
- Et quand on est allé voir McGo, elle nous a dit qu'elle ne pouvait rien faire, disait son meilleur ami, Apparemment, tout est en règle.
- Elle a même demandé aux elfes de maison de mettre un lit dans notre chambre, gémit Ron.
Ginny s'esclaffa et posa une main sur son épaule, n'ayant aucune compassion pour son frère.
Maxine pleura de nouveau et Harry revint, la tête sur le côté pour tenter d'éloigner ses oreilles.
- C'est quoi ce bruit ?! s'écria une voix.
Ils se retournèrent pour voir les demi-dieux sur le seuil de la porte.
- Pauvre bébé, dit Percy en s'approchant, la prit des bras de Harry, Mais tu meurs de faim, quand est-ce que vous lui avez donné à manger pour la dernière fois ?
- Heu... dirent en chœur Ron et Blaise.
Percy garda son calme car telle était sa nature mais les autres leur lancèrent un regard noir.
- Percy, fais moi la voir s'il te plait, s'approcha Will.
Il la palpa quelques minutes et tous restèrent sans faire un bruit. Le blond soupira.
- Effectivement, elle n'a rien mangé depuis au moins ce matin, sa couche n'a pas été changée et elle commence à être déshydratée. Je ne vous félicite pas.
- Mais... commença Ron mais Hermione le fit taire d'un regard.
- Mon père ne va pas être content, marmonna Will, Il était censé s'occuper de son royaume aujourd'hui.
Le fils d'Apollon ferma les yeux et prononça une prière en grec ancien que seuls les demi-dieux comprirent. Ils s'étonnèrent d'ailleurs des paroles. Quand il eut fini, ils lui lancèrent un regard interrogateur.
- Il est dans sa période "répliques cultes de film".
Ils lancèrent un "Aaaaaaah" collectif qui semblait d'évidence.
Un flash de lumière les éblouit et Will eut le réflexe de mettre sa main sur les yeux de Maxine.
- Will ? s'étonna Lester, Il y a un problème ?
- A vrai dire, oui, il enleva ses mains et Maxine reprit ses pleurs.
- Un bébé, s'enthousiasma le Dieu, Qu'est-ce qu'elle a ?
Il s'approcha et passa une main au dessus d'elle.
- Oulah, t'as bien fait de m'appeler Willou, Ca m'étonnerai que vous trouviez du lait pour bébé ici. Tu sais ce qu'il lui faut exactement par contre ? Les bébés, je ne m'en suis pas vraiment déjà occupé...
Nico, qui était derrière, leva les yeux au ciel. Son fils lui donna quelques instructions et son père disparut quelques minutes avant de revenir avec un attirail complet pour bébé: couches, nourriture, poussette, jouets, vêtements, accessoires...
Effrayés au fond d'eux même, Ron et Blaise reculèrent d'un pas.
Il leur fallut moins d'une minute pour préparer un biberon. Juste avant de le lui donner, Apollon changea sa couche d'un claquement de doigt.
- Vous allez quand même devoir apprendre à le faire, les informa le Dieu.
Il finit de tout préparer avec l'aide de Will et Percy puis il téléporta ce dont ils n'avaient pas immédiatement besoin dans la chambre où la petite allait loger.
C'est le fils de Poséidon qui la prit naturellement dans ses bras, attrapa le biberon et se posa dans un des canapés.
Aussitôt la tétine dans la bouche, Maxine se calma et se détendit. Elle but avec une vitesse désarmante. Désormais elle était un bébé heureux et apaisé. Propre, nourrie et contre un humain chaud, gentil et qui sentait bon.
Percy lui faisait faire son petit rot quand la porte s'ouvrit de nouveau et laissa entrer les enfants qui vivaient leur vie comme ils le voulaient dans le château.
La plupart des sorciers et demi-dieux étaient partis, soit allés prendre une douche après s'être entrainés une bonne de la journée, d'autres pour faire des devoirs ou encore simplement se poser.
Seuls Ron, Blaise, Théodore et évidemment Percy ainsi que Will étaient restés.
Les enfants pilèrent nets en voyant le bébé.
- Oh! s'exclama Mary, Un bébé.
Will plaça un doigt devant sa bouche pour leur intimer le silence.
Ils s'approchèrent donc doucement et Percy retourna la petite pour qu'ils puissent la voir.
- Mais c'est Maxine! dirent ils en chœur.
- Oh, ma petite grande sœur, dit Lya en s'approchant, Je suis trop contente de te voir!
Elle se pencha et lui chatouilla le ventre. Elle se mit aussitôt à rigoler.
- Vous n'avez pas l'air étonnés de la voir, constata Théo.
- Mmmh, c'est normal, elle va avoir un an donc ... répondit Lilith.
- Attendez ! s'écria Blaise, vous voulez dire que vous saviez ce qui allait se passer et que vous n'avez rien dit ?
Les enfants tournèrent la tête vers eux.
- Vous nous avez dit de ne rien dire, répliqua James.
- Et de ne pas influencer sur le futur, continua son copain.
- Il y en a encore beaucoup des choses comme ça que vous ne nous avez pas dites ? demanda Will.
- On connait beaucoup de choses, acquiesça Eileen, Le problème c'est que vous avez tendance à en modifier une bonne partie.
- Comme pour Fred, marmonna Ron.
Blaise tourna la tête vers lui, surpris. Le rouquin n'avait jamais mentionné le fait que son frère n'était pas censé revenir.
Lilith soupira.
- Le futur, notre présent est...( Elle hésita), Je pense qu'il est encore trop compliqué pour vous aujourd'hui. Vous n'êtes clairement pas prêts. on vous en a déjà dit assez.
- Trop compliqué, répéta Percy, On est censé vivre en paix désormais! Ca n'a rien de compliqué.
Il se redressa en faisant attention à Maxine.
- Papa... murmura Lucas en fuyant son regard.
Le bleu limpide d'une mer calme d'été, le bonheur après avoir rendu un enfant heureux, se transforma en un ouragan de saison. Une couleur digne d'une mer déchainée lors d'une tempête. Lorsque le fils de Poséidon reprit la parole, sa voix était dure.
- Lucas, de quoi voulez-vous parler ?
De nouveaux, ils se regardèrent mais ils reculèrent d'un pas car Percy dégageait une aura sombre. De plus, comme tout enfant, ils savaient qu'on ne se permettait pas la même chose avec une figure paternelle et ses amis. Même si la chronologie actuelle n'allait pas vraiment en ce sens.
- Papa, reprit prudemment Lucas, Ne va pas t'imaginer des choses qui seraient fausses. Notre monde a changé, c'est normal, tout à évolué, les demi-dieux et les sorciers se sont rencontrés donc vous avez mis en commun vos problèmes mais aussi vos points forts. ( Il prit une grande inspiration). Ce serait te mentir que de te dire que tout va tout le temps être rose, des accidents ça arrive, la preuve, on est là.
Il rigola nerveusement.
Percy se détendit légèrement et se mit à taper des pieds par terre pour amuser Maxine.
- Pas de guerre ? demanda-t-il, suspicieux.
- Tu sais très bien qu'on ne peut pas te dire oui ou non, tonton, reprit Lilith.
- Mais sache que vous êtes heureux, dit Lucas, Tous. ( Il engloba du regard les parents présents: Percy, Blaise, Ron, Théodore et Will) Enfin, autant que votre vie vous l'a permis, finit-il avec un air triste.
Le visage de Percy se fit interrogateur.
- Tonton, dit Mary, Les cauchemars, les guerres, les traumatismes, ça ne disparait pas.
Le fils de Poséidon resserra Maxine contre lui et elle gazouilla joyeusement.
Un grondement retentit dans le silence et ils se tournèrent tous vers l'origine du bruit. Ron posa la main sur son ventre.
- Désolé, j'ai faim.
Ils explosèrent tous de rire.
Une fois tous douchés et rhabillés, ils mirent Maxine, qui s'étaient endormie, dans son landau qu'ils firent léviter jusqu'à la Grande Salle.
Une fois devant ils pensèrent à ajouter un sort de silence pour ne pas la réveiller. Evidemment, tous les élèves voulurent la voir et tendirent la tête et se mirent à chuchoter mais il suffit d'un regard noir de Harry et un autre de Drago pour les Serpentards et tous se calmèrent.
Ils montèrent ensuite se coucher et, dans leur chambre, Ron et Blaise se retrouvèrent bêtes avec un berceau flottant entre leurs lits et un tas de produits pour bébé dans un coin.
24 heures plus tôt, Ron s'interrogeait sur la mort pendant que Blaise perdait sa mère. Désormais, ils se demandaient comment s'occuper d'un bébé.
- T'es sûr de ne pas savoir d'où elle vient ? demanda Ron en fixant le bébé.
- Je dirais du ventre de sa mère, répondit le métisse, interdit.
Ron rougit soudainement et Blaise ricana.
- Qu'est-ce qu'il y a Weasley ? ça te gêne de penser à comment on fait les bébés ?
Le rouquin resta silencieux quelques secondes, le regard fixe dans le vide.
- Ca va, je sais comment on fait les enfants quand même !
- Où est le problème alors ?
Ron soupira et rougit d'autant plus.
- C'est comment les autres vont être faits, marmonna-t-il.
Le Serpentard mit quelques secondes à comprendre puis fixa à son tour Maxine tandis qu'un sentiment de malaise le prenait.
- On va faire un deal Weasley, ils relevèrent tous les deux la tête, On ne réfléchit pas et ne pense pas comme des personnes au courant de leur futur. On ne parle pas de faire d'autres bébés, ni de mariage, ni de toute autre chose. On va s'occuper de Maxine parce qu'on n'a pas le choix et on va agir comme si on ne la connaissait pas du tout. Même si en soit, c'est le cas. D'accord ?
Il ne fallut pas une seconde au rouquin pour lui tendre la main, leur premier vrai contact physique volontaire et reportèrent leur attention sur la petite.
- Du coup ? reprit Ron.
- J'en ai aucune idée. Je ne sais même pas si on a un lien de sang.
- Ta mère n'était pas enceinte ?
- Je pense que je l'aurais remarqué quand même, surtout si elle est née l'année dernière.
- Une tante ? Un oncle ? alors.
- J'en ai pas.
- Même pas de cousin ?
Blaise secoua la tête.
- Des amis proches ?
Une grimace.
- A part Carlène...
- Quelqu'un d'autre ?
- Nan je te dis. Personne.
- Excuse moi d'essayer hein.
Le vert et argent soupira.
- C'est juste que je me sens... Complètement dépassé.
- On devrait regarder dans la pochette que le notaire nous a remise.
Ils regardèrent le bureau de Blaise où plusieurs pochettes énormes étaient posées. Le propriétaire des documents attrapa celle où figurait le nom de Maxine.
- Qu'est-ce qu'il y a écrit dedans ? s'enquit Ron.
Ils s'assirent machinalement sur le lit de Blaise et ouvrirent la pochette. Ils en sortirent un carnet de santé duquel ils n'apprirent rien d'autre que le fait qu'elle était à jour sur ses vaccins et portait bel et bien le nom de Zabini. Ils regardèrent les autres papiers: assurances, reconnaissance de l'Etat... Il y avait la signature de Blaise sur chacune d'entre elles.
- Je pensais qu'elle voulait acheter une maison de vacances, se désola le Serpentard.
Le rouquin regarda le petit lit.
- Pour être le contraire de vacances, c'est le contraire.
Ils continuèrent leur fouille parmi les papiers sans trouver quoi que ce soit de bien intéressant pour leur dévoiler son identité.
Blaise finit par trouver une facture de Sainte Mangouste datant d'une semaine plus tôt à propos d'un vaccin.
- J'ai trouvé quelque chose! s'exclama-t-il en brandissant le papier.
Ron releva les yeux de ce qu'il lisait et le regarda avec les yeux pleins d'espoir.
- Regarde, c'est le nom de son médecin traitant, il doit bien savoir qui elle est.
Le rouquin soupira et retomba sur le lit.
- Enfin une piste! s'écria-t-il.
- Chuuuuuut ! Tu vas la réveiller.
- Tu sais quoi, je vais me coucher.
Le Gryffondor attrapa son pyjama et s'enferma dans la salle de bain. Le métisse prit sa baguette et empila les dossiers puis se changea à son tour.
Il n'avait pas encore mis son haut quand son colocataire sortit de la pièce adjacente. Il l'entendit s'arrêter sur le pas mais après quelques secondes, le parquet grinça et il s'affala sur son lit et ils finirent par se coucher.
Le lendemain matin, Harry retrouva son meilleur ami endormi, la tête sur sa tartine, des cheveux dans son bol de chocolat chaud. En face, Hermione le regardait d'une façon mi-dégoutée, mi-consternée. En tourant la tête il constata que Drago fixait Blaise qui avait le menton posé sur son poing, les yeux clos et menaçant sérieusement de tomber lui aussi dans son assiette.
- Qu'est-ce qu'ils ont ? demanda-t-il à Hermione.
- Je crois que c'est Maxine, répondit-elle en pointant du doigt un peu plus loin.
Ginny portait la petite dans ses bras et lui donnait un biberon.
- Et alors ? C'est un bébé, répliqua-t-il en fronçant les sourcils tout en s'asseyant.
- Toi, ça se voit que tu ne connais pas les enfants.
Harry attrapa une tartine.
- Heu, pas vraiment mais ça ne doit pas être si horrible.
- Non, ça se réveille juste toutes les 3/4 heures et ça ne fait pas ses nuits, il faut les nourrir, les changer...
Le brun pâlit, prenant conscience de ce qu'il allait devoir endurer, surtout avec des jumeaux.
Il jeta un regard effrayé vers Drago qui fronça les sourcils, ne comprenant pas.
- Je dirais donc qu'il n'a pas dormi de la nuit, continua sa meilleure amie.
- Il devrait boire un café, constata le brun en fixant les mèches rousses dans le bol de chocolat froid.
- Il n'aime pas ça, répondit la brune.
- Je sais, ça le réveillerait encore mieux.
- Il va vraiment falloir, je crois qu'il devait faire quelque chose aujourd'hui.
- McGo le laisse rater les cours ?
- Elle n'est plus à ça près.
Le sauveur haussa les épaules.
- Tu m'étonnes. Bon, un aguamenti pour le lever ?
Il sortit sa baguette mais un morceau de pain atterrit sur son poignet, le forçant à se tourner vers Hermione.
- Tu ne peux pas faire ça, le sermonna-t-elle, regarde, j'ai mieux.
Elle se pencha à son oreille et marmonna quelques mots.
Le rouquin se releva, complètement paniqué.
- Des araignées, Aaaaaah, Où ? Sauvez-moi!
En entendant les grands éclats de rire de Harry il se calma et commença à leur hurler dessus, amis indignes qu'ils étaient.
- Hermione, tu as un petit côté Serpentard en vrai.
La jeune femme rayonnait et le sorcier remarqua que leur petit éclat avait attiré l'attention des demi-dieux et des enfants qui les regardaient.
- Je sais, et par moment ça peut servir, se vanta-t-elle.
Ron se mit à râler et à grogner quand quelques gouttes de sa boisson chocolatée commencèrent à goutter sur son nez.
Il quitta la table d'un pas vif sans rien avoir avalé au final et Harry eut peur qu'il s'endorme sous la douche alors il lui emboita le pas en emportant une tartine et son verre de jus d'orange qui vola derrière lui.
- Et Maxine! s'écria Ginny avec le bébé dans les bras, J'ai cours moi !
Mais personne ne lui répondit.
Dans les couloirs, Harry percuta quelqu'un et faillit lui renverser son jus dessus.
- Att... Oh, Harry, ça va parrain ?
Teddy le rattrapa avant qu'il ne tombe et le stabilisa.
Derrière le métamorphomage, une file monstrueuse de parchemins, d'objets, de fioles...
- Heu, oui... Mais qu'est-ce que tu vas faire avec tout ça ? demanda-t-il.
Son filleul passa une main dans ses cheveux, tic qu'il avait lui-même.
- C'est pour les cours, on a quelques idées sympa pour les élèves.
- Ca a l'air bien, vous devriez la faire aussi aux huitièmes années.
Le jeune homme rigola.
- Cet exercice si vous ne savez pas le faire, ça m'inquiéterait. Mais jusqu'ici les cours vous ont plus ?
- Oui, beaucoup ( il hocha la tête). D'ailleurs, j'aimerais bien relancer le club de duels, ça te dirait de participer ?
Des étoiles dans les yeux, son interlocuteur répondit:
- J'aimerais énormément, ce serait avec plaisir.
- Parfait alors ( il s'apprêtait à repartir mais sembla se souvenir que quelque chose). Tu devrais passer à l'hôpital, ton père à demandé des nouvelles.
Teddy eut soudainement l'air gêné.
- Enfaite, je ne sais pas vraiment si j'ai le droit.
Le brun haussa les épaules et remonta ses lunettes sur le bout de son nez.
- On vous a bien vus et vous nous avez vus donc je ne vois pas où est le problème.
- Tu as sûrement raison...
- Je te laisse, je vais empêcher Ron de se noyer.
Heureusement que Erwan avait raté son réveil et put ouvrir au brun qui le remercia brièvement avant de se précipiter vers la chambre de son meilleur ami. Il le trouva allongé sur son lit, une serviette autour de la taille pour seul vêtement. Ses cheveux détrempés avaient rendu l'oreiller plus foncé et son torse avait imprimé sa forme sur les draps.
Il gémit douloureusement en voyant Harry qui ricana.
- J'ai pas dormi, j'ai du faire des biberons, chanter des berceuses... C'était la pire nuit de ma vie.
- Dis toi que tes parents en ont eu sept, dit sérieusement son meilleur ami.
Le rouquin gémit d'autant plus et se retourna comme pour s'enfoncer dans son matelas. La serviette glissa un peu et Harry eut un sourire made in Serpentard, façonné et amélioré pour en faire un made in Malefoy.
- Ron, tu devrais te couvrir.
- J'ai pas froid, grogna le rouquin.
- Peut-être mais j'en connais un que ça devrait pas trop gêner de te voir comme ça. Blaise avait l'air de pas tarder à remonter.
Il comprit qu'il avait gagné quand le rouquin se releva, livide et courut se changer, attrapant n'importe quoi en passant.
Harry en profita pour finir son jus d'orange.
Blaise et Ron avaient l'autorisation de se rendre à l'hôpital mais seulement l'après-midi, ils ne pouvaient pas rater tous les cours.
Ils se dirigèrent vers les cachots des Serpentards pour le cours de potion et d'un accord tacite, Harry et Drago avaient repris leur ancien binôme avec leur meilleur ami respectif.
Ils enchainèrent ensuite par de l'astronomie, Ron râlant de l'inutilité d'un tel cours à 10h le matin. Résultat, dans la pièce magiquement plongée dans le noir, Harry dut l'empêcher de ronfler pour ne pas gêner le professeur.
Une partie de sa nuit récupérée, il était de nouveau en forme et s'était souvenu qu'il allait pouvoir rendre visite à Fred même s'il ne s'était pas encore réveillé.
Ils passèrent par la cheminette du bureau directorial pour se rendre à Sainte Mangouste, laissant Maxine aux bons soins de la directrice.
Heureusement pour eux qu'ils ne voulaient que des informations car il y avait une queue interminable pour être pris en charge et tous avaient des problèmes plus étranges les uns que les autres.
A l'accueil, une femme d'une quarantaine d'année leur adressa un sourire chaleureux et les convia à parler en les mettant en confiance.
- Bonjour, commença Blaise, Nous aimerions rencontrer le médecin de Maxine Zabini, son nom est écrit juste ici.
Il lui tendit la facture trouvée la veille.
- Puis-je avoir votre nom s'il vous plait monsieur ? s'enquit la secrétaire médicale.
- Blaise Zabini et, il se tourna vers sa gauche mais Ron avait disparu, Où est-ce qu'il est ?!
Vous n'avez pas vu le roux qui était là il y a encore deux minutes ?
- Monsieur Ron Weasley ? s'étonna son interlocutrice, Je pensais qu'il venait simplement rendre visite à son frère.
Le métisse soupira.
- Ce n'est pas grave. Pour le médecin ?
Elle lut le papier et son visage se fit peiné.
- Je suis désolée mais le docteur Brown est décédé il y a trois semaines. Il a été dévoré par un animal magique inconnu en expédition médicale.
Blaise se mordit la langue pour garder son calme.
- Son nom est sur une facture datant de la semaine dernière !
- Hum, oui, il a été remplacé mais visiblement pas encore sur les papiers. Ce doit être la docteure O'Neill qui a pris votre fille en charge.
- Ce n'est pas... Bref, je peux avoir un rendez-vous avec elle ?
Elle consulta un dossier.
- Lundi de la semaine prochaine il y a un créneau de dix minutes si vous voulez.
- Non, il faut que je la vois aujourd'hui, cette après-midi.
La quadragénaire leva un regard compatissant sur lui.
- Je peux vous indiquer son bureau et vous pouvez attendre en espérant qu'elle puisse vous accorder un peu de temps.
S'il avait été un sang pur, Serpentard, noble, quelques années plus tôt, il aurait forcé, crié au scandale jusqu'à que ce soit le médecin lui-même qui se précipite et le supplie de lui accorder son pardon à genou pour ne pas être arrivé à la seconde où il avait mis le pied dans l'hôpital. Mais aujourd'hui, ce temps est révolu et il comprit qu'il ne pourrait rien avoir de mieux alors il prit le plan qu'on lui tendit et monta dans l'ascenseur qui le mena au bon étage.
La salle d'attente était pleine à craquer et il sentit le désespoir le prendre mais il se rattrapa et s'assit sur une chaise miraculeusement libre. Les parents le regardèrent étrangement, ne comprenant pas ce qu'un adolescent faisait, sans enfant en plus, chez une pédiatre.
Le métisse se sentait extrêmement mal à l'aise face à tous ses bébés qui toussaient, crachaient, fumaient, changeaient de couleur ( des maladies magiques particulières ne touchaient que les enfants en bas âge). Il prit un magazine et commença à attendre.
Pendant ce temps, Ron avait faussé compagnie à son camarade de chambre sans aucun remord. Il se précipita jusqu'à la chambre de son frère sans que personne ne l'arrête malgré son absence de badge visiteur, malade ou infirmier. Un avantage de la notoriété: Quand vous êtes connus, on vous laisse faire à peu près ce que vous voulez.
La porte était ouverte et en entendant des voix en provenir, il eut un sursaut d'espoir mais dans le chambranle il se rendit compte que c'était George qui parlait à quelqu'un dans le coin de la pièce. Quelqu'un qui s'avéra être Nico.
Quand le brun le vit, il eut un rictus moqueur. Le remarquant, le rouquin se tourna et vit son frère.
- Ron! s'exclama-t-il d'une voix fatiguée, Je suis heureux que tu sois venu.
- Je suis désolé, répondit il en se balançant d'un pied sur l'autre, Je n'ai pas pu venir avant.
Le plus âgé se leva et le prit par les épaules, le forçant à le regarder.
- Petit frère, tu n'as rien à te faire pardonner. Je n'ai pas tout suivi ces derniers temps mais je sais que ça a été difficile et tu es là. Tu connais Nico ?
Le fils d'Hadès était debout et lui fit un signe de main. Ron hocha la tête
- Il... M'aide à tenir le coup honnêtement, reprit George.
- Nico est un expert des questions auxquelles personne n'a de réponse habituellement.
Le demi-dieu ricana.
- Souvenez-vous juste que la mort est essentielle à la vie. Son regard dériva sur Fred puis il disparut dans les ombres.
- Il peut être étrange.
- Il est lui-même, on finit par s'y habituer.
Les deux frères s'assirent côte à côte et le plus vieux prit la main de son jumeau entre ses doigts.
- Hey, Forges, Ron est là.
- Salut grand frère.
Ils restèrent dans le silence quelques minutes puis le membre du Trio d'Or reprit la parole:
- Que disent les médicomages ?
George continua à jouer avec la main sur le lit.
- Ils ne savent pas vraiment. Rémus et Sirius se sont réveillés rapidement. Ses constantes sont bonnes, c'est juste une question de temps et puis on ne sait pas vraiment quel sort l'a frappé avant de...
Il ne finit pas sa phrase et son frère ne le força pas à le faire.
- Il va se réveiller, c'est sûr. Vous êtes juste accros aux grasses mat.
George laissa échapper un rire, coupé d'un sanglot;
- Maman n'est pas là ?
Son interlocuteur secoua la tête.
- Elle ne devrait pas tarder, elle m'a forcé à tenir la boutique ouverte alors elle se relaye avec les autres quand je suis ici.
Ron écarquilla les yeux et croisa le regard de son ainé et ils éclatèrent de rire.
- Tu vas récupérer ta boutique entièrement repeinte en blanche.
- Elle est capable de tout ranger.
- D'empêcher les étudiants d'acheter des bonbons seche-cours.
- Par Merlin, Ron, je n'aurais jamais du lui laisser la boutique !
- Ca fait plaisir de vous voir rire les garçons.
Ils se retournèrent vers la porte d'entrée où se trouvait leur mère. Ce n'étais que le milieu de l'après-midi mais elle tenait un sac de pâtisseries magiques dans les mains et des gobelets avec des ailes volant autour d'elle.
- Ronald ( son sourire s'agrandit) je suis si heureuse de te revoir.
Elle l'étouffa et Ron faillit mourir.
Sa mère mit sa main sous son menton et l'examina sous toutes les coutures.
- Mais qu'est-ce que tu fais ici ? Tu devrais être en cours!
Les joues de son fils prirent une teinte rouge.
- McGonagall nous a laissé notre après-midi.
- Nous ? s'étonnèrent les deux autres.
Le rouquin les tint informés des derniers évènements avec Blaise.
Etrangement, à la fin, sa mère ne semblait pas être bouleversée outre mesure de cette histoire. Elle lui donna même un coup sur le bras.
- Hey, s'offusqua-t-il.
- Ronald Bilius Weasley, tu es père désormais alors tu vas arrêter de fuir tes responsabilités!
- Mais...Maman... Il tourna la tête vers son frère, espérant obtenir son soutient mais ce traitre avait un sourire aux lèvres et semblait s'amuser grandement de la situation.
- Je ne veux rien entendre. Assieds toi et on va discuter un peu. J'avais pris tout ça ( elle désigna le paquet et les boissons) en pensant voir Nico mais ça va nous faire une bonne discussion familiale.
Son fils gémit, dépité mais se laissa faire.
Si on avait demandé à Blaise depuis combien de temps il attendait, il aurait répondu des jours. Peut-être pas autant en réalité mais au moins plusieurs heures.
En tout cas, il avait lu tous les magazines, compté les points sur le plafond et le nombre de carreaux de carrelage. Il les recomptait encore une fois quand quelqu'un s'affala avec un énorme soupir à ses côtés.
Il se redressa pour tomber dans les yeux bleus de son futur mari.
- Je pensais que tu m'avais laissé tomber.
- Je suis allé voir mon frère puis j'ai croisé ma mère.
- Quelle horreur de voir sa famille, répondit le métisse en levant les yeux au ciel.
- Elle m'a fait un cours entier sur comment s'occuper d'un bébé, la changer, la faire manger... Tout.
- En même temps, elle s'y connait en enfants.
- Elle veut rencontrer Maxine! s'écria-t-il, les yeux écarquillés.
Il se prit les regards noirs des patients et baissa le voix.
- Tu n'as toujours pas pu lui parler ?
Le métisse secoua la tête.
- J'ai juste pu lui dire que je souhaitais lui parler.
Ils attendirent encore une bonne quarantaine de minutes en discutant à voix basse des articles de journaux à disposition.
Au moins leur conversation était cordiale.
Après tout ce temps, la médecin leur fit signe d'entrer et ils se levèrent avec soulagement.
- Bonjour messieurs, malgré son épuisement visible, elle avait le sourire et les invita cordialement à poursuivre.
- En quoi puis-je vous aider ?
Blaise lui tendit le papier qu'elle attrapa et regarda.
- Vous avez examiné Maxine Zabini la semaine dernière.
- Je suis désolée mais je ne peux rien vous dire, je suis tenue au secret professionnel, les coupa-t-elle.
- Je sais, reprit Balise, mais je suis son nouveau tuteur légal. Ma mère est décédée il y a quelques jours.
- Toutes mes condoléances.
Le Serpentard hocha la tête.
- Sauf que je ne sais pas qui est Maxine, je ne l'avais jamais vu.
Le médecin fouilla dans son bureau et en sortit un dossier qu'elle feuilleta pour en sortir un autre dossier.
- Maxine Zabini, marmonna-t-elle, Je lui ai effectivement fait un rappel de vaccin contre la dragoncelle, la semaine dernière mais elle était accompagnée d'une nourrice. Dans son dossier, il n'y a rien qui puisse vous aider. Tenez, regardez.
En tant que tuteur légal il avait désormais l'autorisation d'accéder à son dossier.
Mais la déception fut grande quand, effectivement, ils se rendirent compte qu'il n'y avait rien. Juste des vaccins et des ordonnances pour des rhumes et une gastro. Pas de papiers d'adoption, de date de naissance, de lieu. Rien.
- Le docteur Brown ne m'a laissé aucune note. Je dois en déduire qu'il ne savait rien non plus. Vous avez demandé aux avocats ? aux amis de votre mère ?
- Ils ne savent rien non plus, répondit Ron pour laisser Blaise se poser un peu lentement.
- Et personne d'autre ne pourrait savoir ?
Ils secouèrent la tête avant que les yeux bleus de Ron s'illuminent.
- Les enfants! On a qu'à demander à Erwan et Lya!
Le métisse se tourna vers lui.
- Ils ne voudront rien nous dire.
- Peut-être mais ils peuvent au moins nous indiquer des pistes, ce genre de choses.
- On peut toujours essayer.
Remerciant la docteure, ils récupérèrent les papiers et la quittèrent, la laissant complètement décontenancée et perdue.
Une fois rentrés, les deux garçons se précipitèrent jusqu'à la Salle Commune. A cette heure ils avaient tous fini les cours et faisaient leurs devoirs.
Leur arrivée brusque les surprit mais ils retournèrent rapidement à leurs activités.
Ils avancèrent vers leurs enfants qui jouaient avec leur petite grande sœur. Ils se laissèrent tomber devant eux, faisant peur à la petite. Ron l'attrapa dans ses bras et ils firent face aux plus grands.
- D'où vient elle ? demanda Blaise.
- Qui est-elle ? renchérit Ron.
- Qui sont ces parents ?
- Quand est-elle née ?
- Donnez-nous au moins une piste!
- STOP! les coupa Erwan qui regarda sa sœur et ses cousins qui s'exclamèrent en chœur:
- On ne sait pas.
- On sait que vous ne pouvez rien dire! s'emporta le rouquin mais aidez nous juste un peu au moins!
Lya se pencha en avant pour prendre la main de Maxine dans les siennes.
- Tu n'as pas compris papa, dit-elle doucement, Personne ne sait, pas même vos vous du futur ni Maxine elle-même, Grand-mère n'a laissé aucun mot, Carlène ne l'avait jamais vue avant et la gouvernante ne l'a connue qu'il y a une dizaine de jours. Alors vous avez fini par abandonner. Maxine est votre fille et ça vous suffit.
Au même moment la petite fille gazouilla, s'échappa de l'étreinte de son "père" et s'enfuie à quatre pattes.
- Elle sait faire ça ?! s'écria Blaise en voulant lui courir après.
- Visiblement, se moqua son fils.
Les autres leur adressèrent un regard amusé et sourirent au spectacle.
Ils allèrent manger puis remontèrent et jouèrent avec la petite qui, après une vraie journée, était en pleine forme.
James en profita pour monter dans sa chambre et redescendre avec un appareil photo.
- Et si on prenait une photo pour fêter ça ? s'exclama-t-il en le brandissant.
Heureux, ils se rapprochèrent tous autour des canapés sans faire attention à qui était avec qui.
Maxine sur les genoux de Blaise, elle fixait Ron. James mit un déclencheur magique puis se rapprocha de sa sœur. Ils firent un sourire puis une grimace avec des étoiles dans les yeux.
Comme si le temps œuvrait de lui même dans une symbiose parfaite de synchronisation, au moment même où la photo s'imprimait, le bruit caractérisant l'action fut remplacé par un beaucoup plus soudain, fort, brusque.
Comiquement, ils se tournèrent tous en même temps vers la porte d'entrée qui laissa passer Teddy, marchant d'un pas vif vers les dortoirs.
Ses cheveux étaient d'un rouge flamboyant, plus décoiffés que jamais.
Derrière, Arthur, le professeur de métamorphose, débarqua, essoufflé.
- Par Merlin, Teddy, tu peux pas me balancer ça et te sauver !
L'ancien Poufsouffle se retourna.
- Je n'aurais jamais dû te le dire.
- Sauf que c'est trop tard et tu vas devoir m'expliquer comment faire pour que ça n'arrive pas !
- Tu ne peux pas y échapper!
- Bien sur que si ! s'entêta le professeur.
Teddy se rapprocha d'un pas.
- Je suis désolé Arthur mais notre avenir n'est pas toujours comme on aimerait qu'il soit.
Et il partit, laissant son collègue démuni et en état de choc au milieu de la Salle Commune devant une bonne vingtaine de personnes.
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