Chào các bạn! Vì nhiều lý do từ nay Truyen2U chính thức đổi tên là Truyen247.Pro. Mong các bạn tiếp tục ủng hộ truy cập tên miền mới này nhé! Mãi yêu... ♥

Et le cœur le plus sombre prêt à sacrifier le monde pour son bien aimé...


Quand James sortit de sa chambre et se retrouva nez à nez avec sa jumelle et son frère et sa sœur, il comprit que quelque chose n'allait pas.

Déjà quand un elfe de maison était venu et lui avait demandé de se rendre dans le bureau de la directrice, il le sentait mal mais pas au point que ça concerne toute sa famille.

Ce fut encore pire quand ils virent Sirius en descendant les escaliers.

Leur oncle n'avait pas du tout l'air rassuré.

- Tonton, interpella Naomie, que se passe-t-il ?

Sirius, peu habitué à l'appellation ne répondit pas.

- Tonton, répéta la jeune fille en lui touchant le bras.

Le brun sursauta avant de se tourner vers elle.

- Oh! Naomie, c'est ça ?

La plus jeune de la fratrie présente hocha la tête.

- Ou est-tonton Lu...

Elle se prit un petit coup de coude de sa sœur.

- Tonton Rémus ?

- Lunard ? s'étonna l'ancien Gryffondor, Avec Teddy je crois. Écoutez les enfants, je dois aller chez McGo donc si vous voulez bien...

Il fit un signe en direction de la porte.

- Nous aussi, intervint Lilith.

Sirius se stoppa.

- Comment ça ?

- Un elfe de maison est venu nous dire que...

- Moi aussi.

Ils se regardèrent, passablement inquiets et intrigués.

Ils sortirent donc tous ensemble. Ne voulant pas que l'ambiance devienne pesante, l'ancien Gryffondor reprit la parole:

- Comment t'as failli appeler Rémus ? demanda-t-il à Naomie.

La jeune fille rosit.

- Heu...

- Tonton loulou, répondit Luc à sa place.

- Comment ? ! s'étonna et rit le brun.

Le blond haussa les épaules.

- C'est Maxine qui a commencé, petite.

Lilith se mit à expliquer:

- Vous lui avez rapidement dit pour la lycanthropie de Rémus et pour qu'elle ne développe pas une peur des loups comme beaucoup d'enfants de son âge. Pour ça, vous lui avez offert une peluche et à chaque fois vous faisiez le cri du loup donc elle a fini par appeler tonton Rem' "loulou" et après, pour nous, c'est resté.

Le brun riait désormais aux éclats.

- Oh quand Lunard va savoir ça.

Ils avaient fini par arriver au niveau du bureau directorial. Sirius ayant les codes les firent monter.

En haut des marches, ils entendirent une voix dont ils n'avaient pas tous l'habitude.

- Appelez-moi, Narcissa Black, Monsieur Potter. J'ai divorcé de Lucius.

La voix, un brin paniquée de Harry reprit.

-Très bien madame Black mais vous ne voudriez pas me montrer cette lettre ?

- Oh, c'est mamie ! s'écria Naomie.

- Oh, trop bien, renchérit James qui se tourna vers Sirius, C'est pour ça que tu dois être là!

- Pour voir ma très chère cousine, dit le brun fermé.

Ils apparurent à la porte et Harry arrêta ce qu'il était en train de dire pour se tourner vers ses enfants et Sirius.

Il se précipita vers eux et enlaça ses enfants qui se figèrent, surpris.

- Par Merlin, vous êtes là !

- Heu, oui, un elfe est venu nous voir et... commença James mais son père s'était déjà retourné vers quelqu'un d'autre.

- Vous êtes le ministre Shackelbot, n'est-ce pas ? intervint Lilith.

Le politicien acquiesça et il leur serra la main mais se demanda qui il étaient.

- Vous n'avez pas une équipe indépendante des aurors ? reprit Harry comme si de rien n'était.

- Harry, soupira l'homme en laissant traîner le prénom, Je suis ici en tant que membre de l'Ordre du Phoenix principalement. Le ministre ne peut rien faire là, tout de suite. Je ne pourrai intervenir qu'une fois terminé.

- Mais... protesta le jeune homme.

- Non, c'est bien assez le bazar comme ça. J'ai pris mes fonctions il y a à peine huit mois et absolument aucun service n'est sûr à 100 %

Pendant cette pseudo dispute, les enfants et Sirius assistaient sans dire un mot et subissaient le regard de Narcissa sur ces enfants. Elle avait l'impression de voir des morceaux de son fils répartis sur d'autres personnes. Et puis elle voyait aussi son cousin mort depuis plusieurs années.

Sa résurrection avait courue comme une rumeur mais elle avait vite été endiguée et elle n'y avait à peine fait attention.

Harry continuait de parler et les autres étaient complètement perdus alors Lilith se décida:

- Papa, tu peux me dire ce qu'il se passe s'il te plaît ?

Le Survivant se retourna alors que les autres fronçaient les sourcils.

- Votre père a été kidnappé.

Et il se retourna.

- QUOI ?! hurlèrent les quatre enfants en même temps que Narcissa criait:

- Leur père ?!

Et Sirius émis un gargouillis incrédule.

Harry se retourna vers ses enfants, traits tendus.

- Je voulais juste vous prévenir que ça s'était produit mais je sais que vous ne me donnerez aucun indice.

- Nan mais comment tu peux dire ça comme ça ? si détaché?!

- Détaché ? mais je ne le suis absolument ! Je suis mort d'inquiétude mais on a rien, aucun indice! Seulement une lettre et sa chevalière!

- Mais, Mais... Fit Naomie d'une voix chevrotante.

- Désolé de m'emporter mais vous auriez pu nous prévenir, qu'on évite ça.

- Mais.

- Vous pouvez me laisser chercher maintenant ?

- STOP! hurla Lilith.

Son papa la regarda avec des yeux ronds et elle se sentit un peu coupable mais les yeux de ses frères et sœurs lui donnèrent le courage d'affronter son père.

- On ne connaît pas tout de votre vie, continua-t-elle en essayant de contenir sa voix et ses sanglots. En général, les problèmes, vous les esquivez et de toute façon, même si vous nous en parlez, vous ne nous dites ni quand ni où c'était. Parce que c'est du passé. Enfin, normalement.

Les yeux émeraudes du Survivant s'agrandirent.

- Vous voulez dire que... Que vous ne saviez pas ?!

- Non! s'écrièrent-ils.

Le brun se précipita sur eux.

- Je suis, désolé, se laissa-t-il emporter en les enlaçant.

La disparition de Drago avait visiblement éveillé chez lui un profond élan paternel.

Quelques minutes plus tard ils essuyèrent leurs larmes et revinrent à la réalité en même temps que Sirius attrapait son filleul dans ses bras.

C'est le petit toussotement de Narcissa qui fit reprendre la conversation.

- Monsieur Potter, qui sont ces enfants je vous prie ? parce qu'ils ont appelé mon fils "père" et vous " papa".

L'Élu se tourna vers McGonagall puis le premier ministre qui semblait tout aussi perdu.

- Vous ne les avez pas prévenus ? s'étonna-t-il.

- Non, confirma la directrice. Les enfants sont absolument top secrets.

Harry se tourna vers Narcissa, effaré.

La femme était sa future belle-mère et c'était vraiment la pire façon de le lui apprendre.

Quand il avait demandé à Drago pour ce qu'eux deux étaient, le blond lui avait dit de ne pas s'en faire alors il avait légitimement pensé qu'il en avait parlé à sa mère mais qu'ils se rencontreraient "officiellement" en temps voulu. Il pensait également, logiquement que les deux adultes étant présents cela signifiait qu'ils étaient au courant. Sinon, les enfants et Sirius n'auraient pas été convoqués.

McGonagall les mit sous sort de secret avant de leur expliquer.

L'aristocrate regarda les quatre enfants avec des yeux légèrement écarquillés.

- Vous êtes... Mes petits enfants alors...

Elle se rapprocha et caressa du doigt la joue de Naomie qui se laissa faire.

- Et vous vous êtes marié avec mon fils, mon Drago, monsieur Potter, reprit-elle en se tournant vers Harry.

- Je suis désolé que vous l'appreniez comme ça madame Male... Black, je pensais que Drago vous en avez parlé...

- Oh, je le savais, elle balaya les excuses d'un revers de main, Du moins que mon fils avait enfin réussir à vous conquérir. Il suffit de savoir lire entre les lignes.

Shakebolt ne fit tarder à rappeler sa présence et se tourna vers la directrice:

- Minerva, il va falloir qu'on en reparle mais je dois vous laisser, je suis attendu.

Elle hocha la tête.

- Très bien, merci Shakelbot.

- Tenez moi avancé de cette affaire et je vais voir si des choses se disent au ministère.

Et il disparut dans la cheminée.

Suite à sa disparition, Narcissa sembla se souvenir que son cousin était en face d'elle.

- Sirius, souffla-t-elle quand son regard se posa sur lui.

- Narcissa, répondit le brun d'une voix posée et aussi maîtrisée que possible.

- Je suis heureuse de te voir, dit-elle.

- Madame Black, coupa Harry, Je suis désolé mais est-ce que je pourrais voir la lettre que vous avez reçue pour Drago ?

- Oui, bien sûr.

Elle paraissait gênée.

- Je l'ai laissée au manoir...

Harry fronça les sourcils, son parrain aussi, ne comprenant visiblement pas pourquoi elle ne l'avait pas prise sur elle.

Si elle n'avait pas eu une éducation aristocratique, la blonde aurait soupiré.

- Je suis venue ici par désespoir de cause, monsieur Potter, puisque vous nous avez soutenus lors des procès malgré vos différends avec mon fils. Je n'étais pas certaine d'être bien accueillie ni que vous voudriez bien m'aider à retrouver mon fils.

Elle fit une pause.

- Je n'ai pas le droit de lancer de sorts offensifs sous peine de faire un aller simple à Azkaban ( Harry grimaça). Je ne pouvais donc pas me permettre de sortir avec cette lettre qui est la seule preuve dont je dispose.

Pendant que Harry était révolté, ses enfants ne disaient mot. Ils se rendaient compte que leurs familles avaient énormément édulcoré la guerre puis l'époque post-guerre.

Il était normal après tout qu'ils ne veuillent pas se remémorer ces moments difficiles.

Il était tellement plus simple de se concentrer sur le présent où ils étaient enfin heureux malgré les évènements produits quelques années plus tôt avec la magie.

- Monsieur Potter, reprit leur grand-mère, Je vous en prie, ne vous blâmez pas pour quelque chose auquel vous ne pouvez rien.

- Mais... voulu protester le brun.

Narcissa eut un sourire triste.

- Ne me faites pas l'afront d'avoir pitié de nous. Protégez seulement vos amis en les soutenant mais n'ayez pas pitié d'eux.

Un poids dans la gorge, le Survivant déglutit difficilement et hocha la tête.

- Allons plutôt voir cette lettre, reprit la blonde.

Avant de partir, ils demandèrent à McGonagall de n'autoriser aucune sortie et surtout pas aux Serpentards et/ou proches de Drago.

L'aristocrate était peut-être le premier d'une longue lignée de kidnapping.

Ils prirent de la poudre de cheminette direction le manoir Malefoy.

A la demande de la directrice de Poudlard et des médecins, Sirius resta cependant à l'école et dut ronger son frein pour ne pas faire une scène et exiger de les suivre.

En arrivant dans le manoir, la première chose qui frappa Harry fut la pénombre, à quel point ce petit salon était sombre.

Il faisait nuit, la décoration d'un vert foncé et lourde donnait à la pièce une ambiance pesante.

En deuxième lieu, il se souvint de la dernière fois qu'il était venu ici. C'était d'ailleurs grâce à Drago qu'ils s'en étaient sortis.

C'était il y a déjà quasiment un an.

Ils avaient également perdu Dobby ici.

- C'est glauque, murmura Luc.

A sa grande surprise, tous ses enfants et même Naomie acquiescèrent. En général ils donnaient rarement leur avis sur les détails de leur passé.

Derrière eux, Narcissa ne dit rien mais n'en pensait pas moins.

La femme vivait seule ici avec quelques elfes de maison qu'elle avait libérés et payait désormais.

Elle se dirigea vers un petit guéridon et se saisit d'une lettre que Harry saisit à son tour mais avec les doigts fébriles.

Ne pouvant supporter cette lettre, l'aristocrate s'éloigna et se mit à observer ses, apparemment, petits enfants.

Ils étaient un véritable mélange de son fils et du jeune homme brun à lunettes non loin d'elle.

Ils étaient beaux.

Elle était tellement fière.

Et une vague de tristesse et d'angoisse la prit.

C'est son fils qui aurait dû les lui présenter et dans un autre contexte.

James était mort de peur.

Au final, ils ne savaient même pas si cet évènement était vraiment censé se produire, c'est pourquoi ils étaient tous les quatre mortifiés.

Avec Naomie qui lui tenait la main, ils s'approchèrent d'une table basse où du mouvement avait attiré leur attention.

Ils ne tardèrent pas à remarquer une tasse de thé abandonnée à côté d'un album photo de Drago bébé.

Narcissa les remarqua s'approcher et les rejoignit.

- C'est l'époque où je pensais encore pouvoir sauver ma famille.

- Ne t'inquiète pas mamie, la rassura Lilith, Tu l'as ta famille, il fallait juste la trouver et ça a pris un peu de temps.

Narcissa en eut presque les larmes aux yeux.

Pendant ce temps, Harry avait ouvert la lettre.

Elle était simple, livrée par un hibou quelconque et après un sort, il comprit qu'il n'y avait aucune trace ADN dessus.

En l'ouvrant, il avait les mains qui en tremblaient. Il était fébrile et se sentait perdu.

En l'espace de quelques mois il s'était rendu compte de l'importance que Drago avait pris dans vie.

Même sans les enfants il était sûr qu'il aurait eu les mêmes sentiments.

Ses doigts tirèrent un papier un peu épais avec une texture bien particulière: celle d'une photo.

En la voyant, il émit un petit cris que, heureusement, ses enfants n'entendirent pas.

La photo était en noir et blanc mais il n'eut aucun mal à reconnaître son petit-ami.

Ses cheveux blonds presque blancs habituellement étaient ternes et une tache sombre les imprégnait. Son petit copain était au sol, inconscient, les mains attachées.

L'aristocrate n'était parti qu'au matin, comment ses malfaiteurs avaient déjà pu commettre autant d'atrocités ?

Il retourna la photo pour voir s'il n'y avait rien d'autre mais non.

La photographie était déjà assez claire comme ça.

Et malheureusement, il n'y avait aucune chance que ce soit un montage ou un canular car, formant une bosse dans l'enveloppe, Harry en sortit la chevalière de la famille Malefoy que Drago portait depuis son entrée à Poudlard.

Là, comme ça, son monde bascula et il prit réellement conscience de l'ampleur de la situation.

Son petit ami.

Son futur mari.

Le futur père de ses enfants.

Venait d'être enlevé sans aucune raison ni aucune demande de rançon. Un pur acte de cruauté et de malveillance.

Et Harry ne lui avait jamais dit " Je t'aime".

Jamais il ne lui avait susurré ces mots au creux de l'oreille pendant qu'ils s'embrassaient.

Jamais il ne lui avait montré à quel point il était important pour lui.

Qu'il ne pouvait pas vivre sans Drago Malefoy dans sa vie; n'en déplaise à son égo.

Ils n'avaient jamais fait l'amour.

Harry rêvait de tendresse et d'amour à la bel étoile, dans un champs au printemps, au pied des pistes, en hiver, dans une rivière en été. Des fantasmes de complicité et d'amour qui ne sont réalisés que dans les films mais que eux, il en était certains auraient réussis.

Parce qu'ils étaient Harry Potter et Drago Malefoy. Incapables de vivre l'un sans l'autre. Ils se disputaient, se chamaillaient, se bagarraient, s'embrassaient, se complimentaient, se dévoraient du regard.

Un jour Naomie lui avait confié que c'était comme ça qu'elle aimait ses papas, que sa famille était et que par conséquent ils ne devaient pas résolument changer mais rester fidèles à eux-mêmes.

Amoureux.

Les yeux embués, Harry s'approcha de Narcissa et de ses quatre enfants.

Aucun des 5 n'était d'humeur mais ils tentaient visiblement de se rassurer comme ils le pouvaient en regardant de vieilles photos de Drago bébé ou enfant.

A partir de Poudlard elles devenaient de plus en plus rares mais formelles, marquées par la guerre et personne n'avait envie de les voir.

En voyant son blond sourire si facilement, régulièrement aux côtés de Blaise et de Théodore, puis Pansy, Harry se dit qu'il avait vraiment envie de ramener ce Drago heureux et insouciant, l'enfant qui se cache toujours en lui.

- Regardez, là c'est son anniversaire de huit ans, disait Narcissa.

- C'est comme un voyage dans le temps dans un voyage dans le temps, s'amusa Luc.

Harry sourit. De par Drago mais aussi de par les paroles de son fils.

- C'était sur le thème des sorciers pirates. Au début je voulais les dragons mais il en avait peur, ironique au vu de son prénom. Nous avons donc fait une chasse au trésor et j'avais disséminé des indices partout, même là ils ne pensaient pas en trouver.

- Dans le gâteau ? devina Lilith.

- Tu n'es pas une Serdaigle pour rien, se réjouit sa grand-mère.

De son côté, Harry écouta ce que disait Narcissa tout en tenant la lettre dans ses mains quand, aux paroles de sa fille, une idée lui vint.

- Une chasse au trésor, murmura-t-il pour lui même.

Il fixa de nouveau la lettre.

N'était-elle pas un indice, une preuve au final ?

Évidemment que si.

- Et si on procédait comme ça ? demanda-t-il à voix haute.

Tous se tournèrent vers lui.

- Qu'est-ce que tu veux dire papa ? l'interrogea James.

- Pourquoi on se retournait les doigts ici en attente de nouvelles alors qu'on peut essayer de remonter à la source par nous-même.

Ses enfants, directement liés à sa magie ressentirent que celle-ci s'excitait

- Comme une chasse au trésor... Comprit Lilith.

- Sauf qu'il y a père à la clef, Ajouta Luc, ce qui leur rappela qu'il ne s'agissait pas d'un jeu et que les enjeux étaient énormes.

Narcissa se tourna vers eux, les yeux humides.

- Monsieur Potter, je vous suis reconnaissante pour votre investissement mais je ne suis pas certaine de l'idée. Forcer les choses me semble pire que mieux.

Harry allait protester mais à la surprise de tous, Naomie prit la parole:

- Mamie, je sais que tu as peur mais on ne peut pas laisser ceux qui ont capturé père mener la danse.

L'aristocrate regarda sa petite-fille, cette jeune fille dont elle ne connaissait pas l'existence quelques heures plus tôt.

Dans les faits, elles étaient bien différentes mais elle tenait son prénom du sien et alors qu'elle finissait sa phrase, une bouffée de fierté lui gonfla la poitrine.

- Allez-y, finit-elle par souffler, Retrouvez mon fils, ne les laissait pas s'en tirer impunément.

La détermination qu'elle vit briller dans les yeux du brun lui redonna foi en ce monde.

Certaines personnes ne pensaient pas que sa famille était monstrueuse.

- Je ferai tout ce que je peux pour retrouver Drago! affirma Harry.

Il ne lui fallut pas longtemps pour disparaître de nouveau dans la cheminée, suivit de près par ses enfants.

***

Blaise était en train de déprimer en ranimant sa colère dans son lit où il était consigné jusqu'à nouvel ordre.

Évidemment qu'il avait essayé de sortir mais de puissantes barrières magiques l'en empêchaient.

En premier temps, il avait commencé par jeter tout et n'importe quoi avant de les ramasser puis les rejeter contre les murs après les avoir réparés avec un sort.

Sauf que Ron était rentré avec Maxine alors il avait dû lui expliquer la situation et arrêter de lancer des objets pour préserver celle qui était devenu sa fille.

Le rouquin avait décidé de rester avec lui alors qu'il déprimait sur son lit.

Jusqu'à ce que Harry débarque en claquant la porte si fortement qu'il fit sursauter Maxine qui se mit à pleurer. Le brun lui adressa à peine un regard avant de se précipiter sur Blaise.

- Blaise, la lettre, elle est où ?

- Laquelle ? se redressa le métisse.

- Celle que Drago a reçu ce matin, sa voix s'étranglant sur le prénom.

Les yeux de son interlocuteurs s'écarquillèrent et il se leva précipitamment pour attraper un papier sur son bureau qu'il tendit au survivant.

Harry parcourut les quelques lignes du document. Il y avait le cachet officiel du ministère et la signature du chef des aurors.

Drago était visiblement convoqué pour une vérification de routine sauf qu'il n'en était jamais revenu.

Harry voulait se précipiter au ministère mais Blaise le retint par le poignet.

- Pas ce soir, Harry. Il est beaucoup trop tard et tu ne sais pas sur quoi tu peux tomber.

Le brun voulut se dégager de sa prise pour sortir malgré tout mais James se planta devant lui.

- S'il te plaît papa, je ne veux pas perdre mes deux pères.

Ses paroles eurent pour effet de calmer immédiatement son papa qui se stoppa.

- James a raison, approuva Lilith et Harry se tourna vers elle, Faisons d'abord le point sur ce que nous savons et demandons aux autres serpentard ce que signifient ces rendez-vous.

Harry voulait peut-être retrouver Drago au plus vite, sa raison ne l'avait pas complètement quitté pour autant.

Il hocha la tête et ses enfants furent soulagés.

C'est ainsi que quelques minutes plus tard ils étaient réunis dans la Salle Commune que McGonagall avait fini par autoriser aux Serpentards.

Pansy descendit, les yeux rougis, suivit par Piper tandis que Apollon tenait dans ses bras un Théodore qui n'était pas en très grande forme.

Blaise se précipita vers ses meilleurs amis et les prit dans ses bras malgré l'idée qu'un Serpentard ne montrait pas de marque d'affection en public.

Théodore faillit se crisper mais accepta l'étreinte avant de retourner auprès d'Apollon tandis que Pansy essuyait ses yeux rouges.

Surprenant les autres, le métisse lui fit un baiser sur la joue duquel elle ne protesta aucunement.

Harry finit par mettre tout le monde au courant et leur spécifier les raisons exactes de leur mise en quarantaine et leur montra la lettre.

Il ne le savait pas mais la confiance qu'il leur accordait en la leur prêtant leur faisait se sentir mieux et intégrés, non plus des parias.

Ensuite, c'est Théodore qui expliqua aux Gryffondor, quelques enfants ainsi que demi-dieux présents en quoi consistaient ces rendez-vous.

- Donc, récapitula Hermione, le ministère vous convoque plusieurs fois pas mois depuis la fin de la guerre, ce sans raison valable et alors que vous avez été innocenté et si vous n'y allez pas, vous avez les aurors le lendemain.

Les verts et argent hochèrent la tête.

- On peut pas simplement dire que c'est une énorme injustice ? intervint Ginny.

Ils se tournèrent vers elle.

- Bien sûr que si, approuva Hermione. Sauf que là on ne peut rien y faire.

- Si, la coupa Harry, demain on va voir Shackelbott.

Sa meilleure amie voulut protester mais elle se ravisa et se contenta de soupirer.

- Harry...

- Je ne laisserai pas les choses empirer Hermione! Mon petit ami, futur père de mes enfants (il fit un geste en direction d'eux) vient d'être capturé par on ne sait qui et on n'a même pas une piste sur qui ça peut être ni où il peut être.

- Harry a raison, intervint Ron, Maxine sur les genoux, Il faut reconstituer la journée de la fou... De Malefoy et aller au ministère est la première étape.

Son meilleur ami se tourna vers lui et hocha la tête, emplis de reconnaissance.

- Je n'ai pas dit le contraire, répondit la brune mais le ministère en lui-même ?

- Désolée, les coupa Reyna, encouragée par sa petite amie, Mais parler à la tête sera plus efficace que des subalternes que vous ne connaissez pas.

Ils passèrent ensuite des heures à essayer de trouver des idées, classant les ennemis, bien trop nombreux, et des lieux ou des mobiles.

Au fur et à mesure de la nuit chacun monta petit à petit se coucher.

Les derniers résistants, soit Harry, Blaise, Pansy, Théodore, Apollon et Nico qui, au contraire, venait de se réveiller, restèrent élaborer tout et n'importe quoi jusqu'à ce que la fatigue ne leur fasse dire n'importe quoi.

Alors Blaise capitula et remonta aux côtés de sa famille tandis que Apollon téléportait Théodore dans leur chambre et que Pansy s'endormait sur un canapé, un plaid recouvrant, marmonnant qu'elle ne voulait pas revoir Piper tout de suite.

Harry se retrouva donc seul à ruminer alors que Nico fixait un point par la fenêtre, peu bavard comme à son habitude et tant mieux puisque Harry n'était pas vraiment d'humeur à parler et encore moins avec un demi-dieux qui serait capable de lui annoncer que son petit-ami se tenait entre la vie et la mort.

C'est en y pensant que ses yeux se mirent à piquer. Cela faisait des heures, bon sang, mais ce n'est que maintenant au beau milieu de la nuit, entouré de notes plus funestes les unes que les autres, qu'il prit véritablement conscience de ce qui se passe.

Et il éclata en sanglot.

Nico ne se retourna même pas, lui laissant cette intimité, la comprenant parfaitement.

C'est ainsi, les yeux rouges, ses lunettes sur la table, le tee-shirt et visage trempés que le retrouva Sirius.

Harry renifla mais ne dit rien lorsque son parrain le prit dans ses bras.

Il se contenta de tremper également son haut de pyjama mais l'animagus ne lui en tint absolument pas rigueur puisqu'au contraire, il le serra encore plus fort.

Une fois la crise passée, Nico se leva et vint se poser en face, grignotant des apalos.

Sirius le regarda, intrigué. Les deux avaient eu une conversation déjà, de celle où l'enfant du Dieu des Enfers et un ressuscité peuvent avoir: la mort, l'argent, le pouvoir mais pas du tout envie d'en parler.

A moins que ce ne soit les deux.

Sirius fit un léger sourire au brun qui ne tenta même pas de le lui rendre.

- Il en a tué un, se contenta-t-il de dire.

Les yeux rouges, Harry se détacha de son parrain.

- Quoi ?! s'étonna-t-il en baragouinant, la voix rauque.

- Je te disais qu'il en a tué un. Enfin accidentellement mais...

- Comment tu peux savoir ? le coupa l'ex Gryffondor.

Le brun faillit hausser les épaules.

- La mort c'est mon truc, répondit-il plutôt, Et j'ai mes espions. Mais je peux pas demander d'infos à ce gars, il s'en souvient pas.

Harry, épuisé d'émotions trop fortes aurait pu en pleurer de désespoir.

- Tu peux pas avoir son nom au moins ? Renchérit Sirius.

Cette fois, Nico ne se gêna pas pour hausser les épaules.

- Nop, ce gars était mauvais, on en n'a pas fait grand chose...

L'ambiance retomba et devint morose.

- Oh ! s'exclama soudainement l'animagus. S'il était du ministère, on va pouvoir savoir qui c'était et continuer l'enquête.

- En espérant qu'il était censé travailler un samedi.

Les mots de Nico plombèrent encore plus l'ambiance déjà morose.

Ce n'est clairement pas grâce au fils d'Hadès que le Survivant parvint à trouver quelques heures de sommeil cette nuit là.

Sa journée lui retomba dessus en un voile et il s'écroula, ronflant dans les bras de Sirius.

L'animagus ne le lâcha pas et lui fit des papouilles jusqu'à sombrer à son tour.

Cependant, au matin, ils furent tout de même les premiers levés.

A la demande de Rémus qui descendit rapidement, ils ne réveillèrent pas de suite les autres malgré l'impatience et l'énervement du fils de leur meilleur ami.

- Le ministère n'ouvre que dans une heure Harry et je pense de toute façon qu'il t'attend, lui expliqua le loup-garou. Par conséquent, tu vas prendre le temps d'apporter quelque chose à boire et à manger à tes amis parce que tu les remercies et que tu ne veux pas qu'ils se sentent mal ou utiliser ou autre. Ne me regarde pas comme ça, Harry, je te connais.

Le détournement de regard le conforta dans son analyse.

Pourtant, il ne fallut pas s'attendre à ce que qui que ce soit ne traîne.

Les Serpentards étant toujours confinés dans les dortoirs, ce furent principalement Ron, Harry et Hermione qui y allèrent.

Le Golden Trio était suivi par Sirius et Rémus, Nico, Annabeth et Piper.

McGonagall dû limiter le nombre et évidemment, pas d'enfants pour ne pas divulguer leur présence qui n'avait, miraculeusement pas fuitée.

Une fois au ministère, ils ne tergiversèrent pas et filèrent directement à l'étage du bureau du ministre tandis que Rémus les inscrivait sur les listes visiteurs.

Dans tous les cas, il n'était pas bien compliqué de reconnaître Harry Potter, Hermione Granger et Ron Weasley.

Comme une furie, Harry passa devant la secrétaire et cette fois c'est Hermione qui s'excusa tandis que Ron essayait tant bien que mal de suivre son meilleur ami et que Sirius, Annabeth et Piper étaient à la traîne.

Le brun entra sans frapper mais il ne fut même pas surpris lorsque le ministre lui dit bonjour comme s'il l'attendait. Cela paraissait évident.

Assis derrière son bureau emplis de papiers pourtant parfaitement rangés, triés et ordonnés, Shackelbott lui tendit une seconde lettre.

Harry commença à l'ouvrir tandis que les autres arrivaient dans son dos.

- Elle était sur mon bureau ce matin quand je suis arrivé et nous ne savons pas comment cela est possible.

Clairement destinée au Sauveur, il ne l'avait pas ouverte mais quand Harry s'étrangla à moitié et que sa magie se ressentie dans l'air, il comprit que le contenu n'était clairement pas pour plaire à qui que ce soit.

Annabeth lui prit le papier des mains alors que Harry rivait son regard dans celui du ministre.

- Qui s'occupe de la surveillance des anciens mangemorts innocentés ?

L'homme ne s'attendait certainement pas à cette question et un éclair de surprise passa sur son visage avant qu'il ne se reprenne.

- Le service des aurors.

Ce fut au tour de Harry de lui tendre une lettre, celle que Drago avait reçue la veille au matin.

Shackelbot la lue en diagonale en fronçant les sourcils.

- Monsieur Malefoy n'aurait jamais dû recevoir ceci, les rendez-vous sont fixés tous les trois mois et le dernier était il y a un peine un mois.

- Ils sont convoqués tous les mois, voire plusieurs fois par mois, monsieur le ministre, intervint Ron.

- Et victimes d'agression mais non soutenus par les aurors, continua Hermione.

Le politicien fronça les sourcils.

- Je n'ai jamais... Le but de ce gouvernement est justement de ne pas se venger et de ne pas répéter les erreur du passé.

- Tous ne sont visiblement pas au courant monsieur le premier ministre, dit Harry d'une voix dure et froide, limite sarcastique.

- Je... Harry... Il faut comprendre que je fais au mieux mais c'est tellement compliqué. Nous découvrons toutes les semaines des agents corrompus ou ayant collaborés de leur plein grès avec les mangemorts. Nous avons beaucoup trop de procès souvent pour les compter. C'est désespérant.

- Harry, les coupa Rémus, tu comptes faire quoi de ça ? Et il lui montrant la lettre.

Les yeux émeraudes flamboyèrent.

- Il est absolument hors de question de céder.

- Que demandent-ils ? les interroger le ministre qui s'était levé.

- Un rendez-vous masqué et secret, seuls avec Harry pour discuter d'une rançon ou d'un échange, lui apprit Hermione.

- Harry, ne faites pas ça, dit immédiatement le politicien en se tournant vers le brun.

- Je vous l'ai dit Shackelbot, je suis prêt à tout pour Drago et pour qu'ils payent mais jamais je ne céderai à leurs exigences et Drago serait d'accord avec moi ! Nous ne les laisserons pas s'en sortir impunément.

- Alors allez au bureau des aurors et voyez ce que vous pouvez en tirer, souffla l'homme, Mais Harry ? Soyez prudent car je ne sais pas à quel point les racines de Voldemort sont ancrées.

Le brun hocha la tête et ils se dépêchèrent de sortir.

Une fois la porte fermée, Shackelbot se laissa retomber en soufflant dans son siège, abattu par la difficulté et le poids de ses responsabilités.

Il ne leur fallut pas bien longtemps pour descendre à l'étage des aurors. Les gens se décalaient sur leur passage, reconnaissait des héros et sentant la magie étouffante de Harry qui les défiait clairement de lui faire barrage.

C'est un silence de mort qui les accueillit dans l'aile réservée à la police magique.

Il y avait un officier à l'accueil, il devait avoir leur âge et semblait s'ennuyait fermement, une tasse de thé à la main. Derrière lui, quelques bureaux étaient occupés par d'autres officiers en train de remplir des papiers et des rapports.

Juste avant de les laisser partir, Shackelbot leur avait fait un papier, les autorisant à consulter les rapports et registres des aurors des fois qu'ils voient quelque chose qui était passé à la trappe pour d'autres.

En les voyant, le chargé d'accueil fut à peine surpris que Harry Potter se trouve devant lui. Il lui demanda simplement la raison de sa présence et Harry lui tendit la feuille.

Il lut la missive en diagonale avant de se lever et de leur intimer de patienter.

- Et bah dis donc, il a pas l'air enchanté par son boulot, lança Sirius une fois éloigné.

- J'ai surtout l'impression que le service des aurors est en grave sous-effectif, commenta Rémus.

Le jeune homme revint, accompagné d'un autre homme qui devait avoir quasiment 70 ans et un air endormi sur le visage.

En voyant le petit groupe il est clair qu'il fut complètement découragé.

- Mademoiselle Granger, Messieurs Potter, Weasley, Black, Lupin, Mesdemoiselles, bonjour, comment puis-je vous aider ?

Son visage inspirait la sympathie mais il semblait complètement épuisé.

- Bonjour monsieur ? reprit Hermione.

- Holmes, oui, comme les livres moldus, son auteur s'est inspiré de l'un de mes aïeul.

Hermione, Annabeth, Piper et Rémus sourirent tandis que les autres ne connaissaient pas la référence moldue.

- Monsieur Holmes, vous êtes le directeur du service ?

Il passa une main sur son visage.

- Oulah, non, par la barbe de Merlin, heureusement!

Il partit d'un petit rire un peu gêné.

- Je remplace. J'ai été appelé il y a quelques jours en urgence car le département s'est vu remettre une vague de démission.

- Comment ça se fait que Shackelbot ne le sache pas ? s'étonna Ron.

L'homme ricana.

- Vous imaginez si le ministre savait que tout le service des aurors l'avait abandonné ?

- Mais ?! s'outra Hermione. Comment pouvez-vous intervenir en cas de besoin?!

-Toutes les enquêtes ont été arrêtées et on envoie la police moldue quand on peut. Il nous manque les trois cinquième de notre équipe avec les congés qui ont été pris et les aurors malades. Cela ne va d'ailleurs pas tarder à nous exploser au visage. C'est pour quoi les pays étrangers vont nous envoyer quelques renforts et nous informerons le ministre à ce moment là. Il n'a pas besoin de problèmes supplémentaires.

La Gryffondor voulut continuer à protester mais Annabeth l'arrêta d'un geste de la main.

- Monsieur Holmes. Pouvez-vous nous fournir les registres demandés s'il vous plaît ?

- Je peux vous en fournir une copie mais ils ne sont pas à jour avec cette vague de démission. Tout le monde est encore dedans en tant qu'agent actif.

- Ce n'est pas grave, c'est parfait.

Quelques sorts et minutes plus tard ils étaient dans un bureau vide.

- Donc la lettre de Drago ne venait pas d'ici, résuma Piper à voix haute.

- Il faut trouver l'ancien directeur de service.

- Et eux!

Harry pointa du doigt deux photos dans le registre des employés.

- Qui est-ce ? l'interrogea sa meilleure amie.

- Quand on est sorti avant-hier, ils nous ont attaqués.

- Quoi ?! Mais tu nous en as pas parlé! hurlèrent les autres.

- Parce que je n'en ai pas vraiment eu le temps.

- En attendant, ils avaient prévu de les renvoyer, c'est écrit dans ce rapport, les informa Ron en leur tendant une feuille.

- Ils auraient agressé des familles qui, sous imperium, ont aidé les mangemorts. lu Hermione.

- Et empêché certaines personnes en état d'arrestation d'avoir à boire ou à manger, ajouta Annabeth qui lisait par dessus son épaule.

- J'ai les lettres, de démission des employés, dit Piper, Beaucoup dénoncent une inadéquation entre leurs valeurs et celles du service mais d'autres estiment simplement ne pas être faits pour ce rôle.

- Que disent ces deux là ? demanda Sirius.

- Qu'ils ne sont pas appréciés à leur juste valeur.

Harry ricana.

- Leurs adresses sont renseignées ?

- Non, infirma la demi-déesse. Seul le chef de service les a.

Par contre la sienne d'adresse était renseignée. Ainsi, après avoir remercié le peu de personnel du service ils filèrent chez l'homme.

Il leur fallut sonner une dizaine de fois avant qu'on leur ouvre. L'ancien chef des aurors étaient en pyjamas, les cheveux en pétard et les yeux endormis. Sauf qu'en les voyant, ils s'écarquillèrent.

Bafouillant, il les fit entrer et leur offrit à boire mais ils réfutèrent, lui demandant des explications sur son abandon de poste et l'adresse des deux aurors renvoyés.

L'air de panique dans ses yeux leur fit comprendre qu'il n'avait pas quitté son poste de son plein grès.

-On... on m'a clairement fait comprendre que je n'étais pas le bienvenu, Dit-il. Je n'étais en poste que depuis quelques mois mais entre les menaces de mort sur ma famille et la corruption au sein du service, avec le ministre nous avons lutté et il pense que nous avons réussi, au moins que ça avance mais ça a empiré. Avec mon épouse nous avons décidé de partir durant un temps indéterminé chez des cousins en Amérique. Nous partons demain, vous voyez les cartons.

Effectivement la pièce était emplie de cartons.

- Vous ont-ils forcé à signer des papiers ? demanda Annabeth.

Le sorcier détourna les yeux.

- Oui, malheureusement, peu mais je ne sais pas ce qu'ils contenaient.

- La lettre pour Drago.

La colère froide de Harry était destinée au monde comme à personne en particulier.

Ils lui montrèrent la lettre et en la lisant l'ancien chef des aurors pâlit considérablement. Ses yeux devinrent humides et ils sentirent sa magie s'agiter.

- Par la barbe de Merlin... Je... Je suis tellement désolé monsieur Potter ! Je ne pensais pas qu'ils iraient jusque là !

- Donnez nous les adresses des responsables, lui demanda Hermione.

Il les regarda chacun leur tour.

- Je ne peux pas faire ça! Vous ne pouvez pas aller chez eux comme ça sans mandat et je trahirais mon serment!

- Pour ça, c'est déjà trop tard, intervint Piper.

L'homme la regarda.

- Vous avez déjà tout perdu, il ne vous reste plus que votre vie que vous allez essayer de sauver en fuyant. Dans tous les cas ils vous ont à la trace alors donnez-nous leurs adresses qu'on les arrête avant qu'ils ne vous atteigne.

La fille d'Aphrodite n'hésita pas une seule seconde à insuffler dans ses derniers mots de l'enjôlement. Elle vit dans ses yeux sa réticence s'échapper et vit ses traits se détendre. Elle savait aussi que ses paroles avaient eu un effet sur ses amis et il allait falloir qu'elle explique aux sorciers leur soudaine envie d'avouer des choses qu'ils ne connaissaient pas.

L'ancien auror finit par leur écrire plusieurs adresses sur un papier et les pressa de partir pour rejoindre son épouse et accélérer leur départ.

Une fois dehors, tout voulaient se précipiter mais Rémus les retint d'une pression sur l'épaule de Harry.

- Je sais que tu as envie de retrouver Drago, comme nous tous mais cela ne servira à rien si nous mourrons en le sauvant. Allons chercher de l'aide.

- Qui Rémus ? On ne peut pas faire appel aux aurors.

- Rémus veut demander aux membres de l' Ordre du Phénix de venir, reprit Hermione.

- Hors de question! s'écrièrent Harry et Ron en même temps.

- Ils ont tous pris bien trop de risque ces dernières années, vous êtes même morts! Il est hors de question que...

- Tous les membres sont adultes, Harry, dit Rémus comme si cela invalidait tout ce que le brun venait de dire.

- Adulte ou non, ils ne vont pas...

- Moi je sais qui peut aider, les coupa Annabeth.

Ils se tournèrent tous vers elle. La demi-déesse jeta un coup d'œil à Piper et une conversation silencieuse sembla avoir lieue entre les deux femmes. La fille d'Aphrodite finit par hocher la tête.

- Les demi-dieux...

- Non ! réfutèrent Rémus et Sirius aussitôt.

- Vous n'êtes pas de ce monde, continua le châtain, ce n'est pas votre combat et vous n'avez absolument pas à vous mettre en danger.

- Drago est notre ami et les demi-dieux sont loyaux, commença Piper.

- Et puisque nous ne faisons pas partis de ce monde, nous pouvons par conséquent choisir nos combats, termina Annabeth, Nous participerons.

- Non... continua de protester le loup-garou mais Harry les avait déjà fait transplaner devant Poudlard, le laissant seul avec Sirius.

Tous deux soupirèrent

- Il a peut-être trop pris de James en fait, constata Sirius et Rémus soupira d'autant plus.

Ça ne leur servait à rien de transplaner à Poudlard, ils savaient qu'ils n'auraient jamais le dernier mot.

Effectivement, à Poudlard, il fallut moins d'une minute pour convaincre les autres de se joindre à eux. Même les enfants, qu'ils n'autorisèrent cependant pas. Jamais ils ne prendraient le risque.

Alors pendant que les autres se préparaient, Ron resta aux côtés des enfants Malefoy-Potter.

Ils virent Harry passer plusieurs fois, l'air froid et déterminé, presque menaçant et ses enfants le suivaient du regard, impuissants.

- Je me demande..., commença Ron en le voyant passer une énième fois, serrant sa baguette comme si c'était une épée.

- Tu te demandes quoi tonton ? lui demanda James.

- Nan, laisse tomber.

Mais l'idée ne l'avait visiblement pas quitté puisqu'il continua de fixer son meilleur ami son air intrigué, voire inquiet.

- Vide ton sac, tonton, reprit Lilith, Tu as quelque chose en tête donc ne te prive pas de le dire.

- Vous... Vous n'allez vraiment pas me juger n'est-ce pas ?

- Ta question n'a pas l'air trop bête donc non.

Ron rosit.

- Ok, commença-t-il timidement. C'est simplement que de voir Harry dans cet état, sachant qu'il a vaincu Vous-Savez-Qui et qu'il est sans doute le sorcier le plus puissant de sa génération... Je ne peux m'empêcher de me demander à quel point il peut être dangereux pour ceux qui l'attaquent lui ou sa famille, ses amis.

Au lieu du rictus moqueur auquel il s'attendait, Ron vit un sourire naître sur les lèvres de la jeune femme.

- A ton époque ou à la nôtre ? finit-elle par lui demander.

- Quoi ? sûrement à la nôtre, oui, à aujourd'hui.

- Alors tu n'as pas de soucis à te faire. Tu n'as pas à t'inquiéter pour le Harry Potter de 20 ans mais inquiète toi déjà pour tous ceux qui auront le malheur de croiser le chemin d'un Harry Potter au sommet de sa puissance, père, mari, ami, parrain. Notre Harry est 100 fois plus dangereux que votre Harry.

Ces mots ne rassurèrent en aucun cas Ron car ils sous entendaient tout simplement que quelqu'un l'avait déjà attaqué et qu'il avait du se défendre. Le crime ne s'arrêterait donc jamais ?

Avant de partir, Ron croisa les yeux de Blaise qui tenait Maxine dans ses bras et dans ses yeux il vit une menace silencieuse. Il avait intérêt à revenir car sinon il ne reverrait plus jamais celle qu'il avait appris à aimer comme sa fille.

Évidemment ils retrouvèrent Rémus et Sirius à l'endroit même où ils les avaient laissés et qui n'essayèrent même pas de les dissuader.

Venir nombreux c'est bien, quand tu peux séparer le groupe pour chercher. Sauf qu'ils ne connaissaient qu'une seule personne qui pouvait faire avouer aux suspects leurs pires crimes sans la torture ( à ce propos, Nico avait proposé son aide mais on lui avait gentiment fait comprendre que tout compte fait, on pouvait se passer de lui là dessus).

Ils étaient nombreux les aurors à avoir démissionné du jour au lendemain mais ils étaient aussi nombreux ceux qui n'étaient pas chez eux. En ce sens, soit cela était inquiétant car ils étaient tous ensemble, soit c'était inquiétant car ils avaient fuis et certainement pas pour des vacances ou le boulot.

Grace à Piper et son pouvoir d'enjôlement, ils pouvaient savoir les intentions les plus sombres d'une personne. Le but n'étant pas non plus de dévoiler leur vie la plus intime, elle se contenta de poser quelques questions, de voir s'ils avaient certains ressentiments envers les Serpentard et les anciens mangemorts pourtant graciés.

Ils se déplaçaient par groupe de deux ou trois pour ne pas que les aurors ne se sentent agressés. Cependant, le temps défila et Harry se montrait de plus en plus impatient et les autres rongeaient également leur frein. Mine de rien, les aurors étaient nombreux et les questions prenaient du temps.

A chaque fois qu'ils en rayaient un de leur liste ils étaient soulagés et à la fois frustrés que ce ne soit toujours pas promettant. Mais ce qui les inquiéta fut surtout le nombre impressionnant qui n'étaient pas chez eux. Que deux/trois soient partis faire des courses, certes mais qu'ils soient une vingtaine, cela devenait suspect.

Ils commençaient à désespérer quand ils atterrirent devant une énième maison.

Ce fut un homme qui leur ouvrit.

Sur le côté, pour ne pas se faire repérer, Harry reconnut aussitôt N°2 qui les avait attaqués dans ce restaurant.

Il n'eut même pas besoin de prévenir Piper car celle-ci, dès la première question sentit que quelque chose n'allait pas et fit un signe discret à ses amis derrière.

Ils avaient enfin trouvé une piste, une personne qui allait pourvoir les mener à Drago.

Cette fois, en moins de cinq minutes, ils détenaient toutes les informations dont ils avaient besoin.

C'est N°1 et d'autres personnes travaillant pour le ministère qui avaient monté ce projet. Tous, et Drago se trouvaient dans un manoir qui appartenait à une vieille famille très riche mais ce bien leur avait été confisqué après la guerre.

Après avoir livré ces informations, ils l'assommèrent d'un sort et le ligotèrent avant de l'envoyer à Poudlard où McGonagall et les autres professeurs se mirent à le surveiller.

Quand ils atterrirent devant le dit manoir, un frisson les parcourut

Harry et Hermione avaient l'impression de revoir la scène dans le manoir Malefoy un an plus tôt. Hazel et Nico ressentaient la mort, pas récente mais plutôt un lieu qui a connu des souffrances et des assassinats de sang-froid au cours des siècles. Même sans ce genre de pouvoir, les autres demi-dieux ressentaient l'énergie négative de l'endroit.

Avant la guerre, le domaine devait être magnifique mais les quelques mois sans personne pour s'en occuper, l'entretenir et l'hiver avaient eu raison de la beauté de ce site.

Les plantes avaient poussé avant de mourir avec le gel et les premières neiges, formant un tas gris et morne sur le sol. Les arbres, sans leurs feuilles accentuaient l'air abandonné et la pelouse virait à un gris maladif. Quant au manoir en lui même, les fenêtres n'avaient pas été nettoyées depuis des mois et la pierre avait perdu de sa superbe.

Il s'agissait, au final, du triste spectacle d'un endroit qui aurait pu être magique, en train de devenir sombre et de tomber dans l'oubli. Jamais la famille ne le récupérerait, étant tous à Azkaban et le ministère ne s'en préoccuperait surement que dans une dizaine d'années quand il sera trop tard pour le sauver.

Encore une fois, ce fut Piper qui sonna et les autres se cachèrent, s'ils voulaient avoir l'effet de surprise, ils ne devaient pas se trahir.

Quand la porte s'ouvrit enfin, une femme était sur le palier, un air peu avenant sur le visage. Les sorciers comme les demi-dieux, n'eurent que peu de mal à la reconnaitre, faisant partie du trombinoscope de visages des aurors qui avaient démissionnés.

Piper prit une petite voix, l'air soulagée et un peu paniquée.

- Ooooh, dieu, merci, enfin quelqu'un!!! S'il vous plait, sauvez moi! Je me suis perdue dans la foret.

Elle était vraiment bonne actrice, son père pouvait être fière.

L'expression de la femme sembla se détendre légèrement. Même si l'impatience gagna son visage.

Elle jeta un regard derrière elle avant de le reporter sur la demi déesse.

- Heu, écoute, je suis désolée pour toi mais là je ne peux pas te faire rentrer.

- Est-Est-ce que vous pourriez me donner le chemin jusqu'au village le plus proche s'il vous plait ?

- C'est pas très compliqué, tu sors du domaine, tu vas tout droit et ...

- Pourquoi vous êtes dans ce manoir ? la coupa Piper d'un air innocent.

Il n'y avait pas d'enjôlement dans sa voix mais la jeune femme réussit à surprendre son interlocutrice.

Elle l'a fixa une seconde et c'est à ce moment que Piper décida réellement d'utiliser ses pouvoirs.

- Détenez-vous Drago Malefoy ?

La femme tenta de résister à l'enjôlement mais elle connaissait l'imperium, pas le pouvoir de la fille d'Aphrodite et son esprit finit par flancher.

- Oui. Nous l'avons kidnappé pour obtenir une faveur.

- Qui ? Qui ça nous ?

- Nous sommes environ 20, anciens aurors ou membres du ministère, dans plusieurs services.

Tous soupirèrent intérieurement.

- Où se trouve Drago ?

- Au sous-sol.

Harry, ne pouvant attendre, finit par lancer un sort et elle tomba, assommée et saucissonnée.

- Harry! s'écria Hermione.

- Oh, ça va, elle le méritait.

- Mais!!!

La Gryffondor n'eut pas le temps de répondre car ils entrèrent dans le manoir.

L'entrée était vide et silencieuse mais ils ne doutaient pas que de nombreux sorts de protection et de surveillance soient en place.

Ron se rapprocha de Harry qui était prêt à partir.

- Ron, si tu essayes de me dissuader de...

- Nop, Harry, fonce. Je n'aime peut-être pas vraiment la fouine mais il ne mérite pas ça. Va le sauver.

Le brun lui jeta un regard de gratitude et fila vers les escaliers, baguette à la main.

- HARRY! s'écria Sirius.

Hermione l'arrêta.

- Hermione, il ne peut pas y aller seul, le réprimanda l'animagus.

- Si, Sirius. Dans tous les mondes, Harry y serait allé. Laisse le, il va s'en sortir.

- Nous, par contre, on va avoir plus de mal, les coupa Ginny.

Une dizaine de mangemorts venaient d'arriver, baguette à la main et armes à la taille.

- Mais c'est pas possible, qui sont ces gens? marmonna Sirius en se mettant en position de combat.

Rémus se plaça à ses côtés.

Léo, sortit quelques sphères rondes de sa banane et fit un clin d'œil à Annabeth qui lui répondit par un mouvement de main pour lui signifier d'attendre.

Percy sortit Turbulence sous sa forme de stylo.

Piper mit la main sur son poignard. Nico sur son épée, prêt également à convoquer les morts. Ils ne manquaient certainement pas dans ce domaine.

Habitués à combattre ensemble, Ron et Hermione se mirent en position.

Idiot du restaurant N°1, s'approcha et se mit devant ses camarades.

- Dis donc, on a droit à toute la cavalerie. C'est qui ceux-là ?

Il désigna les demi-dieux du menton qui ne répondirent pas.

- Tant pis, si ce sont des moldus, c'est pas grave. Vous faites ce que vous voulez.

Il balaya la pièce du regard avant de se poser sur Sirius et Rémus.

- Donc c'est vrai. Vous êtes vivants.

Les deux ressuscités se regardèrent, perplexes.

- Vous devez certainement vous demander pourquoi on a fait ça non ?

Aucune réponse même si, oui, ils voulaient savoir.

- Ce n'est clairement pas pour ces mangemorts ( il cracha le mot), ils ne méritent même pas qu'on dépense des ressources pour eux. Après, tant qu'on avait l'autre, on pouvait bien lui faire payer. ( Un rire gras secoua ses comparses). Il n'a même pas payé pour ses crimes!

Un grognement de désapprobation les traversa cette fois et un sourire presque cruel étira les lèvres de N°1.

- On lui a un peu fait payer du coup. Mais ça ne répare rien! On voulait surtout attirer votre attention.

Dans la tête de Hermione, ça carburait, autant que dans celle de Annabeth à vrai dire. Sauf que les deux jeunes filles avaient du mal à voir où cette tirade les menait. Dans quel genre de piège s'étaient-ils encore fourrés ?

- Que voulez-vous ? demanda Sirius d'un ton hargneux, comme un chien prêt à aboyer.

N°1 le fixa de nouveau.

- Ce à quoi vous avez eu droit. Ce que des centaines d'autres n'ont pas eu mais mérite d'avoir. La vie!

Ne s'attendant certainement pas à ça, demi-dieux comme sorciers furent perplexes.

Un "quoi ?" sortit de la bouche de certains presque contre leur volonté.

- Ramenez les nôtres, nos familles, nos enfants, nos épouses, époux, frères, sœurs, qui sont décédés à cause de Voldemort et de ses partisans et on vous laissera tranquilles. Je ne sais pas comment vous avez fait pour ces deux là ( il pointa les deux meilleurs amis de James du doigt) mais réitérez le s'il vous plait.

Par delà l'air agressif que chacun affichait, il y avait aussi beaucoup de douleur et de tristesse. Mais cela ne justifiait en aucune cas la violence dont ils avaient fait preuve. De cette façon cruelle dont ils s'y étaient pris. Dans l'extrême, ils n'avaient même pas essayé de leur demander d'abord. Non. Leur solution avait été de capturer et de blesser l'un des leur. Pour ces raisons, méritaient-ils comme récompense qu'on sauve ces gens ?

Et en même temps, ces personnes décédées n'y étaient pour rien dans le choix des survivants. Méritaient ils d'être punis alors qu'ils étaient morts en héros ou victime de guerre ?

Une question éthique et morale qu'ils n'avaient certainement pas le temps de traiter ici.

Pourtant, les deux personnes qui avaient sauté dans le portail ce fameux jour étaient toutes deux présentes.

Communiquant de manière silencieuse, ils savaient tous deux qu'il n'y avait pas de chance de sauver ces personnes.

Nico, tout particulièrement, était sensible à l'aura de mort se dégageant de chacun et si elle était forte pour chacun d'eux, elle était surtout apaisée. Tous les membres de leur famille décédés étaient passés, errant sans doute entre Asphodèle et l'Elysée, là où eux n'iraient pas.

Depuis, qu'il était passé dans ce sorte de purgatoire où se trouvaient Rémus et Sirius, il arrivait mieux à sentir les âmes qui n'avaient pas totalement franchi la limite du Styx.

Après il y avait un autre problème, ce sont les âmes qui ne passent pas aux enfers mais au Whalala ou chez les égyptiens. Mais ça c'est un autre sujet.

Annabeth lui jeta un regard et Nico secoua la tête. Elle comprit que dans tous les cas, il n'y avait rien à faire.

Et la vérité eut du mal à passer.

***

Inconscient des déboires de ses amis au dessus de sa tête, ni du fait que cela devint une vraie scène de bataille, Harry avançait à pas prudent dans les escaliers et couloirs de ce manoir.

Il ne connaissait pas grand chose à l'architecture des manoirs de famille des familles sang pures sorcières et doutait même qu'il y ait une logique. La seule et unique fois où il était entré dans une telle demeure au sous-sol, c'était pour un séjour aux cachots donc moyen pour visiter.

Jusqu'ici, il n'avait croisé que deux personnes qu'il n'avait eu aucun mal à neutraliser car ils ne s'attendaient absolument pas à la voir. Il se doutait qu'il y aurait des gardes à côté de la porte où son petit ami était emprisonné, le reste devaient certainement planifier d'autres enlèvements aux étages supérieurs.

Après être tombé plusieurs fois dans des impasses, il commençait à en avoir marre de faire demi-tour.

- Pourquoi je peux pas simplement faire "accio Drago" ? marmonna-t-il.

Au détour d'un nouveau couloir, il entendit enfin des voix et s'en approcha.

Leur visage ne lui étaient pas familier mais il n'en avait cure.

En tendant l'oreille il comprit qu'ils parlaient de ce qu'ils étaient en train de faire et se demandaient si cela fonctionnerait. Leurs motivations n'intéressant pas vraiment Harry, le Survivant préféra profiter du fait qu'ils étaient peu attentifs comme effet de surprise.

Tel un fantôme, il surgit du mur et lança deux sorts d'un coup. Aucun des deux ne les vit arriver et ils se retrouvèrent au sol en moins de temps qu'il n'en faut pour dire Quidditch.

Après quelques sorts de vérification sur la porte, Hermione l'ayant assez bassinée sur le fait qu'il devait vérifier avant de sauter dans le plat, il finit par ouvrir la porte.

Il s'attendait à se retrouver devant Drago, blessé, au sol, prêt au pire mais c'est son propre reflet qui lui fit face.

Dans la glace du miroir, il se voyait lui-même. Ses cheveux de jais, plus en bataille que jamais. Des vêtements enfilés au hasard alors même qu'il avait refait sa garde-robe quelques semaines plus tôt.

Mais ce qui le choqua dans cette image, ce fut son propre visage.

Il avait un tas pale souligné par de grands cernes sous les yeux, ses lunettes étaient de travers et ses yeux plus foncés que jamais, une drôle de lueur y brillant.

Et Drago apparut à ses cotes, plus beau que jamais, vêtu comme un prince d'un royaume de fantaisie avec de la soie et des manches faites d'un voile léger, nuageux. En se regardant de plus près, il vit que lui aussi avait revêtu de pareils vêtements. Ils mettaient leurs corps en valeur, relevaient leurs yeux et le sourire doux qui étira leurs lèvres.

Et puis, les deux princes changèrent pour vieillir de quelques années, ils grandirent, prirent des traits d'adulte, leurs corps se développèrent et puis des enfants les rejoignirent. Lilith, James, Naomie, Luc et même les triplés que Harry n'avait pourtant jamais vus.

Et puis Ron, Hermione, Blaise, Théodore, Pansy, Ginny se joignirent à eux dans ce paysage, chacun accompagnés. Les demi-dieux lui sourirent, Sirius et Rémus lui jetèrent un regard entendu et tous les enfants semblaient heureux, accompagnés de leurs parents, de leurs frères, de leurs sœurs, de leurs cousins, de leurs amis.

Et puis il y eut ses parents, vaguement flous, comme si leur souvenir disparaissait mais ils étaient bien là, heureux, à lui dire bonjour.

Tout se mélangea dans la tête du Survivant. Il sentait leur présence à ses côtés, vaguement conscient qu'il s'agissait de magie noire. D'un mauvais sort.

Mais il n'était pas un sur-homme.

Un soir, Dumbledore lui avait fait comprendre que les rêves et la réalité étaient loin de pouvoir cohabiter, de faire bon ménage ensemble.

Mais le problème n'était pas là. Dans cette réalité, tout le monde était heureux, vivant, sans magie supplémentaire ou guerre ou que sais-je encore.

Quelque chose craqua en lui et il s'effondra sur le sol, pleurant de tout son soul.

Il resta un temps infini à regarder ces silhouettes faites d'illusion et de désir.

Au bout d'une éternité il entendit une voix, un murmure léger s'élevant de nul part.

- Ferme les yeux.

Surpris, il regarda autour de lui mais tout ce qu'il voyait était le fantôme des personnes auquelles il tenait plus que sa propre vie.

- Harry, s'il te plait, ferme les yeux, recommença la voix.

Une voix qui lui parut familière, réconfortante mais sans véritable timbre.

Il avait du mal à vraiment comprendre ce qu'elle lui demandait. Pourquoi faire autre chose que de profiter de ce petit bonheur autour de lui ?

- Harry, s'il te plait, supplia la voix qui devint un peu plus rauque.

Il crut reconnaitre la voix de son petit ami, de son amour mais quand il le regarda, celui-ci secoua la tête, la bouche définitivement close.

- Ferme. Les. Yeux! Insista la voix.

Alors il le fit, qu'avait-il à perdre ?

Tout.

Car dès que ses yeux se fermèrent, le bonheur apporté par sa famille disparut.

Il se sentit seul tout d'un coup.

Vide.

Une main sur son épaule le sortit de sa transe. Celle-ci était bien réelle, concrète. Physique.

- Tu peux rouvrir les yeux, lui chuchota Drago à son oreille.

Alors doucement, décidant de faire confiance à son ancien ennemi, il papillonna des paupières.

Il se rendit alors compte qu'un rayon de lumière filtrait de sous la porte et qu'il avait été victime d'un sort relié manifestement au miroir Du Risèd.

Mais surtout, Drago était là, à côté de lui.

Son état était encore pire que sur la photo envoyée la veille. Ses blessures et contusions n'avaient même pas eu le temps de cicatriser mais il était bien là et vivant.

Il voulut se précipiter pour l'enlacer mais en voyant les blessures, il se résigna.

C'est Drago lui-même qui l'attrapa par son tee-shirt et le rapprocha de lui pour saisir ses lèvres que Harry lui offrit avec un gémissement bienheureux.

- Comment, Comment tu as fait pour me sortir du sort ? demanda la brun quelques secondes plus tard.

- La magie noire utilise les craintes, les peurs, les faiblesses. La tienne c'est ta famille. C'est aussi une de tes forces, Potter, ça j'ai fini par le comprendre mais rien n'était réel et je devais te le faire comprendre. Je suis soulagé que ça ait fonctionné.

Le Survivant hocha la tête, une larme coulant sur sa joue.

- On devrait remonter.

-Je ne sais pas depuis combien de temps je suis là mais les autres en ont soit terminé, soit ont besoin d'aide.

- Je ne suis... Pas vraiment en état de vous en donner de l'aide.

Dans la faible lumière, Harry prit de nouveau conscience des dégâts causés à son petit ami et sa colère revint.

- Ne t'inquiète pas, je m'en occupe.

Quand ils réussirent enfin à remonter, ce ne sont heureusement pas des bruits de combat qu'ils entendirent.

En haut, ils tombèrent sur McGonagall et le premier ministre. Ce dernier essayait de comprendre les événements et se rendait compte que le ministère était bien plus corrompu qu'il ne le pensait et bien vide également.

Ils virent les demi-dieu en train de manger de l'ambroisie et les sorciers d'avaler des potions.

Il y avait quelques blessures mais heureusement rien de grave, les kidnappeurs n'ayant pas vraiment eu l'intention de faire comme les sympathisants de Voldemort.

En passant devant eux, d'ailleurs, Harry suivit leurs regards de haine et de dégout.

Comme dans un rêve, il vit Drago se faire emporter par Pomfresh, Will et Apollon.

Il vit les Serpentard, enfin libres, arriver.

Et puis Drago vit dans les yeux de Harry une étincelle s'allumer, flamboyer même et un air résolu prendre place sur son visage.

Et même sans lire dans les pensées, sans être un expert du comportement ou sans être capable de lire sur les lèvres, il comprit les quelques mots qui s'échappèrent de la bouche de son petit ami:

- Vous le paierez. Je le jure. Je te vengerai Drago. 

Bạn đang đọc truyện trên: Truyen247.Pro