Et à se faire confiance.
Au milieu du salon de cette petite maison, Mathéo, Swann et Hanaé pleuraient toutes les larmes de leur corps dans les bras de Elise, Bianca et Théo. Eux même n'en menaient pas loin mais lors d'une situation de crise, on attend toujours des plus grands, des plus vieux qu'ils prennent les choses en mains.
Jusqu'ici les enfants s'étaient vus être baladés de mondes en mondes, de réalité alternative en réalité alternative et ils ne maitrisaient rien, ne comprenaient pas pourquoi
Dans leur précédent "voyage multidimensionnel", Teddy leur avait dit de se rendre à une adresse. Pour lui elle ne correspondait à rien. Pour eux, ils avaient de nouveau changé d'univers.
Cette petite maison près d'un parc accueillait un couple et leur fils. Mais le couple en question n'était pas anodin.
Dans leur réalité ( la seule qui devrait compter à leurs yeux), Harry Potter s'était marié à Drago Malefoy et ils avaient eu une ribambelle d'enfants point.
Mais ici, de ce qu'ils avaient compris, c'était loin d'être le cas.
La maison était remplie de photos, non sorcières, de Harry Potter en compagnie d'une femme. Celle-ci était à l'opposé de Drago Malefoy.
Là où Drago avait les yeux mercure, les siens était d'un noir absolu.
Quand Drago avait une peau de porcelaine, la sienne était d'un brun caramel.
Où les cheveux blonds et lisses de Drago était un héritage familial, les siens étaient noirs et bouclés.
Et là où le père des triplés s'appelait Drago, elle s'appelait Olivia.
Sur les photos ils s'embrassaient, se tenaient la main, enlaçaient leur fils, un enfant du nom de Ilario.
Et s'ils avaient pris plus de temps pour regarder ces photos en détail ils y auraient vu beaucoup d'autres choses qui ne sont pas censées être.
Mais pour le moment les triplés pleuraient et Andréa se retenait. Cette fois c'étaient Noah, Gabriel et Lisa qui avaient disparus et il ne restait plus que les triplés et le jeune demi-dieux qui n'avaient pas l'âge d'aller à Poudlard.
Quand les enfants avaient sautés sur Harry son premier réflexe avait été de les repousser. Il ne comprenait pas d'où ils sortaient et son épouse et son fils non plus.
Il aurait voulu leur dire qu'ils s'étaient trompés et les laisser. On pourrait croire que c'est leur air perdu qui l'avait convaincu des les laisser rentrer ou sa bonté d'âme ou que sais-je. Mais non.
Oh, Harry aurait aimé que ce soit pour ça. Mais non. C'était à cause des triplés. A cause des yeux verts de sa mère sur les cheveux blonds des Malefoy qu'il voyait sur Mathéo.
A présent, debout devant les enfants assis sur le canapé, la petite famille attend des explications alors que eux en ont marre d'en donner.
- Bien, on peut peut-être commencer par le début, soupira Harry, Qui êtes-vous ?
Bianca regarda Elise qui regarda Théo qui regarda Laeticia qui fixa sa sœur et ainsi de suite. Que dire et qui va le dire ?
Laeticia se lança:
- A vrai dire, je ne suis pas sûre que ce soit une bonne idée de te le dire.
Les deux parents haussèrent les sourcils.
- Déjà parce que tu ne nous croirais pas et aussi parce que je pense que ça ne ferait que t'embrouiller.
- Je pense être déjà bien assez embrouillé comme ça, répondit le brun.
Elise reprit la parole:
- On veut bien t'expliquer certaines choses mais il faut qu'on sache vers quoi s'orienter. Tu veux bien nous dire deux trois mots sur ta vie jusqu'à aujourd'hui ?
Elle sortit sa baguette. Dans un réflexe, Harry portant sa main à la sienne mais la jeune fille se contenta de la poser sur la table et encouragea ses cousins à faire de même.
Le brun les regarda, surpris et un peu méfiant.
Devant son regard, Aléthéia, Bianca et Théo durent se justifier.
- Nous ne sommes pas des sorciers.
Le Survivant resta sceptique mais accepta.
Les trois membres de la famille attrapèrent un tabouret et s'assirent alors que Harry commençait son récit:
- Je suis né en 1980 ( tous hochèrent la tête), à une époque où il y avait une guerre dans le monde magique.
- Voldemort, affirma Elise et Harry la regarda, surpris qu'elle ose prononcer son nom mais la jeune femme se contenta d'hausser les épaules.
- Oui, c'est ça, reprit le brun, en 1981, il nous a attaqué mes parents et moi quand j'avais un peu plus d'un an.
C'est au début de cette phrase qu'ils comprirent que quelque chose était différent. Quand leur oncle, leur Harry était obligé de raconter cette histoire, sa voix se brisait, ses yeux brillaient de tristesse, de douleur et d'une pointe de colère. Hors ses yeux là, en face d'eux brulaient de soulagement.
Le brun continuait son récit, inconnu des tracas qu'il pouvait causer aux enfants.
- Voldemort, cette nuit-là a failli assassiner mes parents mais au final, c'est lui qui a été détruit et tout ce qui est resté de lui c'est cette cicatrice ( il montra une trace effacée sur son front). J'ai grandi avec, ai fait ma première année à Poudlard. Il s'est avéré que Voldemort reprenait des forces et avait corrompu un professeur mais sa tentative a été déjouée. J'étais à Gryffondor et je me suis fait quelques amis. En deuxième année j'ai intégré l'équipe de Quidditch et ma relation assez venimeuse avec Drago Malefoy a empiré. Il y a de nouveau eu une tentative d'effraction de la part de Vous Savez qui. En troisième on a découvert que Peter, que je considérais comme un membre de ma famille nous avait trahis puis, en quatrième qu'il voulait faire revenir Voldemort et qu'à cause de ma cicatrice je pouvais y faire quelque chose. A cause de lui, un élève est mort lors du tournoi des trois sorciers. Ensuite, il y a eu une retombée médiatique énorme mais mes parents et leurs amis ont réussi à m'en protéger avant qu'on découvre que j'étais concerné par une prophétie. Alors on m'a appris l'occlumencie, à mieux me défendre etc mais tous cherchaient comment m'en débarrasser. En sixième on a compris que c'était impossible quand on a découvert les horcruxes. Nous n'avons pas tardé à découvrir que j'en étais un alors je n'ai pas fait ma dernière année. On a cherché les objets puis on a trouvé comment m'en débarrasser, on a gagné la guerre et voila. Maintenant je suis amoureux, marié, j'ai un fils incroyable qui est lui même un sorcier et je suis heureux.
Durant ce monologue, les triples avaient cessé de pleurer. Ils étaient peut-être jeunes et ne comprenaient pas tout mais leurs cousins, si. Les implications d'une telle version de l'histoire étaient énormes.
Lily et James Potter étaient encore en vie tout comme sûrement des centaines d'autres, les parents de Neville qui vont bien. Des naissances supplémentaires, des couples, des amitiés... L'Ordre du Phoenix n'a pas perdu tous ses membres. Mais qu'en est-il des enfants de mangemorts ? Que sont devenus Drago, Blaise, Pansy, Théodore ?
Connaissent ils les demi-dieux ?
Le problème des questions c'est qu'elles peuvent parfois comporter une part de réponse ou du moins dévoiler des secrets, des informations qui n'ont pas lieues d'être publiques. Là était leur problème. Ils ne pouvaient pas demander tout ce qu'ils voulaient.
Mais avant de poser des questions ils avaient promis de donner, à leur tour, des informations à la famille Potter.
Le plus simple fut de décliner leur identité. Prénom et nom de famille. Harry n'eut pas beaucoup de réactions mais son fils un peu plus sur les noms des Serpentards. Ils laissèrent juste en suspend ceux des triplés.
- Certains noms te parlent ? demanda Laeticia.
- Certains oui mais je ne les connais pas assez. Par contre, Weasley et Granger je connais. Le premier, on a joué ensemble dans l'équipe de Quidditch de Gryffondor pendant un temps mais pour moi il est marié à Lavande Brown ( tout le monde grimaça). Et Granger était une Serdaigle, la meilleure de tous les élèves. Elle n'est pas mariée et travaille pour les droits des créatures magiques, enfin aux dernières nouvelles.
Grimace collective.
- Tu n'es même pas ami avec eux ? demanda Andréa d'une petite voix.
- Heu, je les connais de loin mais pas à ce point, non.
Voyant que leur famille n'existait, encore une fois, plus, les plus petits se remirent à avoir les larmes aux yeux.
Les deux adultes étaient complètement désemparés.
Bianca lança un regard à Olivia qui comprit ce qu'elle lui demandait. La femme se tourna vers son fils.
- Ilario, tu veux bien emmener les plus petits dans ta chambre, faire un jeu ou juste se poser, ils doivent être fatigués.
Ils furent un peu réticent au début puisqu'ils ne connaissaient pas le garçon mais la curiosité prit le dessus et ils se laissèrent faire.
- Pourquoi ton bras il a disparu ? demanda Swann.
- Il a pas disparu mon bras! Je me suis blessé au Quidditch donc il est en écharpe. C'est pour ça que je suis chez moi.
- Tu joues au Quidditch! s'émerveilla Andréa.
- Moi aussi je veux en faire! s'écria Mathéo.
- Ah oui ?
- J'ai déjà un balais!
- Il vole même pas haut ton balais!
Leurs voix disparurent en même temps qu'ils montaient les escaliers et tous ceux restant dans le salon se rencontrèrent.
- Bon, pourquoi m'ont-ils appelé "papa" ? demanda Harry en entrant dans le vif du sujet. Parce que ce sont clairement des Malefoy.
- Avec de fortes ressemblances Potter quand même non ? sourit Elise.
Le Survivant attrapa la main de son épouse.
- Malefoy n'a pas de triplés, juste un gamin de l'âge d'Ilario. Et j'aime Olivia, de tout mon être et jamais au grand jamais je ne la tromperai. En plus deux hommes ne peuvent pas avoir d'enfants ensemble.
Ses yeux lançaient des éclaires de défi.
" Osez me contredire".
A côté, Olivia ne disait rien mais serrait la main de son mari.
- On n'a jamais dit que tu n'étais pas fidèle, Harry, commença Charlie. Excusez les, ils ne savent pas raconter une histoire.
La Poufsouffle prit alors la parole. Sur leur monde, sur ce qu'ils avaient vécu, sur qui ils étaient... Avec sa voix douce et ses mots bien choisis, les deux adultes la laissèrent parler, leur exposer ce monde qui n'était pas le leur.
- Ca semble tout droit sorti d'un livre de science-fiction, souffla Olivia à la fin.
Harry se leva de son tabouret.
- Le problème c'est que mon existence tout comme celle d'Ilario semble également tout droit sortie d'un livre de science-fiction.
Il se tourna vers les enfants.
- Votre monde me semble tellement impossible! Mes parents vont bien, je les ai eu au téléphone dans la journée, Sirius et Rémus aussi, ils se sont tous les deux mariés et ont eu des enfants. Enfants avec lesquels je suis d'ailleurs allé en cours. Et puis Malefoy quoi ?!
- Ton monde aussi nous semble impossible, Harry, dit Laeticia. Mais nous existons dans le nôtre, pas dans celui-là et c'est ainsi. Ce n'est pas le premier que nous visitons et je sens que nous ne sommes pas au bout de nos surprises.
- Je pense que chaque univers à ses paramètres, ses variables qui font que chaque possibilité, configuration est possible, reprit Hugo. Si ici tu es amoureux de Olivia et que vous avez eu Ilario c'est que ça devait être ainsi et c'est tout. Olivia n'existe peut-être même pas dans notre univers.
Les traits de la femme se crispèrent.
- Je suis désolé, dit Théo, Mais nous essayons de comprendre et chaque nouveau monde apporte autant de réponses que de questions.
- Et qu'avez vous appris jusqu'ici ? demanda la moldue.
Olivia n'avait appris l'existence du monde sorcier que quelques années plus tôt quand il était devenu évident que son fils ne se retrouvait pas sur un toit tout seul ou encore que ses jouets ne se mettaient pas à marcher sans une force extérieure. Elle ne connaissait pas trop l'univers magique mais apprenait tous les jours un peu plus dessus.
- Il nous faudrait un tableau pour récapituler, dit Laeticia en toute bonne Serdaigle qu'elle était.
Miraculeusement, Harry lança un actio et un tableau blanc arriva devant eux.
- Je m'y habituerais jamais, marmonna Olivia.
Ensemble, ils récapitulèrent ce qu'ils avaient appris, vu, fait dans les mondes alternatifs qu'ils connaissaient pour croiser avec le leur.
Rien ne leur sautait aux yeux mais Laeticia reproduisit leur carte mentale sur une feuille qu'elle plia pour garder sur elle. Ainsi, si ils changeaient de monde, elle l'aurait toujours. Ils firent d'autres copies au cas où elle disparaissait comme ses cousins.
La maison, fort heureusement comportait quatre chambres. Une chambre pour Harry et Olivia, une pour Ilario, une chambre d'amis et une qui servait de bureau et d'atelier à Olivia.
Grâce à quelques sortilèges, ils réussirent à faire entrer tout le monde. Même s'ils furent assez serrés.
Cette solution devait être temporaire, malheureusement, les enfants ne pouvaient pas deviner quand ils repartiraient alors difficile de savoir combien de temps le " temporaire" durerait.
Pendant deux jours, ils donnèrent un coup de main et n'ayant pas grand chose d'autre à faire, firent un peu de jardinage ( enfin surtout ramasser des feuilles parce que planter des fleurs au mois de novembre ça sert à rien). Ils firent également des petites décorations de Noël et décorèrent la maison, un peu tôt mais au moins ils étaient dans l'ambiance.
Ilario devait repartir le lundi pour Poudlard mais quand le week-end arriva, ses grands-parents et le reste de la famille décidèrent de venir lui dire bonjour pour lui remonter le moral et prendre de ses nouvelles.
Quelle ne fut pas leur surprise de voir des enfants partout allant de 5 ans à 17.
Harry et Olivia leur avaient toujours dit qu'ils pouvaient venir comme ils le voulaient mais visiblement ils avaient déjà l'air débordés.
- Il y a un anniversaire ? s'interrogea Lily.
Son mari, James haussa les épaules.
- Ilario est né au printemps, pas en novembre.
Heureusement que Sirius et Rémus n'étaient pas encore arrivés parce que sinon la situation aurait vite dégénéré.
Ce furent les plus âgés qui virent d'abord James et Lily, ces deux personnes tous droits sorties des plus grandes histoires de leur enfance.
- Mais qu'est-ce qui se passe ici ?! souffla Lily en entrant dans la cuisine.
Son fils était en train de faire des sablés avec trois enfants de 5 ans qui lui ressemblaient fortement mais avec aussi des traits très aristocratiques qu'elle connaissait très bien.
Les triplés avaient de la farine partout et Harry essayait tant bien que mal de mélanger du glaçage, mais c'était sans compter Hanaé et Swann qui essayaient de plonger leurs doigts dedans pour le manger.
Le brun, adulte, tourna la tête vers eux.
Il y eut plusieurs sentiments très contradictoires qui se succédèrent sur son visage. Tout d'abord de la surprise puis de la joie ensuite de la panique et un sentiment de "Heu comment je vais expliquer ça moi ?" et au fond une pointe de tristesse mêlée à du soulagement parce que Harry savait désormais qu'il n'avait pas grandi avec ses parents dans tous les univers possibles.
- Maman, papa! s'écria-t-il, Qu'est-ce que vous faites ici ?
Il les embrassa en faisait bien attention à ne pas leur mettre du glaçage ou de la farine partout.
- On vient voir comment va Ilario, commença James, Où est-il d'ailleurs ?
- Avec Olivia, Andréa, Aléthéia et Hugo dans le salon, je crois qu'ils sont en train de décorer une branche.
- Une branche... dit Lily en fronçant les sourcils avant de se rappeler autre chose: Harry, chéri, qui sont ces enfants ?
Le brun se tourna vers les petits qui les regardaient curieusement , les ayant presque oubliés.
- Ah, ça, c'est une longue histoire. Vous voulez boire quelque chose ?
Il leur avait à peine servit un verre que Sirius et Rémus débarquaient.
Le loup-garou était venu accompagné de son épouse Marlène tandis que le Black était seul, la sienne étant de garde à l'hôpital où elle travaillait.
- Wouha, Harry, t'en à des gosses cachés enfaite, ricana le brun.
Son filleul leva les yeux au ciel.
- Figure toi que certains pourraient être de toi, lui murmura-t-il à l'oreille en l'embrassant.
Pour la première fois de sa vie il vit Sirius perdre un peu ses moyens et froncer les sourcils.
- Où est Ilario ? s'écria Marlène.
- Je suis là, dit le concerné en avançant vers elle.
- Bah alors mon grand, qu'est-ce que t'as fait ?
- Mon fils, intervint Harry, A voulu faire comme son père et son grand-père avant lui.
- Le piqué Potter, ricana James.
Harry grimaça mais hocha la tête.
- Et figurez vous qu'il n'a pas paris la peine de s'exercer à le faire avant donc, évidemment, il s'est scratché.
- Ca va, papa, marmonna Ilario.
Olivia proposa à boire aux nouveaux venus et ils s'installèrent dans le salon. Enfin, ils essayèrent parce que la maison était devenu tellement pleine que tous rentrer devenait compliqué.
- Qui sont-ils ? demanda Rémus à Harry après sa première gorgée.
Le loup-garou trouvait l'attitude de ces enfants particulièrement étrange. Ils n'arrêtaient pas de les fixer, surtout James et Lily comme s'ils les voyaient pour la première fois et qu'il s'agissait de stars internationales. Mais quand ils reportaient leur attention sur Sirius et lui, ils paraissaient terriblement triste.
- Ils sont arrivés il y a quelques jours, expliqua Harry et de ce qu'on a compris, ils viennent d'un autre univers. Une sorte de magie les fait voyager de multivers en multivers.
Ils regardèrent les enfants, surpris. Ceux-ci hochèrent seulement la tête.
- On ne sait pas trop ce qui se passe, expliqua Elise pour la énième fois mais pour le moment on fait avec. Cette fois on s'est retrouvés devant chez Harry et Olivia.
- Vous les connaissez dans votre univers ? demanda Marlène.
Bianca hocha la tête.
- Harry est, pour nous, le père des triplés, là-bas.
Ces derniers étaient en train d'engloutir la seule portion de biscuit que Harry avait réussi à faire cuire avant que sa famille ne débarque.
- Ils ressemblent à ... commença Lily.
- Malefoy, je sais, soupira son fils, Et je ne veux pas chercher plus loin pourquoi ni comment.
- Male... s'étrangla James mais son épouse le fit taire.
- Et Olivia et Ilario ? demanda-t-elle à la place.
Les cousins détournèrent le regard.
- Nous ne les avons jamais vus, se contenta de répondre Elise.
- Et nous, je suppose que vous ne nous avez jamais vu non plus, continua la rousse d'une voix douce...
- Quoi ?! mais si on est leurs grand-parents! s'écria James.
Avec un sourire doux et triste à la fois, Lily reprit:
- Au vu des regards qu'ils nous jettent depuis que nous sommes arrivés, ils ont devant eux des fantômes et certainement pas ceux qu'ils ont l'habitude de voir à Poudlard.
Les regards se détournèrent d'eux et se firent triste.
- Mais, voulu protester son mari.
- Vous êtes effectivement décédés, intervint Bianca, Et depuis très longtemps pour nous. Ce jour où Voldemort est entré chez vous... Il n'y a que Harry qui s'en est sorti.
Tout le monde hoqueta.
Ils étaient incapables de réagir, ne sachant pas quelle question ils auraient pu poser.
- Harry a grandi chez sa tante, chez Pétunia.
- Quoi ?! s'écria Lily, non! ma sœur déteste la magie.
- Et elle a détesté ton fils. Il représentait tout ce qu'elle n'était pas.
- Votre monde a sûrement connu moins de souffrance et de misère que le notre, reprit Laeticia.
- Mais c'est le nôtre, continua Elise et on aimerait y retourner. On a pas vu nos parents (regard vers Harry), nos vrais parents depuis des mois et ils nous manquent terriblement tout comme le reste de notre famille.
Un blanc s'installa avant que Rémus ne le brise.
- Et si c'était un sort de magie noire ?
- Quoi ? s'étonna Victor qu'on entendait très peu.
- Ecoutez, je ne connais pas de sort qui peut faire ça et je suis prof de Défense Contre les Forces du Mal mais, dans la bibliothèque de Poudlard et la section interdite, il existe certainement une formule assez sombre pour faire ça.
- On a déjà fini à Poudlard dans un univers alternatif et nous avons cherché pendant des jours, des semaines et nous n'avons rien trouvé, le contredit doucement Charlie.
- Peut-être mais si chaque monde est un univers alternatif, avec des gens différents, certainement que certains livres n'existent que dans des univers spécifiques.
- T'es en train de nous dire qu'il va falloir qu'on se fasse l'intégralité de la bibliothèque de Poudlard à chaque fois qu'on change d'univers ? En espérant que Poudlard existe partout et qu'on puisse y accéder en plus.
- Vu comme ça, ça parait difficile mais madame Pince doit bien avoir un registre de tous les livres qu'elle possède, vu comme elle est maniaque et autoritaire.
Ils hochèrent la tête.
- Il suffit donc...
- De comparer chaque liste pour voir ce qui diffère, termina Laeticia et Rémus hocha la tête pour approuver.
- Donc nous devons aller à Poudlard.
Ce n'était pas une question mais une affirmation. Une certitude.
Ils passèrent le reste de la journée et à faire connaissance et à établir un plan d'action. Sirius finit les sablés avec les triplés et, au final, ils s'amusèrent. Le soir, Lily et James proposèrent à certains enfants de venir dormir chez eux mais ils refusèrent. Ils devaient rester groupés car il n'était absolument pas certains que si une partie d'une grope passait dans un autre univers, l'autre suive.
Il existe toujours un moment dans une journée, ce point spécial où tout bascule. Si la journée à mal commencée, si on s'est levé de mauvaise humeur... Le soir l'énergie revient d'un seul coup et ce qui semblait impossible plus tôt ne semble désormais qu'une broutille.
Mais la situation inverse arrive également. Ce moment où tout ce qui est arrivé de bien se retourne contre nous et que tous les sentiments positifs de la journée deviennent des doutes et de la colère.
Quand Harry se couche ce soir là, il comprend que c'est exactement ce qui se passe avec Olivia. La pauvre subit d'autant plus toute cette histoire. Elle n'est pas originaire du monde magique, elle ne connait pas les Malefoy et au final ne sait de l'histoire de son mari que ce qu'il a bien voulu lui raconter. Ce qui se résume à pas grand chose.
Alors qu'elle est perdue dans ses pensées, Harry s'approche et lui caresse la joue du dos de la main.
- Olivia, mon cœur, dis moi ce qu'il y a.
Ils avaient un mot entre eux. Harry ne l'avait pas dit mais ne devrait pas tarder. Quand l'un ou l'autre le disait il devait absolument dévoiler tout ce qu'il avait sur le cœur.
Olivia le regarda et son mari put lire dans ses yeux tous les doutes, l'angoisse et la peur que cette situation lui procurait. Ils n'en avaient pas vraiment parlé encore mais il sentait que LE moment était venu.
Alors à l'oreille il lui chuchota ce mot magique, ces quelques lettres qui firent qu'elle se détendit aussitôt. Il lui embrassa le front et la laissa parler.
- Est-ce que tu as déjà eu des sentiments pour un homme ?
Quand le mot était prononcé, l'un devait se confier et l'autre savoir écouter et aider avec douceur et patience.
- Non Olivia. Jamais. Mais je n'ai pas mis de mot sur ma sexualité.
Un éclair de peur passa dans les yeux noirs.
- Je n'en ai jamais mis ( Harry continua ses caresses sur son visage), parce que je me suis toujours dit que j'allais tomber amoureux. Et c'est de toi que je suis amoureux. Toi que j'aime. Toi dont je rêve la nuit. Toi que je veux embrasser. A toi que je veux faire l'amour. De toi dont je veux prendre soin. C'est avec toi que je veux vieillir et avec toi que je veux mourir. Ces enfants sont, je l'espère pour eux, le résultat d'un autre véritable amour. Surement très grand, aussi puissant que le nôtre mais venant de personnes différentes. Je ne suis pas leur père, seulement quelqu'un qui y ressemble physiquement.
Olivia vint se caler dans ses bras. On pense souvent que les adultes ne pleurent pas parce qu'ils sont grands et forts. C'est l'inverse. Un adulte est grand et fort quand il se permet de pleurer.
Harry la prend dans ses bras, la console, ils parlent, rient, s'embrassent et finissent pas s'endormir dans les bras l'un de l'autre. Parce que dans cet univers, Harry aime Olivia et Olivia aime Harry. Il n'y a rien de plus simple que ça.
Dans une autre pièce de la maison, au moment de coucher les plus petits et de leur faire un câlin, Elise remarque qu'ils sont tous en train de pleurer doucement.
- Hey, qu'est-ce qui se passe ? se précipite-t-elle.
Tous vinrent se blottirent contre elle, leurs larmes trempant son pyjama.
- Nos parents nous manquent, pleurnichèrent ils avant de se remettre à pleurer de plus belle.
Et dans l'idée qu'être plus grand ça veut dire ne pas pleurer, Elise s'empêcha de se laisser aller mais les larmes effleuraient ses cils.
Elle non plus ne savait pas quand elle reverrait sa famille. Ni même si elle la reverait un jour.
Le lundi matin, Rémus vint chercher Ilario mais également tous les cousins. Il avait expliqué la situation au directeur Dumbledore qui avait non seulement autorisé leur accès à la bibliothèque mais également à sa collection personnelle, des appartements pour eux et le droit d'assister aux cours.
Quitter Harry et Olivia leur fit un peu mal au cœur mais ils savaient que ce n'était, au fond qu'une bonne chose. Ils les remercièrent profondément et partirent vers une nouvelle étape.
Retrouver une routine leur fit énormément de bien. Les élèves des différentes maisons se relayèrent pour occuper les plus petits tandis que les plus grands alternaient entre deux choses: la bibliothèque et les cours.
Au vu du retard pris dans ces derniers, ils espéraient qu'en rentrant chez eux ils n'aient pas perdu autant de temps car sinon ils auraient du mal à rattraper le retard.
Madame Pince avait, effectivement un registre de tous les livres. Seulement, elle en recevait tellement que certains étaient sûrement passés à la trappe notamment du côté des livres tellement anciens que les sorts n'étaient plus valables. Pourtant, certains dérivés de sorts pouvaient parfois rester très utiles combinés à de nouveaux.
C'est pourquoi ils consignèrent et lurent tous ces livres. Et quand ils en avaient marre et voulaient un peu de pause, sortaient ( malgré le froid) ou allaient en cours ( les explosions leur changeaient les idées).
Cette situation dura longtemps. Trop longtemps aux yeux des enfants. Les plus petits commençaient à y prendre gout et en même temps l'absence de leur famille pesait lourd. Et les plus vieux commençaient à desespérer. Ils tentaient de ne pas le montrer mais ils étaient clairement démotivés.
Et plus Noël approchait plus ça devenait compliqué. Ils dormaient peu, ne mangeaient pas beaucoup et étaient sans cesse à cran.
Rémus, qui les observait de loin vit tout ça alors quand les vacances arrivèrent il leur proposa de venir chez lui et de faire Noël avec le reste de la famille.
Ca ne vaudrait pas la leur mais c'était tout ce qu'il pouvait leur proposer.
Au matin du 25, les petits paquets rien que pour eux et la présence de Rémus, Sirius, James, Lily, Harry et l'ensemble de leurs cousins et oncles, tantes en tout genre leur donnait presque l'illusion qu'ils étaient chez eux. Le sentiment d'avoir leur famille qui les aime et les soutien. L'entraide et la confiance.
Mais évidemment ce n'est pas le cas. Si l'illusion d'être intégré peut fonctionner de loin, de près ils ne connaissent pas toutes ces personnes. Ils ne les ont pas vu grandir ni apprendre ni se découvrir.
Lily et James portent un toast. Harry et sa famille sont réunis. Harry est entouré des gens qu'il aime. Olivia l'embrasse. Ilario le serre dans ses bras.
Quel que soit l'univers, si Harry trouve l'amour et le bonheur, la personne qui lui apporte importe peu.
Théo observe les triplés jouer avec des Playmobil quand il sent un regard sur lui. Elise le fixe et lui fait signe d'approcher avec les Malefoy-Potter.
Ils se lèvent, les figurines dans les mains et rejoint les autres sur la terrasse. Il fait beau ce matin mais toujours pas de neige malgré un froid polaire.
Quand ils s'avancent et respirent, un nuage de vapeur blanche les entoure et forme comme un moment hors du temps.
- Regarde, lui chuchote Elise à l'oreille en pointant un espace devant elle.
Au milieu du jardin, la brume matinale semblait se diviser en deux. En dessus l'air paraissait se dilater, comme en plein été. Mais ici cela ressemblait plus à une brèche, une forme qui n'avait rien du hasard.
- Vous pensez que c'est un portail vers un autre univers ?
- On y a pas trop fait attention mais j'en suis certaine, avança Laeticia.
Le bon sens voudrait qu'ils aillent faire leurs au revoir et de prendre leurs affaires mais ils comprirent rapidement que ce portail ne resterait pas ouvert pour toujours. Plus ils le regardaient, plus les contours semblaient se rétrécir et ils comprirent que s'ils n'y allaient pas maintenant ils risquaient d'être bloqués ici pour toujours.
Et il leur fallait des réponses qu'ils ne pouvaient pas trouver ici.
Alors Théo prit les mains de Mathéo et Hanaé qui tenait aussi celle de Swann, ils serrèrent bien fort et suivirent les autres dans le portail non sans un regard en arrière.
Mais quand ils arrivèrent de l'autre côté, le demi-dieu sentit que se prise sur les doigts des triplés avait disparue et quand il voulut reprendre leur main, il ne rencontra que du vide.
Il n'eut pas le temps de s'attarder dessus que ses muscles se crispèrent et il se mit à grelotter.
- Par la barbe de Merlin, marmonna-t-il, Il fait super froid.
Il regarda autour de lui, Aléthéia et Bianca tremblaient aussi.
- Froid ? s'étonna Elise , Nan, il fait super chaud tu veux dire!
La jeune femme avait le visage rouge tomate et suait comme pas possible.
A contrario d'eux, Laeticia, Charlie, Andréa, Hugo et Victor semblaient en parfaite forme. C'est alors qu'il remarqua qu'ils fixaient quelque chose.
Ces températures inhabituelles lui avaient fait perdre le sens des priorités: regarder où ils sont.
Malheureusement pour lui, il aurait préféré ne pas voir.
Ils se trouvaient sur les barges du Lac Noir, de l'autre côté de Poudlard. Enfin, ce qui est censé être Poudlard.
Car au lieu du splendide château, ne se dressaient que des ruines recouvertes de neige. Le ciel était gris et strié de sang et une ambiance sinistre planait. Il n'y avait aucun bruit, pas de vent, pas d'animaux. Seulement cet air lourd chargé de souffrances.
Ils n'auraient jamais dû entrer dans ce portail.
Car ce n'était pas la marque des ténèbres qui flottait au-dessus de l'école mais un autre symbole qu'ils ne connaissaient que trop bien: deux lettres entrelacées: Un M et un P, emblème de la famille Malefoy-Potter.
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