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Chapitre 1 - 1 Vesta

▪️Merci pour tout MarineTiph▪️

Un beau et grand jardin taillé au millimètre près. Des fontaines agitées, ornées de statues qui semblaient rire et chanter, d'un éclat faux et morose. Autour, un petit chemin de Terre qui menait au petit coin boisé du domaine de Vesta. 

Tant de beauté parfaite, dans un domaine des plus parfaits pour une vie parfaite, ou presque.

C'était ce que se disait Lyssa en regardant par la fenêtre de sa chambre. Le même paysage qu'elle avait toujours vu : les mêmes arbres, les mêmes buissons, les mêmes chemins de terre, c'était tout ce qu'elle connaissait du monde.

Elle fixait du coin de l'œil le jardinier qui s'occupait de tailler les grandes haies décoratives de l'allée principale. C'était un androïde qui avait la particularité de posséder des cisailles à la place des mains, ce qui lui permettait de bien remplir sa fonction.

Lyssa le regardait terminer sa tâche d'un enchaînement parfait, dans cet environnement parfait.

- Mademoiselle, c'est l'heure du souper.

Une voie robotique et froide la sortit de sa rêverie.

- J'arrive, tas de ferraille.

Elle reboutonna la chemise blanche de son uniforme serré et enfila son blazer bleu marine portant l'insigne du domaine. Un bref coup d'œil au miroir près de la fenêtre lui permit de reconnaître qu'elle était présentable. Ses cheveux bruns se déposaient justement sur ses épaules et ses yeux bleus arboraient la même lassitude habituelle.

Elle ferma la porte de sa chambre et suivit 038, l'humanoïde mis à sa disposition depuis son arrivée.

C'était une machine qui ressemblait à toutes les autres. Un tronc argenté recouvert d'un tablier blanc, était percé par des armatures anguleuses en métal en guise de bras. Le bas du corps très long et fin, à l'image des jambes, donnait une démarche presque fantomatique à ces créatures mécaniques. Leur tête était ovale. On retrouvait un semblant de reproduction humaine dans la forme, cassée par la voix grésillante et saccadée de la vieille robotique. Leurs yeux étaient de simples globes noirs sans aucune âme que Lyssa réussissait à peine à regarder. 

- Vous ne m'attendez pas !?

La jeune fille se retourna. Sa sœur Émilie les rejoignit au pas de course avec un air agacé, ses boucles brunes s'agitant au rythme de ses mouvements.

- Si, mais tu mets toujours dix ans à te préparer.

- Tu ne m'attends jamais, comment tu peux le savoir ?

Émilie lança un regard fâché à sa grande sœur de ses yeux noisette, mais 038 les interrompit :

- Mesdemoiselles, vous connaissez les horaires. Heure du dîner : 20 h 00, même la veille du week-end.

Les deux jeunes filles acquiescèrent et continuèrent à suivre l'androïde sans un bruit.

La dernière fois qu'elles n'avaient pas respecté les horaires, Lyssa avait dû se prendre vingt coups de règle en bois sur le dos de la main. Elle avait encore ses pansements qui cachaient les blessures de la honte. 

Les deux soeurs descendirent le grand escalier en bois à colimaçon qui reliait l'étage des chambres à la pièce principale.

Comme d'habitude, de grandes tablées étaient dressées, derrière lesquelles s'alignaient sur les bancs des dizaines de résidentes.

Émilie vit au loin ses amies lui faire signe, et invita Lyssa à les rejoindre :

- Allez ! À chaque fois tu manges toute seule. Tu passes vraiment pour la plus bizarre du domaine.

- Ça me va d'être bizarre. Mais je te suis, il n'y a plus de place de toute façon.

Émilie lâcha un petit sourire satisfait et prit sa sœur par le bras en se dirigeant vers le côté droit d'une grande table du fond.

Pendant le diner, Lyssa fit semblant d'écouter avec lassitude les discussions légères et dénuées d'intérêt qu'offraient les amies de sa sœur. Tout tournait autour des chamailleries et autres histoires enfantines qui occupaient leurs journées et leur esprit. 

Elle se perdit dans ses rêveries en jouant avec les quelques petits pois dans son assiette. Un steak fade accompagné de purée et de légumes sans goût la regardait avec désespoir. La jeune fille finit son assiette presque mécaniquement, habituée à cette nourriture sans saveur.

Quand elle redressa la tête en sortant de ses pensées, tout le monde se levait pour quitter la table. Il était vingt heure trente, il était l'heure. Elle sortit de table péniblement en engloutissant le dernier morceau de pain qui lui restait. 

Toutes les résidentes se dirigèrent vers une grande porte en bois au fond de la salle principale. Derrière, des lignes de bancs faisaient face à une statue en pierre, d'un homme jeune et grand fièrement dressé dans une posture avantageuse. Il avait les mains ouvertes vers les autres, comme une invitation à l'adoration, portant ce qui ressemblait à une grande toge blanche brodée. 

Comme à son habitude, Lyssa se mit à sa place, au fond à gauche du dernier banc de la chapelle. Après un court instant d'attente, elle leva les mains au ciel et récita à l'unisson avec les autres adorateurs :

- Tu nous as montré la voie, nous la prenons et t'en remercions. Demain sera semblable mais d'autant plus beau, grâce à ton infinie générosité. Nous sommes tes simples serviteurs. Plus grand tu seras, plus grands nous serons.

Toute la salle tapa d'un coup de pied au sol dans un même mouvement, avant de répéter d'une voix commune forte et déterminée :

- Plus grand tu seras, plus grands nous serons !

Toutes s'assirent, la tête baissée. Elles en avaient pour cinq minutes dans cette position. Cinq minutes à remercier intérieurement le Purificateur Gabriel de leur donner ce monde parfait sans accroc. 

Lyssa faisait comme tout le monde. La tête baissée, elle se laissait aller à ses songes. Mais les siens étaient des songes de haine et de colère, envers cet individu abject qui les enfermait dans une cage dorée depuis aussi longtemps qu'elle arrivait à s'en souvenir.

Elle leva légèrement la tête pour regarder la statue du coin de l'œil et lui adresser son mépris, avant d'être interrompue par un cinglant :

- N°417, Premier avertissement.

L'androïde 223, gardien de la chapelle, l'avait remarquée.

En baissant la tête, elle entraperçut le regard inquiet de sa sœur, qui semblait lui dire de faire plus attention.

Elle repartit dans ses fantasmes d'aventures et de liberté, quand elle entendit avec bonheur :

- 20 h 40. Allez dans vos chambres pour vos activités du soir.

Un silence pesant plana quand toutes les filles sortirent de la chapelle, regardant Lyssa avec peine pour certaines et avec condescendance pour d'autres. La jeune fille sentait la honte lui lâcher des frissons à l'arrière de la nuque.

Elle savait ce que voulait dire un premier avertissement : au deuxième, elle serait mise au jeûne pour une journée.

Une fois dans sa chambre, 038 lui récita le sermon habituel que doivent énoncer les machines à leur résidente en cas de réprimande  :

- Mademoiselle, d'après la première ligne du règlement intérieur du domaine Vesta, il est dit clairement que le plus immense respect en notre sauveur Gabriel doit être exprimé. Un quelconque manquement à la cérémonie journalière pourrait entraîner une journée de jeûne en guise d'excuse. Prochain avertissement et vous n'y manquerez pas.

- Je sais tas de ferrailles, je sais. T'as pas un autre disque ? Je l'ai un peu trop entendu, celui-là.

- Si vous ne souhaitez plus entendre les mêmes sermons, améliorez votre comportement. 

Lyssa n'en rajouta pas. Elle était déjà reconnaissante de pouvoir parler de cette façon à son androïde personnel sans se faire taper sur les doigts.

La jeune fille ne savait toujours pas s'il s'agissait d'une adaptation de 038 à son sale caractère, ou un paramètre par défaut de flexibilité à tous les androïdes personnels.

En tout cas, 039 était totalement différent de 038. Il était beaucoup plus strict et interactif avec sa sœur que 038 ne l'était avec elle. En même temps, Émilie était tellement bavarde qu'un simple androïde sans répondant aurait été inadapté à son confort mental.

Lyssa s'allongea sur son lit :

- Tu peux préparer mon bureau s'il-te-plaît ? J'aimerais dessiner un peu ce soir.

- Très bien mademoiselle.

Elle fixa le plafond, blanc comme ses pensées et la feuille sur laquelle elle n'allait pas réussir à dessiner quoi que ce soit.

La jeune fille avait déjà reproduit chaque recoin du domaine, du jardin, dessiné 038 puis 039 même s'ils étaient identiques.

Elle détourna son regard et fixa les fleurs décoratives qui trônaient sur son bureau.

- Bon et bien, je vais dessiner une rose.

- En prévision de votre besoin, j'ai préparé les différentes nuances de la couleur rose en crayon, pastel et aquarelle.

Lyssa laissa échapper un rictus exaspéré. Elle dessinait tellement toujours la même chose que son androïde avait fini par se mettre à jour sur ce type de dessin, quelle blague.

- Tu dessines encore ?

Surprise, Lyssa se releva doucement en tournant la tête. Sa sœur venait de rentrer par la porte qui communiquait entre leurs deux chambres. Étrangement, les gérantes leur avaient laissées ce moyen pour se voir à n'importe quelle heure du jour et de la nuit.

039 suivait Émilie mécaniquement :

- Émilie, arrête d'embêter ta sœur. Elle s'apprêtait à créer comme notre sauveur nous l'a conseillé.

La jeune fille se mit à rire.

- Arrête 9, elle dessine toujours la même chose de toute façon. Et notre seigneur dans toute sa miséricorde la pardonnera si elle parle une petite minute avec sa sœur adorée.

Lyssa remarqua à nouveau la différence de relation entre sa sœur et son androïde, avant de rétorquer :

- Au moins, je fais autre chose que de me nourrir d'histoires idiotes sur les autres filles.

- Tu parles ! Tu les adores autant que moi ces histoires. Et puis, j'avoue que les jours se ressemblent un peu ici...

039 se figea, et récita immédiatement :

- Mademoiselle, au vu de votre remarque vous êtes autorisée à sortir demain samedi une heure dans le jardin accompagnée de la résidente de votre choix. Le bien-être de nos résidentes est une priorité. Cette autorisation prendra effet après le déjeuner.

Émilie poussa un soupir et regarda sa sœur avec tristesse.

Elles ne pouvaient pas parler tranquillement sans que les androïdes sachent tout et interprètent tout. Elles avaient donc appris à se comprendre au-delà des mots. 

Lyssa savait que sa sœur vivait aussi mal qu'elle ce manque d'espace et de liberté, mais elle savait aussi qu'Émilie avait une confiance aveugle en Gabriel et ses intentions.

Tout ceci se confrontait chez les deux sœurs, qui s'étaient déjà disputées à ce sujet plusieurs fois, laissant Lyssa en redressement punitif pour blasphème à cause du rapport de 038.

La jeune fille savait qu'elle était surveillée plus que d'autres et que son indiscipline faisait de son numéro, N°417, le plus connu de tout le domaine.

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