Chapitre 2 - Un faire-valoir en carton (CASSANDRE)
Déjà, je ne m'appelle pas Cassandre, je m'appelle Alice. Mais ça, l'Auteure s'en fiche, elle oublie tout de moi. Je ne lui sers que périodiquement, quand elle se rappelle de mon existence (= quand je le badboy a brisé le petit coeur de cette connasse de Madeleine). Pourquoi, pourquoi suis-je tombée sur un rôle aussi déprimant ?
Mais je me présente ! J'allais oublier (ça fait deux secondes que j'ai allumé ce machin mais chut, la présentation, c'est so important, dixit Madeleine, qui elle n'a pas attendu les premières lignes de son histoire pour décrire chaque parcelle de son corps parfait (avec force fautes d'orthographe parce que sinon ce serait presque crédible) – remarque, ce n'est pas de sa faute la pauvre : on lui a rentré dans le crâne qu'elle était la chose la plus intéressante sur cette Terre alors elle agit en conséquence).
Mais ne parlons pas d'elle, elle le fait suffisamment dans l'histoire originale. Parlons de moi. Alice. Je suis le cliché parfait de la meilleure amie. Je suis beaucoup trop enjouée pour tout et n'importe quoi ("OOOH, UN COUTEAU ! XPTDR C'EST TROP DRÔLE TU CROIS QUE ÇA FAIT QUOI SI JE ME LE RENTRE DANS LE THORAX ? (NDA : vas-y, essaie pour voir 🙃)"), mais surtout pour des garçons.
En fait. C'est même le but de mon personnage.
*prend une profonde inspiration dramatique*
DRAGUER.
Et quand je dis draguer, j'entends bien chauffer de façon plus ou moins subtile (comprenez : me coller à une cible choisie au hasard dans une boîte de nuit ou arriver en twerkant en lieu et place d'une introduction dans les règles de l'art, voire directement commencer par lui rouler un patin) n'importe quel être humain de sexe masculin (de tout âge, hein, je reste traumatisée de cette scène où j'ai dû danser de façon très explicite avec mon professeur de maths. De 60 ans. Qui fait dix centimètres de moins que moi. Et qui n'a pas encore compris le concept de la brosse à dent. Moi. Danser. Explicitement. Avec lui. Bref, j'en suis traumatisée) dans le but d'engendrer un rite de reproduction maladroit entre adolescents (ou pas, du coup).
En bref, la fille super belle et enjouée qui adresse un sourire aguicheur à tous les mecs qu'elle croise. D'ailleurs, je suis également celle qui persuade l'héroïne de sortir à une fête – où évidemment, je vous laisse deviner QUI sera là –, celle qui adore le maquillage et la mode, celle qui est toujours au courant de tout en temps et en heure. Je suis très extravertie, j'adore me faire des amis et me taper des barres avec eux, en bref : je suis beaucoup trop envahissante pour être supportable (ou même réaliste) IRL.
*pousse un hurlement de rire qui ressemble à un croisement entre le ricanement d'une hyène et le cri d'un dauphin agonisant*
Tout ça dans un seul et même but : me faire passer pour la fille facile de service alors que cette connasse de Madeleine a l'air d'un enfant de choeur dont le but est de me ramener sur le droit chemin, moi, pauvre brebis égarée.
Déjà, je suis censée être plus belle que l'héroïne – ce qui est faux comme la raison même pour laquelle j'ai été créée est que tout le monde ne remarque qu'à quel point elle est mieux que moi sur tous les plans (un faire valoir, en quelque sorte), mais comme je l'ai dit, elle doit m'envier (alors qu'elle n'en a clairement aucune raison), donc elle me décrit comme beaucouuup plus jolie. Alors qu'en vérité, tout le monde ne peut qu'observer à quel point je suis dans le "trop" (trop de maquillage, trop de peau dévoilée sous mes vêtements qui iraient à une enfant de huit ans, trop de stupidité, bref, trop) tandis qu'elle est la perfection, dans la juste mesure. Notre ange tombé du ciel !
*énervée, bat des cils frénétiquement avec une moue exagérée dans le but d'imiter l'air innocent de Madeleine mais ne réussit qu'à s'emmêler les faux cils*
*hurle au secours en se jetant contre les murs de sa loge et appelle à grands cris une maquilleuse pour réparer ce désastre*
*dans sa lancée, terrifiée par sa vision obscurcie, se frotte frénétiquement les cils pour essayer de les détacher, ne réussissant qu'à étaler le reste de son maquillage sur son visage*
*la maquilleuse tant réclamée arrive enfin et hurle de peur devant cette fille se tordant sur le sol, le visage ravagé*
*repart en criant qu'une des actrices est hantée*
*un agent de sécurité arrive, tenant dans sa main un balai, prêt à assommer la prétendue revenante au cas où celle-ci présente des signes de violence*
*glisse sur le sol à cause des larmes de rage versées par Alice et dans sa panique, donne un coup de balai à Madeleine qui venait voir ce qu'il se passe*
*évacuation en urgence des lieux*
*crise de panique des représentants de Wattpad et de l'Auteure*
*vingt minutes plus tard, on réussit enfin à démêler les cils de la pauvre Alice qui a fait trois mini-comas dans la foulée*
*Blake se penche, prêt à faire du bouche à bouche si besoin*
– Eh ! hurle Madeleine, verte de rage, absolument pas concernée par la loque qui lui sert de meilleure amie gisant sur le sol. C'est moi que tu dois secourir, sombre idiot !
*partent s'aspirer les amygdales plus loin en signe de passion dévorante (NDA : dévorante. c'est le mot. aha. ok je sors.)*
*Madeleine se réveille enfin, ses cheveux emmêlés lui donnant l'air d'une folle furieuse et son visage transpirant au maquillage étalé ayant perdu toute humanité, mais au moins ses cils sont libres*
*le représentant des histoires VRW Wattpad demande d'une voix fatiguée une corde*
*l'Auteure lui tend la corde avec un grand sourire en lui demandant si il a aussi besoin de bois pour construire sa cabane*
*cette dernière question le convainc de passer à l'acte*
*se pend sous les yeux ébahis de l'Auteure qui se demande s'il cherche à travailler ses abdos*
*le tournage est écourté pour le reste de la journée*
*l'Auteure repart tout en se promettant de tester la technique*
***
J'espère que ce chapitre vous a plu, bonne journée !
niamh
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