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Chapitre 45 - La fin de l'aventure ?

— Rendez-moi mon père et ma sœur, ordonna Céleste.

Comment cet homme qui prétendait vouloir la voir sauver le monde pouvait bien détenir des otages qui lui étaient si chères ? Cela n'avait pas de sens.

Il soupira mais hocha la tête.

Céleste le suivit hors de la pièce. Ils traversèrent une série de couloirs indéfinissables, avant d'arriver devant une
porte de verre. Ils sortirent alors à l'air libre, dans un splendide petit jardin. Levant les yeux vers le ciel de l'entre-mondes, la jeune fille découvrit des cieux bleu azur comme elle n'en avait pas vu depuis belle lurette. Se hissant sur la pointe des pieds, elle tenta d'apercevoir le paysage au-delà du mur, mais n'aperçut qu'un désert de terre rouge sans fin. Se détournant de sa contemplation, elle pénétra à la suite de son père dans un sous-terrain aux parois humides et suintantes qui lui rappelèrent douloureusement les Abysses. Chassant ses sombre pensées, elle écarquilla les yeux à la vue de l'immense corridor qui s'étendait sous ses yeux ébahis, surprise par la richesse du lieu souterrain. Son regard s'arrêta sur les tapisseries représentant toutes des cieux étoilés.

Mais elle n'eut guère le temps de rêvasser d'avantage qu'Émile s'engageait déjà dans un couloir éclairé par des torches. Il s'arrêta devant une porte verrouillée par une dizaine de verrous. Il agita la main et les cadenas s'ouvrirent dans un déclic. Le battant grinça et coulissa sur ses gonds dans un grondement sourd.

La jeune fille se rua à l'intérieur, tombant à genoux aux pieds de l'homme ligoté à une chaise en bois.

— Céleste ? Céleste ? Céleste ? C'est bien toi ?

Elle voulut répondre mais seul un sanglot jaillit de sa gorge. L'adolescente détacha les mains de son père adoptif, aveuglée par ses larmes, et les liens tombèrent au sol. Se levant d'un bond, l'homme emprisonna sa fille entre ses bras protecteurs, pleurant lui aussi de soulagement, d'émotion, de bonheur et de chagrin. Céleste sanglota contre le torse d'Éric, inspirant profondément son parfum d'herbe fraîche et de vanille qui ne le quitterait jamais.

— Oh Céleste ! Ma chérie ! Tu m'as tellement manqué ! murmura-t-il dans ses cheveux.

Il enroula l'une de ses mèches brunes éparses autour de son doigt et embrassa le front de la jeune fille.

— Que s'est-il passé ? Bon sang où étais-tu passée ?

— Je-je vais tout t'expliquer, balbutia-t-elle en s'échappant de son étreinte.

Elle essuya ses larmes du revers de la manche de son duffle-coat violet pastel et jeta un coup d'œil vers la porte. Visiblement, son paternel biologique l'avait refermée pour leur laisser un peu d'intimité lors de ces retrouvailles pour le moins particulières. Et dans un lieu à leur image...

Céleste fit assoir son père. Elle se saisit des bougies constituant la seule source de lumière de la pièce et les disposa en cercle autour d'elle. Elle inspira profondément et ferma les yeux. Les paupières closes, elle visualisa la pièce et l'espace, visionnant chaque particule comblant le vide et le néant de la salle. Se concentrant sur une image, elle entreprit de lui donner une apparence matérielle en la rendant réelle dans son esprit. Lorsqu'elle rouvrit les yeux, une seconde chaise était apparue et Éric la fixait avec des yeux mi-ébahis, mi-terrorisés.

Elle sourit de satisfaction, mais aussi pour le rassurer, et s'installa à ses côtés. Et elle lui raconta tout. Tout. Sans exception aucune, n'omettant aucun détail. Elle parla calmement, lentement, expliquant avec patience, et répondant du mieux possible aux questions dont la bombardait son père.

Lorsqu'elle eut fini, Éric enlaça à nouveau sa fille, les yeux humides. Ils sortirent de cette prison sombre et froide. Émile les attendait dans le couloir, adossé au mur.

Toi, cracha Éric à sa vue.

Il se serait jeté sur lui si Céleste ne l'avait pas retenu.

— Ça ne sert à rien, lui dit-elle. Nous avons besoin de lui pour retrouver Filæ.

Adressant un regard empli de haine à Émile, Eric se calma. Quant à l'Homme Noir, il ne dit rien, se retourna et partit sans mot dire. Le père et la fille le suivirent. Mais à peine eurent-ils fait un pas dans le couloir qu'émergea d'une pièce adjacente un magnifique petit colibri aux ailes parcourues de reflets verts et bleus.

— Émile ! s'écria-t-il.

— Céleste, je te présente Arabesque. Le père de Minéa, présenta son père biologique avec un soupir teinté de lassitude.

— Émile ! Nous avons un problème ! Il est revenu...

L'Homme Noir devint blême à peine son Prophète eut-il prononcé ces paroles. Il s'élança dans l'étroit corridor, suivi des deux autres interloqués.

Ils arrivèrent devant une porte de chêne. Émile saisit le heurtoir de bronze et frappa. Nul ne répondit.

— Ça ne sert à rien, fit Arabesque.

Fronçant les sourcils, Émile répéta pourtant l'opération, sans plus de succès. Il poussa alors le battant, et la porte s'ouvrit. La réaction des trois personnages à l'instant où ils pénétrèrent dans la pièce pourrait se résumer en cinq D :

Désolation.

Destruction.

Désert.

Désespoir.

Déception.

La petite chambre délaissée, détruite, abandonnée. Point d'enfant, point de jumelle, point de fille. Le petit oiseau s'était à nouveau envolé, laissant derrière lui un mobilier renversé et détruit, des plumes volant dans l'air saturé, les rideaux déchirés, la fenêtre cassée, les draps défaits. L'horreur pouvait se lire sur les visages. Éric se laissa tomber sur la table de chevet retournée, Céleste se mit à arpenter la pièce de long en large, à la recherche d'une quelconque présence humaine, en vain. Émile n'avait pas bougé, se tenant toujours dans l'embrasure de la porte. Il contemplait d'un air éberlué la scène se découlant sous ses yeux.

Un détail attira alors le regard de sa fille. Elle s'avança vers le panneau et découvrit un poignard enfoncé dans le bois jusqu'à la garde, traversant la porte dans toute sa largeur. La lame retenait un morceau de papier. Céleste arracha la missive, la lut, et la tendit à son père biologique, silencieuse, détournant la tête pour ne pas lui offrir le spectacle de ses larmes.

Enfant envolé,
Sentence méritée,
Résultat d'années passées
À te rebeller.

Émile,
Tu ne pourras pas toujours gagner. Tu échoueras, tu perdras dans tous les cas. Si je ne peux t'atteindre directement, je peux te détruire d'une toute autre manière. Tu auras beau te cacher sous ton masque d'impassibilité et ton cœur de pierre, je sais que cela n'est rien de plus qu'une fine carapace, et qu'en-dessous se cache un humain avant tout. Tu auras beau le nier, nul ne peut douter de ton amour pour tes filles. Elles restent les seules enfants que tu auras jamais. Je te laisse le choix : rends-toi, accepte la mort, accepte ton destin, et il n'arrivera rien à Filæ.
Je t'attends.
Ovicham.

***

— Non.

— Si, Céleste, c'est à moi que revient la tâche d'aller la chercher. J'ai fait bien trop de mal dans ce monde. De toute manière, je parie que tu veux me voir mourir...

— Je n'ai pas dit que je vous appréciais. À vrai dire, je vous hais pour tout ce que vous avez fait. Et je n'ai pas dit non plus que je ne désirais pas vous voir mourir. Mais il est simplement totalement inconcevable que vous alliez chercher Filæ. Avec tout ce qu'il a fait, pensez vous sincèrement qu'Ovicham tiendra parole ? Je vous croyais moins naïf que ça...

— Nous n'avons pas le choix. C'est la seule solution. Et qui ne tente rien, n'a rien.

L'adolescente leva les yeux au ciel, exaspérée.

— Bien sûr que ce n'est pas la seule solution ! Nous pouvons la lui soutirer, de grès ou de force.

— C'est un Magicien ! Il faudrait une armée pour pouvoir le faire ne serait-ce que chanceler !

— Et qu'est-ce qui vous dit que nous n'en avons pas une ?

Émile laissa échapper un petit rire ironique.

— Ne me fais pas croire que tu en possèdes une. Tous tes amis sont prisonniers.

— Pas tous...

— Et quand bien même tu parviendrais jusqu'à l'île des Magiciens, que ferais-tu une fois là-bas ? Es-tu seulement capable de crocheter une serrure ? Parce-qu'il y en a des dizaines, sur Seyna !

— Non, admit-elle.

Son père parut satisfait de sa reddition. Mais qui avait dit qu'elle se rendrait aussi facilement ?

— Mais je connais quelqu'un capable de le faire...

***

Cachés derrière un buisson, ils observaient tous trois la petite maisonnette qui se découpait sur le ciel nocturne. Cela faisait bien longtemps que Céleste ne s'était pas rendue sur Terre, mais jamais, au grand jamais, elle n'aurait pensé y retourner pour accomplir une telle chose.

— Es-tu sûre que c'est une bonne idée ? demanda Éric en se rongeant les ongles.

— À vrai dire, je ne sais pas.

Son père adoptif hocha la tête, et Céleste lui fut reconnaissante pour la confiance qu'il lui accordait, et qu'elle ne pensait pas mériter.

— Et si l'on te repère ?

— J'ai étudié aux Archives, je vous rappelle.

Et, sur ce, elle s'engagea dans le jardin, aux aguets, sous l'œil attentif de ses "deux pères". Elle avança à pas de loups jusqu'à la gouttière qui descendait le long du mur de pierre et, s'y agrippant fermement, elle grimpa jusqu'au toit sans difficulté aucune. De tuiles en tuiles, elle se dirigea jusqu'à une corniche, à laquelle elle s'agrippa pour faire basculer son corps dans le vide et atterrir silencieusement sur le balcon. Déverrouillant la porte-fenêtre à l'aide de sa clef universelle, elle pénétra dans la chambre, plongée dans l'obscurité. Elle s'avança doucement jusqu'au lit dans lequel dormait paisiblement le garçon. Elle compta mentalement jusqu'à trois, et plaqua sa main sur la bouche de l'adolescent. Il s'éveilla en sursaut, sa bouche s'ouvrant dans un cri muet. Céleste mit un doigts sur ses lèvres pour lui ordonner de se taire, et retira sa paume moite de ses lèvres.

Thomas Marx explosa alors :

— Mais ça va pas, Céleste ? T'es complètement malade ! C'est quoi cette nouvelle mode d'entrer chez les gens comme une voleuse par... Par la fenêtre !!! Tu m'as fait une peur bleue ! Qu'est-ce qui te prend enfin ?! Et t'étais passée où, d'ailleurs ? Ça fait des mois que tu as déserté le collège !

— Chuuuut ! Je t'en supplie, Tom, tais-toi !

— C'est Thomas, d'abord, pas Tom. On est pas potes à ce que je sache. Et si tu désires qu'on le devienne, c'est pas en me réveillant en pleine nuit que tu pourras y parvenir.

— Écoute Tom... Thomas. J'ai... J'ai besoin de ton aide. Tu pourrais me rendre un minuscule service ?

Le garçon éclata d'un rire ironique.

— Un service ?! Ah, non ! Tu peux toujours rêver, Céleste. Je n'ai plus rien à faire avec toi. Ça fait bien longtemps que j'ai admis que tu était folle à liée. Désolée de te le dire, mais se jeter d'une falaise dans l'espoir de se voir pousser des ailes, ça résolve de la folie.

— C'était en CE1 ! En CE1, Tom !

Thomas ! Et alors ? Tu connais beaucoup d'enfants de CE1 qui se prennent pour des oiseaux ?

Céleste poussa un long soupir.

— J'ai été manipulée..., commença-t-elle.

Manipulée ? Non mais là, là... Je ne peux plus rien faire pour toi. Tu te moques de moi.

— Écoute, ça va te paraître complètement dingue, mais... Une voix m'a dit de le faire. Une voix qui est parvenue à pénétrer mon esprit.

— Et schizophrène, en plus...

— Je sais... Je sais que... Non, tais-toi et laisse-moi finir. Je sais que c'est une histoire de malade, mais je te conjure de me croire.

Et, d'un ton las de l'avoir déjà tant fait, elle lui conta toute son histoire abracadabrante. Comme elle s'y attendait, Thomas n'avala pas un mot qui sortît de la bouche de la jeune fille. Mais Céleste avait prévu un plan infaillible dans le cas échéant.

Sans lui laisser le choix, elle l'attrapa par une manche et l'entraîna au dehors. Il se débattit.

— Lâche-moi ! Mais lâche-moi Céleste ! Oh non ! Oh mon Dieu, je vais mourir ! Cette folle va me tuer !

— Mais non, tu ne vas pas mourir, imbécile. Suis-moi sans rechigner au lieu de parler. Ça me fera des vacances... Je vais te montrer quelque chose.

Elle le fit descendre du toit, et courut jusqu'à l'abris d'Éric et d'Émile.

— Céleste ! Enfin ! s'exclama Éric à leur arrivée. Tout est bon ?

— Mais qu'est-ce que vous me voulez ? gémit Thomas, toujours sous la poigne de fer de son acolyte. Je vous préviens, si vous osez toucher à un seul de mes cheveux, j'appelle la police !

Et, soudain, il se mît à beugler :

— À l'aide ! Au secours ! À moi, à moi ! On m'enlève ! On me kidnappe !

D'un mouvement du poignet, Céleste le fit taire. Elle l'attrapa par le coude et ils sortirent du jardin.

Une fois dans la rue, la jeune fille s'apprêtait à le mener à Noctis lorsqu'un cri se fit entendre. Un cri qui semblait venir d'au-dessus d'eux.

— Oh non..., murmura Céleste.

Mais il était trop tard. Justine et Agathe avaient déjà claqué la porte d'entrée et se précipitaient sur elle. Leur bras se refermèrent sur elle et la jeune Pupille fut assaillie de questions qui se mélangèrent en un baragouinage incompréhensible.

— Stooooop ! hurla-t-elle finalement, à bout de patience, les nerfs tendus au maximum.

Ses deux amies se turent.

— Je n'ai pas le courage de tout vous expliquer...

— Ben je vais le faire, tiens ! s'exclama Thomas. Je vais vous raconter toute l'histoire à dormir debout dont cette cinglée m'a fait part dans l'espoir que je la suive...

Et il le fit. Il le fit sur un ton sarcastique, certes, mais il le fit. Et les deux adolescentes l'écoutèrent durant tout le temps du récit, sans mot dire, les yeux dans le vague, éperdues au milieu de cet océan d'informations.

— Et voilà ! fit Thomas. Complètement timbrée, hein ?

— Eh bah ! souffla Justine. C'est... Enfin... C'est incroyable !

— Quoi ? s'écria le garçon, scandalisé. Vous n'allez pas la croire tout de même ?!

— Bien sûr que si ! répliqua Agathe d'un ton sans appel. N'est-ce pas, Ju' ?

La blonde sautilla d'un pied sur l'autre, et se gratta la tête, mal à l'aise.

— Oui, je... Je tenais à te dire que j'étais désolée de ne pas t'avoir crue la dernière fois... Mais ça n'excuse pas le fait que tu aies complètement détruit ma chambre et sois partie comme ça ! On s'est vraiment inquiétées, Céleste ! acheva-t-elle sur un ton de reproche.

— Je sais, murmura Céleste en baissant les yeux sur ses chaussures. Je ne comprends pas tout non plus. Je ne sais pas ce qui s'est passé exactement, je ne sais pas comment j'ai pu... Comment j'ai pu faire ça... Écoute, moi aussi je suis désolée Justine, mais je comprendrais que tu ne veuilles pas me pardonner. Ça fait beaucoup d'un coup, et je sais à quel point cela peut être perturbant, crois-moi, je suis passée par là. Alors il serait peut-être mieux que... (sa gorge se noua) Que nous repartions chacune de notre côté. Ce sera mieux pour vous.

Un silence pesant suivit ses paroles. La rousse la fixait sans ciller, impassible, tandis que Justine rivait ostensiblement ses yeux sur ses chaussures. Enfin, Agathe secoua la tête et se mit à rire alors que la brune fronçait les sourcils.

— Ah, Céleste ! riait-elle, avant de se ressaisir et de prendre un air sérieux, les prunelles luisantes de colère. Non mais tu te moques de moi ?! Comment ça, repartir chacune de notre côté ?! Non, non, non ! No way ! Tu penses pouvoir nous balancer tout ça à la figure puis nous tourner le dos pour repartir dans une dimension parallèle comme si de rien n'était ? In your dreams, darling ! On est tes amies, Céleste ! Alors, que tu le veuilles ou non, on vient.

— Quoi ?! s'étrangla Thomas. Vous êtes malades ?!

— Non. On vient, et tu ferais bien de faire de même, Thomas Marx. Ju' ?

Justine hésita quelques secondes puis acquiesça, gravement.

— Non. Personne ne vient.

Tous se tournèrent vers Céleste.

— J'ai réfléchi, en fait, dit-elle. Et je ne peux pas vous entraîner dans une telle aventure. Vous ne pouvez pas risquer vos vies pour moi. Même toi, Tom, j'ai changé d'avis. Reste ici.

Et elle tourna les talons. Mais une main se posa sur son épaule.

— Tu pourrais avoir besoin de nous. On est impliqués, désormais, lui dit Justine. Alors ce sera avec nous, ou pas du tout.

Céleste sourit malgré elle. On lui avait dit la même phrase quelques jours plus tôt.

Son regard dériva sur Thomas.

— Ah ah ! dit-il. Non. Non non non non non non non.

— Très bien, fit la Pupille en haussant les épaules. Comme tu voudras.

— Mais c'est dommage, susurra Agathe. Oh ! Comme j'ai hâte de voir à quoi ressemble Noctis !

— Mais ça n'existe pas ! s'énerva leur camarade.

— Si ça n'existe pas, pourquoi est-ce que tu as la trouille de venir ?

— Je n'ai pas la trouille ! Et puis, zut ! Je viens ! Et on verra bien qui avait raison !

Agathe et Justine pouffèrent, alors que le sang de Céleste se glaçait. Elle avait le très clair sentiment d'effectuer une terrible erreur. Elle ne pouvait pas laisser Thomas venir, elle n'avait pas le droit de lui infliger cela... Crocheter une serrure n'était peut-être pas si compliqué, ils pourraient sûrement se débrouiller... Mais celui-ci lui passa devant d'un air décidé, et ils firent tous demi-tour en direction de la forêt qui bordait le village. Éric et Émile soupirèrent.

— Il n'y aurait pas un peu plus de monde que prévu par hasard ?

— Un chouïa plus. Mais on a assez de sérum pour tout le monde, non ?

Son père biologique acquiesça. Il sortit de sous sa cape une petite fiole emplie d'un liquide bleuâtre.

— Et... Êtes-vous sûr que ça fonctionne ? demanda Céleste, un rien sceptique.

— Je suis Magicien. Bien sûr que ça fonctionne. Le liquide habituera directement leur corps aux changements gravitationnels de la Nuit. En revanche...

— En revanche... ?

— Il n'agit que durant quatre heures, concéda l'Homme Noir.

— Comment ?! s'étrangla sa fille. Et vous ne pouviez pas le dire plus tôt ? Ce n'est absolument pas suffisant !

L'homme haussa les épaules et l'adolescente lui lança un regard plein de hargne. ils ne disposaient que de quatre heures pour agir. C'était extrêmement peu.

— Bon. Allons-y.

Et Agathe avala d'une traite le contenu du récipient. Son corps fut soudainement secoué de spasmes, et elle se plia en deux.

— Je crois que je vais vomir, gémit-elle.

— Alors dépêchez-vous de la boire, vous autres, ordonna le Magicien.

— Euh, sans façon, dit Justine.

— Vous voulez nous empoisonner ? s'écria Thomas.

— Vous ne ressentirez pas les effets, une fois à la Nuit. Alors VITE !

La blonde se boucha le nez d'une main, et ingurgita toute la seconde fiole. Elle s'écroula aussitôt au sol, la paume pressée sur son estomac.

— Non non non ! hurla le garçon.

Mais Céleste avait déjà débouché le dernier flacon et le lui agitait sous le nez.

— Bon, à toi de voir, tu viens ou non ?!

Thomas ne répondit pas. Il lui arracha presque la flasque des mains et ingurgita tout ce qui restait de l'étonnant breuvage. Un gargouillement s'échappa de la gorge de l'adolescent, mais la brune n'y prit pas garde et, attrapant ses amis par le bras, elle se laissa emportée par les ténèbres.

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