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Chapitre 44 - Carapace d'un cœur de pierre

Céleste s'extraya de la vision, le corps parcouru de frissons, la tête bourdonnante. Elle ficha ses grands yeux gris dans ceux si semblables de son père, bloquant ses Pupilles, cette fois-ci.

— Je... Je ne comprend pas..., dit-elle dans un murmure à peine audible.

— Si. Si tu comprends. Tu refuses simplement d'admettre que ce que tu viens de voir est vrai et s'est réellement passé. 

— Non... C'est vous... Je croyais... Depuis le début...

— Il n'y a pas d'un côté les gentils et de l'autre les méchants, Cælestis. Tu sais tout, désormais. Tu connais la vérité. J'aimais Lise. Vraiment. Terriblement. Mais elle a choisi le mauvais camp. Elle a choisi celui des assassins.

— Non. Maman ne ferais jamais ça. Je ne peux pas le croire... Elle n'est pas... Elle n'est pas comme vous !

Il soupira.

— Non, Lise n'est pas comme moi, en effet. Je ne lui en veux pas pour le choix qu'elle a fait. Je sais qu'elle pensait faire
le bon. Elle désirait simplement vous protégez...

Vous ne lui en voulez pas ?! s'écria la jeune fille avec une incrédulité mêlée à une fureur incontrôlable. VOUS NE LUI EN VOULEZ PAS ?! MAIS VOUS L'AVEZ CHANGÉ EN STATUE, ESPÈCE DE MONSTRE !!!

Elle hurlait désormais. Elle hurlait alors que les larmes ruisselaient sur son visage, comme elles ruisselaient sur le visage de sa mère dans la vision tandis qu'elle s'apprêtait à quitter son mari pour toujours. Elle hurlait son incompréhension, sa détresse, son chagrin, sa colère. Elle hurlait son désespoir alors qu'elle se raccrochait désespérément à l'image de mère idéale qu'elle avait de Lisæ. Sa mère, son héroïne. Son héroïne. Elle ne pouvait pas être en faute, elle ne pouvait pas avoir choisi le camp adverse. Elle ne pouvait pas car c'était sa mère. Et sa mère faisait toujours, toujours, les bons choix.

— VOUS MENTEZ ! VOUS MENTEZ !

Émile secoua tristement la tête.

— Tu sais bien que je ne peux pas mentir dans ce contexte. Tu l'as vu par toi-même. Ce sont les souvenirs. Mes vrais souvenirs.

— Mais non, c'est impossible..., gémit Céleste en se laissant tomber sur une chaise.

Elle prit sa tête entre ses mains en sanglotant désespérément.

— Je vais tout t'expliquer, dit son père d'une voix posée. Ce sont les Magiciens qui ont créé le concept des Pupilles. Ils ont découvert que, à partir des souvenirs d'une personne, ils pouvaient obtenir un sérum leur permettant de gagner un contrôle intégral sur celui ou celle l'ingurgitant, durant un certain temps. Lorsque les premières Pupilles sont nées, elles étaient issues d'anomalies génétiques dues à une trop grande absorption de ce poison. Petit à petit, cette difformité est devenue un gêne classique se transmettant de génération en génération. Les Magiciens ne possédaient pas de Pupilles, pour le simple fait qu'aucune lignée Magique n'avait consommé ce sérum dont ils étaient à l'origine. Personne sauf deux individus : premièrement, Maître Fowl, que tu connais, à été banni de l'île Seyna pour avoir voulu se confronter aux méthodes de l'autorité. Avant son départ, il a été soumis à un sortilège l'empêchant de dévoiler ces confidentialités. La deuxième personne, bien sûr, c'est toi.

Céleste leva la tête, les yeux brouillés, et articula d'une voix faible :

— Oui... Et Maître Fowl avait tenté de me mettre au courant, par le biais d'un livre...

Elle songea à ce brave professeur qui l'avait tant aidé, et à son ouvrage historique relatant les aventures des Magiciens au fil des siècles. Elle songea également à ses propos tenus avec l'infirmière de la Ruche, sur sa condition d'inhumaine.

Émile acquiesça, et poursuivit :

— Tu tiens tes capacités de magicienne de moi-même, bien sûr, et tes pouvoirs de Pupille de ta mère. Mais tu es bien
plus particulière que tu ne le penses. Car tu es également issue de la lignée des Wonders, tout droit descendants des Archanges, d'où ta qualité de Sans-Frontière... Notre nom de famille en dit long, d'ailleurs...

Céleste tiqua sur le "notre", mais ne releva pas. Elle détestait devoir partager son sang, ses pouvoirs, ses origines, et son nom avec cet homme détestable.

— Lorsque j'ai découvert le sort que réservaient les Magiciens aux apprentis échouant à l'Épreuve, j'ai rejoins une organisation rebelle de dissidents s'alliant contre le système de gouvernement de la Nuit. Bien sûr, les Trois Stellæ savaient que j'étais au courant de leurs vils actes, c'est pourquoi elles ont décidé de me mettre hors d'état de nuire. Mais j'avais déjà avec perspicacité prévu cette éventualité, et j'ai quitté la Nuit pour me rendre dans l'Entre-Mondes, où j'ai construit une nouvelle vie en œuvrant contre les Magiciens.

— Mais vous avez enlevé Filæ. Vous avez enlevé ma sœur.

— Oui. C'est vrai. Car je savais que Lise ne vous dirait jamais la vérité. Je voulais que vous receviez une éducation digne de celles que vous êtes, sans corruption ni mensonge...

— Sans corruption ni mensonges ? Alors là c'est l'hôpital qui se fout de la charité ! Vous prétendez répugner le sérum des Magiciens mais vous l'employée pour garder ma sœur sous votre joug !

— Je ne le faisais pas, au départ. Mais c'est devenu plus compliqué lorsque Filæ a grandi. Vers l'adolescence, elle a commencé à se poser des questions. Elle est par la suite accidentellement tombée sur ma correspondance avec Lise et, découvrant l'identité de sa mère et par la même occasion pensant découvrir celle de son véritable père, elle a commencé à se rebeller. Ta sœur a tenté à maintes reprises de fuguer, de s'enfuir. Je n'ai pas vraiment eu le choix...

— Vous me donnez juste envie de vomir. Vous primez un meilleur avenir, sans Magiciens ni corruption, mais vous utilisez tout de même leurs méthodes à vos dépends... Et puis d'abord, pourquoi avoir kidnappé mon père ? Il n'y est pour rien, dans toute cette histoire !

— Je sais. Je sais qu'il n'y est pour rien. Mais j'étais furieux. D'une fureur meurtrière. Je savais ce que Lise projetait de faire de toi. Je savais qu'elle t'avait abandonnée. Et cet homme était le seul pouvant me mener jusqu'à toi. Il...

Céleste sentit toute la colère que son cœur retenait encore jaillir en un souffle puissant.

Non ! Mais vous êtes stupide, ma parole ?! Éric n'avait rien à voir avec tout ça ! Il ne savait ni où ma mère était, ni où je me trouvais ! Il était rongé par le chagrin ! Il était détruit ! Vous l'avez détruit. Vous et Lise. Vous pour avoir enlevé Filæ, et Lise pour être partie alors qu'il l'aimait terriblement, et pour avoir fait en sorte que je la rejoigne à Noctis. Vous avez brisé mon père et vous vous permettez de l'enlever ?! Espèce de...

— Ne dis rien, Céleste. Je sais ce que tu penses de moi et je ne te contredirais même pas.

Sa voix luisait d'amertume et d'acidité. Il inspira profondément et reprit :

— Et tu as raison, j'ai eu tort de...

— Tort ?! le coupa sa fille. Tort ?!

Elle était ahurie. L'adolescente avait envie de lui rire au nez tant ce qu'il disait était disproportionné. Il avait eu tort d'enlever un homme ?! Tout chez lui manquait de sens. Comme si kidnapper des civiles était une pratique courante chez les Wonderline. Bonjour, j'ai kidnappé trois/quatre personnes aujourd'hui ! Sinon ça va ? On se fait une petite séance détente de kidnapping avant d'aller faire des courses au supermarché ? Oh mais bien sûr, pourquoi pas !

Peut-être bien, après tout, songea-t-elle horrifiée par ses propres pensées insensées.

— Vous savez quoi ? parvint-elle enfin à articuler. Laissez tomber. Ne vous justifiez pas, c'est ridicule. C'est ridicule. Toute cette histoire est ridicule.

Une énième larme dévala sa joue, qu'elle essuya rageusement. Après un instant, Émile poursuivit :

— Les Magiciens avaient tué ton grand-père car il connaissait également la vérité. Il en savait trop. Il avait tentés de me prévenir, mais je ne l'ai jamais suffisamment écouté...

— Le marché que Maman avait conclu... C'était de les aider à récupérer l'Oiseau, n'est-ce pas ?

Son père hocha la tête.

— Ainsi, elle pouvait assurer votre protection... Les Magiciens ont accepté de vous laisser en paix si elle les aidait à s'emparer du sceptre.

— Nous laisser en paix ?

— Selon eux, vous étiez des "erreurs de la nature". Il est très mal vu qu'un magicien ait des enfants avec quelqu'un ne partageant pas sa condition. En général, ils ne peuvent grandir de la même façon et sont persécutés dès leur plus jeune âge. En vérité, les Magiciens font simplement tout pour que ces "hybrides" échouent, car ils sont en général bien plus puissants qu'eux. Comme Maître Fowl, par exemple... Nous le savions, bien sûr, mais ne nous étions jamais vraiment posé la question d'avoir des enfants.

L'adolescente était écœurée par tout ce qu'elle venait d'entendre. Bien qu'elle ne fût en aucun cas de l'avis de son père biologique, elle partageait son ressentiment envers ces êtres abjects, ces despotes complètement obnubilés par leur pouvoir et d'une cupidité et vanités maladives.

— Maître Ovicham... Est un Magicien, n'est-ce pas ?

Il opina du chef. Céleste fut prise d'un horrible pressentiment qui lui donna la nausée.

— Hier... Il a réussi à s'emparer de l'Oiseau ?!

— En fait, c'était il y a trois jours. Mais, oui, il y est parvenu.

— Et mes amis... ?

— ... Ont été capturés et menés sur l'île Seyna.

Céleste s'affaissa.

— Toi seule peut les sauver, Céleste, dit Émile d'une voix grave. Toi seule peut empêcher les Magiciens d'accéder au pouvoir. Tu peux encore inverser le cours des choses. Tu peux tous nous sauver. Pars ! Et oublie-moi. Je n'en vaux pas la peine. Je ne suis pas quelqu'un de bien, Céleste. Je suis mauvais et mon âme est pervertie. Mais toi...

La jeune fille sentit quelque chose se briser en elle. Cet homme qui se tenait face à elle n'était pas un tyran. C'était un homme brisé. Et il lui coûtait de prononcer ces mots. Il avait l'air de tant souffrir !

— Va ! Tu peux nous sauver. Car tu n'es pas n'importe qui. Tu es Céleste Wonderline.

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