ROSE est allongée seule, sur un trottoir de BEIRUT, au milieu d'inconnus. elle est étendue par terre afin que les passants qui ne fixent que le sol soient obligés de la regarder.

elle est réellement seule, cette fois-ci. mais elle n'arrive plus à écrire à propos de ce sujet. voilà pourquoi elle attend que quelqu'un le fasse à sa place. peut-être qu'elle vivrait à jamais, tout compte fait (même si la vie la dégoûte).

par contre, pas de bol, aucun des passants n'est un artiste. ils savent juste planter ce mot dans leurs biographies sur INSTA.

ROSE repense au garçon qui était amoureux d'elle, le garçon qui l'a délaissée pour une fille plus rayonnante, brillante, ensoleillée.

ROSE regarde le soleil et ça lui rappelle cette meuf. voilà pourquoi elle se contente de sourire en regardant l'étoile géante pourrir et son sourire tombe par terre pour croupir et ROSE l'écrase aux côtés de sa cigarette en train de mourir dans un éclat de rire.

les sourires n'étaient pas faits pour la solitude, ils étaient faits pour rassurer la foule. mais cette foule envahie de spleen n'a jamais réellement été là: elle ne pense qu'à quitter BEIRUT, qui est prétendument trop petite pour eux.

ROSE espère que ces gens le feront réellement, qu'ils quitteront pour de bon. car si elle reste seule dans cette ville, elle n'aura plus jamais à sourire de sa vie. elle sourira seulement au spleen, au spleen de BEIRUT.