Chapitre 14 : Le spectre et la fin
Ce n'est pas le dernier chapitre, mais c'est la grande finale, où l'action est à son comble! Bonne lecture!
Chapitre 14. Le spectre et la fin
-7h30 AM, 32th street, Manhattant, New-York-
-Sherlock, tu ne vas pas y aller, n'est-ce pas?
Le détective demeura silencieux.
-Tu vas y aller, fut forcé de constater John en soupirant.
-Tu restera à l'hôtel.
-Je viendrai avec toi.
-Non, tu resteras, c'est plus...
-Ennuyant?
-Prudent.
-Je ne te laisserai pas aller t'amuser tout seul, Sherlock Holmes.
-Il s'attend à ce que nous venions à deux, si je viens seul, ces plans seront chamboulés.
-N'essaye même pas, Sherlock. Il a peut-être prévu que, justement, tu viennes seul, au final. De toute manière, je me fiche bien de ce qu'il peut bien penser! Par contre, si nous y allons, instaures tes propres règles; tu n'es pas son pantin.
-Très bien, finit par abandonner le bouclé.
Il tapa sur son Blackberry.
Je viendrai, mais ce ne sera pas au Central Park, ce sera à l'Empire state building, cet après-midi et pas ce soir, car je suis déjà pris. Sherlock.
Très bien, sexy. Moriarty.
-Il nous attend.
***
-1h30 PM, Empire state building, Midtown, Manhattan-
À l'heure pile, John et Sherlock pénétrèrent dans l'Empire state building.
Rendez-vous au dernier étage, kiss, kiss. Moriarty.
Refermant brusquement son téléphone, le détective courut en direction des escaliers de secours.
-Pourquoi on ne prend pas l'ascenseur? Demanda John en courant derrière son compagnon.
-Trop lent!
-Mais rien ne presse!
-Si, l'heure des visites ferme à 2h et le dernier ascenseur est parti à 1h15.
-Mais il doit y avoir au moins cent étages à monter! Tu es fou?
-Cent-deux, corrigea Sherlock, mettons-nous y toute suite si nous voulons arriver en haut dans les temps!
John soupira de découragement devant l'ampleur de la tâche qui les attendait. Pourtant, en tant que plus fidèle compagnon, il ne pouvait pas se résigner à abandonner Sherlock, il le suivit donc pas loin derrière quand il commença à gravir les escaliers interminables.
Au dixième étage, John était déjà mort et sa jambe le faisait souffrir. Le détective s'en rendit bien sûr compte, mais il ne dit rien. Au fond de lui, John était persuadé que Sherlock regrettait de l'avoir amené, maintenant. Il fit une mini-pause pour reprendre son souffle et reprit son ascension.
Ils arrivèrent finalement au sommet et ils sortirent dehors sur le balcon qui faisait le tour du building dans une marre de touriste. Le vent fouetta violemment leur visage et fit voler leurs cheveux.Tout les deux étaient terriblement essoufflés. John appuya ses paumes sur ses cuisses et souffla un bon coup. Son cœur battait à mille à l'heure et il doutait que ce devait être la même chose pour son compagnon à l'exception que, lui, il le cachait bien.
-Vois-tu quelque chose, Sherlock?
-Je vois tout, John.
Le frisé regardait partout autour de lui, cherchant à repérer Moriarty ou quelque chose qui lui semblerait suspect. Il finit par repérer un homme qui portait un M brodé dans le dos de sa veste qui, appuyé contre la balustrade, observait le fabuleux panorama que donnait la tour sur la Ville qui ne dort jamais. Ils s'approchèrent. Ce n'était visiblement pas Moriarty. L'homme se retourna pour leur faire face et, sans un mot, il leur tendit deux oreillettes. Méfiants, ils les prirent et les placèrent dans leur oreille. Aussitôt, la voix de Moriarty se fit entendre.
-Sherlock, John. Je vous attendais plus tôt. Celui qui prévoit le rendez-vous ne devrait jamais être le dernier arrivé sur les lieux.
-Léger contretemps d'escalier, rétorqua Sherlock.
-Je vois que tu as amené ton chien de poche. Très bien. Au fait, j'ai été un peu surpris par ta demande de changer le lieu de notre rencard. Je met ma main au feu que tu as fais exprès de choisir un lieu publique et aussi fréquenté. Aurais-tu peur que je vous fasse... du mal?
Le sous-fifre de Moriarty aspira ses joues vers l'intérieur et sifflota quelques notes qui ressemblaient à la neuvième symphonie de Beethoven. Aussitôt, le monde autour d'eux sembla se figer durant quelques secondes, puis rapidement, tout les touristes évacuèrent la place, ne les laissant que tout les deux, seuls. Même l'homme qui leur avait donner les oreillettes décampa. Sherlock ne se laissa pas impressionner par cette démonstration de pouvoir et puissance. Moriarty n'avait fait ça que pour les effrayer et ça n'allait pas fonctionner. Du moins, par sur lui. De son côté, John était plutôt un cas facilement impressionnable.
-Allez regardez sous le banc, là-bas.
Fronçant les sourcils, Sherlock obéit, suivit de John. Scotché sous le banc, ils trouvèrent une boîte.
-Ouvrez-la. Ce n'est pas une bombe.
Par le poids et la forme de la boîte, Sherlock jugea que, effectivement, ce n'était pas un explosif. Il poussa donc le couvercle et y découvrit deux revolver semi-automatique.
-Prenez-en chacun un.
-Pourquoi ça?
-Faîtes-le ou je ne vous dirai rien. Pas de discussion.
Sa curiosité était trop forte, alors il se saisit de l'arme et John prit l'autre. Dès que les deux armes furent dans leur main et qu'ils se furent redressés, un pointeur laser rouge fit son apparition sur le front du plus petit.
-Pointes ton arme sur lui, Sherlock, ou j'ordonne à ce qu'on le tue immédiatement.
John déglutit et demeura parfaitement immobile, tandis que le détective levait son arme dans sa direction. La seconde d'après, un deuxième point rouge fit son apparition, directement entre les yeux de Sherlock, cette fois.
-John, vous savez quoi faire.
Crispant les doigts sur l'arme, il la pointa en direction du bouclé.
-Je savais que c'était une mauvaise idée de venir ici!
-Calmez-vous, docteur, je vais maintenant vous révéler ce que vous voulez savoir. Je peux être fair-play. Alors, pour commencer, Sherlock, toutes tes théories sont exactes. Je vais simplement te donner les informations qu'il te manque. Ton cher aîné, Sherrinford, est venu à moi me consulter il y a quelques semaines déjà; il était fatigué, épuisé de sans cesse vivre dans l'ombre de ses deux frères plus jeunes. Rien que pour une fois, il souhaitait être le centre de l'attention. Je lui ai alors proposé un plan qui le mettrait une bonne fois sous le feu des projecteurs tout en mettant ses cadets dans un bel embarras. Il a toute suite adhéré au plan.
-Attends, comment ce fait-il que tu étais en Amérique voilà quelques semaines? Avec le visa que tu as eu, n'es-tu donc pas retourné en Angleterre? Le coupa Sherlock.
-Peut-être que j'étais bien ici ou peut-être que j'étais en train de fouiller le 221B Baker street. Qui sait? Votre lit est bien confortable, au fait...
John frissonna à l'idée que quelqu'un ait pu s'introduire chez-eux et, pire, dormir dans leur lit.
-Hum... Où en étais-je? Ah, oui, le plan! Le suicide était la meilleure option pour se mettre une dernière fois en valeur et quitter ce monde dans un coup d'éclat. Cependant, il fallait premièrement t'attirer ici. Je savais que tu ne résisterais pas à une vidéo de Feilong projetée sur des centaine de grands écrans. C'était une simple manipulation cinématographique qu'un petit pro de l'informatique cher payé m'a fait. Une fois que tu étais ici, il était facile de te faire aller sur la scène de crime et de te faire croire à un meurtre pour bien te berner et te forcer à enquêter. Sherrinford voulait te torturer. Je lui ai donc proposé toute cette histoire de fantôme en sachant que tu deviendrais fou en imaginant Feilong de retour sous la forme d'un spectre, revenu pour te hanter. Bouh! Une dernière chose : vous n'avez pas trouvé d'arme sur la scène de crime, car Sherrinford n'en a pas utilisé. Tout était calculé à la minute près. À la seconde où il s'est jeté en bas, mon sniper a tiré un coup dans le vide pour que tout le monde entende la détonation de l'arme. Une seconde après, avec un silencieux, il a tiré Sherrinford alors qu'il était déjà en chute libre pour faire comme si c'était un meurtre.
-Ingénieux, souffla Sherlock.
-Il faut arrêter de me flatter! Bon, maintenant, il est l'heure pour vous de mourir, j'en ai bien peur. Si aucun de vous ne tire sur l'autre, j'ordonne qu'on vous descende tout les deux. J'attends.
Et tant qu'à attendre, autant le faire avec une petite distraction. C'est ainsi que, de où il était, Moriarty sortit son Blackberry de la poche arrière de son jean et mit une musique de Madonna. Il commença à fredonner.
♪ When you call my name it's like a little prayer
I'm down on my knees, I wanna take you there
In the midnight hour I can feel your power
Just like a prayer you know I'll take you there ♫
Sherlock leva les yeux au ciel. John et lui allaient possiblement mourir aujourd'hui et Moriarty chantait du Madonna. Génial.
-Pourquoi nos aventures doivent-elles toujours se terminer à plus de cent pieds au-dessus du sol? Gémit le blond en frissonnant.
Le Tower Bridge, la Grande Muraille de Chine et, maintenant, l'Empire state building... Quel karma de merde!
-Écoute, John, te souviens-tu de ce que je t'ai dis dans l'avion?
-Que j'écoutais trop de films d'horreur?
-Non, pas dans cet avion-là.
-Dans lequel, alors?
- « Keep a life you love beside you. » Nous devons rester ensemble, John. À trois, tirons tout les deux en même temps; c'est la seule et unique solution. Ne laissons pas Moriarty gagner et avoir ce qu'il veut.
C'était la fin...
-Un, deux trois...
John ferma les yeux et appuya sur la gâchette, mais Sherlock n'en fit rien. Quand John s'en rendit compte, il était déjà trop tard. La balle de son arme fusait déjà. Elle entra violemment en contact avec le détective et, aussitôt, les deux pointeurs laser disparurent. Sherlock souffla brusquement. La balle a percé un poumon, le droit. Tes chances de survies sont petites, mais pas inexistantes. La balle ne doit pas ressortir. Tombe. Sociopathe se laissa donc tomber sur le dos, inconscient.
-Félicitations, John, vous venez de tuer Sherlock Holmes.
Ébranlé par la vision de son compagnon qui ne respirait pratiquement plus et qu'il croyait mort, John ne bougea plus durant un moment, puis reprenant ses esprits, il vit rouge.
-Et je vais vous tuer, vous, maintenant!
-Ce serait un honneur de mourir maintenant que Sherlock est mort, surtout de votre main, docteur Watson. Imaginez, vous pourriez être reconnu comme étant le meurtrier des deux hommes les plus intelligents du monde, alors que vous êtes tout ce qu'il y a de plus... normal et ennuyeux, n'est-ce pas ironique?
La voix ne provenait plus de l'oreillette qu'il portait, mais de derrière lui. Se figeant, John se tourna lentement pour finir par faire face à Moriarty qui avançait vers lui, un écouteur relié à son portable où il écoutait toujours Madonna enfoncé dans l'oreille. Déterminé, l'ex soldat pointa le canon de son arme sur le Napoléon du crime.
-Vous savez, John, j'ai toujours trouvé ridicule ces films où le grand méchant explique tout son plan machiavélique au héros avant que celui-ci ne se fasse sauver in-extremis. Tout cela alors que le méchant aurait eu toutes les occasions du monde de véritablement le tuer.
-Ne vous inquiétez pas, je ne suis pas de ce genre-là.
Là-dessus, John tira sans réfléchir, aveuglé par la colère. Il vida son chargeur sur Moriarty qui s'écroula sans vie dans une marre de sang. Il lâcha son arme et accourut ensuite auprès de Sherlock.
-Sale égoïste! Tu ne peux pas me laisser seul comme ça, je te l'interdis! Tu m'entends?!
Maintenant, il comprenait mieux.
-«Keep a life you love beside you.», répéta-t-il amèrement, quelle mauvaise blague! Si tu meurs, quelle vie a aimer aurais-je à garder près de moi?
Secouant le corps de Sherlock et sentant une larme perler le long de sa joue, il se rendit compte que, extrêmement faiblement, il respirait encore. Paniquant, il ne perdit pas de temps et appela les urgences.
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