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Chapitre 58 🎭

« So when the sunrise sets, and the beat has left my chest, oh I think it's worth knowing
When we die, tell me can we still get high ? »

Yungblud - When We Die (Can We Still Get High?)

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Mon quartier n'est pas tout proche de celui d'Hoseok. Afin de passer de l'un à l'autre, il suffit d'un bus.

Mais un bus, c'est long.

Très long. Surtout lorsqu'un silence débordant flotte dans l'habitacle, et que les battements de mon cœur ne se calment pas.

Taehyung a l'air plus serein. Mais ses orbes ne cessent de m'analyser, de se délecter de cet air timide sur mon visage. Je les évite, excédé par tout le bazar dans mon corps, dans ma tête, dans mon cœur et dans mon ventre.

Je fais moins le malin que tout à l'heure. Alors que nous sommes côte à côte dans le bus, ma tête est baissée vers mes pieds. Mes pensées fusent à toute vitesse.

C'est étrange, ce vide dans l'espace. Aucun mot n'est échangé sur le chemin à pied pour atteindre ma maison. Mais ce n'est pas embarrassant. C'est calme, bourré de regards qui s'accrochent aussi vite qu'ils se fuient. Ça me rend fou. Je n'arrive pas à calmer mon rythme cardiaque, mes mains tremblent déjà de pouvoir le toucher, et mes jambes me soutiennent seulement parce qu'il m'en reste assez de volonté.

Ce silence n'a rien d'inconfortable.

Je crois que c'est seulement de l'impatience. Une fièvre ardente qui ondoie entre nous et me plonge dans un état de conscience extrême. Je peux voir du coin de l'œil chacun de ses mouvements, capter chacun de ses regards. Je pourrais presque entendre son poul, et rien que l'idée de ce qui nous attend titille mes sens à les rendre sensibles.

Une fois devant ma porte, je sors mes clés. Mes gestes sont indécis, ébranlés, si bien que dans la pénombre, je ne trouve pas la serrure et le métal bute contre le bois à la place.

Je tâtonne la porte, perturbé à l'idée que Taehyung voit absolument tout de mon trouble. Je pourrais presque me figurer son sourire en coin, celui qu'il affiche toujours lors de ces moments, celui qui me fait tomber.

Je me raidis quand sa main enveloppe la mienne pour me prendre les clés. Je me résous à lui laisser le passage. Il s'occupe de la serrure, tandis que moi, je ne pense plus qu'à sa main, douce, décidée, chaude. J'ai tant désiré un seul contact de sa part de tout le trajet que rien que ça me rend déjà pantelant. Il faut vraiment que je me calme.

Une fois à l'intérieur, Taehyung ferme doucement derrière nous. J'inspecte quelques secondes, mais mon ouïe est claire ; il n'y pas un signe de vie dans cette maison.

Embrouillé, je fixe Taehyung dans l'entrée. Il se débarrasse de ses chaussures et de son manteau. Je réalise que je suis censé en faire de même, alors je me baisse pour délasser mes baskets. Mes gestes sont peu assurés, et je m'embrouille avec les fils. J'y arrive quand même, et quand je me relève, je croise le regard de Taehyung.

Enfin.

Mon ventre se tord d'une drôle de manière quand je vois à quel point il me dévisage avec convoitise. J'ai du mal à me détacher, à faire autre chose que de plonger droit dans son avidité. Ma vision se rétrécit durement : à travers mon regard, il n'y a plus que lui de tangible.

Il s'approche, et je saisis mon collier. Seulement pour le soutien. Seulement parce que les sensations me submergent tant que j'ai besoin de m'accrocher à quelque chose.

Mais pour une fois, même si elles me renversent sur leur passage, ce n'est pas des sensations que je veux apaiser.

Je veux qu'elles prennent le contrôle de mon corps et qu'elles me renversent plus encore. Je veux qu'elles fassent tomber chacune de mes barrières, et qu'elles me forcent à l'abnégation. Je veux qu'elles me fassent perdre la tête et la sienne davantage.

Je veux qu'elles me fassent tomber amoureux du chaos.

Taehyung me contourne, se retrouve derrière moi. Ses mains saisissent le col de ma veste, de chaque côté, afin de me la retirer. Je réalise que j'ai oublié de le faire, trop ailleurs pour m'en intéresser.

C'est si calme, si lent. Son souffle n'est qu'à quelques centimètres de ma nuque. Je peux sentir à quel point il est chaud contre ma peau. Fébrile. Impatient.

Ma veste tombe petit à petit, découvrant mon torse et mes bras, habillés d'un pull. Il s'éloigne, accroche le vêtement au porte manteau dans l'entrée.

Quand il revient, je comprends qu'il attend que je le guide. C'est ma maison, après tout. Alors timidement, je saisis sa main, et il me suit à travers le salon, à travers les escaliers, à travers le couloir du haut, puis dans ma chambre. Lorsque je referme derrière moi, j'enclenche le verrous, au cas où.

Je suis tellement troublé que je ne réfléchis plus correctement. Le savoir ici, dans ma chambre, près de mon lit, pour faire ça, me rend aussi nerveux qu'extatique.

Je reste près de ma porte, ne sachant plus vraiment quoi faire de moi-même. Taehyung trouve habilement la lampe sur mon bureau et l'allume, répandant une atmosphère orangée, qui marie la pénombre que la nuit laisse entrer par la fenêtre. Une multitude d'étoiles sont visibles. Elles se décrochent du ciel, comme pour venir inonder la pièce de particules éclatantes.

Je laisse les étoiles tranquille quand Taehyung sort quelque chose de son porte monnaie, et le dépose sur la table de chevet. Je comprends que c'est un préservatif. Ça ne m'étonne pas tant qu'il en possède sur lui. Par contre, ça rend tout de suite la chose plus palpable, plus réel. Des picotements me traversent de toute part, comme une horde de papillons qui survolerait chaque grain de ma peau.

Je n'ai pas le temps de trop réfléchir, puisque Taehyung revient vers moi sans me quitter du regard. Il avance et je recule jusqu'à sentir mes mains s'appuyer contre la porte derrière moi. Il ne s'arrête que lorsque nos souffles sont complètement mélangés. Son corps est si proche qu'il suffirait de quelques centimètres pour que l'on se fonde l'un dans l'autre.

Je n'esquisse plus un seul mouvement. Je fixe ses gestes d'un air absent, envieux. Avec une lenteur provocante, ses doigts se lèvent pour remettre une mèche derrière mon oreille. Mes cheveux fondent contre son index et son pouce.

C'est doux. Je voudrais me blottir contre cette main et n'exister plus que pour elle. Ça en devient si long que je me demande si ce n'est pas seulement le temps qui s'est arrêté.

Mais soudain, les secondes reprennent, s'affolent et explosent.

Ses doigts dévient pour saisir mes cheveux dans son poing. Mon souffle s'échancre, et mes doigts accrochent sa chemise, contre son torse.

C'est ce moment qu'il choisit pour se pencher et déposer ses lèvres contre les miennes. Mon corps est parcouru de légers tremblements. Je lui réponds comme je le peux. Sa main dans mes cheveux est plus ferme, et si au début, notre échange est lent et maîtrisé, il devient vite fiévreux.

Taehyung est partout. Absolument partout. Dans ma tête qui ne fait que penser à sa chaleur, dans mon âme qui l'appelle et veut tout de lui, dans mes cinq sens qui se délectent de son odeur, soupirent au contact de ses lèvres, ou s'éveillent au goût de sa langue contre la mienne.

Mon corps est poussé contre la porte. Il prend tout de moi, ravage tout sur son passage, et la température de mon corps augmente drastiquement. Je gémis audiblement quand il incline mon visage en arrière pour mordre ma lèvre inférieure.

"O-oh... Hyung..."

Il répond à ma plainte en m'embrassant plus durement, enroulant sa langue autour de la mienne dans une ardeur désespérée. Mon ventre se tord violemment.

Je peux sentir à travers ses gestes à quel point il s'est retenu. À quel point notre trajet n'a fait qu'attiser son désir. À quel point cette boule d'envie n'attendait que d'exploser, et de se répandre en constellations partout sur moi.

Mes mains tirent sur sa chemise, et un des boutons finit par se détacher. Le vêtement retombe maintenant à moitié sur son épaule dénudée. Sa peau, à peine halée, me fait penser à du miel.

Je n'ai pas vraiment le temps de contempler le spectacle. Ma conscience fléchit quand son corps fond entièrement contre le mien. Son torse écrase mes mains, remontées entre nous, alors j'agrippe maintenant ses épaules.

Ma tête s'échoue contre la surface derrière moi quand une de ses cuisses se faufile entre les miennes. Je tente de canaliser le frisson terrible que ça fait naître en moi.

Le baiser ne tarit pas, et j'ai du mal à reprendre mon souffle.

J'ai ce besoin vital de le sentir aussi proche, et je ne le lâcherais pour rien au monde. Je me demande s'il ressent la même chose. Cette sensation de perdition intense lorsque nos corps se répondent l'un à l'autre, cet abandon du monde entier lorsqu'il y a notre désir pour tout faire disparaître.

Il profite de ma tête rejetée en arrière pour déposer ses lèvres sur le coin de ma mâchoire, et l'embrasser passionnément. En même temps, sa jambe remonte entre les miennes.

Son ascension est lente, en toute contradiction avec ses baisers qui, eux, sont précipités, insatiables.

Je ne résiste pas à l'envie de me cambrer légèrement, et dès que sa cuisse entre enfin en contact avec mon entrejambe, mes mains tremblent un peu plus sur lui.

"Hyung..." je répète, en réalisant que c'est à peu près la seule chose qui me vient à la bouche.

Alors je ne me lasse pas de le souffler, encore et encore, entre mes inspirations saccadées.

Perdu dans l'ivresse, je ne retiens pas ses mains qui saisissent à présent mes hanches, ni ses baisers qui dérivent sur le côté de ma mâchoire pour descendre dans mon cou, ni mon propre bassin que j'avance pour plus de contact.

Je me sens rapidement à l'étroit dans mon vêtement. Taehyung doit le sentir contre lui. Il revient vers mes lèvres pour m'embrasser de nouveau pleinement, d'une manière si hasardeuse que j'ai du mal à suivre. Il y a pourtant dans ses gestes une part contenue, comme s'il se retenait de trop accélérer le temps.

Des vagues de plaisir déferlent dans mon organisme. Chaque contact m'extasie. Mon bassin ondule de lui-même pour chercher cette jambe qu'il a faufilé entre les miennes. À mes mouvements désordonnés, je peux entendre Taehyung émettre une plainte audible.

Quand il lâche mes lèvres, se recule pour contempler l'état dans lequel je suis, une honte infime écrase ma poitrine alors que je réalise que j'étais en train de me frotter contre lui. Le contact visuel est coupé par ma gêne, maintenant qu'un peu de bon sens passe de nouveau dans les limbes de mon cerveau.

Taehyung s'en amuse. Son pouce monte à mon visage pour se frayer un passage entre mes lèvres. Je le regarde faire, curieux. Son doigts appuie pour ouvrir ma bouche, puis se dépose entre mes dents. Mon souffle erratique ne veut pas me quitter.

J'ai tellement envie de toi, je rêve de lui murmurer. Je n'ai jamais ressenti ça. Ça prend le contrôle de chaque atome qui me constitue. Tout se penche pour t'atteindre, tout ne désire que s'accrocher à toi, tendre vers toi, et c'est la première fois que l'idée de me lier à quelqu'un de cette manière me tord autant le ventre.

Taehyung reste immobile un moment. Le bout de ma langue titille son pouce. Puis il glisse ses lèvres près de mon oreille.

"Tu es un peu trop impatient." susurre t-il.

Mon estomac se retourne plusieurs fois sur lui-même, j'en suis certain.

Il a raison. Je n'ai jamais ressenti cette précipitation auparavant. Ni cette manière d'agir de façon aussi éhontée, osée. Je voudrais à la fois que le temps se contracte pour profiter de chaque seconde, et à la fois qu'il se précipite et éclate pour avoir tout de lui maintenant.

Le regard de Taehyung descend sur la bosse évidente vers mon entre-jambe. Si sa contemplation n'était pas aussi désireuse, je me serais sûrement caché.

Mais Taehyung, il me donne envie d'abandonner la fuite pour toujours.

Une main contre mes côtes me guide à travers ma chambre. Je sens le bois du sommier contre mes chevilles. Taehyung m'y repousse jusqu'à ce que je sois obligé de m'y laisser tomber assis. Je m'allonge petit à petit, mes coudes me soutenant derrière moi.

Ses orbes parcourent tout de moi. Ma position semi allongée face à son corps toujours debout. Mes lèvres rougies à force de baisers. Ma respiration croulante dans la pièce. Mes yeux brillants, déjà ailleurs. Mon t-shirt échancré, froissé après tant de mouvement.

Il se penche pour me surplomber. Une main englobe ma joue, et deux pupilles pleines d'étoiles fondent avec la galaxie des miennes.

"Je te désire tellement, Jungkook." murmure t-il, continuant de parcourir chaque recoin de mon visage du regard. "Mais je ne te désire pas comme on désire seulement un corps. Je te désire comme on désire une âme entière. Comme on supplie aux étoiles de briller."

Mes lèvres s'entrouvrent. Mon souffle se coupe.

Parce que je réalise ce qu'il fait. Je réalise l'ampleur de ce qu'il m'avoue, aussi proche de mes lèvres, aussi proche de celui que je suis vraiment, du vrai Jungkook. Celui que seul lui aura le droit de voir dans toutes ses dimensions.

Je réalise que sa déclaration n'a rien de conventionnelle.

Il est en train de me graver de ses mots.

"Tu ne peux pas savoir quel effet tu me fais. Comme je n'attends que ces moments, ta voix qui se perd, tes mains qui tremblent d'impatience, ton regard qui me chuchote un tas de secrets, ton corps qui réagit à chaque mouvement de l'espace, à chaque courant d'air, à la pulpe de mes doigts. Ton souffle qui s'emballe... Je rêve de l'entendre à mes oreilles, de te faire répéter mon nom, à l'infini, jusqu'à ce que je l'oublie moi même, qu'il me paraisse étranger. Non Jungkook, tu ne peux pas savoir quel effet tu me fais. Ça me fait délirer."

Je pourrais presque sentir chacune des lettres venir s'écraser dans ma peau, et me marquer à jamais. Personne ne pourrait jamais prendre la place de mots comme ceux-ci.

Personne.

Mon âme entière s'éprend de l'atmosphère qui flotte entre nous. Mes mains s'engagent sur sa nuque, et je lui réponds en lui offrant le baiser le plus nécessiteux que je n'ai jamais partagé. Mes lèvres dévorent les siennes, elles disent tout ce que je ne peux pas verbaliser pour l'instant. Quand il soupire de plaisir, je m'avance plus fermement encore pour chercher sa langue de la mienne.

Une minute entière passe sûrement avant que je ne daigne le relâcher, essoufflé. Il se redresse, et ses pupilles sont encore plus dilatées qu'auparavant, surprises.

Je ne sais pas par quel moyen il peut enfouir autant de pouvoir dans de simples mots, mais je ne réponds plus de moi. Sa voix, son intonation, ça ne me quitte pas, et ça prend toute la place, si bien qu'il n'en reste plus aucune pour l'embarras. C'est sûrement pour cela que je ne cherche plus à cacher quoi que ce soit.

Et la seule vérité, pour l'instant, c'est celle que me dicte mon corps entier.

"H-hyung, s'il te plaît, t-touche moi..." j'implore, à bout.

Ses yeux s'assombrissent plus encore, et je me liquéfie en dessous. Une flaque d'eau sous son nuage gris.

Il n'a pas besoin que je le lui dise deux fois pour qu'il reprenne ce qu'il avait entamé contre la porte. Un de ses genoux se glisse habilement entre mes jambes, et effectue des mouvements qui me font rejeter la tête en arrière.

Mais toujours, toujours, Taehyung se saisit de mon menton pour me ramener à lui. Comme si couper le contact visuel lui était insupportable.

Les sons qui sortent d'entre mes lèvres s'évaporent contre les murs de ma chambre. Je n'ai plus une once de retenue dans la manière dont j'agis, je le sens bien. Et ça me plait.

Taehyung n'arrête ses mouvements que quand le plaisir devient trop fulgurant, et j'ai la tête qui tourne de frustration.

Nous sommes encore trop habillés, ça me rend fou.

Taehyung semble le comprendre, puisqu'il se saisit de mon t-shirt. J'acquiesce vivement, et le vêtement n'est bientôt qu'un lointain souvenir. Je me redresse pour moi même déboutonner sa chemise.

Je me souviens de cette fois, dans une des loges au théâtre, où il avait effectué ces mêmes gestes avec une lenteur qui m'avait fait languir.

Je décide alors d'avoir ma revanche, et m'attarde sur chaque bouton, aussi calmement que les battements de mon cœur me le permettent, tout en faisant exprès de frôler la peau de son torse de mes doigts. Je n'ose pas le regarder tandis que j'exerce ma tâche avec indolence.

"Jungkook." m'avertit-il, amusé.

Un sourire se dessine au coin de ses lèvres, mais je sens que ma lenteur le fait vaciller. Son torse se soulève profondément, et son regard dévore ma peau sans pour autant tenter de la toucher tant que je n'ai pas fini.

"Qu'est-ce qu'il y a ?" je demande innocemment, laissant mon index caresser discrètement son ventre alors que je déboutonne un des derniers boutons. Sa peau se contracte au toucher, et mon dos est parcouru d'un frisson.

J'intercepte ses pupilles, débordantes d'envie et d'impatience. Ça me fait perdre la tête. Alors j'accélère, et le débarrasse rapidement du tissu.

Taehyung me surplombe de nouveau, mais cette fois-ci, tout devient plus sérieux, plus déroutant.

Ses doigts parcourent ma poitrine, mon ventre, qui se rentre sous ses caresses. Puis ils se posent sur le haut de ma braguette. J'expire longuement, puis acquiesce. Il s'en saisit et l'abaisse doucement. Je l'aide à me débarrasser à la fois de mon pantalon et de mon sous vêtement.

Mes joues rougissent sous ses yeux qui n'hésitent pas à me dévisager en entier.

Ce n'est pas la première fois que je me retrouve dans cette position, avec lui. Mais c'est différent, plus intimidant. Parce que ce n'est pas vers le même endroit que la dernière fois que son attention se dirige. Ma respiration s'emballe d'un mélange d'appréhension et de désir.

Un doigt, plus incertain, remonte le long de ma cuisse, et s'arrête tout proche de cette partie de mon corps. Je me redresse sur mes coudes, tiraillé entre une angoisse toute particulière et un frisson terrible qui vient de me traverser à l'idée de ce qu'il va entamer.

"Dis moi tout, Kook." s'alerte-t-il. "Dis moi si ça ne te plaît pas, si ça te fait mal. Dis moi si tu veux qu'on le fasse autrement, dis moi si tu veux qu'on arrête tout. Dis moi tout ce qu'il y a à dire."

J'acquiesce, plus embarrassé que je ne l'aurais cru. La température a eu le temps de redescendre un peu, et je n'ai plus cette couverture pour empêcher la peur et l'embarras de s'étaler dans mon crâne.

"Est-ce que..." je commence, peu sûr de moi. "Est-ce que tu peux revenir m'embrasser, avant ?" je demande finalement.

Ma voix m'a semblé tremblante, et j'espère ne pas tout gâcher à cause de ce foutu manque de confiance en moi. Mais Taehyung se replace aussitôt au-dessus de moi. Mon visage s'enfonce dans un coussin alors que ses lèvres s'aventurent de nouveau sur les miennes. C'est délicat, envoûtant. Mes poings se serrent contre les draps, enivré par son odeur et son baiser de plus en plus profond.

Je soupire contre lui, surpris par l'ardeur de ses lèvres. Des vagues de chaleur me prennent à l'envie que contient son baiser. C'est comme s'il emportait toute son impatience dedans. Toute sa frustration. Il prend du plaisir même dans les pauses que je lui impose, et ça fait exploser mon coeur.

"Bien sûr que je le peux." souffle t-il entre deux baisers. "Je peux même continuer de le faire pendant."

Mon esprit tombe sûrement de plusieurs étages. Puisque soudain, il s'écrase pour s'évaporer et ne laisser qu'une forme brumeuse qui erre dans mon corps.

Je hoche la tête.

"F-fais-le, alors."

Alors ses lèvres continuent de jouer avec les miennes, m'aidant à détendre mes muscles. Il se retire un instant pour approcher ses doigts de ma bouche. Je comprends ce qu'il fait quand il introduit son index et son majeur entre mes lèvres. Il caresse ma langue, les yeux rivés sur ses propres mouvements, comme hypnotisé.

Je le laisse faire, et c'est quand je viens de moi même enrouler ma langue autour de ses doigts qu'il jure, et les retire pour revenir m'embrasser. De la salive a coulé sur mon menton dans le mouvement, et je ne sais pas pourquoi ce détail me secoue autant. Sûrement parce que c'est chaotique, pressé, passionné.

Ses doigts reprennent place, plus bas. J'agrippe plus fermement son dos.

Il attend quelques secondes, les yeux plantés dans les miens. Quand il sent mon corps se détendre, mon bassin se reposer calmement entre les draps, et mes épaules s'affaisser, son index touche enfin cet endroit. Ma bouche s'entrouvre dans un soupir silencieux.

Je me concentre sur ses lèvres qui submergent les miennes, sur son autre main qu'il a déposé contre mon ventre comme pour sentir ma respiration, comme pour pouvoir la lire et se baser sur elle. Mes inquiétudes commencent à fondre.

Et puis, il y a cette boule dans mon bas ventre, qui me brûle et me donne envie d'abandonner toutes mes peurs pour la combler.

Un premier doigt s'invite en moi. La sensation est à la fois étrange et enivrante. Une exclamation audible meurt dans la pièce. L'intrusion n'est pas douloureuse, du moins pas pour l'instant.

"Putain." jure Taehyung, contre mon souffle.

Et étrangement, c'est ça qui éteint tous mes doutes. Puisque soudain, Taehyung m'entraîne dans un baiser si passionné que j'ai besoin de lui indiquer de se retirer pour que je puisse respirer convenablement, avant qu'il ne replonge. Son doigt commence à se mouvoir, et mon bassin suit inconsciemment ses mouvements. Je ne fais que soupirer. Taehyung est comme une tornade qu'on aurait lâché en plein désert. Un coup de vent intense dans mon vide.

J'aspire tout son désir à lui pour le faire mien.

Je ne crois pas que ce soit vraiment l'idée qu'il me fasse ça qui accélère soudain ma respiration, mais le fait que ce soit lui, et qu'il soit lui-même autant troublé par mes réactions. Me voir ainsi fait augmenter sa température, et le voir ainsi fait augmenter la mienne. C'est une spirale sans fin, et je voudrais qu'elle ne s'arrête jamais.

Une de mes mains attrape celle qui s'occupe de moi, plus pour me tenir qu'autre chose. Un deuxième doigt titille mon entrée. Taehyung se redresse pour me regarder, mais avant même qu'il ne puisse me dire quoi que ce soit, ma main serre plus fort la sienne, et j'acquiesce vivement.

"Ne te retiens pas." je chuchote, aussi bas que possible.

Sa lèvre se fait emprisonner entre ses dents. Je sens bien que mes agissements, aussi pressés, lui font perdre le contrôle. Un second doigt s'invite à la danse, et cette fois-ci, une légère grimace s'affiche sur mon visage. Taehyung le voit et ralentit la cadence, arrêtant ses mouvements un instant pour que je m'habitue.

Mais plus les secondes passent, plus la légère douleur me passe par-dessus la tête. Je suis trop concentré sur son torse, aussi proche du mien, et sur nos respirations éreintantes qui survolent la pièce.

Je me sens au-dessus de tout, soudainement. Comme si chaque pore de ma peau touchée par la sienne s'éclairait, et pouvait me faire briller assez fort pour que des lueurs de cet éclat se retrouvent encore marquées en moi dans une éternité.

Les doigts de Taehyung continuent leur tâche. Les va-et-vient se font de plus en plus profonds, et je me cambre lors d'une sensation particulièrement éprouvante. Je peux sentir Taehyung sourire contre mes lèvres, alors que je ne réponds plus qu'à peine à ses baisers, bien trop occupé à gérer le plaisir fluctuant qui dévale soudain tout mon corps.

"Hyung... !"

Ses doigts retrouvent cet endroit, encore et encore, et tout de moi se perd. Mon esprit est déjà bien ailleurs, alors que ma voix, elle, ne se lasse pas d'émettre des sons qui m'embarrasseront peut-être demain. Mais là, maintenant, je me sens flotter, et le regard de Taehyung, aussi fasciné, aussi désarmé, me donne envie de me faire entendre davantage.

Ce dernier plonge dans mon cou. J'agrippe alors son dos, ses cheveux, puis son dos de nouveau, et encore ses cheveux. Mon bassin se lève au rythme de ses intrusions, pour l'accompagner, ou pour en demander plus, je ne sais plus.

Sa main libre arpente mon ventre et parcours mon aine. Ses doigts descendent au point de caresser cette zone entre mon bas ventre et mon entrejambe, et je ne sais plus quoi faire de mes mains. Peu importe à quel point je prends appui dans son dos ou dans ses mèches, ce n'est jamais assez pour contenir les émotions renversantes qui se répandent dans mon corps.

Ma main compresse davantage la sienne sous le plaisir. Taehyung me dévisage et s'immobilise, comme s'il avait peur de m'avoir fait mal.

"N-non, n'arrête pas." je le rassure.

Parce que je me sens bien trop libre, ainsi, à me perdre dans ses bras. Parce que la sensation est bien trop prenante. Parce que je veux continuer d'entendre sa respiration se faire erratique dès que mes soupirs envahissent l'espace.

Parce que j'ai l'impression que le chaos n'a jamais autant comblé le vide en moi.

Alors il ne s'arrête pas. Ses doigts recommencent à se mouvoir en moi. Son autre main frôle mon entre-jambe. Quand il y entame des caresses maîtrisées, je chancelle pour de bon.

"A-ah... !"

Mon corps se tend de plus en plus. Il ne se retire que lorsqu'il me sent au bord de l'orgasme. Je réalise à peine l'état dans lequel je suis. Mon corps entier tremble, ma peau est brûlante, et ma respiration sifflante.

"Hyung..." je murmure.

Un sourire apparaît sur ses lèvres, et il est si beau que mon cœur me lance. Ses yeux brillent. Ils éclatent et je suis certain que cette explosion pourrait me ramener à la vie à l'infini, dans toutes les dimensions. Je voudrais enfermer cet éclat dans un bocal et en garder le souvenir pour toujours, même dans l'au-delà. J'espère que ce sera la dernière image que je me figurerai avant de mourir.

"Tu es magnifique quand tu perds le contrôle." m'intime t-il.

Je souris en retour, passe une main dans ses mèches pour les dégager de son front, et apprécie la goutte de sueur que je sens contre sa tempe.

Et soudain, une idée germe et prend racine dans ma tête. Un frisson violent me traverse alors que mes mains se déposent sur ses épaules pour le canaliser. Taehyung l'aperçoit. Il m'interroge du regard lorsque je me redresse.

Son sourire ne l'a pas quitté. Un sourire un peu béat, comme s'il ne réalisait pas vraiment ce qu'il voit.

Mon dieu, son sourire éclate si fort dans ma poitrine.

Je me serre du brin de folie qui vient de me traverser pour habilement inverser nos positions, et grimper sur lui. Mes mains reposent contre son torse. Il se laisse faire, curieux.

Je parcours sa peau de mes paumes, puis m'abaisse jusqu'à déposer mes lèvres contre sa pomme d'Adam. Son souffle se fait plus dérouté par la tournure des évenements.

"Moi aussi, parfois, j'aime un peu trop quand tu perds le contrôle." je lui avoue faiblement.

L'idée ne quitte pas mon esprit. Alors j'obéis à ce qu'elle me chuchote, parce que ce que je m'imagine est beaucoup trop exaltant pour que je n'en fasse rien.

Je quitte son visage pour embrasser son torse de mes lèvres. D'abord timidement, n'osant pas aller trop loin. Mais quand je vois à quel point ça lui fait de l'effet, je me dirige plus bas encore. Ma bouche s'échoue contre son ventre. Il se redresse sur ses coudes pour m'observer, alors que sa respiration s'alourdit. Plus mes lèvres s'amusent à frôler sa peau, plus bas, plus la surprise s'égare sur son visage.

Ses yeux s'écarquillent. C'est la première fois que je le vois aussi troublé. Ça embrouille le chaos dans mon cerveau. Je dépose un dernier baiser sur son bas ventre avant de saisir les bords de son pantalon.

Soudain, Taehyung semble pleinement prendre conscience de ce que je lui demande implicitement, et son torse se soulève si profondément que je ne sais plus où donner de la tête. Il chuchote mon nom, comme s'il ne savait plus quoi dire d'autre, et je ne sais pas d'où ça me vient, mais ses réactions me rendent particulièrement fier.

Je tire alors doucement sur son vêtement, et ses hanches se lèvent. Je fais de même avec son caleçon, alors qu'il déglutis. Je fixe un instant sa paume d'Adam, hypnotisé par le trouble que je cause, et que je ne pensais pas pouvoir causer un jour.

Je ne réfléchis plus, et m'abaisse au niveau de son entrejambe.

"Tu es sûr... ?" me demande-t-il.

Mais soudain, sa tête retombe en arrière, et une plainte lui échappe sans qu'il ne puisse le contrôler. Mon souffle s'est écrasé contre son intimité, et mon ventre se tord douloureusement à sa réaction.

"Oh mon dieu, Kook..."

Il y a une fièvre en moi qui me dicte tous mes mouvements. Je n'ai jamais fait ça avant. Il a pu m'arriver de l'imaginer, mais jamais je n'aurais cru en avoir le courage. Pourtant, dans l'excitation qui régit mes membres, ça me paraît naturel, exaltant.

Je suis seulement mû par l'envie ardente de lui faire plaisir.

De lui faire perdre la tête, autant qu'il fait perdre la mienne.

C'est dans cet état d'esprit que mes lèvres s'approchent et se déposent contre lui. Son ventre se rentre au contact. Je crois qu'il jure, mais le son était si bas que je ne suis pas sûr de l'avoir bien entendu. Surtout avec le brouhaha qui règne déjà dans ma tête.

Il se redresse. Et ce qu'il y a dans ses yeux, en cet instant, est sûrement la chose la plus étourdissante qui m'ait été donnée de voir. Je ne les ai jamais vus se teinter ainsi, prendre une allure pareille. Alors je ne lâche pas une seconde le contact visuel quand je le prends en bouche.

"Hm..."

La vibration de sa voix me rend fou. Ses doigts se faufilent pour attraper mes cheveux, comme pour m'inciter à continuer. Alors c'est ce que je fais, d'abord avec un peu de réserve, ne sachant pas trop comment m'y prendre, puis de manière plus chaotique, lorsque je réalise à quel point il semble y prendre du plaisir.

Je ne sais pas si je suis doué. Je ne sais pas si j'exerce les bons gestes. Je ne sais pas de quoi j'ai l'air. Mais avec Taehyung, rien ne m'a jamais semblé aussi futile que ça. Avec lui, il y a toujours de la place pour ma confiance naissante, il y a toujours de la place pour mes initiatives. Et puis, je n'ai qu'à me baser sur ses réactions désordonnées pour savoir que je recommencerai encore et encore s'il me le demandait.

Sa main dans mes cheveux finit par m'indiquer de me retirer, pour ne pas que tout se termine trop vite. Je reviens à sa hauteur, et il y a un temps de latence où seules nos deux respirations instables se font entendre sous les étoiles.

La lucidité revient peu à peu dans nos esprits, et c'est là que Taehyung inverse nos positions. Son corps frôle le mien, partout, et mes yeux fixent l'un de ses grains de beauté sur sa clavicule.

Taehyung s'éloigne quelques secondes pour saisir le préservatif sur la table basse. Je l'observe, hagard, alors qu'il l'ouvre et l'étend sur lui. Il surprend ma contemplation, et sourit en se penchant pour m'embrasser, tandis qu'il prend place entre mes jambes.

Un de ses doigts appuie sur ma joue.

"Putain, t'es tellement adorable."

Un frisson visible traverse mes membres. Ses mots me font agripper ses épaules. Tout est bien trop stimulant. Quand mon regard plonge dans le sien, j'essaie de tout faire passer au travers. De lui montrer à quel point il me rend dingue, à quel point mon corps bout à ses côtés, à quel point je voudrais fusionner avec le sien.

J'inspire et j'expire sous ses yeux qui ne me lâchent pas. Jamais. Il observe ma respiration, juge la façon dont mon torse se soulève, puis le taux de résolution au fond de mes pupilles, pour savoir si je suis prêt ou non.

"Je t'ai dit de ne pas te retenir." je lui rappelle, tandis que je sens qu'il hésite à se lancer.

Ses doigts pressent ma hanche, fort, alors qu'il acquiesce.

Il se place correctement, et nos intimités entrent en contact. Mon souffle se perd. Il tâte le terrain, et commence à s'enfoncer légèrement. Mes lèvres s'entrouvrent et j'ai du mal à réaliser ce qui est en train de se passer. Il a mis tant de temps et d'application à me préparer que l'intrusion n'est pas si difficile.

Mon corps entier brûle, et le sentir ainsi en moi me fait perdre mes moyens. Lui aussi, je le vois bien. Parce que soudain, ses bras se contractent, et il n'est plus aussi silencieux qu'avant. Ses soupirs sont étouffés, et se calent sur les miens, bruyants.

Les sensations débordent quand il se retire légèrement pour s'avancer de nouveau. Une de mes mains s'accroche à ses mèches, l'autre à son dos. Sa peau sous mes doigts est douce. Je ne sais pas d'où me viennent ces envies aussi primaires, ardentes, mais j'ai la soudaine envie que le plaisir m'assène tant que je sois obligé de la teinter de griffures.

Taehyung continue ses mouvements, avec précaution, passant son regard partout sur moi, comme pour récupérer la moindre information, la moindre douleur ou le moindre trait de panique. Mais je ne me suis jamais senti aussi sûr que maintenant.

Il doute, et je déteste le voir ainsi.

"Hyung, je ne suis pas en sucre."

Ça a le don de détendre l'atmosphère. Son rire résonne entre nos souffles hachés.

"Et j'ai vraiment, vraiment, envie de toi..." je souffle, autant pour le rassurer que pour extérioriser la fièvre que je ressens.

À partir de ce moment, tout devient plus sérieux. Je crois que je viens de briser la dernière barrière qui restait entre nos corps, une limite de douceur qu'il s'imposait pour ne pas me brusquer. Parce que soudain, ses gestes sont plus confiants. Il entame des va-et-vient, lents mais contrôlés. Sa lèvre inférieure disparait entre ses dents, et je suis subjugué par le spectacle.

Lorsque mon corps est assez détendu et habitué, ses mouvements s'accélèrent. La tendresse laisse petit à petit place à une fièvre intense. Ses lèvres reviennent explorer les miennes, et je ne me lasse pas de lui répondre, lui donnant tout du peu d'énergie qu'il me reste. À un coup plus profond que les autres, je laisse échapper un gémissement plus bruyant. Après ça, je crois que je ne maîtrise plus ma voix, qui semble vouloir l'appeler à l'infini.

Bientôt, il n'y a plus qu'un amas de mouvements et de pensées fébriles qui se baladent dans mon esprit.

La page blanche que j'ai toujours vu dans mon crâne a disparu. À la place, il y a une multitude de mots qui s'entremêlent et se bousculent entre eux pour tenter d'atteindre ma gorge. Ils se battent et se précipitent, dans le désordre, à l'endroit puis à l'envers, bien ou mal orthographiés, doux ou passionnés.

Je n'ai pas le temps de le voir venir que certaines des syllabes grossissent et prennent toute la place. Ce sont elles qui vont gagner la course contre les autres, je le sens.

Et c'est ce qui finit par arriver.

"Taehyung... J-je t'aime." je craque, à bout de souffle.

Le corps de Taehyung se tend, et il s'immobilise soudain, son regard jonglant entre mes deux yeux. Je veux plaquer une main contre ma bouche, mais il la saisit au vol pour la déposer contre le matelas. J'observe ses pupilles, aussi noires que la nuit, de peur d'avoir dit quelque chose qu'il ne fallait pas.

"Kook."

Son ton est sans appel. Je donne tout ce que j'ai pour ne pas couper le contact visuel, soucieux de sa réaction.

Mais ma peur s'évanouit rapidement quand il plonge contre mes lèvres, et reprend ses à-coup de manière si désordonnée que le gémissement qui m'échappe prend du temps à s'évanouir dans la pièce. Ses dents mordillent le lobe de mon oreille. Mon dos s'arque et ma respiration se coupe.

"Jungkook. Redis le moi." me supplie-t-il.

Nos gestes sont saccadés. La boule dans mon bas ventre est tant stimulée que plus rien n'est cohérent dans mon esprit. Taehyung, lui, respire profondément, comme dépassé.

"Je t-t'aime..." je répète alors.

Son corps se raidit contre le mien. Je sens son ventre se rentrer, ses bras trembler de chaque côté de mon visage, et son orgasme le traverser violemment. Mon prénom s'échappe d'entre ses lèvres, et il ne me faut que quelques secondes de plus pour que mes propres membres se contractent sous la vague impressionnante qui me dévale. Je serre son dos, alors que je me cambre et clos mes paupières.

Le calme se fraye un chemin dans la chambre. Il me faut du temps pour reprendre mes esprits. Il se retire, et mes yeux se rouvrent. Ma respiration est toujours emballée quand Taehyung se précipite sur mes lèvres pour m'embrasser avec une passion débordante.

Je gémis, encore sensible.

"Merde, moi aussi, je t'aime." Sa voix est tremblante et se répercute sur ma peau. "Je t'aime tellement."

Je réponds à son baiser. Et j'ai soudain peur de mes propres émotions. Parce que c'est si aveuglant que ça pourrait faire concurrence à une supernova. C'est si puissant que ça pourrait régir les lois d'un monde entier.

Taehyung finit par se détacher, et saisir un mouchoir sur la table de chevet pour nous nettoyer. Quand il s'allonge de nouveau, je n'hésite pas une seule seconde à fondre contre lui, mon front contre son torse, mes bras de part et d'autre de son corps. Il rit.

"Qu'est-ce que ça fait de nous...?" je demande, timidement.

Je crois que je suis prêt à le savoir. Prêt à poser un terme.

Sûrement parce-que je n'ai plus tant peur des mots.

La lune est haute dans le ciel. Je peux apercevoir son quartier par la fenêtre. Je réalise alors que les volets ne sont pas fermés, mais je n'ai pas la force de me lever pour le faire. Pas quand je suis calé contre Taehyung, le souffle encore court, les joues encore chaudes, la peau encore réceptive à chaque mouvement de l'air.

"Je ne sais pas toi, mais moi, je crois que j'aimerais que jamais personne d'autre ne te voit comme ça. J'ai envie d'avoir l'exclusivité de tes mèches qui retombent devant tes yeux, de ton regard qui ne sait pas où se poser, de tes pommettes qui prennent souvent une autre couleur, de tes mots, de tous tes mots, même ceux qui butent, même ceux qui sont maladroits, même ceux qui ne sortent pas."

Je l'écoute patiemment.

"C'est peut-être la définition d'un petit ami." finit-il.

Je souris plus largement. Mon poul n'en fait qu'à sa tête. Il ferait sûrement concurrence aux plus terrifiants des grands huit.

"Alors je veux bien être ton petit ami." je souffle, tout bas.

Je sens une main s'accrocher à mes cheveux pour entamer de douces caresses. Ça me détend, et à la fois, ça m'anime si fort que je me demande si je ne vais pas imploser. Je me sens comme le vent qui caresse la mer. Comme une feuille d'automne qui se décroche pour tapisser le sol. Comme la pluie qui rafraîchit en été, ou le soleil qui perce en hiver.

À ma place, là où je n'aurais jamais pensé l'être.

"Peu importe les études que je veux faire, je te suivrai à Séoul l'année prochaine." j'annonce.

"Vraiment ?"

"Hm. Je n'ai rien à faire ici. Ce serait l'occasion de m'éloigner de ma maison, et de... de ma famille. Je crois que j'en ai besoin. Maintenant que j'ai recollé les pots cassés, que j'ai fait vivre les mots que je voulais entre nous, je me vois sans cesse fuir. Je crois qu'il ne me reste rien à accomplir, ici. Et droit devant moi, où que je m'imagine, c'est toujours avec toi."

Les caresses dans mes cheveux s'arrêtent. Je peux sentir sous mon oreille comme son poul se dérègle parfois quand je parle.

"Tu penses qu'on pourrait... Fin, évidemment tu n'es pas obligé de dire oui, c'est juste une idée que j'avais comme ça, mais je me demande si on ne pourrait pas faire une colocation, toi et moi. Ce serait moins cher, et même si on va à des cours différents, on se retrouvera plus facilement. Je veux pas te mettre au pied du mur et que tu sois obligé de dire oui, pas du tout, t'as le droit de vouloir ton espace à toi et tout et ça pourrait ne pas te convenir mais-"

Ses mots qui s'emmêlent et fusent à toute vitesse sont de retour. J'apprécie leur sonorité, un sourire aux lèvres. Je le laisse un peu patauger avant de lui couper la parole.

"Comment tu peux imaginer une seule seconde que je refuse ?"

Cette réponse semble le soulager, et alors je me plais à m'imaginer un futur où il y a de lui partout dans mon quotidien. Sa nourriture dans notre frigo, ses habitudes dans les miennes, ses vêtements dans notre placard, sa serviette de bain près de la mienne, ses feuilles volantes entre mes affaires bien rangées. Plein de lui en moi.

Plein de bruit dans le silence.

Je pourrais m'endormir en fabriquant tous ces petits détails dans mon esprit.

"Tu sais comment ça va marcher, avec la troupe de Ji-hoon ?"

Je ferme les yeux. Le contact entre ma joue et son torse est si chaud, et la fatigue me donne envie de m'y abandonner.

"Hm. Il prévoit une nouvelle tournée de spectacles pour l'année prochaine. Il y aura des répétitions tous les week-ends, et parfois en semaine, mais je saurais m'arranger avec les cours à l'université. Et puis, il faut espérer que je sois assez convaincant pour que je reste, et qu'il accepte mes propres textes... C'est impossible, de monter ma pièce de nulle part. Par manque d'effectif, de budget, ou de salles qui accepteraient de la jouer... Mais si quelqu'un comme Lee Ji-hoon me soutient, tout est si différent."

Je tente de garder les yeux ouverts, mais ils papillonnent et s'éteignent sans arrêt.

"Tu vas y arriver."

Ce n'est pas un simple mot d'encouragement. C'est une certitude. À partir du moment où Lee Ji-hoon a posé ses yeux sur l'ambition de Taehyung, je suis sûr qu'il a vu tout le potentiel nécessaire pour propulser une carrière qu'il serait trop bête de gâcher par manque d'opportunité.

"J'ai une question à te poser..." fait-il soudain.

Sa voix est soucieuse, et mon esprit endormi se réveille.

"Qu'est-ce qu'il y a ?"

J'entends sa main passer entre ses mèches, et même ses lèvres se pincer entre elles.

"Là, pour le coup, c'est vraiment une proposition que tu peux refuser." commence-t-il. "Je me demandais juste, si un jour je fais vraiment jouer ma propre pièce sur scène... Si jamais tu veux jouer le rôle muet, je te le confierai volontiers. Je l'ai écrit en m'inspirant de toi, alors..."

Un silence s'impose. Je réfléchis longuement, puis soudain, c'est évident dans ma tête.

"Je ne pense pas que je voudrais une nouvelle fois monter sur scène." j'avoue.

Taehyung m'écoute. Il m'écoute, et je me sens entendu.

"Le théâtre, ça a été une expérience comme je n'en ai jamais vécu. C'est ce qui m'a sorti de mon mutisme, en quelque sorte... Mais ça n'a jamais été ma passion comme ça l'est pour toi, ou pour Soojin. Quelqu'un d'autre jouera ce rôle bien mieux que moi."

"Je comprends, ne t'en fais pas."

Tout à coup, une idée me traverse l'esprit.

"Est-ce que j'ai quand même le droit de te faire une requête, par rapport à ce personnage ?"

Taehyung bouge un peu. Je me cale plus confortablement contre lui, me laisse bercer par sa poitrine qui se soulève et s'abaisse sous ma joue.

"Ce personnage, je te le dois. Je ferai tout ce que tu voudras."

Je souris.

Et je n'ai pas le temps de le voir venir qu'une larme s'échappe de mon œil. Elle s'échoue pour briller sur la peau de Taehyung, comme une étoile dans son firmament.


"J'aimerais que tu l'appelles Somi. Jeon Somi."

**•̩̩͙✩•̩̩͙*˚ ˚*•̩̩͙✩•̩̩͙*˚*

Je-

Je crois que j'ai jamais eu aussi peur de poster un chapitre mdr

Quasi 8000 mots 😰

Dîtes moi ce que vous en avez pensé omg ??

C'est toujours dur d'ecrire un lemon, de savoir où est la limite entre ce que je veux faire transparaître d'explicite et d'implicite. Mais c'était vraiment important pour moi de le faire. Parce que j'aime trop en lire et en écrire dans la romance, déjà, et aussi parce que Jungkook est beaucoup plus confiant, et ça lui a permis d'avoir le déclic pour enfin dire ces fameux mots à Taehyung. Dites moi sincèrement ce que vous en avez pensé fkbdkd

Et aussi, que pensez vous de cette requête de Jungkook à la fin ? J'étais trop émue en l'écrivant mdr

Petite précision ; les MST sont transmissibles même par voix orale, alors faites pas comme eux et protégez vous ou faites vous tester avant un rapport oral, ils sont pas éduqués ces fous 😔

Et je voulais dire aussi que l'histoire se passe en Corée, mais que j'ai choisi de ne pas suivre leur système scolaire (même si je crois que je l'avais déjà dit avant) !

Le prochain chapitre....

.... sera le dernier :(

(Trop bizarre purée, j'ai mangé, pensé, dormi, et vécu SDTM depuis maintenant un an et demi, ça va me faire étrange de la quitter. J'ai hâte d'enfin terminer mon premier roman, mais en même temps je me dis que je plongerai plus jamais dans la tête de Jungkook aaah)

Je publierai le chapitre sûrement la semaine prochaine, et les remerciements viendront avec. Hâte de vous emmener à la fin de cette aventure avec moi.

Merci à tous ceux qui sont arrivés jusqu'ici, qui sont restés aussi longtemps et qui suivent encore les updates, je vous aime <3

(Wtf ma note de fin est plus longue que le mandat de Macron à ce stade)

-Elise-

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