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Chapitre 51 🎭

De l'encre.

Partout. Ici et là. Des notes dans les coins, recouvrant chaque surface possible dans la marge. Et au centre de tout ça, le texte finalisé, écrit au propre au milieu de ce chaos.

C'est fascinant comme lire Taehyung me permet de comprendre comment il fonctionne. Un millier de notes au brouillon traînent tout autour des pages. Des pensées, des idées, des ratures, des mots incompréhensibles ; le chaos de son cerveau. Puis au milieu, il y a ensuite la version finalisée de ses idées qui germent, qui prennent la forme de répliques et de didascalies.

C'est une façon étrange de faire, mais c'est une façon qui me plait.

Avant que la pièce ne commence réellement, il a noté sur les premières pages le synopsis entier. Son écriture au stylo plume est majestueuse, presque irréelle. Quelques tâches d'encre m'indiquent qu'il avait encore du mal à l'utiliser lorsqu'il a commencé. Les courbes de ses lettres sont belles, grandes, courbées. Elles s'élèvent et s'abaissent dans une confiance maîtrisée.

Mais ce n'est pas ce qui m'intrigue le plus.

Car ce résumé, au début du carnet, m'a envoyé un uppercut en plein cœur.

Tout en haut, un titre y est inscrit.

Sa pièce se nomme "Ton silence est d'étoile", en référence au poème de Pablo Neruda qu'il m'avait fait lire lors de l'un de ses cours de théâtre.

Et en dessous, il y est conté l'histoire d'un petit garçon muet, Riwoo, qui grandit dans un environnement tout aussi violent que injuste.

Mes doigts accrochent les pages lorsque je me reconnais dans le personnage principal. Il... Il a les mêmes habitudes que moi. Le silence le consume, le monde extérieur l'angoisse, et il fait tourner un bracelet autour de son poignet à chaque fois que les battements de son cœur lui indiquent qu'il est sur le point d'imploser.

C'est un jeune garçon qui a peur. Qui a toujours été jugé pour sa différence.

Il n'est pas exactement comme moi.

Mais pourtant, il est moi, d'une certaine façon.

Il va d'abord tenter de se morfondre, de se laisser tomber dans l'oubli que son silence intérieur lui offre, que son incapacité biologique à parler lui a balancé sans pitié à la naissance.

Puis lors d'un été, il va faire la rencontre de plusieurs adolescents lors d'un voyage dans un pays étranger. Cette rencontre va tout changer. Il va apprendre à vivre, apprendre à aimer, mais surtout à être aimé. À communiquer différemment.

Je suis bluffé par la délicatesse avec laquelle Taehyung traite le sujet de son mutisme. Les jeux de regard, de geste, ainsi que d'atmosphère sont si bien instaurés qu'il n'y a pas besoin de tant de mots pour jouer cette pièce. Les didascalies prennent le pas sur les dialogues, décrivant plus d'actions que de paroles.

J'ai dévoré les pages en une seule bouchée. J'ai cru rester en apnée tout du long. Parce que ce n'est pas seulement touchant, pour moi. Ce n'est pas seulement une dédicace à mon silence qui fait trembler mon cœur, ni seulement un scénario ingénieux et prenant de sa part.

C'est aussi magnifique.

Dans la forme, je veux dire.

Sa plume me balaie d'un mélange de douceur et de ferveur, en balance constante, s'équilibrant, l'une surpassant l'autre, puis inversement.

Les doigts tremblants, je saisis mon téléphone. Je ne peux pas attendre.

Jjk_1 : Hyung. Ta pièce... Pourquoi avoir fait ça ?

J'ai seulement le temps de relire trois pages de ses mots avant qu'une notification ne fasse vibrer mon téléphone. Je me précipite dessus.

Kim_Taehyung : C'est encore trop dur de me raconter. Alors je veux raconter les gens autour de moi. Je veux raconter les gens que j'aime.

Le sous-entendu dans son message me fait frémir. Je n'ai pas le temps de trop y penser que mes doigts s'agitent d'eux même au-dessus de mon clavier.

Jjk_1 : C'est magnifique, hyung. Plus que magnifique. Tu as une manière d'écrire à la fois directe et subtile, à la fois claire et fluide, à la fois captivante et émouvante. Je ne sais pas si tu réalises à quel point ton travail est bon. A quel point toutes tes idées pour la mise en scène, toutes les didascalies indiquent parfaitement au lecteur comment la pièce pourrait être jouée, interprétée par des acteurs.

Je m'emballe peut-être un peu, et j'ai peur qu'il ne me pense pas sincère. Pourtant, je ne peux plus m'arrêter d'écrire. Son talent me saute aux yeux et me donne envie de le pousser loin, si loin.

Son talent m'attire.

Je veux entamer un nouveau paragraphe, mais un message de sa part me coupe.

Kim_Taehyung : Est-ce que je peux t'appeler ?

Quoi... ?

J'apporte un de mes pouces à mes lèvres afin d'en mordiller une petite peau sur le côté.

Jjk_1 : Pourquoi ?

Je le vois écrire. S'arrêter. Reprendre.

Kim_Taehyung : Jungkook. Je veux entendre ta voix.

Un lourd frisson me traverse. La manière aussi impatiente avec laquelle il me le demande fait naître quelque chose au fond de mon estomac qui me retourne complètement. Et je me surprends à en avoir envie. Je me surprends à trouver que les messages ne suffisent pas, ne suffisent plus, et qu'il me faut l'oralité pour exprimer tout ce que j'aimerais faire transparaître.

Jjk_1 : D'accord.

L'instant d'après, un appel s'affiche sur la totalité de mon écran. Je l'accepte, avec cette étrange appréhension qui me fait tressaillir.

"Hyung." je souffle, lorsque je peux percevoir du son de l'autre côté, comme s'il se redressait.

"Jungkook." répond-il en écho, et le son de sa voix s'infiltre immédiatement dans mes oreilles pour faire vaciller mon âme.

Je souris dans la pénombre de ma chambre. Étrangement, je n'ai pas si peur que ma sœur m'entende, ni de faire trop de bruit. Il y a comme une bulle tout à coup qui m'enveloppe et me protège.

Je me sens libre de dire.

"C'est beau. Tellement beau."

Il comprend que je parle de la pièce. Mon coeur bat beaucoup trop vite de cet échange nocturne pour que ce soit normal.

Lorsqu'il me répond, sa voix est à mis chemin entre l'oralité et le chuchotement.

"Tu peux pas savoir comme ça me fait plaisir de l'entendre. Tu es le premier à me lire sur un aussi gros projet. Ton avis comptait pour moi, parce que tu me l'as inspiré. En partie."

Les mots butent pour sortir d'entre mes lèvres. J'ai du mal à exprimer à quel point je suis reconnaissant que ce soit le cas.

"Je me suis reconnu en Riwoo. J'ai la chance de ne pas avoir son handicap, mais il y a des moments où l'injustice qu'il vit à cause de ça m'a fait penser à ce que j'ai vécu."

Je réalise la tournure de ma phrase.

Je n'ai pas formulé ce que je vis, mais ce que j'ai vécu.

J'imagine que mon état d'esprit a changé, et que l'espoir est passé de l'autre côté. Si auparavant, cet espoir ne pouvait pas se libérer, coincé par le passé, maintenant, il tend vers le présent et le futur, vers le renouveau.

"J'espère pouvoir bien le retranscrire. C'est la première fois que j'écris quelque chose que je voudrais vraiment monter et voir jouer sur scène."

J'acquiesce dans le noir, même s'il ne peut pas le voir.

Un silence s'impose, où j'entends seulement sa respiration, avant qu'il ne reprenne.

"Tu es prêt, pour Roméo et Julian ? On en a pas vraiment parlé."

Dans deux semaines se tiendra la représentation finale. J'ai encore du mal à le réaliser, et lorsque j'y pense, je crois que mon cerveau bloque automatiquement toute forme d'angoisse, comme pour me protéger.

Tout devrait bien se passer, n'est-ce pas ?

Peut-être que Heechul sera là pour salir mes mots de son regard assidu, mais je suis passé outre, maintenant, pas vrai ?

"Oui." j'affirme. "Et toi ? Tu arrives à tout gérer ?"

"Hm." fait-il.

Il m'explique ce qu'il lui reste à faire. Et nous parlons longtemps, plus longtemps que je l'aurais cru.

La conversation dévie, et je ne sais pas comment, nous nous retrouvons à aborder des choses et d'autres, aléatoirement.

"Il faut que tu vois ça, c'est passionant." s'exclame t-il lorsqu'il me parle de sa série préférée. Un drame psychologique, apparemment.

"Je regarde pas de séries..." je confie.

"Et si on regarde ensemble, tu voudrais bien ?"

L'idée de le voir rien que pour ça, pour passer du temps ensemble, et découvrir ce qu'il aime, ce qui le fait vibrer, me tente bien trop.

J'accepte et la conversation s'étend encore. Nos mots s'enchaînent les uns après les autres, offrant parfois quelques temps de pause où nous nous écoutons simplement respirer.

Sa voix m'apaise. Elle m'apaise si bien que je sens mes yeux devenir lourds, et j'imagine les siens être dans le même état. C'est sans vraiment nous concerter qu'un silence plus long que les autres s'installe entre nous et me laisse le temps de m'assoupir.

Le lendemain, lorsque je me réveille, je m'aperçois que mon téléphone s'est éteint après s'être déchargé complètement durant la nuit.

Il n'a pas raccroché.

***

Une main sur mon clavier, l'autre sur ma souris, ma vision se centre sur mon écran. La partie se corse. Il y a tant d'ennemis à abattre que je dois plisser les yeux pour ne pas flancher.

Le monde autour de moi disparaît. Il ne reste plus que cet univers parallèle qui me réconforte, les cris de Yoongi dans mes oreilles, et mes propres exclamations lorsque je rate une cible.

Le but est d'être le dernier survivant, et bientôt, il ne reste plus que Yoongi et moi. Caché derrière un muret, j'observe son avatar s'approcher dangereusement de l'endroit dans lequel le mien s'accroupit. J'attends la dernière seconde pour sortir de ma cachette et le tuer sur le coup par surprise. Yoongi râle et je me réjouis en m'amusant des injures qui sortent de sa bouche.

"C'est injuste ! Comment je pouvais savoir que tu te cachais là ?!"

"C'est le but du jeu, Yoongi." je soupire.

"Oui, bah ce jeu est nul."

Yoongi a toujours été mauvais joueur. Ça ne m'a jamais dérangé, parce que lorsqu'il s'énerve, ça me donne plus envie d'éclater de rire qu'autre chose.

"Tu veux qu'on joue à autre chose ?" je propose.

"Non, on peut refaire une partie ?"

Mon sourire s'élargit.

"Je croyais que ce jeu était nul." je le taquine.

Je l'entends grogner de mécontentement.

"C'est juste que je tiens à ma vengeance."

"Bien sûr..."

Nous nous apprêtons à relancer une partie, mais juste avant, je l'arrête, me souvenant que j'ai quelque chose à lui faire part.

"Hm ?" fait-il.

Ma jambe se redresse sur ma chaise et j'entoure mon genoux d'un bras, collant mon menton à celui-ci, nerveux.

"Euh, en fait, c'est par rapport à ta proposition de la dernière fois, tu sais..."

Le silence me répond. Il m'écoute.

Je fais tourner en boucle les phrases que j'ai prévues dans ma tête, comme pour me rassurer. Soudain, je ne sais plus si mon idée est bonne ou si elle est catastrophique. Je me mords au moins quatre fois les lèvres avant de reprendre.

"J'ai regardé les dates que tu m'as envoyées pour la semaine où tu seras à Gwangju, et... et ça tombe sur la même semaine où je joue ma pièce de théâtre sur scène."

Je baisse la tête, même s'il ne peut pas le voir. C'est seulement un réflexe.

"Je me suis dit que si tu le voulais bien, tu pourrais venir nous voir jouer. Et après, il y a une sorte de soirée organisée, alors si tu veux venir aussi, tu serais le bienvenu. Mais si tu ne veux pas, on peut aussi se voir à un autre moment, juste à deux, et..."

La vérité, c'est que cette rencontre m'angoisse à un tel point que je serais peut-être incapable de gérer cette panique si j'étais seul. Parce que c'est encore trop nouveau. Ma peur de ne pas pouvoir m'exprimer est encore trop proche, ma tendance au silence trop ancrée. Alors j'ai imaginé ce compromis parfait. Mais je ne suis pas certain que Yoongi le comprenne, ou encore que se retrouver à une soirée avec des inconnus soit sa tasse de thé. Peut-être même qu'il va voir dans ma proposition un moyen de gentillement éviter de me retrouver seul avec lui, et qu'il va penser que-

"Évidemment que je veux bien ! Une soirée ? Tu me fais rêver là, Kook. Et je serais heureux de venir te voir jouer, ça a l'air de compter pour toi. Alors on se fait ça ? Ça ne te dérange pas si je viens avec ma copine ? J'ai peur de me retrouver seul, sinon..."

Mes épaules s'affaissent, soulagées.

"N-non. Ça ne me dérange pas. Et t'inquiètes pas, je te lâcherai pas."

Il rit.

"C'est parfait, alors. Bon, je te la fais quand, cette revanche ?"

J'aime le fait qu'il n'y passe pas une éternité. Que l'on revienne à notre sujet principal aussi rapidement.

Je souris.

"Il faut encore que tu me battes pour appeler ça une revanche."

***

Je crois que je suis fou.

Ou peut-être que je le suis devenu.

Je n'en sais rien.

Tant est-il que ce que je m'apprête à faire relève de la folie. Et si mon ancien moi me regardait faire, il serait absolument ahuri.

En bas des escaliers, je respire deux fois avant de me lancer. Ma mère cuisine, et mon père est sur l'ordinateur. Ça n'a jamais été l'inverse. J'aurais sûrement détesté être un mari qui ne s'occupe jamais des tâches à la maison, mais ça a l'air de les convenir, et la tradition doit beaucoup y jouer.

Je me dirige automatiquement vers ma mère, en cuisine. Je ne sais pas pourquoi, mais je me sens plus à l'aise de parler directement à elle. Une sorte d'instinct, peut-être.

"Maman ?"

Le mot, sorti de ma bouche, sonne à la fois étrange et chaleureux. Je réalise que je ne l'ai pas utilisé depuis si longtemps.

Elle se retourne, une spatule à la main, surprise. Ça me fait du bien de voir au moins une émotion sur son visage.

"Oui ?"

"Tu m'avais dit, un jour, que tu aimerais bien voir ma pièce de l'option théâtre. Et bien... c'est dans deux semaines, le jeudi, alors si tu veux venir. Avec Papa, et avec Sana aussi si elle le veut... Ça me ferait plaisir."

Je souffle discrètement l'air contenu lorsque je la vois sourire. C'est léger, mais c'est présent.

"Donne-nous l'heure et le lieu, et on y sera." m'assure-t-elle.

Je me délecte de ses paroles, de ces mots réconfortants que j'ai toujours rêvé d'entendre de sa part. Maintenant qu'ils me parviennent, il naît en moi un mélange d'embarras et de soulagement. Je n'arrive pas à définir cette sensation, si elle est agréable ou non.

"Il y a aussi un repas organisé après la pièce, avec tous les membres de l'option, des connaissances et leurs parents. C'est un peu la tradition, à ce qu'on m'a dit. Ça, vous n'êtes vraiment pas obligés, mais je me suis dit aussi que ça pourrait vous plaire de..."

De sortir. De rencontrer d'autres gens. De guérir, pour de bon. De se débattre comme je l'ai fait cette année.

Je ne finis pas ma phrase.

L'expression de ma mère se referme. Ses yeux bleus ciel ressemblent bien plus à une mer agitée. Mais elle ne se détourne pas. Elle semble réfléchir.

"J'en parlerai avec ton père."

Je comprends qu'elle ne m'en dira pas plus, alors j'acquiesce et fais demi-tour. Sa réponse n'est pas un oui.

Mais ce n'est pas un non.


**•̩̩͙✩•̩̩͙*˚ ˚*•̩̩͙✩•̩̩͙*˚*

COUCOU
ÇA FAIT PAS MAL DE TEMPS (quasi 3 semaines wtf ?)

J'ai énormément de mal à me faire au rythme de l'université et à caler l'écriture dedans. Mais je crois que là ça va mieux, ou du moins un peu mieux. J'ai re-écrit en prenant 100% de plaisir et quel bonheur ahlala.

Que pensez vous de ce chapitre fjjsosbds ? De cette discussion nocturne du Taekook ? Yoongi qui vient à la soiréeeee j'ai trop hâte d'écrire leur rencontre irl pitié.

N'hésitez pas à me faire remarquer mes fautes, erreurs ou incohérences !

QUE DU LOVE (et je parle pas du son de Angèle, même s'il est banger) ❤

À +

-Elise-

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