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Chapitre 31 🎭

26 Octobre 2015, 9h07

Je fais souvent des rêves bizarres
Je ne les aime pas, parce que quand je me réveille, j'ai un arrière goût amer dans la bouche, ou alors j'ai l'impression d'étouffer parfois
Il y a d'autres jours où quand je me réveille il y a que du vide, une sorte de trou béant, comme si j'avais raté quelque chose, ou qu'il manquait quelqu'un que je retrouve dans mes rêves. Ce quelqu'un, c'est peut-être cette silhouette. Je la poursuis mais elle est toujours loin, trop loin
Je donnerais tout pour entendre sa voix. Je ne sais pas pourquoi. J'ai l'impression qu'elle pourrait me calmer. Mais la silhouette, dans mes rêves, elle est toujours silencieuse. Elle ne pipe pas un mot, comme muette
Je la regarde s'éloigner et ça me frustre trop parce que je ne peux pas la rattraper
Et puis je crie un nom. Un prénom. Je n'arrive jamais à m'en souvenir, c'est comme s'il était flou, distordu, j'ai l'impression de distinguer un M, mais c'est tout...
Ça me fait peur. Ça me fait vraiment peur Peut-être que je suis fou ? Est-ce que les autres font ces rêves ? Je n'ai plus d'amis avec qui en discuter. Depuis que Haeun et les autres se sont retournés contre moi, je ne parle plus du tout et ils m'embêtent un peu à la récréation. Je parlais pas beaucoup déjà avant. Et dès que la maîtresse me demande une réponse, je suis incapable de donner la réponse même si je la connais Jungwon m'a dit aujourd'hui que j'étais bête, Haeun a rigolé et j'ai pas su quoi répondre
Je pleure
Quand j'écris tout ça, je pleure
Et je comprends même pas pourquoi
Finalement je suis devenu comme eux, comme maman, papa et comme noona. Je pleure sans raison de temps en temps
Peut-être que c'est ça, être normal
Mais je ne me sens pas normal
Je me sens seul
Et il y a des fois où...
Il y a des fois où je me sens mort.

Rien n'est plus réel que ces mots ces derniers temps. J'ai eu le courage de les relire. Ça m'assome, mais ça me donne une audace nouvelle ; ma souffrance me passe par dessus la tête.

Tout à coup, ma main me démange. Je repense à mes doigts d'enfant qui se referment sur un crayon bic, et qui écrient promptement les mots qui vont trop vites dans sa tête et qui ne peuvent pas être entendus par d'autres. C'était mon moyen de survivre, je crois. Et puis, quand j'ai soudainement arrêté, j'ai définitivement tout renfermé en mon sein, dans la cage de mon crâne.

Hier, quand je me débattais dans le couloir, cherchant à défaire le noeud à l'arrière de ma tête, en vain, j'ai cru que mon corps allait cédé, que l'affliction allait me dévorer. Finalement, j'ai réussi à retirer le bandeau, et je me suis rendu en cours de maths comme si de rien était. Je crois que c'est ça le pire. Je regardais les autres élèves, leurs sourires, leurs rires, leurs discussions discrètes entre amis par messes basses, et moi, je plantais mes ongles dans mes paumes, et j'étouffais. Je sentais encore le tissu sur ma bouche.

Mais j'ai suivi le cours, calmement, comme le bon élève que je suis.

Et maintenant, je meurs d'envie d'écrire pour vomir ma tristesse. Je suis triste. Affreusement triste.

Je prends mon stylo dans ma trousse avant que je ne change d'avis. Mais quand je tente de marquer la date sur une page vierge de mon carnet rouge, je me souviens que mon bic n'a plus d'encre. Je l'ai épuisé hier, quand il fallait recopier le cours interminable du prof' sur papier.

Je ne me décourage pas, et me lève de ma chaise de bureau. Je n'ai pas la force de descendre en bas, d'aller chercher un stylo dans la réserve de fourniture en sentant leur regard braqués sur moi. C'est trop violent. Je sais que Sana n'est pas là, alors je rentre dans sa chambre car je me souviens qu'un de ses tiroirs à elle contient ses affaires scolaires. Je m'assure qu'elle ne soit pas là en vérifiant par le trou de serrure, mais c'est inutile, je sais déjà.

Mes pas me guident à travers sa chambre, et ça me fait bizarre d'être là. J'ai du y entrer une dizaine de fois tout au plus dans ma vie. J'avance prudemment, à l'affut du moindre bruit, comme si elle pouvait me surprendre à tout moment. Finalement, j'arrive à son bureau. Et je ne peux pas m'en empêcher ; je jette un coup d'oeil aux affaires étalées dessus. Des vêtements en vrac, des fiches de cours universitaires surlignées dans tous les sens, une brosse à cheveux, une petite photo d'elle et d'une autre fille -une amie j'imagine-, ou encore une carte postale de son voyage scolaire à Sidney, du temps où elle était encore au lycée.

Je détourne les yeux, embarrassé de m'introduire dans son intimité, et en même temps, j'ai envie d'en découvrir plus, de m'informer sur les petits détails de sa vie. Quand je fixe toutes ces choses qui font ce qu'elle est, j'ai l'impression de ne pas la connaître.

Je finis par ouvrir le premier tiroir, espérant tomber sur un stylo et partir le plus vite possible. À la place, je me fige.

La main toujours sur la poignée, comme statufiée, je sens mon coeur s'accélèrer. Il bat à un rythme démesuré, tant qu'il pourrait briser ma cage thoracique.

Il y a une montagne de photos là dedans. Beaucoup. Et la première, au dessus, la seule qui est visible, c'est un cliché de moi, petit. Je devais avoir quatre ans, pas plus. Sur celle-ci, je souris, et tiens une main fine et adolescente entre mes petits doigts. Il y a des étincelles dans mes yeux, et ça me fout un coup dans les côtes.

C'est plus fort que moi, je décale la photo pour voir en dessous.

Une autre se révèle à moi. C'est la même que celle que je possède dans mon carnet ; ma soeur, jeune, et mes parents, souriants.

Je fouille un peu plus loin, et je découvre une multitude de photos. Je stoppe mes mouvements et tends l'oreille, pour m'assurer que ma soeur ne soit pas rentrée. Mais non, aucun bruit. Je fixe alors les photos, et là, je tombe de haut.

De très haut.

Ma vision périphérique part en fumée. Il n'y a plus que ces clichés, je ne vois plus qu'eux.

Plus qu'un visage.

Il ne m'est pas familier.

Mais il apparaît partout.

Il est là, sur une photo, puis sur une autre, et encore une autre.

Un visage féminin. Il ressemble comme deux gouttes d'eau à Sana, mais ce n'est pas Sana.

L'incompréhension me gagne, et je fais défiler les images, les unes après les autres. Sur tous ces clichés, Sana est jeune. Et cette inconnue, elle, apparaît. Elle semble toujours un peu plus grande que Sana. Et sur toutes, chacune, sans exeption, comme si c'était une évidence gravée sur sa peau, elle sourit.

Je me fais violence pour rester debout, pour encaisser. Un milier de questions me traversent. Mais le plus vorace est cette lame de ressentiment qui me transperce.

C'est quoi, ça ?

Putain, c'est quoi ?

Je fais défiler les différents moments de vie capturés. Je suis sur certains d'entre eux. Mais je suis encore un bébé, un enfant. Je n'ai pas l'air tant malheureux.

Sur ces photos, il y a deux inconnus.

Cette fille, au sourire incessant.

Et moi, expressif, qui me tient à elle.

Je suis tout le temps collé à elle.

Sur ses genoux, dans ses bras, lui tenant la main, sur ses épaules, dans la poussette qu'elle pousse ou encore à ses pieds.

Un vertige me prend. J'en oublie le monde autour de moi, et continue de passer en revue les photos. Encore, encore, j'en veux encore. Je cherche des indices, quelque chose, une note derrière l'un des clichés qui indiquerait un nom, ou n'importe quoi, mais rien. J'étais si jeune, putain. Je ne me souviens de rien.

Il y a juste cette fille, et il y a mes yeux de petit enfant qui s'accrochent à elle comme un aimant. Ça me donne un mal de tête atroce, des évidences se cognent dans mon esprit et me rendent sourds, aveugles.

Et puis, ça m'apparaît comme de l'eau claire.

Comme si au fond, je l'avais toujours su.

Cette fille... elle est ma soeur.

Et jamais on ne me l'a évoquée dans cette maison. Jamais. Si bien qu'elle est tombée dans l'oubli. Que lui est-il arrivé ? Une vif amertume s'insère dans mes veines. Je tente de fouiller le fond de ma mémoire, vainement.

Une larme s'échoue contre l'une des photos plastifiées, sur laquelle Sana tire la langue : elle semble en colère, et son t-shirt est trempé. L'autre fille, l'inconnue, sa soeur, rit aux éclats, un verre d'eau entre les mains. Sur l'image, on dirait qu'elle s'apprête à fuir, comme si Sana allait lui courir après.

Le sang pulse dans chaque parcelle de mon corps.

Son sourire.

Le sourire de cette fille.

Il est comme celui de ma mère. Celui que j'ai vu, et qu'elle a lancé à Taehyung lorsqu'il est venu. C'est le même, il y a la même candeur qui s'en échappe, cette même ardeur inexplicable.

J'arrive enfin à la dernière photo, tout au fond, représentant mes parents, jeunes, ma mère dans une robe de mariée, éclatante -elle est enceinte-, et mon père qui la tient par la taille, une coupe de champagne à la main.

Je me tiens au bureau, en laissant le tiroir ouvert. J'ai peur de tomber, mes jambes ne demandent qu'à me lâcher, et à me laisser m'éventrer contre le sol. Éventrer la colère.

Je déborde de rancune.

Je replace les photos. Mais j'en emporte une avec moi. Celle où Sana tire la langue et où l'autre s'éloigne en riant. L'eau et le sel inondent mes yeux. Je quitte la pièce sans le stylo que je cherchais, mais je m'en fiche. Putain, j'en ai rien à foutre.

Une fois dans ma chambre, je laisse les larmes couler comme bon leur semble, et j'observe en détail le cliché volé. Ça tape sous ma poitrine.

Ça cogne.

La nuit commence à tomber. La porte d'entrée s'ouvre.

Je perçois le mouvement du manteau de Sana qui s'enlève, des chaussures qu'on déchausse. Le bruit du parapluie qu'on dépose à l'entrée. Il pleut dehors.

Et ça cogne.

J'écoute le livre de ma mère qui se ferme, le marque page qui se glisse entre les feuillets. Une chaise qui racle, des assiettes qui se déposent délicatement sur la table, la spatule qui remue un de ces plats qu'on mange toujours, toutes les semaines, toujours le même, toujours les mêmes choses, les mêmes plats, les mêmes habitudes, les mêmes silences, les mêmes sonorités, les mêmes non-dits, les mêmes larmes et les mêmes lames, les mêmes crises intérieures et les mêmes drames, les mêmes regards de culpabilité, d'incapacité, toujours et toujours.

Et demain ?

Le tiroir des serviettes de table qui s'ouvre. Le clic définitif de mon père qui éteind son ordinateur... D'habitude, je serais déjà descendu. Ils doivent se demander ce que je fais. Alors je me lève et m'engage sur le palier, pour un repas aussi basique que les autres, et pour faire comme si ces photos que je viens de découvrir n'existaient pas. Comme si elle n'existait pas.

Mes pas martèlent les escaliers, escaliers qui grincent bien trop fort, les verres claquent sur la table alors qu'on les installe, puis une chaise racle encore. Je voudrais me boucher les oreilles et me réfugier sous ma couette. Mais je continue d'avancer et je finis par m'infiltrer dans la pièce.

Pas un regard pour personne, je me contente d'aider à mettre la table. Je baisse la tête pour cacher mes yeux rouges. Mais de toute façon, ce n'est pas comme si on se regardait ici. Pas comme si on se regardait vraiment, droit dans les yeux, droit dans l'âme.

On s'installe autour de la table circulaire.

Le bruit des fourchettes. Des couteaux.

Ça cogne.

"Pourquoi vous ne me parlez jamais d'elle."

C'est plus une affirmation qu'une question. Je n'ose pas relever la tête, à la place, je la plonge au sol. Mon dos doit être voûté au possible.

"P-pourquoi...?" je murmure, plus bas.

Le silence me répond, mais l'attention est focalisée sur moi à présent, je le sais. Tout se rejoue dans ma tête, et encrasse ma vue ; Heechul, ses mots, les miens, le bandeau, les photos, la fille souriante, mes larmes, mes rêves, mon carnet rouge, le monstre dans mon ventre qui ne demande qu'à hurler sa haine.

Je relève les yeux, les plonge dans les leurs. Ils ne mangent plus, m'observent. La peine se mélange à leurs pupilles, la culpabilité aussi. Au dessus de nous plane une grande brume noire.

"Qu'est-ce qu'elle est devenue ? Qu'est-ce qu'il lui est arrivé ?!" j'élève la voix alors que je sens les larmes dévalées mes joues, me brûlant la peau comme de l'acide.

Mais ils restent tous inactifs, silencieux, morts.

Pourquoi ne réagissent-ils pas ?

Bon sang, dîtes quelque chose !

"POURQUOI VOUS NE DÎTES JAMAIS RIEN ?!" je hurle, lâchant ma fourchette qui atterrit violemment sur la céramique de mon assiette.

Aucune réponse. Le choc me fait face.

"Jungkook..." murmure Sana, se mordant les lèvres.

"ELLE ÉTAIT QUI POUR TOI ?" je m'adresse alors à ma soeur, puis me tourne vers mes parents. "ELLE ÉTAIT QUI POUR VOUS POUR QUE VOUS LA METTIEZ SOUS SILENCE ?!"

Les larmes broient tout face à moi, et les silhouettes de ma famille m'apparaissent comme de grandes ombres impénétrables.

"Je vous déteste ! Je vous déteste de l'avoir tue ! De ne jamais m'avoir dit !" je clame, la souffrance s'agrippant à mon coeur, l'entourant de racines épaisses et épineuses. Elles se resserrent de plus en plus, comme un étau.

"J-jungkook." intervient ma mère, et je réalise qu'elle sanglote.

Je me lève brusquement, et laisse mon assiette à peine entamée derrière moi. J'essuie mes larmes d'un revers de la manche, et saisis la rembarde d'escaliers avant de monter. Et je fais ce que j'aurais dû faire dès le début. Je laisse mes draps m'engloutir, et me roule en boule en dessous. Je serre mes poings au point où mes ongles lacèrent mes paumes. Tout mon corps se cripse. De mes doigts à mon cou, de mes épaules à mes pieds. La tension est telle que je voudrais exploser.

J'ai été aveugle. J'aurais pu deviner, depuis bien longtemps, ça aurait dû être évident. J'avais tout ce qu'il fallait pour me douter que quelque chose clochait.

Je n'ose pas sortir de sous ma couette. J'entends des pleurs, partout dans la maison, de ma mère, de ma soeur et de mon père, plus silencieux, mais surtout, j'entends les miens, ça me déchire les tympans.

Je régule ma respiration, mords mon index entre mes dents pour faire taire mes plaintes. Je voudrais hurler. Je sors mon téléphone pour me distraire. Deux notifications.

Yoongi : a envoyé une photo.

Yoongi : Regarde le score que j'ai fait pouaaah. À quand le prochain appel d'ailleurs ?

Je souris et mon doigt quitte mes dents.

Kim_Taehyung : Pense à amener le costume de l'armure pour demain :)

Je souris un peu plus, bien que mes larmes soient encore abondantes.

Je vérouille mon téléphone. Je répondrai plus tard. Ma respiration s'est un peu calmée. Je sens toujours mon coeur battre dans mes tempes, dans mon ventre, dans mes jambes, partout, ça pulse.

Dans le noir de ma cachette, j'entends soudain des pas timides devant ma chambre. Je prends peur, et me recroqueville un peu plus. Je ne veux pas qu'on entre.

Mais contre toute attente, la poignée ne s'enclanche pas. À la place, un glissement se fait entendre sous ma porte. Je n'ose pas aller voir.

Après bien dix minutes, je me décide enfin à démêler mon corps des draps, et je récupère un petit papier au sol.

Je le déplie entre mes doigts tremblants. La première chose que je remarque, c'est la tâche d'eau sur le coin droit ; une larme. Puis la seconde, c'est l'écriture ronde et maladroite de Sana, formant une phrase.

Simple.

Simple mais qui veut tout dire.

"Elle s'appelait Somi, Jeon Somi."








**•̩̩͙✩•̩̩͙*˚ ˚*•̩̩͙✩•̩̩͙*˚*








Bon...
Je vous avoue que j'ai très peur de vos réactions pour cette révélation. On en connaît enfin un peu plus sur ce qui se trame dans la famille de Jungkook, même si c'est encore loin d'être totalement clair.

Qu'en pensez vous ? 🕴

Bonne année 2024 dkbdiww je post avant le réveillon parce que sinon il aurait fallu attendre mercredi vu que j'ai un pote qui vient chez moi jusque là :')

MERCI TJRS POUR VOTRE LECTURE JVOUS AIME ♡♡♡

-Elise-

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