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Chapitre 2 🎭

Les façades en pierre, la grande allée de gravier, les fenêtres aux volets d'un bleu éclatant, comme ces petites maisons qu'on retrouve au bord de la plage.

Mais ici, la ville sévit, et il n'y a aucune effluve de l'océan.

L'herbe coupée avec la plus grande minutie, rien ne peut laisser entendre que cette habitation est différente des autres. Et peut-être qu'elle ne l'est pas tant, elle renferme des secrets comme toutes les maisons le font.

Le quartier dans lequel je vis est particulièrement calme et sans remous. On y vit bien, mais on n'y vit pas tellement. Dans le sens où il ne se passe rien, mais où on se contente de ce rien.

En rentrant chez moi, j'essuie les quelques larmes apparues suite à ma confrontation avec monsieur Wang. Les gens comme moi ne doivent pas pleurer. Les larmes font trop de bruit, et si je veux m'effacer, ce n'est pas efficace.

Je retire mes chaussures et mon manteau, appréciant le vide de l'entrée. Je n'entends que mes pensées, et ça me fait un bien fou après une journée comme celle ci.

Lorsque je passe dans le salon, le sac sur le dos, je ne jette aucun coup d'oeil. Je sais déja que mon père est devant l'ordinateur, qu'il travaille. Et que ma mère est dans son fauteuil, je paris sur un livre. Ou quoique, en ce moment, elle passe de plus en plus de temps sur son téléphone. Je n'ai aucune idée de ce qu'elle y fait.

Ma soeur ? Dans sa chambre, très certainement. J'entends rarement le son de sa voix. Quand j'étais plus petit et qu'elle appelait des amis pour parler toute la nuit au téléphone, il arrivait que je m'installe contre le dos de sa porte pour l'écouter. Rien que pour entendre les vibrations de sa voix. Je m'endormais parfois, et étrangement, je me retrouvais dans mon lit sous mes couvertures au réveil. Mais les lendemains, elle me lançait des regards si noirs qu'ils m'effrayaient.

Maintenant, j'ai grandi. Je n'attends plus à sa porte, et j'ai accepté le vide de notre famille. On n'y parle pas plus qu'on n'y échange des regards.

Les non-dits crèvent le coeur, avec une telle lenteur qu'on ne s'en formalise pas. L'habitude, c'était là la clé. Faire comme si tout était normal, comme si nous étions normaux.

Une fois la salle de vie enjambée en quelques pas, j'attrape la rembarde de l'escalier pour filer au plus vite dans ma chambre.

Je vais être en retard.

En passant devant la porte de chambre de Sana, je la vois entrouverte. Curieux, je m'approche pour fourrer mon nez dans l'interstice. Elle est sur son téléphone, et écrit à toute vitesse. À côté d'elle, un classeur de cours grand ouvert, surligné de toutes pars, mais elle semble l'avoir délaissé pour envoyer des messages à ses amis.

Est-ce qu'elle sait que je suis rentré ?

Est-ce qu'elle sait que j'existe ?

Je détourne les yeux, et reprends ma marche jusqu'à ma chambre. Mon espace personnel, ma réel maison. Le reste de ce bâtiment est un terrain inconnu, ma chambre, elle, est familière.

La seule pièce où les murs ne chuchotent pas des secrets que personne n'ose révéler. Un lit, d'une simple housse de couette bleu marine, une table de chevet, un placard, un tapis, une fenêtre haute à la manière d'une taule de prison. Et le plus important, le bureau, là où se trouve mon ordinateur, mes livres, et les objets que je possède les plus chers à mes yeux.

Je me dépêche de le rejoindre, m'assois dans la chaise confortable et soupire de soulagement. Alors j'allume mon ordinateur, branche mon casque, et l'appelle.

"Salut Jungkook !"

Mon sourire s'élargit.

"Salut Yoongi !"

Je m'efforce de paraître de la meilleure humeur possible. Mais c'est très simple, car bien que je sois mauvais acteur du visage, je suis très bon avec le ton de ma voix. Quoi de plus facile de s'exclamer joyeusement alors que la frustration d'aujourd'hui est encore imprégnée en grosses lettres sur mon front.

Mais l'appel étant seulement vocal, il ne peut pas le voir, comme je ne peux pas le voir.

"On joue à quoi ?"

C'est pour ça que j'aime tant notre relation. Pas de Ça va ? inutiles auxquels on est obligé de répondre à l'affirmative, pas de discussions futiles. On se contente de se connecter, et de jouer ensemble à n'importe quel jeu vidéo, pourvu que cela me fasse oublier tout le reste.

S'effacer, mais pas seulement.

Effacer le monde avec, aussi.

"Comme tu veux." je réponds en soupirant. "Choisis, tout me va tant qu'on joue."

Je l'entends sourire à travers l'appel vocal, et je souris à mon tour.

Yoongi est mon seul ami.

***

Pas besoin de hurler À table au pied des escaliers. Le bruit des casseroles, d'une cuillère en plastique qu'on fait tourner dans le plat, un tiroir qui s'ouvre, des assiettes qui se posent délicatement sur la table en bois. Il suffit d'entendre pour savoir.

Lorsque je visualise les pas de ma mère qui se lève de son fauteuil, son livre qui se ferme, son marque page qui se glisse entre les feuillets, je sais que je dois quitter mon ami.

"J'dois y aller Yoongi."

"Ok, on joue demain aprèm' comme d'habitude ?"

"Ouais, à plus !"

"À plus !"

Et l'appel se coupe. J'y ai mis fin. Quand j'ouvre la porte de ma chambre, celle de ma soeur enchaîne sur le même mouvement, comme des dominos. Elle a aussi entendu le livre qui se ferme, j'imagine. C'est fou comme les murs sont fins, ici.

Sans un mot, on descend les escaliers l'un à la suite de l'autre. Dans des gestes automates, j'aide mon père à mettre la table, et ma soeur aide ma mère avec le plat. Lorsqu'on s'assoit tous autour de la table circulaire, on se souhaite un bon appétit silencieux.

Pas besoin de mots, je les entends sans qu'ils n'aient à remuer les lèvres.

La viande chaude et le mélange de légume ont du mal à passer. Je me demande si c'est ce monstre qui m'empêche de me nourrir correctement. Ça devient de plus en plus dur de vivre avec, et il me coupe l'appétit.

Alors, distrait, je laisse mon regard couler sur ma famille. Ils ont tous les trois la tête baissée dans leurs assiettes, les yeux las, les yeux vides, la tête plus encore. Et je ne me sens pas à ma place. Je les contemple comme en dehors de mon corps. Ils existent, puis la seconde suivante, ils n'existent plus. Ou bien ils se transforment, deviennent des robots, des visages effrayants sans émotions, sans paroles.

Le repas s'engloutit à la même vitesse pour tout le monde, et le monde s'arrête. Il s'arrête toujours lorsque je suis à la maison. Je suis certain que le temps s'écoule différemment ici, qu'il est plus lent, languissant. Il se plaît à nous rappeler sa présence constante, insaisissable à jamais.

Cette atmosphère a bien fini par évider mon coeur.

Mais sous ma plus grande surprise, pour la première fois depuis des années, une voix s'élève, casse le silence, créer une fêlure immense dans l'ambiance habituelle.

C'est ma mère, qui relève la tête. Je crois voir son visage pour de vrai depuis si longtemps. Ses yeux bleus desquels je n'ai pas hérité, mais que j'aurais voulu avoir. Ses petites rides dans le coin des yeux, mais pas le genre de rides qui font sourire un visage sans même relever le bord des lèvres, non, des rides qui accentuent la fatigue, vieillissent et montrent une douleur évidente.

"J'ai vu que tu t'étais inscrit à l'option théâtre, Jungkook. C'est vrai ?"

Je suis si puissamment sous le choc que j'ai du mal à assimiler sa question.

"Je l'ai vu sur ton emploi du temps." elle ajoute en désignant l'ordinateur familial d'un mouvement de tête à peine perceptible. Je comprends que mon option est déjà inscrite sur ma page personnelle du site du lycée.

Ses yeux se mettent à pétiller en profondeur, alors que la surface reste imperturbable, mais je le remarque. Est-ce la mention du théâtre qui lui fait cet effet ?

Je hoche la tête, doucement, avec prudence.

Je veux dire quelque chose, mais j'en suis incapable, alors je me contente de ce geste. Avec du recul, j'aurais pu lui dire non, que c'était une erreur, que j'allais le faire savoir aux professeurs afin de me désinscrire, mais c'est trop tard.

C'était déjà trop tard au moment même où mon nom a été inscrit avec des mains dégoutantes. Des mains coupables, pleines de sang.

Alors elle acquiesce, ouvre la bouche, semble vouloir ajouter une ribambelle de mots, mais se ravise et regarde son assiette à nouveau.

Le reste du repas se passe dans un parfait silence, et moi, le monstre grandit un peu plus encore. Et je n'arrive plus à savoir s'il se nourrit de ma haine ou de ma joie d'avoir entendu la voix de ma mère.

Une fois mon plat terminé, je me lève quasiment en même temps que les autres. Je débarasse, lave la table et ne demande pas mon reste. Je remonte en haut et m'enferme dans ma chambre.

Je peux enfin souffler, comme si le papier peint du salon avait le pouvoir de rendre l'air plus étouffant.

Je m'écroule sur mon lit, et attrape mon téléphone. Je n'ai que rarement des messages, mais cette fois ci, un apparait sur le petit écran.

C'est Yoongi, sur Instagram, qui m'envoit une publication drôle d'un jeu sur lequel on a l'habitude de passer du temps à deux. Un sourire me parvient, mais celui ci se fane lorsqu'une notification coupe mon rire comme un couteau scindant.

Elle vient de l'application de mon lycée. Un message proprement envoyé par l'administration elle même.

Bonjour,

J'ai l'honneur de vous affirmer que l'inscription aux options est un réel succès encore une fois cette année !

Les élèves peuvent encore s'inscrire jusqu'au 24 Septembre. (Attention, plus de place pour les options basket, dance, handball et dessin.)

Pour les élèves inscrits à une option, les informations, horaires et lieux ont été attribués et sont affichés sur le site du lycée, ainsi que dans le haul du bâtiment principal.

En espérant passer à nouveau une excellente année à vos côté,

Mme Choi,

Administration du lycée Hongil, Gwangju

J'abandonne mon téléphone, le ventre retourné et un sourire aux lèvres. Un de ceux qui tentent de guérir mais qui ne sont que plus destructeurs. Les mains moites, je sors de mon lit et tire la chaise de mon bureau.

Ne sachant pas quoi faire, et n'ayant plus aucune envie de traîner sur un quelconque écran, mon bureau me semble être une bonne alternative.

Mais pas grand chose à faire là non plus.

Alors je décide de passer en revue ce que je possède. Mon ordinateur, mon clavier, mon casque, une petite console de jeu que je n'utilise plus depuis des années accumule sa poussière. Mes yeux se posent sur des livres, quelques maigres livres que j'ai aimé et qui m'ont marqué. Mais je ne suis pas un grand lecteur.

En fait, réctification, sauf rare exeption, je n'aime pas lire.

Mes yeux tracent les reliures jusqu'à descendre la pile, et tomber sur un carnet rouge, tout en dessous. Je le touche du bout des doigts, comme hésitant, puis j'ose enfin l'attirer vers moi.

Mes mains se font encore plus moites qu'auparavant, et commencent même à trembler. Ma dextre trouve rapidement son chemin jusqu'à mon collier, pour le tordre dans tous les sens.

Comme en dehors de mon corps, j'observe mes doigts faire tourner les pages. Elles s'envolent sous mon regard, se perdent, tournent si vite que je n'ai pas le temps de les lire.

Mais elles sont noircies d'encre, de lettres rudes et maladroites.

Les mots d'un enfant de sept ans, puis de huit ans, puis neuf, dix. Le jour de mes onze ans, j'ai décidé d'arrêter d'écrire quand j'ai découvert que ma soeur venait tout lire en cachette.

Depuis, je n'ose plus poser ma plume. Elle reste en l'air, en suspens. Elle me démange, mais j'ai toujours su la retenir.

Comme ce monstre.

Ma main appuie sur la reliure de deux pages entrouvertes, pour les écarter et en lire le contenu. Tandis que l'autre, fidèle à elle même, maltraite son pendentif.

25 Décembre 2013, 23h46

Je n'arrive pas à dormir.
J'étais tout content ce matin, parce que j'avais des cadeaux. J'ai eu une super console ! Et Maman m'a offert un livre, mais je ne vais sûrement pas le lire, n'importe quoi !
J'ai appellé mes copains au téléphone et ils ont eu plein de cadeaux trop stylés
J'ai attendu ce jour longtemps. Mais c'est bizarre, parce que chez nous, il n'y avait personne.
Dans les films que je vois à la télé, il y a tout plein de nourriture et tout plein de gens partout ! Et ils s'amusent tous...
Mais chez nous il n'y a que nous quatre, et on a mangé des pâtes. J'ai demandé pourquoi on faisait pas un gros gros banquet, et Maman m'a répondu qu'il n'y avait pas besoin de faire les choses en grand pour que ça suffise ou quelque chose comme ça...
J'ai vu noona pleurer aujourd'hui, et j'ai pas compris pourquoi.
Parfois, les gens se mettent à pleurer dans ma famille. Ils pleurent silencieusement, ils sèchent leurs larmes rapidement, et ensuite ils continuent de vivre comme si de rien était.
Je crois que je ne suis pas normal, parce que moi je ne pleure pas. Est-ce que je devrais pleurer aussi ?
Mais aussi Sana noona ne faisait pas que pleurer, elle a parlé de trucs bizarres, elle a dit qu'elle voulait disparaître.
Peut-être qu'elle veut partir de la maison parce qu'elle ne nous aime pas assez...
Ou peut-être que je ne l'aime pas assez ?
Mais j'aime noona, même si je devrais peut-être lui montrer un peu plus.
Après ça, elle est partie dans sa chambre et depuis je l'entends.
Il est 23h53 maintenant, et je n'arrive pas à dormir parce que j'entends noona pleurer. On dirait qu'elle a mal, mais pas un petit bobo. On dirait qu'elle a un gros gros bobo.
J'arrive pas à ne plus l'entendre, même en me bouchant les oreilles.
Les autres font beaucoup de bruit. Parfois ça fait mal.

Je ferme brusquement le carnet, et le rouge de sa couverture semble se répandre sur ma rétine comme une flaque sanglante.

Dans le mouvement, une petite feuille plastifiée s'est échappée du cahier, et je la suis du regard, alors qu'elle flotte puis s'échoue avec grâce au sol, sur le tapis, doucement. Tout le contraire de mon coeur qui bat à un rythme effréné.

Je n'aurais jamais du fouiller là dedans.

La photo se révele à ma vision, échouée délicatement tout près de ma chaise. Une photo de famille.

Une photo de famille où je ne figure pas.

Une photo de famille sur laquelle les sourires éclatants ne laissent aucun doute.

Avant que je vienne au monde, ils irradiaient.

**•̩̩͙✩•̩̩͙*˚ ˚*•̩̩͙✩•̩̩͙*˚*

Salut !

Pas très très joyeux pour l'instant, et plein d'incompréhension sûrement. Tranquille, le prochain chapitre risque d'être intéressant :)

Merci pour vos retours, j'ai tellement d'idées pour cette ff hfkljdhldl <3

- Elise -

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