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9. Kitashi (2/3)

« Lumière ! cria le moine et il serra le support tout contre lui. Il faut de la lumière. De la lumière. Le noir, ça fait peur ! »

Le jeune homme au crâne rasé ne remarqua pas tout de suite la présence de Kitashi qui, prudemment, se pencha pour aviser le visage juvénile à la pâle lumière lunaire. Il en était presque certain, il s'agissait bien du moine qu'il cherchait.

« Ça empeste, cracha le jeune homme qui se balançait d'avant en arrière, assis sur ses talons. Et cette grotte est si sombre ! Il me faut de la lumière.

— Vous voulez que je vous éclaire ? »

La voix de baryton le fit sursauter et il tomba sur les fesses, scrutant Kitashi de ses yeux écarquillés. Son visage s'illumina de bonheur quand il avisa la lumière blanche qui jaillit du smartphone. Toujours sur ses chevilles, il s'avança avec la démarche d'un manchot vers l'ampoule tout en la fixant, comme si cela ne lui faisait pas mal aux yeux.

« Il fait moins noir, mais ça empeste toujours, dit-il tandis que son nez se fronçait.

— Vous vous souvenez de moi ? Je suis l'inspecteur qui a interrogé les moines qui ont découvert les corps dans le tombeau du mont Ōeyama. »

Ses traits froissés quittèrent la lumière pour toiser Kitashi. Ses pupilles s'étaient dilatées.

« Non ! NON ! hurla-t-il. Pas le tombeau. » Il secoua la tête de plus en plus frénétiquement. « Pas le tombeau. Je n'y retournerai pas. Il y fait trop noir sans lumière.

— Ne vous inquiétez pas, vous n'avez pas à y retourner. C'est promis. »

La tête du jeune moine ralentit ses va-et-vient et dodelina contre sa poitrine, puis, d'une voix boudeuse, il marmonna quelque chose trop faiblement pour que Kitashi ne l'entende distinctement. Pour entendre ce qu'il disait, il dut s'accroupir, son visage à seulement quelques centimètres de celui du jeune homme.

« Il a dit que ça empestait, ça puait. Il a dit que je devais les tuer, mais je ne l'ai pas fait, pas vrai ? Après, il y a eu de la lumière. »

L'excitation accéléra le rythme cardiaque de Kitashi. Il se rappela néanmoins à l'ordre : le gamin était de toute évidence fragile. Son témoignage devait être appréhendé avec la plus grande prudence. Pourtant, il ne pouvait empêcher le sang de battre ses tempes. Il tenait une piste.

« Qui t'a dit ça ? Un de tes amis moines ? hasarda-t-il devant le regard vide de son interlocuteur.

— Qui m'a dit quoi ? Ah, celui qui était dans le tombeau. Il faisait si sombre. Je ne voulais pas m'approcher, non, non.

— T'approcher de quoi ? Du masque ? »

Le moine plaqua ses mains contre sa bouche ouverte dans un cri de terreur silencieux. Un de ses doigts s'écrasa maladroitement contre les lèvres de Kitashi. Son premier réflexe fut de reculer et d'agripper son poignet pour lui faire une clé de bras, mais son sang-froid lui susurra de se retenir. Il ne bougea pas, bien que tous ses muscles se bandèrent sous ses vêtements, prêt à bondir en arrière.

« Chuuut ! Vous entendez ? Moi, je l'ai entendu. Il m'a appelé. Il nous a tous appelés. Je ne voulais pas y aller. Les autres m'ont forcé. »

Son doigt glissa lentement et s'écrasa sur le parquet, inerte. Le moine semblait perdu dans ses souvenirs. Il fixait un point à la droite de Kitashi, le visage relâché de toutes tensions.

« Les autres moines, c'est ça ? À quoi vous ont-ils forcé ? Eh ! » Il claqua des doigts devant les yeux du jeune homme, ce qui attira son attention. « C'est quoi votre nom ?

— Euh... Akusho. Oui, c'est ça.

— O.K, Akusho. Les moines t'ont forcé à faire quelque chose. C'était quoi, cette chose que tu devais faire ? »

Tenait-il des aveux ? Au vu de la santé mentale du bonhomme, il ne savait pas si ce qu'il s'apprêtait à lui révéler lui servirait à quelque chose dans la résolution de l'enquête, mais il devait lui arracher un témoignage. N'importe lequel, tant que ça n'impliquait pas des démons et des légendes. Des éclats vivants dansèrent à nouveau dans le regard du moine.

« Je devais ramasser la tête. Elle était par terre, à côté de celui qui dormait. Ça ne devait pas être confortable, allongé contre la pierre. »

Le cœur de Kitashi tomba au fond de son ventre. L'espace d'un instant, il vit distinctement le corps de Kushiyoko et les copeaux de bois qu'Iwasaki avait été le seul à repérer, ceux-là mêmes qui correspondaient trop bien à l'écrin de l'artéfact pour être tombés là par hasard. La tête avait été sortie de leur boîte millénaire.

« La tête, tu l'as touchée ? »

Le jeune homme poussa un cri inaudible.

« Nooooon ! Non. Ils m'ont donné des gants. Je ne l'ai pas touchée ! Les autres m'ont donné des gants. J'étais dans le noir avec ceux qui dormaient par terre. Je ne l'ai pas touchée, comme ils me l'ont dit, c'est promis.

— Je te crois, tenta de le rassurer Kitashi. Mais il faut que tu me dises, c'est toi qui l'as sorti de la boîte ? »

Il secoua frénétiquement la tête.

« On n'a pas le droit. Surtout pas. Il ne faut pas le toucher. Il est trop dangereux ! Je l'ai senti avec mes gants. Je me suis noyé, comme si une vague m'avait emporté... »

Là, au clair de lune, les bras autour de ses jambes repliées contre son torse, il se calma. L'espace d'un instant, Kitashi vit le jeune homme robuste et serein qui se cachait en lui. Il continua d'une voix posée et profonde, perdu dans ses souvenirs.

« Quand je l'ai pris dans mes mains, j'ai été saisi à la gorge. Des griffes se sont enfoncées dans ma peau, je ne pouvais plus respirer. J'ai couru jusqu'à la boîte, mais je n'arrivais pas à le poser. Il me parlait, me racontait des choses horribles, m'ordonnait de commettre des atrocités. Et il répétait que ça empestait, encore et encore. »

Kitashi resta coi. Son incompréhension tentait de tisser des liens avec les faits. Deux personnes avaient été en présence de l'artéfact. Toutes deux s'étaient ou se comportaient étrangement, comme atteintes d'une étrange folie. Bon sang, pourquoi tout ce qu'il découvrait dans cette affaire n'était qu'histoires à dormir debout et créatures ancestrales ?

« Ça veut dire que l'une des victimes a touché la tête... pensa-t-il à voix haute. Peut-être même Ashigaka lui-même. »

Le moine le heurta si brusquement que Kitashi tomba à la renverse. L'air s'expulsa de ses brutalement de ses poumons. Le jeune homme l'agrippa fermement par le col de sa chemise. Toute trace de lucidité l'avait à nouveau quittée.

« Ça empeste le sang des traîtres ! Il me l'a dit ! Il m'a ordonné de tuer les traîtres ! »

Kitashi se ressaisit. Il empoigna les avant-bras du religieux, le fit basculer sur le dos en balayant ses pieds de sa jambe et le bloqua à terre de tout son poids.

« De qui est-ce que tu parles depuis tout à l'heure ? Qui est "il" ? »

Il avait hurlé pour se faire entendre, car le moine gémissait pitoyablement, à présent. Il gigotait sous la masse de muscle qui le clouait au sol.

« De qui est-ce que tu parles ? Réponds ! »

Le parquet résonna de bruit de course. Plusieurs personnes arrivaient. À contrecœur, Kitashi relâcha le moine, qui recula contre le mur pour s'y plaquer, comme s'il avait le pouvoir d'y grimper. L'inspecteur lui décocha un dernier regard plein de colère, ouvrit grand un des paravents qui donnait sur le jardin et courut se cacher parmi les arbres.

De l'endroit où il se trouvait, il vit deux moines se précipiter vers Akusho. Ils brassèrent du vent jusqu'à l'arrivée d'un prêtre, reconnaissable à sa tunique d'officiant blanche. Sans se presser, ce dernier s'agenouilla devant le jeune homme en transe, lui murmura quelque chose. L'autre se calma assez pour qu'on puisse le soulever par les aisselles et le porter, les pieds traînant contre le parquet. Le prêtre resta en retrait. Les trois moines avaient disparu du champ de vision de Kitashi.

L'officiant regarda autour de lui, les mains dans les amples manches de sa tunique. Son regard s'attarda sur le jardin, Kitashi se plaqua contre l'écorce moussue, le cœur battant. Il eut tout juste le temps de reconnaître l'homme. Katō Koraī. La porte en papier claqua contre son battant lorsqu'il la referma et le silence retomba, aussitôt brisé par le chant des insectes et des grenouilles des bassins.





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