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8. Jun (3/3)

La vapeur d'eau qui s'échappait des bassins, derrière les rideaux de tissu, lui réchauffa le corps alors qu'il troquait ses vêtements contre le kimono. Passé la toile de coton qui séparait l'intérieur de l'extérieur, ses pieds nus foulèrent la pierre brute du sol. L'endroit, en plus d'être désert, n'était pas plus grand qu'une arrière-cour de maison de ville, le tout protégé par une pergola en bois sombre où les volutes de chaleur s'écrasaient paresseusement.

Complètement nu, la sueur qui coulait le long de son dos se confondit avec l'eau du bain quand il y entra sans hésitation. La haute température attaqua son épiderme, le picota, avant de s'atténuer pour ne laisser qu'une caresse agréable. La sensation était quelque peu similaire quand il usait de ses flammes. La chaleur qui le traversait était certes plus intense, mais il en éprouvait le même plaisir, sans l'adrénaline cependant.

Il roula des épaules, tendit ses muscles pour mieux les relâcher. Son dos se posa contre la roche qui couronnait les contours de la source chaude et il ferma les yeux. Il attendit, longtemps, et il commençait à s'impatienter.

Lorsque Kitashi entra dans le vestiaire, Jun le devina au son de son pas familier. Ses paupières s'ouvrirent à demi. Le tissu se froissa derrière le rideau. Quand son coéquipier écarta le tissu, Jun ne put s'empêcher de siffler devant le corps parfaitement musclé qui se présentait à lui. Kitashi lui lança un avertissement du regard. Il n'était pas d'humeur, Jun si.

Une serviette nouée à sa taille dissimulait la partie la plus intéressante, évidemment. Jun sourit en pensant à la tête que ferait Kitashi lorsqu'il se rendrait compte que son coéquipier ne s'était pas encombré de vêtement superflu. Il se régalait déjà de son air à la fois embarrassé et sérieux. Celui-là même qui accentuait la ride qui se creusait d'ordinaire entre ses sourcils, exactement comme dans ses moments de réflexion intense. En revanche, une deuxième serviette drapait les larges épaules de l'inspecteur. Jun haussa un sourcil. Il savait Kitashi pudique, mais pas à ce point.

« Ce n'était pas à l'école de police qu'il fallait que tu entres, mais dans une agence de mannequins », déclara-t-il d'une voix blanche tout en scrutant Kitashi qui pénétrait dans l'eau avec la classe de l'acteur Daniel Craig dans un James Bond.

Sa remarque arracha un ricanement à Kitashi, qui se dérida.

« C'est toi qui dis ça, avec ta gueule d'ange et toutes les nanas qui te courent après ? »

Jun chassa cette idée de la main, envoyant valser de l'eau autour de lui tandis que Kitashi s'asseyait confortablement dans le bain. Ce dernier poussa un soupir de satisfaction.

« Mannequin, c'est la voie facile pour moi. J'ai besoin de challenge, sinon, je m'emmerde.

— Et une bande de yōkais liés à des gamins tués comme des animaux, tu trouves ça assez intéressant ? »

Les lèvres de Jun se pincèrent.

« Plutôt, oui. D'ailleurs, tu as téléphoné à ta sœur à propos de l'arbre généalogique d'Ashigaka ? »

Kitashi soupira. Sa tête partit en arrière jusqu'à se poser contre un rocher. La vapeur avait humidifié ses cheveux en brosse et une goutte traça la ligne de sa mâchoire.

« Non.

— Tu ne devrais pas tarder à lui en parler. Une piste ne nous ferait pas de mal au moral.

— Je vais lui devoir un dîner, si je le fais. »

Un sourire attendri fleurit sur les lèvres de Jun.

« Ce n'est pas si terrible que ça. Tu vas voir, ça te fera du bien. Tu l'as évitée trop longtemps. »

Kitashi se redressa trop vite, Jun fut éclaboussé.

« Je ne l'évite pas. Je t'assure, insista-t-il devant le regard blasé de Jun.

— Arrête ton char, tu veux ? Je te connais. Quand quelque chose ne va pas dans ta vie, tu t'éloignes et tu te coupes de tout le monde. Moi, je suis l'exception, parce que je suis lié à ton boulot, tu ne peux pas m'éviter.

— Hélas, marmonna-t-il.

— Ce que je veux dire, continua Jun sans relever, c'est que Naho voit clair dans ton jeu. Je le sais. On en a discuté la dernière fois qu'on s'est vus. Elle m'a dit que tu avais commencé à ne plus répondre à ses appels juste après ta promotion en tant qu'inspecteur. »

Jun s'y attendait, mais la colère sur le visage de Kitashi le désarçonna plus qu'il ne l'aurait imaginé. Naho l'avait prévenu. Cette période de sa vie, avant qu'il ne travaille ensemble, était un sujet que Kitashi n'abordait sous aucun prétexte.

« Laisse-moi deviner : tu es encore allé fourrer ton nez dans les affaires qui ne te regardent pas ?

— Bingo. » Jun plongea dans l'eau jusqu'au cou pour se rapprocher de son coéquipier. « J'ai fouillé dans les archives du commissariat central, après ma soirée avec Naho. Tu as été affilié à une affaire de trafic d'armes cette année-là, sous couverture.

— Tu ne peux pas savoir ça. Le dossier ne t'est pas accessible. »

Jun se rapprocha encore. Il se posta à la gauche de Kitashi, bras sur le rebord. Le regard de son coéquipier s'égara sous l'eau, avant de remonter précipitamment.

« Tu l'as dit toi-même : toutes les nanas sont à mes pieds, déclara Jun comme s'il n'avait pas remarqué le trouble qu'il avait provoqué de par sa proximité. Ce n'est pas compliqué d'obtenir des confidences sur l'oreiller. L'agent Onetsu, ça te dit quelque chose ?

— Onestu ? Bon Dieu, Jun. Tu as couché avec un agent spécial juste pour assouvir ta curiosité mal placée ? »

Kitashi avait craché son reproche, littéralement, car Jun reçut un éclat de postillon sur l'épaule. Pour être franc, la réplique lui fit mal. Dit comme ça, ça faisait parfait psychopathe.

« J'aime savoir avec qui je travaille, c'est tout. Surtout que tu as divorcé juste après. Il y a de quoi se poser des questions. Tu ne veux pas en parler ?

— De quoi tu as si peur pour en arriver à de tels extrêmes ? éluda Kitashi dont le visage s'était rapproché de celui de Jun. Pourquoi tu as tant besoin de connaître le moindre détail de ceux que tu côtoies ? Tu n'as pas confiance en moi ?

— Je- Bien sûr que si. Ce n'est pas le sujet, là. »

Kitashi souffla du nez, le dédain transpirait de son visage crispé. Jun grimaça, lui aussi. Il ne s'était pas attendu à ce que la conversation se retourne contre lui. Le mois dernier, après la nuit passée avec l'agent Onestu, les questions avaient tourné dans sa tête au point de le rendre fou.

Qu'est-ce qui avait bien pu pousser un agent spécial à censurer une banale affaire d'infiltration chez les yakuzas ? Ce genre de mission, bien que courante, était très périlleuse, mais il n'y avait jamais de quoi en arriver à bloquer le dossier à des policiers aussi hauts gradés que des inspecteurs. Et si ça avait eu un rapport avec la véritable identité de Jun ? Après tout, on l'avait assigné en duo avec Kitashi juste après sa promotion et la dernière mission de Jun avec son ancien coéquipier avait été quelque peu... mouvementée.

Pour faire court, l'inspecteur qui l'avait formé, un vieux de la vieille, l'avait vu se débarrasser d'un trafiquant un peu trop loquace avec ses flammes. Il avait fait un arrêt cardiaque mortel l'instant d'après. L'affaire avait été classée sans suite et Jun s'en était sorti. Mais si ça n'avait pas été totalement le cas ? Avec les secrets qu'il trimballait partout avec lui depuis tant d'années, il avait appris à être prudent avant tout.

« Alors le sujet, quel qu'il soit, est clos. »

Kitashi se leva et se dirigea vers le rideau qui camouflait la sortie du onsen, non sans s'être assuré que la serviette qui dévalait dans son dos était à sa place.

« Eh ! Tu vas où ? On devait parler de l'affaire !

— On verra demain matin si tu es plus disposé à ça que de fourrer ton nez dans les affaires des autres. »

Kitashi disparut dans les vestiaires, une traînée d'eau dégoulinant derrière lui.

Bien joué, ô Jun, prince de la subtilité. Il grogna de frustration. Lui qui avait imaginé une soirée détente à taquiner Kitashi, il en avait pour son argent. Vraiment, il fallait qu'il apprenne à fermer sa grande gueule.

Il scruta les alentours de la cour. Les arbustes qui agrémentaient la décoration montaient assez haut pour atteindre le mur en pierre traditionnel. Nous étions dans un onsen, donc, pas de caméras. Jun sortit de l'eau. L'eau ruisselant sur son corps, il laissa le frisson familier le parcourir. C'était comme des milliers de fourmis qui vous couraient sur la peau. Et le feu afflua dans ses veines. La chaleur augmentait tellement que ça en devenait douloureux, surtout quand venait le tour à ses os et à sa peau de muter. Ces dernières années, il avait passé bien plus de temps sous sa forme humaine et ses rares transformations devenaient de plus en plus difficiles à supporter.

La fourrure recouvrit son épiderme avec un chatouillement, mais la sensation agréable s'arrêtait là. Les os se brisèrent pour se souder la seconde suivante. Les muscles rampèrent sur son squelette pour s'y adapter à la manière de serpents qui s'entrelaçaient, comme si les fibres de son corps étaient douées d'une conscience qui leur était propre. Chaque nerf, chaque tissu cardiaque, s'emboîtait dans un schéma précis. Le cœur prenait toujours plus de temps à s'adapter. L'organe était fragile, il arrêtait de battre pendant la transformation. Une mort pour une renaissance.

Les sens primaires prenant le dessus sur sa perception humaine était toujours le signe que le calvaire touchait à sa fin. Lorsque l'instinct délayait la douleur. Jun entendait, sentait, ressentait, vivait, plus fort. Il s'en sentait coupable. Pourquoi appréciait-il autant un état qu'il haïssait ? Il était prêt à tuer pour préserver sa vie humaine, mais se transformer était comme une drogue. Le constat n'engendra que plus de colère envers sa propre personne. Il feula, ses deux queues battirent l'air.

D'un saut élégant, il escalada l'enceinte. Il avait besoin de s'aérer. L'animal traîna au bord de la rive mais, très vite, Jun n'y trouva aucun intérêt.

Il s'assit sur le garde-fou du pont zen qui enjambait la rivière. La lune éclairait les alentours de son halo pâle. Un instant, il se tourna comme pour s'adresser à Kitashi et Itou avant de réaliser qu'il était seul et sous sa forme de yōkai. Ce qu'il souhaitait au plus profond de lui, c'était de passer du temps avec son coéquipier, et Itou. Pour que l'instant soit parfait, il ne manquait plus que leur présence à tous les deux. Malheureusement, jamais il ne pourrait se sentir pleinement heureux. À moins de se permettre d'être en présence de son meilleur ami sous sa forme de bakeneko.

Le corps deux fois plus imposant qu'un chat ordinaire se gonfla d'un souffle et se relâcha lentement. Il se souvient qu'il n'avait même pas remercié l'adolescente pour avoir désactivé le talisman qui gardait la sortie du tombeau du mont Ōeyama. Sans son intervention, il aurait été plus que délicat d'expliquer à Kitashi que le talisman installé à l'entrée du tombeau empêchait les yōkais d'en sortir.

À pas lent, Jun retourna à l'hôtel qu'il contourna jusqu'à apercevoir le balcon de leur chambre. Les paravents étaient toujours ouverts. Jun grimpa jusqu'au bois de la rambarde. Il s'apprêtait à atterrir lestement sur le tatami lorsqu'un mouvement attira son attention à l'intérieur. Par réflexe, ses deux queues se serrèrent l'une contre l'autre pour ne former l'illusion que d'une seule.

Ses yeux félins s'adaptèrent au noir de la pièce. Les contours d'un corps haut et musclé se murent dans la pénombre. Kitashi s'avança et la lumière nocturne éclaira son visage et le haut de son torse que le yukata ne cachait pas. Ses yeux chocolat accrochèrent ceux de Jun.



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