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20. Itou (2/3)

Son corps percuta de plein fouet celui de M. Minobe. Ses bras n'arrivèrent pas à faire le tour du torse musclé lorsqu'elle voulut l'enlacer, mais tout ce qui comptait en cet instant était la sensation du tissu de la chemise dans laquelle elle enfouit son visage. Deux puissants bras l'entourèrent sans la moindre hésitation, si fort qu'elle étouffait. L'une des mains remonta pour caresser doucement ses cheveux. Itou aurait pu pleurer, mais la colère lui brûlait toujours le ventre. Le visage souriant de Tobio la fixait derrière ses paupières closes. La paume de M. Minobe quitta Itou, laissant sur son dos un froid polaire.

« Tu es blessée ! Regarde-moi. »

Il la saisit par les épaules. Trop brusquement, il la tint à distance.

« Doucement, le rabroua Iwasaki en s'approchant à son tour. Tu vas lui faire mal. »

La lumière de sa lampe torche la révéla toute entière. Itou baissa piteusement les yeux devant l'air horrifié de M. Minobe. Elle sursauta quand Iwasaki engloba sa joue de sa main brûlante. Il avait l'air si inquiet que son cœur se serra.

« Je vais bien... leur assura-t-elle.

— Connerie, la coupa-t-il. Il est à toi tout ce sang ? »

Elle haussa les épaules comme une enfant prise en faute.

« Une partie, avoua-t-elle à mi-voix.

— Est-ce que je peux baisser la manche de ta tunique ? »

Itou acquiesça. Sa blessure à l'épaule la faisait encore souffrir le martyr. Elle grimaça lorsque le tissu frotta la plaie pour retomber sur son avant-bras. Iwasaki grimaça.

« Putain de merde. C'est Tobio qui t'a fait ça ?

— Ce n'est pas si grave.

— Ah ouais ? Parce qu'avec tout ce sang, on y voit que dalle, sale mioche ! Tu n'aurais pas dû te mettre en danger comme tu l'as fait ! »

L'attention d'Itou fut retenue par l'œil blessé d'Iwasaki. Plus qu'une simple entaille, la blessure avait été brûlée. S'était-il fait ça tout seul pour arrêter le saignement ?

« Si vous êtes ici, ça veut dire qu'Hana a capturé le dernier descendant, pas vrai ? »

Les deux inspecteurs demeurèrent silencieux. Ils se concentrèrent sur la blessure, mais Iwasaki avait raison, si Itou pouvait sentir que l'hémorragie avait cessé, on ne voyait pas l'entaille à cause du sang séché.

« Elle ne devrait pas être capable de tenir debout, murmura M. Minobe à Iwasaki.

— Ça risque de se rouvrir à tout moment... Il faut l'emmener à l'hôpital.

— Hors de question. Arrêtez de parler comme si je n'étais pas là, s'énerva Itou d'une voix dure.

— C'est justement parce que tu sors des conneries plus grosses que toi qu'on ne s'adresse pas à toi. »

Itou se renfrogna. S'ils réagissaient de cette manière rien qu'avec sa blessure à l'épaule, elle allait bien se garder de leur avouer qu'elle avait reçu un coup de katana dans le dos. Il était inenvisageable qu'ils la mettent sur la touche encore une fois. S'ils l'emmenaient à l'hôpital — et les dieux savaient qu'elle n'aurait pas la force de les en empêcher — elle ne pourrait pas s'assurer qu'ils restent en vie.

« De toute façon, vous n'avez pas le temps de vous occuper de moi. Hana et les descendants sont sûrement déjà au tombeau. Si on tarde trop, il sera trop tard. »

Iwasaki se redressa et agita les mains.

« Houla, c'est qui ce on ? Tu ne vas nulle part, et certainement pas au tombeau.

— Alors je vais vous attendre ici.

— Tu vas mourir d'une hémorragie interne si tu n'es pas prise en charge par un médecin », rétorqua M. Minobe.

Iwasaki émit un bref rire.

« Ouais, tu en sais quelque chose, hein ? dit-il d'un ton où suintait l'ironie.

— Et Iwasaki ? demanda Itou en le désignant d'un doigt accusateur. Lui aussi est blessé et c'est grave. Il devrait être à l'hôpital !

— Je suis un yōkai, moi, madame. Je guéris tout seul comme un grand ! »

C'était vrai. Les résultats du processus étaient déjà visibles. La lumière artificielle des lampes torches accentuait les chairs fondues. Elles n'étaient plus à vif. La cicatrisation avait commencé.

« Alors, tu n'as qu'à cautériser ma blessure comme tu l'as fait pour la tienne !

— Elle est folle, commenta Iwasaki à M. Minobe.

— Mais on ne peut pas la laisser comme ça, commenta ce dernier. C'est trop dangereux.

— Il faut décider vite, messieurs, insista Itou. Tic-tac. »

Sa réplique lui valut deux regards consternés. Iwasaki soupira. Il s'accroupit, inspecta à nouveau la plaie recouverte de sang séché.

« Ça va faire un mal de chien.

— Tant que ça ne fait pas un mal de chat. »

Son trait d'humour n'eut pas l'effet escompté. Iwasaki chercha silencieusement l'accord de M. Minobe.

« Mords ta manche », ordonna Iwasaki.

Il posa sa paume surchauffée sur la plaie. Il n'avait pas menti. La douleur était insupportable. Itou ne savait pas ce qui était le plus douloureux : l'impression qu'on lui apposait un fer chauffé à blanc sur la peau ou l'expression déchirante des deux inspecteurs. Ils ne devaient pas ressentir de la peine pour elle. Elle ne devait pas leur infliger autant de tristesse. Ce n'était pas ce pourquoi elle se battait.

Lorsqu'Iwasaki retira sa main, les jambes d'Itou lâchèrent. Il la rattrapa juste à temps et la serra dans ses bras.

« Je suis désolé. »

Elle tremblait, et s'en voulait de leur montrer qu'elle avait mal.

« Ne le sois pas. Allez-y, à présent. Je vais bien.

— Arrête de répéter ça, personne n'y croit ! s'emporta Iwasaki.

— Mais je ne mens pas. »

Itou tenta de se redresser, mais ne parvint qu'à coller son front suant contre le torse d'Iwasaki.

« Je suis contente que vous soyez en vie.

— T'as pas intérêt à mourir avant qu'on revienne ! »

Un sourire étira un peu les lèvres d'Itou.

« Si vous revenez, alors c'est d'accord. »

Les deux inspecteurs partirent à contrecœur en direction du tombeau. Itou s'autorisa une larme lorsqu'elle fut certaine qu'ils ne pouvaient plus la voir. Elle était fatiguée. Tellement épuisée. Ses jambes la portèrent sur le bord du chemin, où elle s'écroula.

Des bruits de conversations paniquées la sortirent de sa torpeur. Des prêtres, par dizaines, certains avec des sabres à leur ceinture, couraient vers le tombeau. Elle reconnut Katō Koraī, et... Aoi ! Ses manches écarlates de miko et sa chevelure de jais dansaient derrière elle. Ils ne la virent même pas. Les yeux ronds, Itou se leva. Combien de temps avait-elle fermé les yeux ? Les Anciens avaient-ils enfin pris la décision d'arrêter Hana ? Elle ne pouvait être certaine que d'une chose, c'est qu'une partie de ses forces lui étaient revenues. Elle ramassa Yukiru et s'élança à la suite de la délégation. Aoi ne devait pas s'aventurer dans un endroit aussi dangereux !

Itou les suivit tellement près qu'elle rejoignit le prêtre qui fermait la marche — elle se souvenait l'avoir vu lors d'une visite dans l'un des sanctuaires du centre de Kyoto, mais sans pouvoir se rappeler lequel —. Elle passa tellement inaperçue parmi la congrégation shintoïste qu'elle trouva presque cela insultant. À cet instant, elle réalisa qu'elle ne ressentait aucun soulagement de faire partie des siens. La tension au sein du groupe était presque palpable. Ils avaient conscience de l'ampleur de la situation, ce qui rassura Itou. Un peu d'aide, enfin, ne sera pas de refus.

Ils atteignirent le haut de la butte. La poussière qui régnait habituellement sur le plateau du tombeau n'était plus que boue après l'averse de tout à l'heure. Le sol collait aux chaussures, ralentissait les pas. La troupe stoppa brusquement. Pourtant, aucun ordre n'avait exigé cet arrêt. Itou ressentit, comme tous les autres, la puissante aura qui émanait de l'ouverture dans la roche.

L'entrée de la grotte se dressait devant eux. Elle était rendue plus sombre par la lumière lunaire qui éclairait les alentours, donnant au lieu un aspect hors du temps. On aurait pu se croire en plein cauchemar.

Le vent se leva. La température baissa et Itou frissonna. Le prêtre devant elle fit un pas en arrière. Lui aussi tremblait, mais pas de froid. Il tourna la tête dans sa direction. Il émanait de ses yeux exorbités la peur d'un homme condamné à mort. Ce qui n'était peut-être pas si éloigné de la vérité, songea Itou. Il poussa un gémissement pathétique et trébucha dans la boue en rebroussant chemin à toute allure. Le groupe s'agita. Itou, elle, posa une main sur la garde de Yukiru.

Katō, dont elle reconnut la voix claire, s'adressa à la foule, les bras ouverts, les manches de sa tunique pendant dans le vent.

« N'ayez pas peur ! Nous avons un devoir à accomplir, mes amis, ne vous avisez pas de l'oublier. »

Des murmures parcoururent la petite assemblée. Ils hésitaient. Itou, en revanche, ne réfléchit pas à deux fois. Elle se fraya habilement un chemin et fonça vers le tombeau. Elle aurait juré entendre sa sœur prononcer son nom. Surtout ne pas se retourner ou elle allait pleurer. Et elle avait besoin de toutes ses compétences pour faire face à ce qui l'attendait à l'intérieur.

Il faisait plus froid dans la grotte que dehors. La température chuta de plusieurs degrés, agressant la peau nue de l'adolescente. Si elle pensait qu'il ferait très sombre, il n'en fut rien. Des dizaines de bougies diffusaient une ambiance tamisée. Leur flamme dansait sur les parois, rendant la pierre presque vivante. Les lettres de sang, quant à elles, semblaient émerger de leur support pour flotter dans l'air. « QUE COULE LE SANG DES TRAÎTRES ». Ils étaient sept, tous à genoux au pied de l'estrade en granit, les mains attachées dans le dos et les chevilles ligotées. Le cœur d'Itou se brisa lorsque ses yeux se posèrent sur la petite silhouette de Takeda, frêle en comparaison de ces hommes adultes, néanmoins tout aussi tremblants de peur que le garçon. Sauf un. Celui au dos plus courbé que les autres, il semblait le plus vieux.

Dos à Itou, M. Minobe pointait son arme vers Hana, debout sur l'estrade.

« Hana, je n'ai pas envie de vous tuer. S'il te plaît, arrêtez cette folie. »

Étrangement, elle se tenait aussi courbée que ses prisonniers, alourdie par un poids invisible. Où était passée sa prestance ? La distance qu'elle mettait entre le monde qui l'entourait et elle-même ? À la lueur des flammes, sa peau était toujours aussi parfaite, mais elle paraissait à présent plus âgée. Comme si tous ses siècles d'existence la rattrapaient enfin. Elle ne broncha pas sous la menace du pistolet.

Hana n'était pas seule, évidemment. Hirohito et Sasaki étaient là, eux aussi, plaqués tous les deux contre la paroi par la menace des mains surchauffées d'Iwasaki. Les yōkais étaient en mauvaise posture, s'émerveilla Itou. Et avec les prêtres qui seraient là d'une minute à l'autre, Hana n'aurait d'autre choix que d'abandonner !

« Hana, commença Itou et tous remarquèrent sa présence, rends-toi, s'il te plait. C'est terminé. »

Comme pour confirmer ses dires, l'assemblée de prêtres arriva à son tour dans le tombeau. Ceux qui ne possédaient pas d'arme, comme Aoi et Katō, se déployèrent à droite et à gauche de l'entrée. Cinq dégainèrent leur katana en gestes experts. Des exorcistes, comprit Itou. Ils étaient bel et bien sauvés !

Un hurlement mourut dans sa gorge lorsque l'un d'entre eux lança un talisman dans le dos d'Iwasaki. Ce dernier s'écroula sous la douleur. Le papier se consuma en de minuscules braises noires, emportant avec lui tout ce qui se trouvait sur son chemin : le tissu de la chemise et la peau d'Iwasaki. Itou dégaina son sabre alors que M. Minobe braquait son arme de service sur les exorcistes, mais deux lames menaçaient déjà la carotide d'Iwasaki. L'un des assaillants le força à poser son visage contre le sol d'un pied entre les omoplates.

« Lâchez-le ! hurla M. Minobe, le doigt sur la gâchette.

— Posez votre arme, inspecteur, ordonna l'exorciste qui tenait Iwasaki à terre. Ou le yōkai meurt. »

Itou pivota sur sa gauche. Un autre exorciste la menaçait de son katana. Elle lança des regards perdus autour d'elle. Sa sœur accrocha son appel au secours. Itou prononça silencieusement son prénom, mais Aoi se contenta de secouer la tête, les larmes aux yeux. Les bras croisés sur sa poitrine, elle sanglota, tout aussi déboussolée que sa cadette. Et elle n'était pas la seule. En réalité, à part les exorcistes et Hana, personne ne semblait comprendre ce qui était en train de se passer.

« On n'était pas censés empêcher que le Shuten-dōji ne revienne à la vie ? marmonna un officiant à l'adresse de l'exorciste qui menaçait Itou.

— C'est ce qu'on est en train de faire. Alors ne restez pas planté là et allez prendre leur arme aux inspecteurs.

— Mais...

— C'est un ordre ! » rugit l'exorciste.

Le groupe sursauta. Deux prêtres s'exécutèrent.

« Mitsushi avait raison, s'exclama Itou alors que M. Minobe remettait avec réticence son unique moyen de défense au shintoïste, les exorcistes sont vraiment tous des ordures. »

Son adversaire la mitrailla du regard.

« Toi aussi, gamine, pose ton arme. Ou le yōkai meurt. »

Itou jeta une œillade à Iwasaki. Le front contre le sol, son corps était encore parcouru de spasmes douloureux. Pour appuyer la menace de leur confrère, ses deux geôliers réaffirmèrent leur prise sur leur lame, tout contre la gorge d'Iwasaki. Itou claqua sa langue contre son palais. Son être tout entier brûlait de haine. À cet instant précis, elle se sentait capable de faire sortir du feu de ses paumes, exactement comme son ami.

« Il n'y a qu'une personne qui a le droit de m'appeler gamine, et elle est morte cette nuit, alors je te conseille de la fermer. »

Malgré son attitude provocatrice, Itou posa Yukiru à ses pieds.

« Lève les mains en l'air », éructa l'exorciste.

Elle s'exécuta avec un soupir. Il ne payait rien pour attendre, celui-là. Tous autant qu'ils étaient, cette bande d'imbéciles ne prenait pas deux secondes pour réfléchir à ce qu'on leur ordonnait de faire.

« Et maintenant ? demanda Kitashi, tellement hors de lui qu'il semblait vouloir sauter à la gorge de l'exorciste à sa portée. Comment vous allez empêcher le Roi de revenir ?

— La demoiselle sait ce qu'il faut faire. »

À entendre cette voix si familière, Itou sefigea. À l'entrée du tombeau, tous se poussèrent pour laisser passer la gujidu sanctuaire Matsunoo-taisha. 


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