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18. Kitashi (2/3)

Kitashi fut obligé de s'agripper à la portière de la voiture quand le monde se mit à tourner autour de lui. Sa vision se flouta et ses côtes lançaient des éclairs dans sa cage thoracique. Il jura, sursauta au contact de la main de Jun sur la sienne, sur le rebord de la portière ouverte.

« Je vais conduire.

— Non. Je vais bien.

— Allez, juste pour cette fois. De toute façon, ton ex ne saura jamais que tu n'as pas conduit ta satanée bagnole puisqu'on va arriver les premiers. »

Kitashi hésita une poignée de secondes, un rictus sur le visage. Jun soupira et s'empara des clés sans son accord. Vaincu, Kitashi s'installa sur le siège passager pour la première fois depuis... Il n'arrivait pas à s'en souvenir. Jun se souvenait-il comment conduire ? Un doute le saisit, mais il se dissipa quand son coéquipier manœuvra parfaitement pour introduire le véhicule dans la circulation. Les lampadaires défilaient sous ses yeux épuisés. Les rues ne représentaient plus que des taches grises.

« Je ne lui dirai pas si tu dors un peu pendant le trajet, hein. Sois tranquille.

— Je n'ai pas besoin de dormir... »

Mais Kitashi sentait déjà ses paupières s'alourdir. Il sombra pour ne se réveiller en sursaut que quand le moteur cessa de tourner.

« Pas de panique. Il n'y a personne. »

Jun avait raison. Le parking de la bambouseraie était aussi désert que celui du sanctuaire. À l'entrée du jardin, les bambous dansaient paresseusement dans la brise, hauts dans le ciel qui prenait des teintes glaciales. Le soleil n'allait pas tarder à se lever. Kitashi se releva dans son siège. Il grimaça sous la douleur. Jun soupira, mais ne fit aucun commentaire. Tant mieux, Kitashi n'avait pas la force de le confronter encore une fois au sujet de sa santé.

« Bon, dit finalement Jun en ouvrant sa fenêtre dans un bruit feutré. Un courant d'air frais envahit l'habitacle. C'est quoi le plan ?

— Tu ne crames pas tout pour commencer.

— Pas du tout mon genre. »

Il aurait dû sourire, mais Jun garda un visage de marbre. Il était tendu, comprit Kitashi. Ce n'était pas ce qu'il voulait, car lui aussi était sur les nerfs. Le Jun joueur et nonchalant lui manqua, tout à coup.

« Megumi est un type qui ne prend pas grand-chose au sérieux, alors je ne veux pas que tu t'énerves. Il risque de nous provoquer. Il adore ça.

— Ça tombe bien, moi aussi.

— Je suis sérieux. Regarde-moi. »

Jun n'obtempéra pas, alors Kitashi lui saisit la mâchoire d'une main et tourna son visage dans sa direction. Jun en resta coi. La lueur de surprise que Kitashi lut dans ses yeux lui plut.

« On s'en tient au strict minimum. À savoir : on a une secte religieuse qui en veut à la vie du propriétaire du terrain et on n'a pas assez de monde pour couvrir toute la zone. Tu ne t'énerves pas. Je parle. Compris ? »

À peine eut-il terminé sa phrase que les phares d'une berline rouge éclairèrent l'arrière de leur SUV. Kitashi se retourna si soudainement qu'il lâcha échapper une plainte.

« Promets-moi un truc, dit Jun tout en suivant de la tête la trajectoire de la voiture qui se gara devant eux. Dès qu'on a terminé avec ce type, on retourne à l'hôpital pour te faire examiner.

— J'ai deux côtes fêlées et des hématomes, aller à l'hôpital n'y changera rien.

— Je voudrais juste m'assurer que tu n'aies pas un poumon perforé à force de faire des conneries.

— On verra. Ça dépendra de ton comportement.

— Sérieux ? J'ai pas six ans !

— Des fois, je me le demande », marmonna Kitashi en sortant du véhicule.

Même avec toute la volonté du monde, il ne put empêcher une grimace de déformer ses traits. Son rythme cardiaque anormalement haut n'arrangeait rien. Jun claqua sa portière trop fort. Cela aurait dû l'énerver, mais, étrangement, il en éprouva un certain réconfort. Son coéquipier était enfin fidèle à lui-même, surtout quand il adopta une attitude détachée. Il attacha ses cheveux en arrière et fourra ses mains dans les poches de son pantalon, sa veste sur le dos. Les phares de la berline découpèrent son profil dans la lumière timide de l'aube.

« Un de mes gars vient de m'apprendre qu'un immeuble a été inondé du sol au plafond dans le centre il n'y a pas vingt-quatre heures. Ne me dites pas que ça a un rapport avec la merde que tu traines toujours avec toi, Kitashi. »

Sa silhouette du dénommé Megumi était à l'image de sa voix, aussi tranchante qu'une lame. Kitashi déglutit. Megumi était seul, et il fumait. La fumée qu'il souffla s'éleva dans l'air alors que l'odeur familière et douloureuse agressa les narines de Kitashi. Douce torture, se dit-il. Il se détestait pour se comporter comme un camé en manque, mais c'était exactement ce qu'il ressentait. Megumi était dangereux et désirable. Une drogue dure que Kitashi savait à sa portée. C'était sans doute ça le plus difficile.

« On n'est pas là pour parler actualité que je sache », déclara Jun avec une agressivité qu'il ne se donna pas la peine de dissimuler.

Megumi ne sembla remarquer qu'à l'instant la présence de Jun. Il tira une taffe, ce qui embrasa l'embout de la cigarette. Le nuage de nicotine sortit d'entre ses lèvres lorsqu'il parla.

« On n'a pas été présentés, il me semble. Yasufumi Megumi.

— Je sais qui vous êtes. »

Le ton agressif fit froncer les sourcils de Megumi.

« Megumi, voici Iwasaki Jun, mon coéquipier. »

Kitashi se serait giflé. Le prénom de son ancien amant lui avait échappé avec une facilité déconcertante. Lui qui avait voulu mettre de la distance entre eux en l'appelant par son nom de famille, comme il l'avait fait au téléphone...

Jun et Megumi se toisèrent pendant de longues secondes. Kitashi se sentit soudain de trop. Que leur prenait-il ?

« On n'a pas beaucoup de temps, alors je vais aller droit au but... commença Kitashi pour briser le silence.

— Est-ce que ça a un rapport avec l'inondation de l'immeuble ? l'interrompit Megumi.

— Connaître la réponse ne t'avancera à rien.

— Ah ouais ? Parce que mon petit doigt m'a dit qu'il s'est passé beaucoup de choses en ville en peu de temps ces derniers jours. Le plus drôle, c'est qu'aucun des gangs du coin n'est concerné de près ou de loin. Des assassinats, des disparitions... Vous devez être au courant, non ? »

Il sonda un instant Kitashi. Un rictus déforma les lèvres fines de Megumi.

« Ouais, c'est bien ce que je pensais. »

Une colère vive incendia les entrailles de Kitashi. Il n'avait pas changé. Il lisait en lui comme dans un livre ouvert. La raison même de l'échec de sa mission sous couverture se trouvait au fond de ses pupilles bleues. Megumi n'était qu'à moitié japonais. Avec sa mâchoire large et acérée, ses pommettes hautes et sa musculature de bodybuilder, il ne passait pas inaperçu, surtout que ses tatouages débordaient largement sur ses épaules et sur son cou. Ce type était une provocation aux autorités à lui tout seul, ce qui lui avait valu de monter en grade rapidement au sein de l'organisation. Et c'était Kitashi qu'il avait choisi comme bras droit.

« Éclaire-nous donc sur tes sombres pensées, beau brun, cracha Jun avec tout le dédain dont il était capable.

— Je crois, monsieur le mannequin d'opérette, rétorqua Megumi en montrant les dents comme un chien enragé, que vous allez me demander de mettre les mains dans une sale affaire. Du genre que je n'apprécie pas. »

Jun se tendit sous la remarque. Une main de Kitashi sur son épaule suffit cependant à le retenir. Il s'avança d'un pas, séparant partiellement Jun de Megumi. Ces deux-là, il ne fallait pas les enfermer dans une même pièce ou ils s'entretueraient immédiatement.

« On a à faire à une secte religieuse. C'est eux qui foutent le bordel en ville.

— Je les connais ?

— Non.

— T'es sûr ? insista Megumi. Parce que si c'était que ça, je serais déjà au courant. Tu dois le savoir, mais je suis monté en grade depuis que t'as choisi de rester un pauvre flic.

— Répète ? »

Kitashi posa cette fois sa paume sur le torse de Jun. Il fut surpris de sentir la chaleur qu'il dégageait. C'était à la limite du supportable. Kitashi n'y connaissait pas grand-chose sur les Bakeneko, mais il se doutait que ce n'était pas bon signe. Megumi leva les mains au-dessus de sa tête, sa cigarette entre les lèvres.

« Ola ! Tiens ton animal féroce en laisse, Kitashi, il pourrait me mordre.

— T'as pas idée », marmonna Jun.

Kitashi lança un regard appuyé à son coéquipier. Jun dégagea brusquement le bras de Kitashi.

« Félicitations pour ta promotion, répondit Kitashi en reportant son attention sur Megumi qui souriait d'un air satisfait. Tu as dû arracher combien de pères à leur famille pour l'obtenir ? Ou peut-être que le trafic de mineurs a suffi ?

— Ce que tu peux être rabat-joie ! Mais peu importe. Ce que j'essaye de vous dire, les guignols, c'est que j'ai à présent accès à des informations plutôt ahurissantes.

— Du genre ? »

Megumi pointa Jun du doigt.

« Je ne serais surpris que la chaleur qui fait onduler l'air autour des paumes de ton petit copain soit un effet d'optique. C'est quoi, comme monstre, celui-là ? J'en ai un aussi qui jette des flammes, c'est un sale matou. Si ça se trouve, on a le même ! »

Kitashi se tourna vivement vers Jun, ou, plutôt, vers ses mains. Le corps entier de son partenaire se soulevait au rythme de sa respiration haletante et ses paumes, tournées vers l'extérieur, rougissaient comme du fer à chaud. Kitashi chercha son regard, mais les pupilles dilatées de Jun étaient rivées sur Megumi.

« Je crois que je l'ai énervé, déclara celui-ci sans cacher sa satisfaction. Ne lui en veut pas trop, Kitashi. Du moment que tu sais quoi chercher, tu reconnais ces bêtes-là à des kilomètres.

— Je t'interdis de lui parler comme ça. »

Megumi haussa un sourcil. Il faut dire que Kitashi avait été lui-même surpris par le ton sombre de sa réplique.

Le yakuza hausse les épaules.

« C'est juste un monstre, tu sais. Après moi, ce que j'en dis, c'est qu'ils ont autant le droit de vivre que nous autres, pourritures. Par contre, compliqué d'exister sans se faire choper. La semaine dernière, déjà, un de mes gars s'est fait sauter dessus par un type qui venait d'un sanctuaire. Sauf que je laisse pas des mecs en costume de carnaval faire du mal aux membres de l'organisation.

— Il est mort ? demanda Jun et Kitashi comprit l'espoir qui pointait dans sa voix.

— Et pas qu'un peu. Mais j'ai fait ça propre. Franchement, je ne sais pas comment tu as fait pour survivre aussi longtemps sans protection, inspecteur. Tu m'as l'air d'être un bon combattant, mais tu as le sang un peu trop chaud. Sans mauvais jeu de mot. Si jamais t'en as marre de jouer avec la police, t'auras qu'à intégrer l'organisation. Ça te dit ?

— C'est une blague ? s'offusqua Jun.

— Je peux te promettre que tu riras moins quand les gens que tu prends pour tes proches te rejetteront en apprenant qui tu es vraiment. Peu importe si tu as été une bonne personne, ou combien de vies que tu as sauvées. »

Les pupilles de Jun quittèrent Megumi pour ricocher sur Kitashi. Ses yeux chocolat ne cessaient de scruter les alentours, comme un animal acculé. Megumi éclata de rire.

« Laisse-moi deviner, c'est exactement comme ça que Kitashi a réagi, pas vrai ? J'en étais sûr !

— T'es content, hein ? dit Jun avec une voix trop calme pour ne pas être annonciatrice de sa colère, alors que son regard se dirigeait lentement en direction de Megumi. Ce que tu n'as pas calculé, le génie, c'est que maintenant que tu sais ce que je suis, je peux te cramer quand je veux. »

Kitashi dégaina son arme de service au moment où 'il entendit Megumi retirer la sécurité de son silencieux qu'il gardait dans un holster d'épaule, sous sa veste.


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