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16. Jun (2/3)

Il agita le bras pour saluer l'ambulance qui, sirène éclairée, s'inséra dans la circulation. Après avoir donné l'ordre à trois patrouilles de suivre le véhicule et de garder un œil sur Kitashi, il partit dans un fourgon d'intervention en direction du QG de la police. S'il pouvait être dangereux de laisser son coéquipier seul, il doutait que ce Tobio revienne tout de suite à la charge. L'effet de surprise passé, il était très probable qu'il y repense à deux fois avant de revenir à l'attaque. Peut-être choisirait-il même de changer de cible pour s'attaquer à Jun. Cette pensée lui donna des frissons. Se faire exorciser lui fichait une trouille bleue. Pour avoir déjà vu des compères passer de l'autre côté, il pouvait sans mal affirmer qu'il ne s'agissait pas de la façon la plus douce de mourir.

Il téléphona à Nao à l'arrière du commissariat avec le smartphone emprunté à la réceptionniste. Avec son sourire charmeur et un « s'il vous plait », sa belle gueule était bien utile. Il s'assit sur le rebord d'une fenêtre d'un bureau vide du rez-de-chaussée, une main sur sa blessure au ventre. Avec toute l'agitation de la journée, la plaie s'était rouverte. Bien que son organisme se régénérait plus vite que celui d'un être humain, une bonne nuit de sommeil n'aurait pas été de trop pour aider ses cellules à se réparer. Inutile de préciser que la sœur de Kitashi lui passa un savon. Elle risquait de se faire virer si on apprenait qu'elle avait falsifié un rapport de recherche — surtout si ledit rapport n'avait pas été demandé par ses supérieurs —. Jun le savait. Nao le savait.

« ... mais c'est vraiment important. Tu sais bien que je ne te le demanderais pas si on ne pouvait pas faire autrement.

— Putain, pesta-t-elle à l'autre bout du fil, exclamation aussitôt suivie d'une expiration dont Jun pouvait sentir la fumée de cigarette à travers le portable. Je savais que je n'aurais pas dû m'embarquer dans vos magouilles. Et je peux savoir pourquoi c'est toi que Kitashi envoie au casse-pipe ? Il a trop peur de se faire envoyer sur les roses, pas vrai ? »

Jun se mordit la lèvre.

« Ben, en fait, il est à l'hôpital au moment où je te parle. Rien de grave ! s'empressa-t-il d'ajouter alors que Nao s'étouffait avec la nicotine qu'elle avalait. Il ne voulait pas aller se faire examiner, alors j'ai dû le forcer un peu.

— Ouais, je le vois bien faire le dur. Heureusement que tu es là pour veiller sur lui. Vivement que vous vous mettiez ensemble. »

Jun souffla par le nez, mais son corps se crispa et il eut soudain très froid. Les désillusions faisaient toujours un mal de chien, il aurait pourtant dû le savoir. Le pire, cependant, aurait été de perdre la face. Il se racla la gorge et fit ce qu'il faisait de mieux, le mec que rien ne pouvait départir de sa nonchalance.

« Ne compte pas trop là-dessus. Qui te dit que je veux bien de lui ? »

Nao pouffa et la ligne grésilla.

« Ne me prends pas pour une aveugle, mais si tu veux faire l'autruche, vas-y. Moi, je m'en fous. De toute façon, les sentiments, si ça ne sort pas, ça explose. »

Dans l'air de la nuit, Jun resserra son bras autour de sa taille, appuyant sur son pansement de fortune. La douleur n'était rien comparée à celle que lui causait le souvenir de Kitashi se jetant sur ses lèvres.

« C'est mort, ma pauvre. Y'a pas moyen que ça arrive. La seule raison pour laquelle il a le sens du style est parce qu'il passe son temps dans le placard. »

Le rire de Nao lui vrilla tant le tympan qu'il dut éloigner l'appareil de son oreille.

« Elle est nulle ta blague !

— Si elle est si nulle que ça, arrête de beugler comme une hyène ! »

Un liquide brun s'écrasa à quelques centimètres de Jun, tachant son pantalon volé. Il s'empressa de s'écarter de la façade pour lever la tête. L'une des fenêtres du troisième étage était ouverte, avec une Saito appuyée contre son encadrement et un gobelet vide dans la main.

« Désolé Iwasaki ! Je ne t'avais pas reconnu avec ta tenue de comptable ! Bouge-toi, on commence la réunion.

— Sale fille de... »

Elle disparut du champ de vision de Jun. Les doigts de sa main libre se serrèrent et se desserrèrent pour apaiser la chaleur qui s'accumulait dans ses paumes. Son téléphone chauffa un peu trop contre son oreille alors que Nao s'indignait à l'autre bout du fil.

« Ce n'est pas à toi que je parlais. Il faut que je te laisse. Je dois aller dévisser la tête de quelqu'un. »

A sa plus grande déception, la cellule de crise ne lui laissa pas l'occasion de mettre son plan à exécution. Il aurait été mal venu de briser la nuque d'une collègue devant son partenaire et leur chef de service. Même si Saito était quelqu'un de détestable qui, pour se sentir exister, pourrissait la vie des autres. Rabaissait-elle aussi son mari et ses enfants, le soir, en rentrant chez elle ? Jun s'interrogeait ainsi quand Fushiguro, via le vidéoprojecteur, afficha sur le mur blanc de la salle plongée dans le noir la photo du dernier descendant.

Ichigō Hiro était à quelques années de la retraite. Sa calvitie était aussi impressionnante que son CV. Il était parti du bas de l'échelle dans la grande entreprise ferroviaire West Japan et avait obtenu le poste de directeur de la route Sagano Scenic, une attraction pittoresque qui brassait des millions de yens par ans dans sa campagne reculée de Kyoto. Selon les informations de la police, il résidait sur son lieu de travail, tout près de la Katsura River et de la bambouseraie d'Arashiyama, elle aussi très touristique.

« Iwasaki, c'est bien notre homme ?

— Oui, chef. Il est la prochaine cible de notre secte. Il lui faut une sécurité maximum.

— Bien sûr. Vous irez avec une escouade lui expliquer la situation. Nous le mettrons sous protection policière. Partez dès que vous serez prêt. »

Jun s'inclina, non sans lancer un rictus victorieux à Saito et Watabane. Dans la pénombre de la salle, difficile de décrypter leur expression, mais son imagination lui permit de pallier à ce détail.

« Quant à vous deux, je vous sépare pour le moment. Saito, vous assisterez Iwasaki et l'accompagnerez pour rendre visite à notre cible. Watabane, commencez dès maintenant à mener des recherches pour retrouver les individus déjà kidnappés. »

Jun ne se gêna pas pour joindre ses plaintes à celles de ses deux collègues. La pièce de réunion vide amplifia le brouhaha, si bien que les trois agents haussèrent le ton comme un groupe de dix personnes.

« Chef, vous ne pouvez pas faire ça ! Je suis affectée à la brigade des portées-disparus. Me séparer de mon coéquipier n'a aucun sens !

— Pitié, chef, ne me laissez pas avec elle. Vous savez ce que les sorcières comme elle font aux innocents hommes comme moi ?

— Monsieur, avec tout mon respect, insista Watabane, cette situation est tout à fait délirante. Saito et moi-même résoudrons cette affaire bien plus vite en faisant équipe.

— Assez ! »

La voix de ténor de Fushiguro fit trembler les murs et le silence retomba comme une chape de plomb. Ses lunettes rectangulaires avaient glissé sur son nez fripé et son visage était parcouru de plaques rougeâtres.

« Fermez-la ! Je vous donne un ordre, vous l'exécutez, un point c'est tout. Et si j'entends encore une plainte, le rêve de M. Iwasaki se réalisera : je vous accorderai des vacances à durée indéterminée. En d'autres termes, vous serez virés ! »

Pendant de longues secondes, on n'entendit plus que le ronronnement du vidéoprojecteur. Jun retint un soupir. La négociation n'était plus à l'ordre du jour. Abattu à l'idée de devoir se coltiner la sorcière pour les prochaines vingt-quatre heures, il plongea les mains dans les poches de son pantalon.

« On peut y aller, du coup, ou... ?

— Dégagez de ma vue ! »

Jun rentra la tête dans les épaules, imité par Saito et Watanabe. Il ouvrit d'un geste souple la porte en murmurant un « O.K » d'une voix d'enfant. Il se dépêcha de descendre les marches de l'immeuble. Il s'arrêta subitement sur le premier palier lorsqu'il entendit des bruits de pas dans son dos. Il se retourna vers Saito, agacé.

« Au cas où tu ne l'aurais pas compris, j'ai pris les escaliers pour que tu prennes l'ascenseur. Il me semble qu'on a toujours fonctionné comme ça quand nos équipes se croisaient. »

Son ton venimeux était plus fort que lui. Depuis qu'il était au courant de l'épée de Damoclès que Saito tenait au-dessus de la tête de Kitashi en le menaçant de révéler son homosexualité, l'envie de lui cracher au visage le démangeait sérieusement. De toute façon, il n'avait jamais pu la piffer, et c'était un ressentiment réciproque. Dans son costume impeccable, Saito croisa les bras sur sa veste ajustée en faisant la moue. Sa hanche gauche supporta tout le poids de son corps et son pantalon à pinces au tissu fluide suivit son geste.

« Écoute, commença Saito, je tiens une promotion et je ne compte pas la lâcher. Même si pour ça, je dois travailler avec toi. C'est comme un sport d'équipe, on laisse le personnel sur le banc quand on rentre sur le terrain. C'est comme ça qu'on remporte une victoire.

— Même professionnellement parlant on ne peut pas se voir, je te rappelle. »

Saito marqua un temps d'arrêt. Une ride du lion se forma entre ses sourcils.

« Tu marques un point. Il n'empêche que je refuse de me faire virer à cause de ton refus de collaborer avec moi. »

Un agent de konban qui montait rasa les murs en les croisant. Jun ne rêvait à l'instant que de se plonger dans le brouhaha habituel du commissariat situé au rez-de-chaussée. Cette affaire, il fallait la résoudre coûte que coûte. Il soupira du fond du cœur.

« On se rejoint dans deux heures chez Ichigō. Hors de question de faire le trajet avec toi. Je ne t'adresse la parole que si c'est nécessaire.

— Ça me va. »

Jun se retourna, prêt à continuer sa route, mais il fit brusquement volte-face, un doigt en l'air.

« Hé, Saito ! »

Cette dernière se retourna en même temps que sa chevelure sèche alors qu'elle montait les marches.

« Dis à Watanabe que je vais lui envoyer la liste complète des descendants pour ses recherches. Il en aura besoin.

— D'accord. Je prends l'ascenseur. »

Franchement, songea Jun en s'engageant sur le trottoir qui longeait le commissariat central, il fallait qu'il investisse dans une voiture. Hors de question de prendre un véhicule de patrouille. Ils étaient tous équipés de GPS. Avec Saito qui lui collait aux baskets, il serait trop risqué qu'elle découvre que Jun avait laissé ses vêtements chez Iwasaki. Il ne manquait plus à cette sorcière qu'une preuve de son orientation sexuelle pour le clouer à son poste sans perspective d'évolution. Jun ne la lui servirait pas sur un plateau. Si cela devait arriver, il n'avait aucun mal à imaginer que la situation serait pire que la mort pour Kitashi. Refuser un poste plus important non pas à cause de ses compétences, mais de sa vie personnelle était monnaie courante au Japon. Et ce serait un cauchemar devenu réalité pour Kitashi. Jun irait donc à pied récupérer son insigne et son arme de service. Celle qu'on lui avait prêtée pour l'intervention avait été soigneusement enregistrée et rangée avec les autres armes de services vacantes. Heureusement pour lui, le chef Fushiguro n'avait pas posé de questions à ce sujet. Si Jun se fiait à son instinct, son supérieur n'était pas encore au courant. Sinon, l'enquête aurait bien pu leur être définitivement retirée.

Plutôt qu'à pied, Jun se déplaça à pattes. De toit en toit, il était plus rapide. Il abandonna les vêtements volés derrière un restaurant désert et s'élança en direction du quartier de Kita-ku. Ses muscles étaient tiraillés de douleurs lorsqu'il arriva à destination. A sa surprise, rien n'avait bougé, pas même la fenêtre ouverte par laquelle il s'était enfui sous la menace de Kitashi le matin même. Ou, devrait-il dire, hier matin, car le soleil se levait au-dessus des toits des maisons basses de la rue, encore calme à cette heure. Le futon était encore défait au milieu de la pièce et ses affaires étaient éparpillées sur les tatamis. Jun reprit forme humaine et se dépêcha d'enfiler son caleçon et de boutonner sa chemise. Le tissu sentait la transpiration, alors il s'aspergea de déodorant qu'il trouva sur l'évier de la minuscule salle de bains. Un instant, il posa les mains sur son rebord et scruta son reflet dans le miroir. La maison, vide, lui donna un sentiment de malaise. Il s'y était pourtant senti si serein une poignée d'heures auparavant. Tout avait si mal tourné, et si vite... Ses paupières se fermèrent. Dans le noir, il se força à penser à Itou entre les mains d'un groupe de yōkais aux attentions aussi floues que dangereuses. Il allait capturer ces enfoirés et retrouver Itou, saine et sauve. Voilà ce qu'il allait faire. Mais d'abord, avisa-t-il en accrochant son arme de service à son pantalon qu'il ceintura à sa taille, il fallait rendre visite au dernier descendant. Tout partait de là.





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