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1. Kitashi (3/3)

Un ange passa. Trois moines s'avancèrent vers les inspecteurs. Ils étaient aussi jeunes que des adolescents tout juste sortis de leurs examens de fin de lycée. Kitashi pinça les lèvres lorsqu'il remarqua qu'ils s'arrangeaient pour dissimuler leur camarade au comportement étrange. Mais cela ne suffit pas à cacher les cercles qu'il faisait par bonds sur lui-même. Ses yeux, écarquillés, ne fixaient rien.

« C'est nous qui avons découvert les corps, monsieur l'inspecteur. »

La mine du stylo qu'Iwasaki sortit de la poche de sa veste cliqua. Le visage du prêtre se figea, mais il ne prononça aucune remarque.

« Parfait. Messieurs, nous vous écoutons. Et depuis le début, s'il vous plait. »

Celui qui se trouvait au milieu du trio fut poussé en avant par ses pairs. Le jeune homme déglutit.

« Ce matin, avant l'aube, le sanctuaire nous a demandé de préparer le tombeau pour le rituel.

— En quoi consiste ce rituel ? » questionna Kitashi.

Le moine se tourna imperceptiblement vers le prêtre, qui répondit à sa place.

« Une purification annuelle des lieux. La tradition date d'un millénaire. Pour un endroit aussi ancien, il est important de le protéger des esprits malveillants.

— Hein hein, marmonna Iwasaki sans prendre la peine de dissimuler son avis sur la question. Esprits malveillants, c'est noté. »

Le prêtre le fusilla du regard.

« Quand nous sommes arrivés, reprit le moine, la pierre qui bloquait l'entrée était tombée et, en pénétrant à l'intérieur le — les... » Il ferma fermement les paupières. « Les trois personnes étaient au sol.

— Avez-vous bougé quoique ce soit avant l'arrivée de la police ?

— Non ! s'empressa-t-il de répondre, et les deux autres secouèrent frénétiquement la tête pour appuyer sa déclaration. Nous avons prévenu le sanctuaire.

— Et nous avons appelé la police », ajouta le prêtre.

Le stylo d'Iwasaki grattait rapidement le papier du bloc-notes avant de s'arrêter brusquement. Le prêtre se mit sur la pointe des pieds, comme s'il tentait de lire ses notes à l'envers. Kitashi capta son regard, et le prêtre baissa les yeux.

« La boîte qu'il y a dans le tombeau, qu'est-ce qu'elle contient ? »

Le moine pâlit. Derrière lui, celui qui tournait sur lui-même comme un toupie s'accroupit, la tête dans les mains. Il marmonna des paroles inintelligibles.

« Un — une relique extrêmement précieuse.

— C'est-à-dire ? insista Iwasaki.

— C'est-à-dire que ça n'a rien à voir avec votre affaire, interrompit le prêtre alors que le jeune moine ouvrait la bouche. C'est un trésor historique. Il vous faut un mandat du ministère de la Culture pour y avoir accès.

— Vous gardez un trésor historique entre des lattes de bois pourri dans une grotte humide ? »

Le prêtre s'offusqua en foudroyant Kitashi de ses yeux noirs. Il inspira profondément, puis lui répondit d'une voix contrôlée.

« Le sanctuaire seul a la responsabilité de l'objet. Ne vous en faites pas, inspecteurs, des experts en la matière se chargent de sa conservation. Je le répète, tout cela ne concerne pas votre enquête. »

Le stylo rentra sa mine dans un autre cliquetis.

« Bien, je crois que nous avons tout ce dont nous avons besoin pour le moment. Il est évident que vous nous proposez de rester à notre disposition si nous avons d'autres questions à l'avenir, n'est-ce pas ?

— C'est évident, en effet, grinça le prêtre », mains croisées dans les manches de sa veste de cérémonie.

Kitashi leva une main.

« J'ai une dernière question : comment ouvrez-vous le tombeau, d'habitude ?

— Nous ne l'ouvrons pas. » L'un des moines s'écarta du tronc qu'il cachait pour se tenir bien droit. « Le rituel de purification se déroule à l'entrée du tombeau, jamais à l'intérieur.

— Alors comment les experts de la conservation de l'artéfact s'y prennent-ils ? »

Le moine baissa les yeux et se décala encore un peu plus. Apparut à la vue des inspecteurs une jeune fille d'environ un mètre cinquante, cheveux de jais coupés au carré sous son menton. Lorsqu'elle se précipita derrière l'arbre, surprise d'être soudain à découvert, son chihaya blanc et son hakama écarlate suivirent son mouvement. Ses yeux sombres croisèrent ceux de Kitashi, et elle rougit.

« Ils ne rentrent pas, avoua le prêtre d'une voix blanche. Leurs... manœuvres ne nécessitent pas de pénétrer dans le tombeau. Si vous souhaitez plus de précisions, je vous prierai de vous adresser au sanctuaire.

— Je vois. Je vous remercie. »

Kitashi s'inclina, tout comme les religieux. Le petit groupe de moines détala dans leurs zōris de paille. La jeune fille ne les suivit pas. Elle s'évertuait à contempler Kitashi et Iwasaki en lançant des coups d'œil furtifs, avant de fixer le sol si l'un d'eux surprenait son regard.

« Itou ! »

Elle bondit. Ses cheveux souples balayèrent son visage aux rondeurs persistantes de l'enfance quand elle tourna la tête vers le prêtre qui avait hurlé son nom. Elle s'inclina bien bas devant les inspecteurs et détala. Kitashi héla son coéquipier alors qu'il rebroussait chemin vers l'entrée de la grotte.

« Eh ! Où tu vas ?

— Je veux vérifier quelque chose. Viens avec moi. »

Iwasaki n'avait pas avancé d'un pouce quand Kitashi balaya la terre de sa semelle et s'accroupit pour poser une main sur le rocher qui servait de porte au tombeau. Son pied laissa une empreinte, la terre était plus humide que celle des environs. Quant à la pierre, il ne parvint pas à la faire bouger même en y mettant toutes ses forces.

« Mais qu'est-ce que tu fabriques ? hurla Iwasaki qui s'était mis à l'ombre sous l'arbre.

— Ce truc est plus lourd qu'un âne mort. Ils n'ont pas pu le déplacer à mains nues.

— J'entends rien !

— Alors approche-toi ! » hurla Kitashi sans retenue.

Iwasaki trépigna comme un enfant, visiblement hésitant. Kitashi le vit soudainement fouiller dans les poches de sa veste, en sortir son smartphone, le coller à son oreille, parler, hocher la tête puis raccrocher. Au pas de course, il s'arrêta à une distance respectueuse de la grotte, et de Kitashi.

« Ma mère vient de m'appeler. C'est urgent, il faut que j'y aille. »

— Elle a un problème ? »

Iwasaki balaya l'air d'une main.

« Elle est encore tombée en se prenant les pieds dans le tapis du salon, rien de grave, mais je préfère quand même aller voir. Non, s'exclama-t-il alors que Kitashi s'apprêtait à lui proposer de le ramener. Pas la peine de te déranger, je vais monter dans une voiture de police. Ah, M. l'agent, apostropha-t-il alors que l'homme qui les avait guidés jusqu'à la scène de crime passait par là. Auriez-vous la gentillesse de me reconduire jusqu'au commissariat central ? »

Il disparut avec le policier à l'ombre de la forêt. Kitashi tenta de se rappeler la dernière fois qu'Iwasaki lui avait parlé de la maladresse de sa mère, mais il n'y parvint pas. Après tout, il parlait de beaucoup de choses, et souvent quand Kitashi était en plein travail.

« Je ne crois pas que la porte ait jamais été ouverte en grand comme ça. »

Kitashi sursauta. La jeune fille qu'il avait aperçue tout à l'heure se tenait à présent à l'autre extrémité de la pierre, main dans le dos, et le scrutait de ses yeux grands ouverts. Elle s'avança de deux pas, puis s'arrêta.

« C'est trop lourd, et donc trop difficile à ouvrir complètement.

— Je comprends, répondit Kitashi, mal à l'aise, comme il l'était toujours avec les jeunes dès qu'ils dépassaient le stade de nourrisson, surtout qu'elle ne le lâchait pas des yeux.

— Vous n'avez pas senti quelque chose d'étrange à l'intérieur du tombeau ?

— À part celle des corps en décomposition ? »

Elle grimaça, véritablement dégoûtée.

« Non, je voulais parler d'énergie. De... présences. »

Kitashi haussa un sourcil dubitatif.

« Tu es une miko, c'est ça ? Tu aides les moines au sanctuaire ?

— Oui ! s'exclama-t-elle alors qu'un grand sourire illuminait son visage. Et je m'y connais bien en yōkais. Je pourrais vous apporter mon aide ! »

Cette fois, ce fut le visage de Kitashi qui se déforma comme s'il avait avalé de travers.

« Yōkais?

— Oui ! Les esprits, qu'ils soient fantômes ou démons, j'en fais ma spécialité, parce que je veux devenir exorciste ! Vous allez me dire : Mais Itou, il a si peu de places pour si peu d'élus, et il n'y a pratiquement pas eu de femme exorciste dans l'histoire, et vous aurez raison. À votre argument, je répondrais que je suis déterminée à réussir dans cette voie. La preuve, je peux sentir que des énergies très puissantes résonnent dans ce lieu. Des énergies de l'Autre Monde. Eh ! Attendez ! »

Elle rattrapa Kitashi qui s'était détourné pour rejoindre le sentier qui menait au parking du lycée où il était garé. S'il se dépêchait, il aurait le temps de faire son rapport et de le rendre avant d'aller chercher Eiji. La jeune miko trottina pour se maintenir à son niveau. Les amples manches de son kimono flottaient derrière elle.

« Ce que j'essaye de vous dire, monsieur l'inspecteur, c'est qu'il est plus que probable que des créatures maléfiques soient à l'œuvre. Je peux vous aider à les retrouver. »

Kitashi s'arrêta. La dénommée Itou ne parvint pas à stopper sa course à temps, et freina de ses deux sandales. Un parfum floral émana de la jeune fille alors qu'elle dépassait l'inspecteur.

« Je suis inspecteur, c'est mon métier de résoudre des affaires. Je n'ai pas besoin d'aide, et encore moins de celui d'une arnaqueuse. Tes histoires de créatures maléfiques ne m'intéressent pas. Je n'ai pas de temps à perdre avec ce genre de bêtises. Ce que je te conseille, c'est de rentrer à ton sanctuaire et de t'investir dans ton cursus scolaire pour, à terme, décrocher un vrai diplôme et être engagée pour exercer un vrai métier. Maintenant, si tu veux bien m'excuser, j'ai à faire. »

Alors qu'il terminait sa tirade, qui n'était que le résultat d'un excès d'impatience, Kitashi éprouva une pointe de remords. Peut-être était-il allé trop loin. La miko ne broncha pas. Son expression, d'abord de marbre, se transforma en un fin sourire. Le remords de Kitashi grandit en observant l'ombre qui voila ses yeux innocents. Elle s'inclina et, des deux mains, lui tendit un morceau de papier.

« C'est mon numéro de téléphone. Prenez-le s'il vous plait, au cas où vous changeriez d'avis. »

Les secondes s'égrainèrent. Des agents de police et des membres de la scientifique passèrent en leur jetant des coups d'œil curieux. Finalement, Kitashi s'empara du papier, également avec ses deux mains, par politesse. La miko s'inclina une dernière fois et remonta le chemin d'un pas lent. Kitashi ouvrit la bouche, la referma. Il inspecta le numéro griffonné au stylo bille. Au-dessus, un nom était inscrit d'une écriture ronde et appliquée : Kurotani Itou. Le papier se froissa dans sa paume et il le fourra dans la poche de sa veste.

Alors qu'il se retournait pour suivre le sentier, un point rouge se faufila à la périphérie de son champ de vision, entre les branches. D'abord, il crut que Kurotani Itou était revenue lui débiter son discours sur les fantômes, mais le pourpre n'était pas la couleur d'un hakama de la jeune fille, mais d'un bonnet sous lequel cascadait une interminable chevelure corbeau. Une femme, les mains fourrées dans les poches d'une veste bomber, enjambait les ronces du bois avec un jean troué. Elle marchait à contre-courant de Kitashi, loin du sentier, vers la scène de crime.

« Madame ? interpella Kitashi en s'approchant du bord du chemin attaqué par les fougères. Vous ne pouvez pas randonner ici. »

Elle l'entendit, car elle s'arrêta un instant, mais continua son chemin.

« Eh ! La zone est interdite ! Police ! »

Il enjamba une racine, se prit le pied dans un caillou, se rattrapa in extremis. Il se redressa, regarda autour de lui. Mais la femme avait disparu.


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Lexique :

Chihaya : haut de kimono blanc à larges manches.

Zōris : sandales japonaises.

Miko : jeune femme au service d'un sanctuaire shintoïste.


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