La visite
Severus Rogue signa le parchemin et posa sa plume. Il ne relisait jamais ses lettres juste après les avoir écrites, sinon les mots se mettraient à danser sous ses yeux et il s'abandonnerait aux souvenirs.
Il ne le fallait surtout pas. Toujours garder la tête froide. Porter, jour après jour, un masque impénétrable, dissimuler ses émotions. Si il laissait échapper ne serait-ce qu'une seule hésitation, un seul mot de travers, alors tout serait perdu. Il avait tant menti, caché tant de secrets plus dangereux les uns que les autres que c'était devenu pour lui une habitude.
Rester droit. Ne pas flancher. Jamais.
Hier encore, il avait participé à une réunion des disciples de son maître. Le seul pour qui il acceptait de s'écraser, de se soumettre. Parce qu'il le fallait. C'était essentiel.
Il devait mettre un terme à cette cruauté sans égal qu'incarnait l'ère du Seigneur des Ténèbres.
Un an au paravant, c'aurai été à ses côtés qu'il aurait combattu. Mais tout avait changé. Cela faisait maintenant une année, presque jour pour jour, que Lord Voldemort avait commis un acte qui avait définitivement marqué l'appartenance de Severus Rogue à la résistance menée par l'ennemi juré de son ancien maître. Albus Dumbledore.
Lord Voldemort avait donné sens à la prophétie entendue par Severus à Pré au lard. Ce dernier, inconscient des horreurs que commettaient les Mangemorts, cherchait même à monter en grade auprès de son maître.
Alors, il avait fait l'erreur de dévoiler la prophétie. Du moins la seule partie qu'il avait entendue. Et cela fut le début de tous les évènements qui firent de la vie un enfer pour tous ceux qui combattaient les Forces du Mal.
En rapportant l'information qui l'avait fait monter dans l'estime de Voldemort, il avait signé l'arrêt de mort de la personne qui lui était le plus cher au monde. Lily.
Severus prit son visage entre ses mains en s'efforçant de de contrôler ses émotions. La plus grosse erreur qu'il aie jamais faite. Son plus grand regret; tout tenait en les quelques mots révélés au Lord qu'il croyait si juste, celui qui s'était révélé au contraire si cruel, si froid, si déterminé à prendre le pourvoir par les moyens les plus néfastes, par la noirceur la plus puissante...
Cela faisait maintenant un an qu'il s'était retourné, qu'il avait contemplé le sillage de terreur que laissait la magie noire derrière les partisans des Ténèbres. Qu'il avait soutenu corps et âme la cause qu'avait soutenu Lily Evans jusqu'à son dernier souffle.
Il lui avait promis, le soir où il avait serré son corps dans ses bras dans la petite maison de Godric's Hollows, qu'il la vengerait par tous les moyens, dusse-t-il mourir pour mener à bien sa mission. Mais le seul témoin de son serment était le nourrisson au front marqué pleurant la mort de ses parents qu'il ne connaîtrait jamais.
Alors Severus Rogue était allé voir Dumbledore.
Deux semaines au paravant, il lui avait demandé de cacher la famille dont il venait de quitter la maison en ruine. Il avait échoué.
Mais il fallait maintenant protéger l'enfant. Albus lui proposait un but, un moyen de tenir sa promesse à Lily. Il le ferait. Il n'avait pas pu la sauver, mais il protègerai son fils. Et il réussirait coûte. Il le fallait.
Severus se leva et déposa la lettre dans le coffret scellé qui contenait déjà toutes les autres depuis un an. Il écrivait à Lily comme si elle était toujours là, comme si elle pouvait les recevoir et les lire, bien qu'il se doutât que même si elle aurait pu les recevoir elle ne les aurait sans doute pas lues, après tout ce qu'il lui avait fait subir...
Mais tout en sachant cela, il avait continué encore et encore à se confier à elle à travers ses longs parchemins, à lui parler des décisions de chaque camps, des plans de Dumbledore, à lui annoncer le décès de certains des membres de l'Ordre, à lui avouer combien elle lui manquait, combien il regrettait ce qu'il avait fait, et ce qu'il devrait commettre à l'avenir au nom des partisans d'un maître qui avait disparu dans un mot, sans une explication, après la mort des Potter, comme si le Mage si puissant s'était retrouvé réduit à néant par un insignifiant nourrisson dont la seule faute était d'être victime d'une prophétie.
Il écrivait tout cela, attendant des réponses qui ne viendraient jamais. Jamais. Par sa faute.
Dumbledore ne cessait de lui dire que ce n'était pas de son fait, que la prophétie qu'il avait livrée n'avait eu de sens et de conséquences que parce de le Seigneur des Ténèbres lui en avait donné, Severus, au fond de lui, savait que sans lui il ne se serait jamais rien passé.
Que Dumbledore aurait embauché Trelawney qui n'aurait gardé de ce moment qu'une absence, un vide insignifiant dans ses souvenirs, et lui même n'aurait jamais parlé à Voldemort.
Et surtout, Lily serait toujours en vie.
Dans le camps adverse et menacée de se faire tuer à chaque instant, certes. Mais en vie. Cela importait plus aux yeux de Severus que tout autre chose. Sauf que maintenant, il avait beau avoir des regrets, c'était trop tard. Rien au monde ne ferait revenir Lily Evans.
Severus sentit ses yeux le piquer, une larme roula sur sa joue. Il l'essuya rageusement du revers de sa main. Il ne pouvait pas se permettre le luxe de pleurer. Il n'en méritait pas le droit. Et si il faillissait à sa mission, au serment qui le liait à Lily Evans, ce serait une faute de plus à son compte. Il faisait peu de faux pas. Mais il avait déjà provoqué la mort de tant de personnes qu'il ne pouvait plus se permettre d'échouer.
Un bruit le ramena à la réalité. Quelqu'un actionnait le lourd heurtoir fixé à la porte de sa maison, sombre et froide.
Il se leva, sa baguette à la main, et traversa la pièce sans se presser. Il ouvrit la porte derrière laquelle se trouvait une silhouette encapuchonnée. Pointant sa baguette sur le personnage, il demanda d'une voix froide:
-Qui êtes-vous et qu'êtes vous venus faire chez moi?
-Severus...,fit une voix douce et posée, penseriez-vous que pointer une baguette sur un sorcier que vous connaissez bien est une chose utile? Vous nous faites perdre du temps.
Relevant la tête en reconnaissant la voix, Severus s'écarta de l'encadrement de la porte pour laisser entrer Albus Dumbeldore.
-Merci, Severus. Je suis venu ici pour répondre à votre demande. Puis-je m'assoir? Bien, dit-il en agitant sa baguette pour faire apparaître un siège en face de celui de Rogue.
-Avez vous accepté ma proposition?, demanda-il de but en blanc.
-Eh bien, Severus, je vais être franc. Je me vois dans l'obligation de refuser votre offre. J'ai déjà trouvé un professeur de Défense contre les Forces du Mal il y a deux mois. Je ne peux pas décemment vous intégrer au poste. Mais...
-Mais? Vous avez autre chose à me proposer mais vous savez que ça ne me plaira pas, n'est-ce pas, Dumbledore?
-Vous êtes un homme intelligent, Severus, dit-il d'un air amusé. En effet, j'ai une proposition à vous faire. Notre cher professeur Slugorn prend sa retraite. Le poste est donc libre. Et-! Ne m'interrompez pas. Comme j'allais le dire, j'ai besoin de vous garder près de moi. Une histoire de protection et de...confidentialité, si vous voyez ce que je veux dire.
-Vous ne me faites pas confiance.
-Ce n'est pas ce que j'ai dit. Néanmoins, il est nécessaire que je vous aie près de moi. Vous êtes doué en potions, vous avez donc la possibilité -Et même le devoir, dirais-je, de prendre le poste.
-Pourquoi êtes vous venu me demander mon avis si je suis déjà officiellement nommé à ce poste?
-Ah...eh bien, par souci d'impartialité, je suppose. Enfin...si vous voulez bien m'excuser, je dois retourner au château...je n'aime pas vraiment laisser mes élèves seuls sans protection. Je vous laisse préparer votre valise, je vous attends à Poudlard d'ici la fin de la semaine.
Il sortit de la pièce, traversa le couloir à grands pas et ferma la porte d'entrée d'un coup de baguette.
Severus soupira intérieurement. Dumbledore était comme toujours parvenu à ses fins. Au moins serait-il au courant des manigances de Dumbledore, et peut-être ce dernier lui ferait-il part d'informations glanées par ses espions. Là bas, il pourrait enfin se rendre utile.
Faire autre chose que ressasser ses souvenirs en attendant de participer aux réunions des partisans des Mangemorts pour décider d'attaques, bien que leur maître soit porté disparu. Il continuerait sans doute à y participer tout en enseignant à Poudlard, selon les ordres de Dumbledore. En ce moment, il servait d'espion pour le compte de l'Orde du Phœnix, bien que le seul membre du groupe qui n'ignorât pas son appartenance à l'organisation depuis un an fût Dumbledore. Les autres ne devaient surtout pas l'apprendre. Pour eux il appartenait officiellement aux Mangemorts, il était supposé être dans le camp adverse.
Et si jamais son rôle était révélé à ne serait-ce qu'une personne, alors tous seraient au courant, et les plans que Dumbledore avait créés pour essayer de faire pencher la balance du bon côté seraient vains. Il n'y était qu'un engrenage parmi d'autres, mais un faux pas de sa part ruinerait le reste du vaste plan qui devait régir leur victoire.
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Hello! Ce n'est que le premier chapitre mais j'espère qu'il vous plaît, je sors la suite bientôt! C'est ma première fanfiction, donc soyez indulgents par rapport au texte svp...sinon, bonne lecture et à bientôt!
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