Évasion
Hello! Pour ce chapitre et sûrement les autres à venir, je vais inclure des scènes tirées des livres Harry Potter (ici, HP7) donc je précise juste que les textes en italique ne sont pas de moi mais de JK ROWLING...
Bonne lecture!
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Severus fixait un point dans le vide. Il était presque 23h. Assis à une table de la Tête de Sanglier, à Pré-au-lard, il avait rendez-vous avec un des plus influents partisan des Mangemorts. Il avait reçu, la veille, un hibou qui lui avait apporté un parchemin qui ne comportait que quelques lettres.
«RDV TdS, PaL. L.M... »
En clair, les abréviations du nom du lieu, et les initiales de l'expéditeur. L.M. Lucius Malefoy...
Ce n'était pourtant pas le genre de personnage à fréquenter les bars. Riche, influent, haut placé...Lucius Malefoy possédait une immense bâtisse, dans laquelle il se plaisait à recevoir les hauts et riches dignitaires et les hommes de pouvoir, pour discuter affaires et argent. Si il prenait la peine de se déplacer dans ce bar, qui plus est ayant une assez mauvaise fréquentation, c'est qu'il avait un motif important, et surtout, qui devait rester discret.
Plongé dans ses réflexions, il se redressa lorsque la porte s'ouvrit sur une silhouette encapuchonnée. Il fit un signe discret avec sa main, pour inviter l'homme à s'assoir à sa table. Il avait pris soin de ne pas laisser paraître leur rendez-vous comme secret et malsain, aussi commanda-t-il deux Wisky Pur-feu au barman.
-Alors, Lucius. Que me vaut ton déplacement? Pourquoi ne sommes-nous pas dans ton manoir si élégant?, Demanda-t-il d'un ton sarcastique.
-Je le passerai de ton ironie, Severus, dit-il d'une voix glaciale. Je suis là pour t'exposer un plan.
Severus Rogue haussa un sourcil, invitant silencieusement son interlocuteur à continuer de lui parler.
-J'espère qu'il est digne d'intérêt.
Lucius ne releva pas.
-Comme tu le sais, Severus, le Maître m'avait chargé, avant sa disparition, de monter et diriger des attaques. Je veux continuer, pour rappeler aux gens que nous sommes encore là malgré tout. Et surtout, comme nous ne recrutons plus vraiment, nous avons besoin de récupérer nos partisans.
-Et pour cela, tu voudrais...braquer Azkaban, peut-être?, d'un ton chargé d'ironie.
-Exactement.
-Tu n'es pas sérieux?!! Le but est de récupérer d'autres partisans, pas d'aller les rejoindre en cellule!, dit-il en haussant la voix.
-Severus! Calme toi! Les gens vont entendre ce que tu dis!
-Ton plan est complètement insensé, Lucius! Comment veux-tu passer ne serait-ce que la barrière des Détraqueurs, dit-il dans un murmure précité, tu vas nous précipiter droit vers un sort pire que la mort! Nous ne seront plus utiles à rien! C'est impossible!!!
-Crois tu que je suis si irréfléchi? J'ai la solution. Une...visite, un sorcier lambda ou mieux, un Sang-de-Bourbe. Du Polynectar. On fait l'échange. Le tour est joué.
Severus tiqua au mot Sang-de Bourbe. Il reprit contenance en crachant:
-Eh bien si je ne le croyais pas, maintenant, je peux! As tu conscience des risques? Si les Détraqueurs sentent l'échange, nous sommes morts!
-Ils ne le sentiront pas! Et si jamais nous nous faisons prendre au moins nous aurons libéré les autres!
-Lucius. En admettant que ton plan marche...qui mérite la prise d'autant de risques? Je t'ai connu moins...courageux. Tu n'as jamais été téméraire, Lucius. Tu es de ceux qui se soumettent. Qui t'a promis une récompense? Et qui veut-il libérer là bas?
-Arrête! Rodolphus Lestrange. Il veut faire libérer sa femme. Et ses deux plus fidèles. Croupton Junior. Et Crowle.
-Impossible. Tu n'y arrivera pas.
-Seul, non. C'est pour ça que tu vas m'aider. J'ai déjà contacté cinq autres.
-À sept? Azkaban, à sept? Ce n'est plus un plan. C'est du suicide!
-Severus! Ici, c'est moi le chef. Si tu n'es pas d'accord, tu la ferme!
-Lucius. J'occupais la place juste en dessous de toi. Ne te permets pas trop d'affronts envers moi, répliqua Severus d'une voix glaciale.
-Je me permets ce que je veux, Severus.
Il se leva brusquement et lança d'un murmure à peine audible:
-Dans trois jours. Ne parle à personne ou je le saurais. À bientôt.
Il posa quelques pièces pour les boissons puis sortit du bar, dans la nuit.
Severus sortit lui aussi peu de temps après. Il rageait. Il ne pouvait absolument rien dire à Dumbledore, Lucius avait dit la vérité. Déjà la dernière fois, à Londres, les partisans avaient pensé à un traître. Si la mission échouait à cause de l'Ordre, il serait sûrement suspecté. Il était trop proche de Dumbledore. Même si personne ne savait ce qui s'était passé, il était tout de même professeur à Poudlard...
De retour dans l'école, il avait pris sa décision. Il ne devait pas y avoir de morts, il s'arrangerait pour épargner les nés-moldus que Lucius comptait échanger contre ses Mangemorts. Mais il ne préviendrait pas Dumbledore. Il passa donc devant son bureau sans s'arrêter, et se rendit directement dans ses appartements. Non, il ne dirait rien.
Le troisième jour, il reçu un hibou, le même que la dernière fois. Avec les mots:
« Rdv 17h. Allée des embrumes. »
Il trouverait une excuse pour s'absenter, une réunion, ou quelque chose du même genre, auprès de Dumbledore. Celui-ci laissait Severus aller aux réunions sans rien dire, du moment qu'il était prévenu. Severus soupira silencieusement. Tant pis pour cette fois là. Le vieil homme n'avait pas tout pouvoir sur lui. Et puis, cela permettait que les Mangemorts lui fassent confiance. Il sortit de la pièce, traversa le château et sortit.
Il transplana et se recula rapidement dans un coin de l'Allée des embrumes. Il avait pris soin de se cacher sous une cape ample qui masquait son visage aux curieux. Un professeur de Poudlard fréquentant la rue mal famée ne ferait pas bonne image. Dumbledore perdrait son informateur...et lui perdrait la possibilité de tenir sa promesse. Il secoua la tête. Ce n'était pas le moment de réfléchir à tout ça. Il reconnut un groupe de trois personne qui discutaient assez bas. C'était eux. Il les rejoignit à grands pas et s'arrêta près de Lucius.
-Tu es venu, finalement. Nous t'attendions. Nous transplanerons en Corrèze, ou nous rejoindrons Rodolphus Lestrange. Il ne vient pas avec nous mais il doit nous fournir les moldus qui remplaceront nos partisans. Ils seront sous Imperium.
Ensuite, plus d'escale jusqu'à la Mer du Nord. Azkaban. J'ai prévenu les autorités de la visite d'une famille à un neveu. Les Détraqueurs ne nous reconnaîtront pas, ils sont aveugles. Et il n'y aura personne d'autre pour nous surveiller, personne au Ministère n'a envie de côtoyer ces créatures.
-Bien. Allons-y.
Severus tendit son bras, sur lequel vinrent se poser les mains des autres. Ils transplanèrent dans un craquement sonore.
Quand ils arrivèrent enfin à Azkaban, Severus leva la tête et s'attarda un moment. La tour, immense, dont le haut était caché dans les nuages, se dressait au milieu de rochers menaçants, sur lesquels se fracassaient les vagues d'une tempête qui semblait sans fin. Empreinte de désespoir. Sans issue vraisemblable. Il se sentait déjà atteint par les Détraqueurs. Remord. Tristesse. Colère. Tous les sentiments négatifs qu'il pouvait receler remontaient inexorablement à la surface. Il aperçut des ombres noires, encapuchonnées, tourner au gré des vents sifflants autour de la prison. Soudain ce fut comme une bulle qui éclata, un minuscule rayon de soleil dans la noirceur ambiante. Il se rappela.
-Parle moi encore des Détraqueurs.
-Pourquoi tu t'intéresse à eux?
Ils étaient tous les deux, assis face à face dans l'herbe. Elle redressa la tête vers lui.
-Si je pratique la magie en dehors de l'école...
-Ils ne t'enverrons pas les Détraqueurs pour ça! Les Détraqueurs, c'est pour les gens qui font vraiment quelque chose de mal! Ils sont les gardiens d'Azkaban, la prison des sorciers. Tu ne finiras pas à Azkaban, tu es trop...
Il n'avait jamais fini sa phrase. Sa sœur était arrivée et de colère, il l'avait blessée. C'était la première fois que Lily se mettait en colère contre lui. Il s'était promis de faire en sorte que ce soit aussi la dernière fois. Et pourtant...
Severus Rogue secoua la tête. Ce n'était pas le moment. Les autres l'appelaient. Il les rejoignit rapidement et entra à leur suite. Dès lors, ce fut comme si il avait franchit un mur protecteur. À l'extérieur, silence. Rien que le bruit des vagues. Ici, c'était un autre monde. Glacé, traversé de cris douleurs, de hurlements stridents. C'était ici que la partie la plus dangereuse de leur plan fragile commençait.
Ils longèrent les cages dans lesquelles étaient retenus les prisonniers, hurlants. Un escalier montait jusqu'en haut de la tour, si bien qu'on en voyait pas la fin. Un fin brouillard créé par les Détraqueurs obscurcissait l'endroit et masquait certains couloirs à leur vue. Mais ils en étaient en quelque sorte protégés par leur statut de visiteurs.
Ils arrivèrent dans les plus hauts étages de la tour, et entrèrent dans un long et étroit couloir. Passant devant plusieurs cellules vides sur lesquelles étaient affichés un panneau:
« Mort » ou « Décédé de suite de blessures »
Severus détourna le regard. Ces hommes n'étaient sûrement pas arrivés blessés.
Les Mangemorts s'arrêtèrent devant une cellule où était recroquevillé un homme en haillons. Le panneau à côté de la porte indiquait: « Crowle-condamné à 20 ans. »
La cellule de droite était celle de Barty Croupton Junior.
Mais elle était vide.
Barty Croupton Junior était marqué par un de ces panneaux: « Mort ».
Lucius commença à paniquer.
-Non! Il devait être là...il devait être-
-Lucius. Arrête. Faisons l'échange de Crowle, nous devons être sortis dans une vingtaine de minutes. Et il y a encore Bella à libérer.
-Oui...allons-y.
Lucius tendit sa baguette vers Crowle et l'homme en noir à côté de lui dit de même avec un des Moldus présents. Ils réduisirent par un sort de magie purement noire les deux hommes en deux forme grisâtres et floutées qui ondulaient et leur firent échanger de place. Une fois les barreaux passés, les deux silhouettes reprirent forme humaine. Crowle avait été libéré. L'atmosphère changea brusquement. Le brouillard s'épaissit, comme si les Détraqueurs avaient senti ou du moins se doutaient que deux vies avaient échangé de place derrière les barreaux.
-Nous allons être repérés. Vite! Bella!
Les Mangemorts se mirent à courir jusqu'à arriver à un autre couloir, plus sombre. Le panneau indiquait bien le nom de Bellatrix Lestrange. La prisonnière leur tournait le dos et grognait de folie.
Lucius, pris de panique à l'idée de rester prisonnier dans ce lieu malsain, commit sa première erreur. Il agita sa baguette et fit exploser la porte. Les gravats se répandirent de partout et plusieurs prisonniers du couloir se mirent à hurler.
Severus gardait un semblant de sang froid. Il fallait tenir, ils avaient peu de temps. Il se précipita dans la cellule pour redresser Bellatrix. Mais les Détraqueurs approchaient, il en sentait déjà le froid pénétrer dans les vêtements, coller sur sa peau. Lucius poussa un cri d'horreur.
-Abandonne la! Severus, lâche là et descendez! Vite!
Severus hésita puis se rendit compte qu'il allait libérer l'ancien bras droit de Voldemort. Il l'a lâcha aussitôt et courut à la suite des autres partisans. Mais ils furent arrêtés par une onde de froid produite par un Détraqueur. Qui se trouvait juste à l'entrée du couloir, ce qui rendait leur fuite impossible.
Le Détraqueur, sentant la peur du Mangemort de plus proche, souleva sa capuche et commença à aspirer son âme. Une lumière bleutée sortit de la bouche de l'homme, qui eut un dernier haut-le-cœur avant de s'effondrer à terre.
Severus parvint à se détourner de cet atroce spectacle et dans un sursis de sang-froid, il agita violemment sa baguette, ce qui fit exploser le mur. Il s'avança malgré le vent qui s'engouffrait maintenant dans le couloir, et après un vague regard en bas, il découvrit la hauteur qui le séparait de la terre.
Il ferma les yeux, se retourna et appela Lucius et Crowle. Il hurla dans le vent:
-Vite! Il faut sauter!
-Tu es fou?!!
-C'est ça où se faire aspirer l'âme! Saute! Dès que nous seront assez bas pour échapper au brouillard des Détraqueurs, transplanez!
Sur ces mots, il s'exécuta. Tâchant de rester concentré face à la pression de l'air, il dressait mentalement des barrières autour de lui. Il tombait vite. Beaucoup trop vite. Le sol se rapprochait de lui à une vitesse vertigineuse.
Il hurla des mots qui s'envolèrent aussitôt avec le vent.
-Arresto Momentum!!!
Il toucha le sol et s'effondra. Déjà les Détraqueurs s'approchaient...
-...Croyait qu'on étais amis! Et même les meilleurs amis!
-C'est vrai, Sev, mais...
Des bribes de souvenirs lui revenaient à l'esprit. Il leva sa baguette et envoya un patronus corporel...Une biche. Il crut avoir des hallucinations, ce n'était pas normal...il se retourna pour voir si quelqu'un d'autre avait pu lancer un patronus...personne.
Sans réfléchir il agita sa baguette autour de lui, et la biche argentée se mit à galoper pour éloigner les Détraqueurs. Ainsi abrité, il transplana.
Dans le bureau de Dumbledore, Severus était assis sur un fauteuil en face de celui du directeur. Celui ci apparut en claquant la porte.
-...Et j'apprends qu'il y a eut une évasion à Azkaban! Évidemment pas par vous! Qu'est-ce qui vous est passé par la tête! Severus!
-Professeur...
-Non! Pas d'excuses. Vous avez participé à cette évasion, n'est-ce pas?
-Oui. Nous devions libérer Crowle, Malefoy y est parvenu. Mais pour Bellatrix, nous n'avons pas...
-Je le sais! Le Ministère m'a prévenu! Mais Severus, pourquoi...
-Je ne pouvais pas vous le dire. Ils l'auraient su. Ma couverture serait tombée, et...
-Et l'évasion n'aurait pas forcément été abrogée. Je sais. Simplement, Severus, maintenant, je veux être prévenu de tout. Même si nous ne pouvons pas agir.
-Vous...Vous préférez pouvoir décider du sort des victimes? Pouvoir choisir ceux qui vivront et laisser mourir les autres? Vous, le grand Dumbledore...
-Severus, je ne vous permets pas. Vous n'avez pas de questions à poser, agissez, c'est tout. Vous savez pourquoi vous faites tout ça. Pourquoi vous m'aidez.
-N'en dites pas plus. Mais je connais la vérité, maintenant.
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Hello! Je ne sais pas du tout d'où viens cette inspiration mais j'ai quand même écrit 2410 mots donc je suis plutôt contente de moi...Ce chapitre est donc super long mais j'en suis assez fière, dites moi ce que vous en pensez!
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