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CHAPITRE 13

Révélations bouleversantes

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Bien qu'il n'éprouve guère de joie à l'entente d'une telle nouvelle, il était heureux de constater que tous ses plans se déroulaient à merveille et que pour l'instant, il n'avait pas rencontré de difficultés majeures.

Il était tard et il aurait dû monter se coucher mais comme d'habitude, le sommeil se refusait à lui. Il se leva du siège de son bureau et se tourna vers les hautes fenêtres de la pièce qui laissaient passer l'air glacé du dehors. Il leva les yeux vers le ciel pour admirer la noirceur de la nuit. Il avait fini par s'habituer à ces ténèbres qui avaient englouti sa vie avant de finalement en devenir le maître.

Il y avait encore des blessures du passé qui mettaient du temps à cicatriser mais étonnamment, lorsqu'il était en présence du maître des potions, les cauchemars qui hantaient ses nuits semblaient s'éloigner comme si le potionniste avait le pouvoir de les maintenir à distance.

Il se massa les tempes puis retourna s'affaler sur son siège. Puisqu'il ne dormirait pas cette nuit, autant la rendre productive en… .

— Arrête et monte te coucher.

Il leva les yeux sur l'homme qui venait de pénétrer dans son bureau, entrant dans la pièce sans même avoir pris la peine de frapper.

Il soupira avant de baisser la tête sur le tas de parchemins qui jonchaient son bureau. Il était venu ici dans un unique but. Il ne perdrait pas de temps à flâner car pendant qu'il se reposerait, ses ennemis n'hésitaient pas à avancer leurs pions. Il ne devrait pas perdre de temps.

— Amaury.

— Je dormirais plus tard, dit-il. Ne t'inquiète pas pour moi et toi, va te coucher.

— Si tu ne veux pas m'inquiéter alors pour une fois dans ta vie, Potter, écoute-moi sans broncher !

Amaury releva la tête et rencontra le regard furieux du maître des potions. Il y avait longtemps que l'homme l'avait appelé par son véritable nom de famille. Depuis qu'il avait voyagé dans le temps, la seule fois qu'il fut appelé ainsi était lorsqu'il avait été confronté par le potionniste sur sa véritable identité.

— Tu peux tenter d'adopter une attitude froide et distante devant tout le monde mais moi, Potter, tu ne peux me tromper ! Tu es toujours aussi irresponsable et provocateur que ton double ! Incapable de suivre des règles simples !

— Est-ce ce que tu penses véritablement de moi ? demanda Amaury, d'une voix placide.

— Si tu n'es plus ce Potter alors prouve-le-moi car la seule chose que je vois actuellement c'est un gamin qui essaie de se faire passer pour un adulte !

— Je suis venu ici pour toi ! Pour lui ! hurla Amaury en colère. Tu ne sais pas ce que j'ai dû traverser pour revenir à cette époque ! Tous les sacrifices que…

Le jeune homme stoppa soudainement sa diatribe avant de lâcher un nouveau soupir, épuisé par cette dispute. Il n'était pas ici pour se prendre la tête avec le maître des potions. Il faisait partie des personnes qu'il avait juré de protéger et il comptait tenir sa promesse, même si pour cela, il devait se faire à nouveau mépriser par le professeur de Poudlard.

— Je pensais que j'étais important pour toi, murmura-t-il.

— Et tu l'es, confirma le potionniste. Tu l'as toujours été.

— Alors pourquoi…

— Parce que dernièrement tu agis comme un idiot, Potter, l'interrompit Severus. Seul un Potter peut agir aussi stupidement et tant que tu ne redeviendras pas raisonnable alors je te traiterai comme l'idiot que tu veux être.

— Quand ai-je agi comme un idiot ?

— Le fait que tu te sois mêlé des affaires de Black fait de toi un idiot. Tu les sous-estimes parce que tu penses avoir un tour d'avance sur eux mais c'est une grossière erreur de penser qu'ils sont des imbéciles complets, Amaury, expliqua Severus. Aucune personne dans l'entourage de Black n'aurait pu intervenir dans son dossier. Si Albus lui-même n'est pas intervenu alors que crois-tu que tous vont penser ? Ils vont se douter que quelqu'un de plus puissant qu'Albus tire les ficelles derrière tout ça. Black est un chien et tant qu'il n'aura pas satisfait sa curiosité, il ne laissera pas tomber. Tôt ou tard, ils sauront que tu es derrière tout ça et ce ne sera qu'une question de temps avant qu'ils ne s'intéressent un peu plus à ton passé. Tu joues parfaitement bien le rôle d'Amaury mais il reste tout de même en toi des similitudes avec ton double.

— Je ne suis pas faible comme Harry ! Lui et moi n'avons pas le même passé. Je ne suis pas lui, nia Amaury.

— Tu n'es pas lui ? ricana Severus. Pourquoi t'es-tu donc permis d'intervenir dans le dossier de Black, allant jusqu'à payer un jurismage pour le défendre ?

— Je… je…

— Je vais répondre à cette question pour toi, veux-tu ? dit le potionniste. Tu es intervenu parce que malgré toute la rancœur que tu sembles éprouver envers ce chien, tu y es toujours attaché. Tu le considères et le considèreras toujours comme ton parrain. Tant que tu continueras d'éprouver ce genre de sentiments pour les proches de ton passé, il ne sera guère difficile pour une personne intelligente de te démasquer. Ainsi, tu es et resteras toujours un Potter car mon fils n'aurait jamais levé le petit doigt pour aider l'homme qui m'a autrefois persécuté.

Amaury afficha un air choqué et sentit son cœur se briser tout doucement en mille morceaux.

— Tu m'as demandé un jour pourquoi je t'aurais choisi toi à la place de Lily, poursuivit le maître des potions. Quand tu es venu au monde, j'ai été te voir à la maternité. J'étais curieux de voir à quoi pouvait bien ressembler l'enfant de celle qui fut autrefois ma meilleure amie. Parmi tous les enfants qui sont nés ce jour-là et qui étaient dans la nurserie, je t'ai trouvé en quelques secondes. Quand nos regards se sont croisés pour la première fois, sais-tu ce que j'ai vu ?

— Les yeux de ma mère ?

— Non, Harry, j'ai vu ce jour-là ma raison d'être et d'exister, révéla Severus. Car dans ton regard, j'avais enfin obtenu tout ce que j'ai longtemps cherché. Que quelqu'un puisse me voir, Severus Snape, sans jugement, ni pitié, sans haine, ni dégoût. Tu m'as regardé avec tant d'innocence qu'à partir de ce jour, j'ai juré de donner ma vie pour toi s'il le fallait.

— Alors tu me protèges depuis que… que…

— Oui, je te protège depuis ta naissance et non pas depuis que j'ai prêté serment à Albus Dumbledore.

— Pourquoi ne m'as-tu donc pas amené loin d'ici quand James et Lily sont morts ? questionna Amaury.

— Il y a des choses sur moi que tu ne sais toujours pas, Harry. Malgré que tu viennes du futur, tu ne sais pas tout, soupira Severus. Contrairement à ce que tu penses, jusqu'au dernier moment avant l'attaque de Godric's Hollow, j'étais un fidèle serviteur du seigneur des ténèbres. Quand j'ai rejoint les mangemorts et pris la marque, c'était en mon âme et conscience car j'adhérais à ses idées. Je voulais du monde qu'il souhaitait bâtir et j'étais prêt à tous les sacrifices mais pas celui de te voir mourir ni même Lily. Quand j'ai compris qu'il allait te tuer pour que la prophétie ne s'accomplisse pas, j'ai cherché tous les moyens possibles pour vous protéger toi et ta mère. J'avais trouvé un sortilège qui permettrait d'assurer votre protection. Lily n'aurait pas dû mourir cette nuit-là, il me l'avait promis. Il m'avait promis qu'il ne te ferait pas du mal.

Amaury regarda le maître des potions, incrédule.

— Tu… tu… tu… Par la barbe longue de Merlin, ne me dis pas que tu… tu… bafouilla-t-il, ahuri. C'est… tu… TU ÉTAIS AMOUREUX DE SANS NEZ ?!