➢ 𝚁𝚎𝚙𝚊𝚜 𝚎𝚗 𝚏𝚊𝚖𝚒𝚕𝚕𝚎
꧁꧂
꧁꧂
_________________________________
✿
CHAPITRE 15
Repas en famille
✿
_________________________________
Le jeune homme ne se serait jamais douté que l'homme qu'il pensait mort reviendrait un jour à la vie du jour au lendemain et qu'il découvrirait tous ses secrets sans qu'ils ne se soient même jamais rencontrés.
Il examina l'homme qui était assis au bout de table et qui mangeait un sandwich fait-maison avec un sourire dans le regard. Il était loin de l'homme hostile auquel, lui et son porteur, avaient dû faire face plus tôt.
— Mari, je suis heureux de constater que tu connais toujours aussi bien mes préférences alimentaires, dit Tristan d'un ton enjoué.
Le directeur de Serpentard se fit violence pour ne pas arracher le sourire malicieux qu'affichait le français. Il avait pensé rendre furieux l'homme en lui préparant un sandwich mais la réaction de ce dernier fut l'opposé de ce qu'il avait espéré. Au contraire, le sorcier français avait, semble-t-il, été ravi par la vue du plat qui lui avait été préparé.
— Ce n'était certainement pas mon intention, répliqua-t-il sèchement.
— Je n'en doute pas, mon cher et tendre, mais il semble que ton cœur soit plus honnête que ta bouche, rétorqua Tristan en posant son regard sur le potionniste.
Il prit son verre de vin dans la main et fit tourner le liquide avant l'humer avec délicatesse. Il sourit de cet air qui semblait profondément irriter l'ancien mangemort.
— Que voulez-vous ? questionna abruptement Severus.
— Ce que je veux ? fit le français, amusé. Je te le dirai lorsque nous aurons mis notre fils au lit car il y a certaines choses qui devraient être dites dans une chambre sur un oreiller.
Amaury se releva brusquement, faisant grincer sa chaise, et foudroya Tristan du regard.
— Je vous interdis de lui manquer de respect ! grogna-t-il.
Tristan se délecta de l'aura furieuse qui semblait émaner du jeune homme. Il but une gorgée de son vin et apprécia la délicatesse de l'alcool qui glissa lentement le long de sa gorge, emplissant sa bouche d'un goût unique.
— À Poudlard ne vous apprend-t-on pas comment est conçu un bébé ? l'interrogea-t-il. Crois-tu encore que tu aies été livré à nous par une cigogne ? Nous sommes, certes, des sorciers mais nous n'échappons pas aux lois de la nature, fiston. Nous nous reproduisons comme toutes les autres espèces qui peuplent cette planète et pour que tu naisses, il a fallu la fusion de deux personnes consentantes. Ainsi, je souhaiterai rappeler à ton porteur ce que cela faisait que d'être jeune, insouciant et avide d'amour. Peut-être que cette fois-ci, nous pourrions bien avoir un autre enfant. Qu'en penses-tu, Amaury ? Ne souhaiterais-tu pas avoir une petite-sœur ?
Amaury ouvrit la bouche, abasourdi par les paroles plus que choquantes et osées du sorcier français tandis que le maître des potions n'en menait pas large et qu'il ne savait pas s'il devait s'en offusquer ou s'il devait être en colère.
— Vous n'avez pas le droit de toucher à mon porteur ! protesta Amaury.
— Selon la situation actuelle, j'en ai non seulement le droit mais également le devoir, répliqua calmement Tristan.
Severus grinça des dents, contrarié par le comportement plus qu'indécent du français. Il aurait dû faire une enquête sur cet homme bien avant d'accepter de devenir le porteur d’Amaury plutôt que de laisser le jeune homme assumer une identité choisie au hasard. S'il l'avait fait, il était certain qu'il aurait pu découvrir des irrégularités dans la biographie de l'homme et l'aurait signalé à Amaury.
— Que voulez-vous ? demanda Severus, excédé, les poings serrés.
Tristan ne répondit pas aussitôt mais choisit de s'installer plus confortablement sur son siège, admirant le potionniste d'un air réjoui. Il appréciait ce moment, encore plus lorsque les deux hommes le regardaient avec tant d'hostilité qu'il était pratiquement impossible de ne pas remarquer qu'il n'était guère le bienvenu dans sa propre maison.
— Pour tout dire, c'est assez ennuyeux de mourir, entama-t-il. De plus, maintenant que j'ai une famille, il serait impossible pour moi de ne pas le remarquer, même depuis ma tombe, n'est-ce pas ? Avec un fils aussi charmant et un époux aussi attentionné, comment n'aurais-je pas pu faire tout mon possible pour revenir d'entre les morts ?
Il finit son verre de vin puis, il se leva et posa un bref instant ses prunelles sur Amaury avant de s'attarder sur l'ancien mangemort.
— Nous sommes une famille alors nous le resterons, déclara-t-il d'un ton implacable. Je reviendrai dans quelques heures. Certaines affaires urgentes requièrent ma présence mais je ferai tout mon possible pour être bref et ne pas rentrer trop tard. Demain, je vous accompagnerai faire les courses. Si ma mémoire est encore bonne, notre fils ira à Poudlard et il a besoin de fournitures scolaires ainsi que de quelques vêtements.
Severus et Amaury restèrent silencieux mais cela ne dérangeait nullement le français qui sourit simplement à leur hostilité.
— À plus tard, mes amours, lança-t-il avant de quitter le manoir.
Severus attendit quelques minutes de plus pour être assuré qu'il soit parti avant de se tourner vers Amaury, furieux.
— Comment as-tu pu ne pas te rendre compte qu'usurper l'identité du fils inexistant de cet homme ne serait pas une bonne chose ? grogna-t-il.
— Mais… mais je ne savais pas, se défendit Amaury.
— Bon sang ! grommela le maître des potions. Es-tu sûr de provenir du futur ?
— Comment aurais-je pu me douter qu'il avait simulé sa propre mort ? À mon époque, lorsque j'ai découvert cette branche de la famille, j'ai pensé que c'était une bonne idée de me servir de leur histoire familiale pour créer mon histoire, se justifia Amaury.
Severus poussa un soupir de lassitude.
— Pourquoi ne suis-je pas surpris qu'aucun de tes plans ne soit digne de confiance ? murmura-t-il.
— Il n'était pas sensé revivre ! s'indigna Amaury.
— Oui, approuva le potionniste, et je n'étais certainement pas supposé gagner un époux ! Encore moins un ressuscité !
Amaury baissa la tête, penaud. Il était vrai que ce n'était pas supposé se dérouler ainsi. Il avait approché le maître des potions après avoir sécurisé son identité. Du moins, pensait-il l'avoir fait. Et dire qu'il était celui qui avait fait de ce parfait étranger le compagnon du maître des potions.
— Il est tard. Tu devrais aller te coucher, lança l'ancien mangemort.
— Je ne peux pas te laisser seul avec cet homme, protesta Amaury. Il est dangereux et nous ne…
— Crois-tu que je ne sais pas qu'il est dangereux ? Par Salazar, j'ai été témoin de sa démonstration de force, j'ai été soumis à sa magie ! Crois-tu donc que je sois assez aveugle pour ne pas remarquer à quel point il est plus puissant qu'Albus ou encore le seigneur des ténèbres ?
Severus n'était pas un idiot et avait très bien constaté qu'ils n'étaient pas de taille face à un sorcier de la trempe de Tristan. S'il avait voulu leur faire du mal, il y avait bien longtemps qu'Amaury et lui hurleraient d'agonie.
— Va te coucher, Amaury, répéta-t-il d'une voix lasse.
— Allons-nous vraiment l'intégrer à notre famille ? questionna le jeune homme, incrédule.
— Avons-nous seulement le choix ?
Amaury fut muet, incapable d'y apporter une réponse.
— Devrais-je dormir avec toi pour être sûr qu'il…
— Il ne me fera rien, le coupa Severus. Maintenant, va te coucher. Je ne le dirai pas une quatrième fois.
— Bien, céda Amaury. Je vais me coucher. Bonne nuit.
Il laissa son porteur dans la salle à manger avec ses propres réflexions tandis qu'il montait se coucher comme on le lui avait ordonné.
Bạn đang đọc truyện trên: Truyen247.Pro