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➤ 𝙿𝚞𝚗𝚒𝚝𝚒𝚘𝚗 𝚎𝚝 𝚍𝚒𝚜𝚌𝚞𝚜𝚜𝚒𝚘𝚗

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CHAPITRE 4

Punition et discussion


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Amaury sentit tout son corps se raidir, prêt au combat. Il se força à garder une respiration calme et lente tandis qu’il analysait son entourage. Un souffle chaud s’échoua à intervalles réguliers sur son cou et lorsqu’il ouvrit les yeux, il glissa son regard sur le bras qui était enroulé autour de sa poitrine puis il se souvint de la veille, de son cauchemar et de sa réticence à se rendormir mais surtout à s’éloigner du maître des potions. Il avait craint qu’en fermant à nouveau ses paupières, lorsqu’il se réveillerait, il découvrirait que tout n’avait été qu’un merveilleux rêve et que le professeur de potions était bel et bien décédé. Alors, il n’avait pas lâché l’homme et s’était fermement accroché à lui donc le potionniste n’eut d’autre choix que de passer le reste de la nuit aux côtés du jeune homme pour le rassurer.

Amaury se détendit finalement et profita encore quelques minutes de cette chaleureuse étreinte. Il ne se souvenait pas de la dernière fois qu’un adulte s’était permis de le rassurer à la suite d’un cauchemar mais aussi de l’enlacer toute une nuit. Il n’avait jamais eu droit à ce genre d’affection et il pensait s’être fait à l’idée qu’il n’avait pas besoin de ce genre d’amour mais quelque part, lors de sa quête, il s’était surpris à le vouloir de nouveau, à espérer qu’il comptait un minimum pour le maître des potions.

Il se retourna assez lentement, veillant à ne pas réveiller l’ancien serpentard. Il posa son regard sur le sorcier et fut surpris de le voir aussi détendu, serein et nettement plus jeune. Il était touché par la confiance que l’homme semblait avoir placé en lui car il était certain que peu de personnes avaient dû voir le potionniste dans cet état.

Il se rapprocha un peu plus du potionniste et nicha son nez dans le cou pâle de l’ancien mangemort. Il prit une profonde inspiration de l’odeur si particulière du maître des potions où l’animalité du cumin dominait aux côtés de la cannelle et du gingembre sur fond boisé. C’était un parfum frais, doux, chaleureux et affirmé.

— Nous devons avoir une discussion toi et moi, déclara le maître des potions, la voix légèrement rocailleuse.

Amaury se raidit et voulut aussitôt s’éloigner du maître des potions mais ce dernier ne le lui permit pas, resserrant son étreinte autour du jeune homme.

— Tu seras puni pour ton comportement envers Black et pour m’avoir désobéi mais je ne suis pas en colère contre toi, le rassura Severus.

Amaury se relaxa à nouveau et resta silencieux, profitant autant qu’il le pouvait de l’affection qui lui était donnée car il était certain que le directeur de Serpentard ne le câlinerait pas aussi souvent qu’il le voudrait et peut-être était-ce pour cette raison que les câlins de l’homme lui étaient aussi précieux.

— Ils t’avaient tous manqué de respect, se défendit Amaury.

— Je n’ai pas besoin de toi pour me défendre et encore moins pour garder mon honneur intact ! le rabroua le potionniste. Ils peuvent bien penser et dire ce qu’ils veulent de moi car cela m’importe peu.

— Et si c’était important pour moi ? Et si je souhaitais qu’à défaut de t’accepter dans l’Ordre, ils puissent au moins te respecter ? Et si cela me mettait en rage de les voir te railler, te mépriser et t’insulter dans ton dos alors que tu as maintes fois mis ta vie en danger pour une cause que tu croyais juste ? Et si je voulais te défendre ?

Severus soupira faiblement et repoussa Amaury pour se redresser dans le lit et pouvoir s’asseoir. Le jeune homme fit de même et croisa son regard onyx.

— Je te répondrais que c’est une perte de temps car je n’ai que faire des bruits de couloir et je n’ai sûrement pas besoin d’un enfant pour protéger une quelconque fierté.

— Mais…

— Je sais, Amaury, le coupa Severus. Je sais et écoute-moi attentivement car je ne me répéterai pas une seconde fois. Il fut un temps où je t’aurai laissé faire et aurai joui de cette défense que tu sembles m’accorder. J’aurai pris plaisir en voyant cette bande de cornichons être remise à sa place mais aujourd’hui, ce n’est pas le cas car il faut apprendre à ignorer ce genre de personnes. Je n’ai pas besoin que l’on me défende contre eux car leurs paroles ne peuvent blesser que si je leur accorde de l’importance et je ne le fais pas car j’ai une mission à remplir. Je suis ému d’avoir une telle importance pour toi que tu sois prêt à faire de mes ennemis, tes ennemis et sache que le sentiment est réciproque. Si tu veux me défendre, à l’avenir, ignore-les.

Amaury grinça des dents, contrarié. Il n’avait aucune envie de suivre les recommandations du maître des potions mais puisqu’il ne voulait pas décevoir ce dernier, il savait qu’il obéirait.

— Amaury ?

— Je les ignorerai et ne répliquerai que si nécessaire, négocia le jeune homme.

Le maître des potions darda un regard méfiant sur lui avant de se pincer l’arête du nez.

— Très bien, accepta-t-il.

Amaury n’était pas heureux de ce marché mais il allait s’en satisfaire pour le moment.

— Je vais préparer le petit-déjeuner, dit Amaury en quittant le lit. Comme d’habitude ou souhaiterais-tu que je te surprenne aujourd’hui ?

— Comme d’habitude, répondit le maître des potions. Et, Amaury ?

— Oui ? répondit le jeune homme en se tournant vers le potionniste.

— Interdiction de voler durant un mois et tu m’écriras deux cents fois : « La parole de mon père est loi ».

— Ne serait-ce pas plutôt « la parole de mon porteur est loi » ? le taquina Amaury.

Severus le fusilla du regard et Amaury sortit de la chambre en éclatant de rire. Le jeune homme eût l’impression qu’un immense poids lui avait été retiré des épaules donc ce fut léger qu’il se rendit à la cuisine.

— Kreattur ?

Kreattur était un très vieil elfe de maison, sa peau semblait beaucoup trop grande pour lui, et bien qu’il soit chauve, de grosses touffes de poils blancs sortaient de ses oreilles, semblables à celles d’une chauve-souris. Ses yeux injectés de sang étaient d’un gris larmoyant et son nez charnu avait plutôt la forme d’un groin. Il portait un chiffon crasseux noué autour de la taille à la manière d’un pagne.

— Le jeune noble maître a appelé Kreattur ? demanda l’elfe d’un ton révérencieux.

— Oui, Kreattur, répondit Amaury. J’aimerais que tu fasses quelques courses pour moi, s’il te plaît. Pourrais-tu aller à la boulangerie Pâte à Sorcier et me rapporter une trentaine de viennoiseries, douze baguettes, ainsi que quatre tartelettes au citron et une vingtaine de pâtisseries variées.

— Le jeune noble maître veut nourrir les traîtres qui souillent la maison de son ancienne maîtresse ? s’insurgea le vieil elfe de maison.

Amaury lâcha un soupir et s’assit sur une chaise avant d’accorder toute son attention à Kreattur qui le regardait comme s’il venait d’être trahi par le jeune homme.

— Crois-moi lorsque je te dis que je ne les apprécie pas mais si je leur paie le petit-déjeuner, c’est uniquement dans mon propre intérêt. Papa n’a pas apprécié que je désobéisse aux règles que nous avions établi lui et moi et c’est une façon pour moi de me faire pardonner de lui, pour lui prouver que je peux me montrer courtois envers des personnes qui n’ont pratiquement aucun respect pour lui et qui ne se gênent pas de le mépriser ouvertement, expliqua le jeune homme.

— Le jeune noble maître a été puni pour avoir dit la vérité au traître à son sang ? le questionna Kreattur.

— Oui, soupira Amaury. Bien que papa ait dit qu’il ne soit pas fâché contre moi, je me sens par la suite idiot d’avoir perdu ainsi mon sang-froid mais Black insultait papa et…

Amaury s’interrompit car il savait qu’il ne pourrait contenir sa rage plus longtemps s’il continuait à avancer avec ce train de pensées.

— Kreattur pourrait aussi punir le traître à son sang si le jeune noble maître le lui demandait.

— Il sera puni pour tout le mal qu’il a causé autour de lui mais aucun de nous ne fera quoi que ce soit. Comprends-tu, Kreattur ?

— Mais et maître Regulus ? protesta l’elfe de maison.

— Regulus sera vengé, je te le promets, Kreattur mais nous n’allons pas nous salir les mains à cause d’un tel idiot. Tout comme toi, j’aimerais venger Regulus ainsi que papa mais nous ne serions pas mieux que lui si nous agissions d’une telle manière.

Kreattur n’était pas complètement convaincu mais n’insista pas.

— Bien, jeune noble maître, dit l’elfe de maison. Kreattur ira faire les courses du jeune maître.

— Merci beaucoup, Kreattur, le remercia Amaury.

Kreattur disparut dans un pop silencieux et Amaury se leva de sa chaise pour préparer le petit-déjeuner. Il n’avait guère eu l’intention d’inviter les autres résidents de la maison à partager leur repas du matin mais il souhaitait prouver au maître des potions qu’il était capable de réfréner ses émotions, de compartimenter ses sentiments lorsque la situation l’exigeait et de devenir ami avec ses ennemis ou plutôt cordial.

Il sortit quelques ingrédients du placard pour compléter le petit-déjeuner qu’il comptait concocter et chercha une grande poêle qu’il finit par trouver dans l’un des placards du bas. Il réussit à dénicher la cafetière à piston que le maître des potions cachait parfaitement dans un coin de la cuisine. Il prépara le café comme l’aimait le maître des potions puis il attacha un tablier autour de sa taille et attrapa une planche à découper avant de commencer à couper des oignons, des tomates ainsi que des poivrons en petits bâtonnets. Il éplucha et hâcha quelques gousses d’ail. Il fit chauffer une cocotte avec un filet d’huile d’olive et fit suer les oignons et les poivrons à couvert. Quelques minutes plus tard, il ajouta les tomates et l’ail qu’il laissa suer doucement mais cette fois à découvert.

Tandis qu’il taillait le jambon en bâtonnets et ciselait des feuilles de basilic, il entendit des bruits de pas et se retourna, pensant que le maître des potions se décidait enfin à le rejoindre mais à la place de l’adulte qu’il espérait voir, il vit entrer le loup-garou qui s’était déjà préparé pour la journée.

Remus rencontra brièvement son regard avant de détourner les yeux.

— Bonjour, le salua l’ancien maraudeur.

— Salut.

Amaury poursuivit la préparation des œufs au plat, choisissant d’ignorer la présence du loup-garou qui semblait l’observer du coin de l’œil.

— Que prépares-tu ? lui demanda Remus.

— Des œufs, répondit simplement le jeune homme.

— Oh !  Des œufs à quoi ?

Amaury se retourna brusquement vers l’ancien professeur de DCFM Poudlard puis darda sur lui un regard exaspéré.

— Que voulez-vous au juste ?

— Je…je voulais savoir si…si tu allais bien après ton…euh…

— Pourquoi seriez-vous préoccupez par mon bien-être ? l’interrogea Amaury, méfiant.

— Eh bien, tu es l’enfant de Severus et même si nous ne nous connaissons pas, je ne peux rester insensible face à la détresse d’une personne, répondit le loup-garou. Tu viens de perdre ton père et je ne peux imaginer combien cette perte t’affecte mais j’ai vu quelles étaient les conséquences sur toi et si je le peux, j’aimerais aider.

Amaury fronça les sourcils, suspicieux et voulut rétorquer sèchement à l’homme qu’il pouvait se mettre son offre d’aide où il le pense mais il ne le fit pas.

— Avant de vouloir venir en aide à la terre toute entière, vous devriez tout d’abord commencer par aider le fils de vos défunts amis, répliqua calmement le jeune sorcier.

— Harry ?

— Je ne suis, certes, pas ici depuis un certain moment mais seul un idiot pourrait ne pas voir les preuves d’abus qu’il porte sur lui.

Remus rougit d’embarras et baissa la tête, n’osant pas affronter le regard accusateur que posait Amaury sur lui.

— Je ne peux rien faire pour l’aider. Je le voudrais mais je ne peux pas à cause de ma nature lupine, se justifia le lycanthrope.

— Vous y croyez vraiment en vos sornettes ? Vous savez qu’un enfant est maltraité, l’enfant de vos défunts amis et la seule chose que vous me dîtes c’est que vous ne pouvez rien faire ?? s’indigna Amaury. Ah ! Mais pourquoi devrais-je être étonné car après tout, vous n’avez rien fait lorsque votre bande d’amis s’en prenait à mon porteur ? Vous les avez regardé le martyriser sans jamais les arrêter et par votre silence, votre lâcheté, vous vous êtes rendus complices de leurs actions. Comme avec mon porteur, vous assistez à la souffrance d’un gamin qui est une sorte de neveu pour vous sans rien faire. Vous vous terrez dans un coin tel le lâche que vous avez toujours été.

— Je ne peux rien faire ! Je suis un loup-garou et en tant que tel, personne ne m’accorderait la garde d’Harry, du survivant ! J’ai essayé de le retirer des mains des Dursley mais Albus a dit qu’Harry devait vivre avec ces moldus car le sang de sa mère était la protection la plus forte qui puisse exister.

— Le sang de sa mère ?

Amaury leva un sourcil, perplexe.

— Lily s’est sacrifiée pour Harry et de son sacrifice en a découlé une protection qui permet à Harry d’être protégé de Voldemort, expliqua Remus.

— Puis-je vous poser quelques questions, monsieur Lupin ?

— Bien sûr, Amaury.

— Combien de mères durant la guerre contre Voldemort ont voulu se sacrifier pour leurs enfants ou se sont sacrifiés pour leurs enfants ? Combien d’enfants ont pu être protégés du sortilège de la mort grâce au sacrifice de leur mère ? le questionna Amaury.

Remus ne sut quoi répondre et regarda le jeune homme d’un air confus.

— Madame Potter n’aimait pas Harry pas plus qu’une autre mère sorcière donc cette théorie selon laquelle le sacrifice de madame Potter serait une protection contre le sortilège de la mort est une hérésie et une protection de sang ne fonctionne que si et seulement si l’enfant qui a besoin d’être protégé se sent en sécurité auprès de ses gardiens. Et comment un enfant se sent-il en sécurité dans une maison, monsieur Lupin ?

L’ancien maraudeur fut silencieux, incapable de répliquer quoi que ce soit. Il n’avait jamais pensé ainsi et n’avait jamais eu à douter des décisions de Dumbledore concernant Harry car pour lui, l’homme était un homme bon et quelqu’un de réfléchi.

— Puisque vous ne semblez pas avoir de réponses, je vais vous éclairer. Prenons par exemple les Weasley, pensez-vous que malgré leur pauvreté et leur difficulté financière, leurs enfants ne se sentent pas en sécurité auprès d’eux ? Ils savent que quoi qu’il puisse se passer, ils ont et auront toujours la protection de leurs parents tout comme moi je sais que mon porteur veillera sur moi et me protégera envers et contre tout. Il n’y a pas de magie particulière dans l’air, pas de protection du sang ou autre, juste de l’amour, monsieur Lupin, uniquement cela et c’est avec cet amour au fond de leur cœur que monsieur et madame Weasley se battront pour assurer une protection à leurs enfants. C’est avec ce même amour que mon porteur défiera sans cesse Voldemort pour me permettre une existence meilleure et sans crainte. C’est parce que nous sommes aimés que les enfants Weasley et moi sommes plus protégés que Potter qui, sans gardien, courra au devant de divers dangers.

Amaury jeta un œil à la cuisson de ses œufs au plat et estima qu’ils étaient assez cuits alors il éteignit le feu.

— Mais je suppose que Dumbledore sait mieux que tout le monde pour un enfant qui n’est ni le sien, ni son petit-fils et encore moins un proche parent, conclut-il d’un ton narquois. Et il est inutile de vous cacher plus longtemps, lança-t-il.

Arthur Weasley apparut soudainement, les joues rougies par la honte et trottina d’un pas mal assuré dans la cuisine. Il fut suivi par son épouse ainsi que Bill, les jumeaux et Hermione. Ils étaient tous habillés de vêtements de nuit sauf Bill qui semblait s’être apprêté pour une sortie en ville.

— Bonjour, salua le patriarche de la famille des rouquins, embarrassé.

— Bonjour.

Kreattur réapparut brusquement, faisant ainsi sursauter tout le monde sauf Amaury qui accueillit le retour du vieil elfe de maison avec un grand sourire.

— La commande du jeune noble maître, dit Kreattur en déposant doucement ses achats sur la table de la cuisine.

— Merci infiniment, Kreattur.

— Tout pour le jeune noble maître de Kreattur, déclara le vieil elfe de maison. Mon bon maître a-t-il besoin de quelque chose d’autre ? Kreattur est toujours ravi de servir.

— Ravi de servir ? railla Sirius qui se joignit à eux. Tu n’es qu’un bon à rien !

Kreattur regarda l’ancien prisonnier avec mépris et haine.

— Je ne vous permets pas de parler ainsi à Kreattur, grogna Amaury.

— Pourquoi ne suis-je pas surpris qu’entre serpents vous puissiez être capables de vous comprendre ? cracha l’animagus.

— Sirius, ça suffit ! tonna Remus, agacé.

Sirius jeta un regard abasourdi à son meilleur ami.

— T’es en train de prendre leur défense ? As-tu vu l’état dans lequel se trouve cette maison parce que cette vile créature ne souhaite pas faire son travail ? Et ce gamin qui débarque subitement ici semble être devenu son maître alors que je suis le seul et unique maître de cette maison ! s’énerva l’ancien gryffondor.

— Kreattur n’est pas un esclave alors je vous prierai d’avoir un minimum de respect envers lui ! lança Amaury.

— Respecter cette bête hideuse ?

Amaury fut sur le point de jeter aux orties ses bonnes résolutions de ce matin et d’envoyer un sort à l’animagus qu’il n’aurait pas été prêt d’oublier mais heureusement pour Sirius et malheureusement pour Amaury, le maître des potions fit son apparition dans ses éternelles robes noires.

Severus balaya la pièce d’un regard et avisa la posture raide et tendue d’Amaury ainsi que la colère qui semblait tourbillonner autour de lui comme une force tangible.

— Amaury, soit tu te calmes immédiatement soit nous quitterons cette demeure sans plus tarder et tu passeras le reste de tes vacances à copier des lignes.

Amaury grinça des dents, furieux, mais obéit presque aussitôt et il reprit une expression neutre, ayant fait le vide dans sa tête. Severus le félicita d’un hochement de tête.

— Black, j’ai horreur de me répéter donc la prochaine fois que tu oseras insulter mon enfant et manquer de respect à mon employé de maison, je n’aurai aucun scrupule à te faire chasser de cette demeure par des Aurors. Est-ce parfaitement clair ?

— Il a parfaitement compris, Severus, dit Remus à la hâte.

— Lunard…

— Il ne pensait pas un seul mot de ce qu’il disait, n’est-ce pas Sirius ? le coupa rapidement Remus.

Le loup-garou défia du regard son ami d’oser dire le contraire et Sirius essaya de trouver du soutien auprès des Weasley présents dans la pièce ainsi que d’Hermione mais aucun d’entre eux ne manifesta leur désaccord avec les paroles de Remus, au contraire, ils semblèrent tous l’approuver.

Sirius quitta de ce fait la pièce en colère. Remus secoua la tête, déçu, tandis que Severus s’assit en bout de table et remercia Amaury qui lui servit une tasse de café ainsi qu’une assiette d’œufs au plat.

— Pour ceux qui le souhaitent, il y a des viennoiseries, des pâtisseries ainsi que du pain en provenance de la boulangerie Pâte à Sorcier. Je pourrais aussi vous faire des œufs au plat à la basquaise si vous voulez, proposa Amaury.

— Un petit-déjeuner à la française ! s’exclama Hermione, ravie. J’aimerais bien, s’il te plaît.

— Je te prépare cela et en attendant, tu peux goûter à quelques viennoiseries. Je te conseillerai le pain au raisin, c’est mon préféré.

— À moi aussi, dit Hermione.

— Pourrait-on, nous aussi, avoir des œufs au plat ? demanda George.

— Bien sûr, accepta Amaury.

— C’est la première fois que nous mangerons des viennoiseries, dit Fred. Fleur nous en a parlé quelque fois mais nous n’en avons jamais goûté.

— Et toi, Bill, en as-tu déjà mangé ? le questionna George.

— Ce sera une première pour moi, tout comme vous, répondit l’aîné des enfants Weasley.

— Vous devriez aller réveiller votre frère et sœur ainsi qu’Harry, dit Molly.

— Je vais réveiller Ginny, lança Hermione avant de se précipiter à l’étage.

Fred et George suivirent la lionne, décidant d’aller réveiller Ron ainsi qu’Harry tandis qu’Amaury faisait cuire des œufs au plat pour tous les résidents du 12 Square Grimmaurd sauf pour Sirius qui était parti bouder dans un coin de la maison.

Severus savourait lentement son café lorsqu’il sentit un regard fixé sur lui. Il leva les yeux de sa tasse de café et rencontra les iris mordorés du loup-garou.

— Lupin, grogna le maître des potions.

— Tu as un merveilleux fils, dit l’ancien maraudeur. Bien plus impulsif que toi mais d’une honnêteté tranchante et froide.

Severus lui jeta un regard curieux avant de se retourner et d’admirer le jeune homme qui semblait être occupé à donner des cours de cuisine à Molly Weasley sur comment préparer de bons œufs au plat à la basquaise.

— Tu ne m’apprends rien, Lupin, dit Severus d’un ton sec.

— Je…tu es…je… bafouilla Remus.

— Que veux-tu, Lupin ? s’agaça Severus.

— Je ne savais pas que tu… que tu aimais les hommes.

Severus haussa un sourcil blasé lorsqu’il vit des tâches de rougeur apparaître sur les joues de son ancien collègue.

— Ma vie privé ne te regarde en rien donc je te prierai de te mêler de tes affaires ! claqua froidement le potionniste.

— Je ne souhaitais aucunement t’offenser, Severus. Je voulais tout simplement…

— Nous ne sommes guère des amis pour que tu puisses continuer de telles familiarités avec moi, Lupin, le coupa froidement Severus. Soit tu t’adresses à moi par mon nom, soit tu ne me parles pas. Je pense que ton cerveau atrophié est capable de comprendre quelque chose d’aussi simple !

— Désolé, s’excusa Remus.

Severus lança un regard de pur mépris au lycanthrope avant de se saisir de la Gazette du Sorcier et d’entamer sa lecture du quotidien magique.

Harry, Ron et Ginny finirent par rejoindre tout le monde dans la cuisine et ce fut dans un silence pratiquement paisible qu’ils prirent tous leur petit-déjeuner, appréciant de découvrir de nouvelles saveurs.

Harry venait de terminer un pain au raisin et jeta un regard d’envie à la tartelette au citron qu’Amaury avait délaissé après l’avoir proposé à son porteur qui l’avait refusé en prétextant qu’il avait eu assez de sucre pour toute une semaine.

— Tu peux la prendre, lui offrit Amaury en poussant la tartelette au citron vers lui.

— Je…

— Je me sens rassasié et ce serait gâcher la nourriture que de jeter cette tartelette à la poubelle, l’interrompit Amaury.

Harry hésita un instant avant de finir par céder à la tentation.

— Merci beaucoup, le remercia-t-il.

— Mon plaisir.

Le survivant croqua un bout de la tartelette et ferma les yeux, savourant avec bonheur cette petite pâtisserie qui faisait la joie de ses papilles gustatives. Il croqua un autre morceau et se retint presque de gémir, tellement la tartelette était délicieuse.

— Nous avons un problème, annonça d’emblée Dumbledore qui fit irruption dans la cuisine, tenant un parchemin dans la main gauche.

— Que se passe-t-il ? Vous-Savez-Qui a-t-il mené une attaque ? s’affola aussitôt Molly.

Albus secoua la tête.

— Qu’y a-t-il, Albus ? l’interrogea Arthur d’une voix qui se voulait calme.

— Les Greengrass ont saisi le Magenmagot il y a trois jours et une décision a été rendue très tôt ce matin, répondit le directeur de Poudlard.

— Peut-être devriez-vous commencer par le début pour que nous puissions comprendre de quoi vous parlez, conseilla sèchement le maître des potions.

— Les Greengrass ont fait une demande de tutelle auprès du Magenmagot, ils ont demandé la garde d’Harry et elle leur a été accordée, dit Dumbledore. Dans une heure, une équipe d’Aurors viendra récupérer Harry pour le conduire aux Greengrass.

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