➢ 𝙻𝚎 𝚍𝚎́𝚙𝚊𝚛𝚝 𝚍'𝙷𝚊𝚛𝚛𝚢
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CHAPITRE 5
Le départ d'Harry
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Harry perdit soudainement tout appétit à l'annonce de cette information et sentit son estomac se retourner dans son ventre. Il ne connaissait pas vraiment la famille Greengrass mais Daphné était une étudiante de Serpentard qui semblait encore plus hautaine et dédaigneuse que Drago Malefoy. Elle faisait partie du groupe d’amies de Pansy Parkinson, une étudiante qui aimait passer son temps à railler Hermione pour son sang.
— Quoi ? s'écria Remus, incrédule. Comment ont-ils pu avoir sa tutelle ?
— On ne peut pas les laisser prendre Harry, Albus. Comment le Magenmagot peut-il confier la garde d'Harry à une telle famille ?
— Albus, n'étiez-vous pas le tuteur magique d'Harry ? demanda Arthur.
Albus parut soudainement plus vieux que son âge ne le laissait paraître. Il était blême et semblait avoir vu un fantôme du passé. Il faillit s'écrouler sur le sol si Bill ne s'était pas précipité vers lui pour le soutenir. Le jeune employé de Gringotts le fit asseoir sur une chaise et lui apporta un verre d'eau.
— Merci beaucoup, mon garçon.
— Allez-vous bien, Albus ? s’enquit le lycanthrope de son état de santé.
— Malheureusement non, Remus. Malheureusement non, répondit le directeur de Poudlard après avoir bu une gorgée d'eau.
— Albus, vous ne dites tout de même pas que nous laisserons ces gens nous prendre Harry, n'est-ce pas ? dit Molly, indignée.
Albus resta silencieux et l'air défait imprimé sur son visage fut la réponse à l'indignation de la matriarche de la ligue des rouquins.
— Je ne peux contester cette décision.
— Les Greengrass sont une famille de mangemorts, Albus. C'est certainement une ruse de Vous-Savez-Qui pour mettre la main sur Harry. Le remettre à eux c'est comme le livrer à lui ! lança Molly.
— Albus ! Vous voilà enfin ! s'exclama Sirius. Maintenant que vous êtes là, vous pourrez enfin dire à tout le monde à qui appartient…
— Pas maintenant, Sirius, l'interrompit Remus.
— Quoi ? Mais pourquoi ? N'attendions-nous pas son retour pour qu'il puisse prouver que je suis le seul et unique propriétaire de cette demeure ?
Remus grinça des dents, se retenant de donner un coup de poing en pleine figure à son ami car il le méritait sincèrement.
— Quand cesseras-tu donc de ne penser qu'à toi ? se demanda-t-il.
— Quoi ? Qu'ai-je dit ?
— Les Greengrass ont obtenu la tutelle d'Harry. Ce sujet est nettement plus important que ton petit problème de propriété ! s'agaça Remus.
— Quoi ? beugla l'animagus.
Severus replia le journal et termina son café avant de se lever de table, de lancer un regard de mépris à l'ancien prisonnier puis il amorça quelques pas en direction de la sortie.
— Cette histoire ne me concerne en rien donc bonne journée, dit-il.
— Severus, attends ! le retins Albus.
— Que voulez-vous, directeur ?
— Tu connais bien les Greengrass, peut-être pourrais-tu discuter avec eux et les dissuader de retirer Harry de la tutelle des Dursley. Harry a besoin de la protection du sang de sa mère.
— Connaissant Andros Greengrass, il est inutile que je perde mon temps. Lorsqu'il prend une décision, il ne revient jamais sur ses pas et ce n'est pas un homme que l'on manipule Albus, vous mieux que quiconque dans la communauté magique le savez.
— Je savais que tu n'étais qu'un putain de mangemort et que l'on ne pouvait pas te faire confiance ! s'écria Sirius tout en pointant le maître des potions du doigt.
Severus haussa simplement un sourcil, blasé.
— Je vais répéter une chose Black et mets-toi cela dans le crâne une bonne fois pour toutes, je me moque de ce que tu peux penser ou croire de moi.
— Ce n'est pas le moment pour vos chamailleries, lança Arthur, exaspéré.
Sirius fusilla le directeur de Serpentard du regard tandis que le maître des potions croisait les bras sur sa poitrine, le visage impassible.
— N'y a-t-il donc rien que nous puissions faire pour empêcher cela ? demanda Arthur en se tournant vers Albus qui était prostré sur sa chaise.
Albus secoua tout simplement la tête.
— Comment ont-ils pu découvrir où se trouvait Harry ? questionna Bill, confus. La maison est sous fidelitas.
— Grâce à un ancien sortilège de trace de sang, répondit le vieil homme.
— Attendez, dit Hermione, abasourdie. Cela veut-il dire qu'Harry a des liens de sang avec les Greengrass ?
Albus confirma d'un hochement de tête.
— Andros Greengrass est le demi-frère de James, révéla-t-il.
— Quoi ? s'écria Molly, stupéfaite.
— Andros Greengrass et James Potter sont demi-frères ? Comment est-ce possible ? demanda Arthur, tout aussi surpris que son épouse et leurs enfants.
— Avant de devenir l'épouse de Fleamont Potter, Euphemia Shafiq se maria à Arsenius Greengrass et ils eurent un fils nommé Andros. Au décès de son époux de la dragoncelle, Euphemia se remaria et épousa en seconde noces, Fleamont Potter, répondit Albus.
Harry se tourna vers Remus et Sirius qui avaient soudainement baissé la tête.
— Vous saviez que j'avais une autre famille à part les Dursley et vous ne m'avez jamais rien dit, constata-t-il d'un ton accusateur.
— Harry, fit Remus d'une voix emplie de remords.
— Vous saviez et depuis tout ce temps, vous n’avez rien dit ! cria le gryffondor, se sentant trahi.
— James n’aimait jamais parler de lui, Harry. Andros a tourné le dos à la famille Potter lorsqu'il reçut son héritage. Il n'est même pas venu au mariage de Lily et James et encore moins à la fête organisée pour ta naissance. Il haïssait James, Harry, dit Sirius.
— Je n'ai jamais haï, James. J'ai détesté la personne qu'il est devenu à cause du laxisme de l'éducation de nos parents, corrigea une voix basse et claire.
Un homme d'une quarantaine d'années se tenait debout à l'entrée de la cuisine. Il avait une longue chevelure châtaine attachée dans sa nuque par un catogan en soie bleue. Il était vêtu d'une robe de sorcier en taffetas bleu qui soulignait la musculature fine de son corps. Ses yeux bleus rencontrèrent le regard émeraude du survivant.
— Enchanté de te rencontrer enfin, mon neveu, dit l'homme avec un sourire avenant.
— Comment es-tu entré ? l’interrogea Sirius. C'est une violation de propriété, tu n'as pas le droit d'être ici !
— J'en ai tout à fait le droit, Black. Par contre, il me semble que toi, tu n'es pas censé être ici. Tu es un fugitif mon cher et je suis accompagné d’Aurors.
Pour souligner ce trait, quatre Aurors firent irruption dans la pièce et pointèrent aussitôt leurs baguettes sur Sirius.
— Que personne ne bouge dès à présent, commanda l'un des Aurors. Celui qui osera faire le moindre geste sera assommé sans aucune forme de sommation, est-ce parfaitement compris ?
— Il doit y avoir un malentendu, Auror…
— Plus un seul mot, monsieur Dumbledore, le coup froidement l’Auror. Car tout ce vous pourrez dire sera retenu contre vous.
Il fit signe à son collègue à sa gauche de se charger de Sirius qui fut brutalement plaqué contre le sol de la cuisine avant d'être rapidement menotté.
— Je ne suis pas un meurtrier ! grogna l'ancien maraudeur.
— En attendant, vous allez retourner à Azkaban, dit sèchement l’Auror.
— Monsieur Potter, où se trouve vos affaires ? le questionna l'Auror qui semblait être le chef du groupe.
— À l'étage, répondit fébrilement le survivant.
— Ethan accompagne monsieur Potter, ordonna l’Auror en chef.
Le plus jeune Auror baissa sa baguette magique et suivit le gryffondor à l'étage où se trouvait la chambre qu'il partageait avec le cadet de la famille Weasley.
— Je ne sais pas ce qui se passe ici mais je vous conseillerai de prévoir un jurismage car l’hébergement d'un fugitif est passible d'une peine de prison à Azkaban et vous pouvez perdre la garde de vos enfants, monsieur et Madame Weasley, dit l’Auror.
— Sirius est innocent, déclara Remus.
— Alors il faudra le prouver sinon vous vous trouverez à partager la cellule de votre ami, répliqua l’Auror.
Harry redescendit plusieurs minutes plus tard avec ses bagages, la mine accablée.
Andros dévisagea quelques secondes son neveu avant de se tourner vers Dumbledore.
— Je ne sais pas ce que vous avez bien pu mettre dans la tête d'Harry mais croyez-moi quand je vous dis que si vous vous approchez à nouveau de lui, vous le regretterez, menaça-t-il. Harry est mon neveu alors tâchez de vous le rappeler. Vous n'aviez aucun droit d'usurper la tutelle magique d'un membre de sa famille et encore moins de masquer les abus dont il était la victime. Sachez que ce n'est pas fini, Dumbledore.
Andros salua le maître des potions ainsi qu'Amaury d'un simple signe de tête puis se tourna vers Harry.
— As-tu pris toutes tes affaires ? lui demanda-t-il.
— Oui, monsieur, répondit Harry, la tête baissée.
— Appelle-moi Oncle Andros.
— Oui, oncle Andros.
— Bien, approuva Andros. Nous pouvons y aller. Ta tante et tes cousines sont impatientes de te rencontrer.
Andros posa une main sur l'épaule d'Harry et le guida jusqu'à la sortie. Sirius fut relevé du sol et conduit hors de la demeure par l'Auror qui l'avait menotté un peu plus tôt.
— Vous êtes assigné à résidence, Dumbledore, donc vous feriez mieux de rejoindre vos appartements à Poudlard dans les plus brefs délais avant que je ne change d'avis et vous enferme vous aussi dans l'une des cellules du Ministère jusqu'à ce que votre jugement soit prononcé, dit l'Auror en chef.
— Pourrais-je m'entretenir quelques minutes avec mes amis, je vous prie, Auror Robards.
— Cinq minutes, trancha l'homme.
— Merci beaucoup, Gawain, le remercia Albus.
Gawain Robards quitta la pièce avec son dernier collègue et referma la porte derrière lui pour accorder un peu d'intimité au groupe.
— Que vient-il de se passer ? se demanda Fred, ahuri.
— Harry est parti vivre dans un repaire à serpents, dit George. Et Sirius a été de nouveau arrêté.
— Albus, qu'allons-nous faire ? l’interrogea Molly, paniquée. Sirius ne tiendra pas un mois à Azkaban et Harry est en danger avec les Greengrass.
— Que voulait dire Gawain lorsqu’il a dit que vous étiez assigné à résidence ? le questionna Arthur, perplexe.
— Une enquête a été ouverte par le Magenmagot à mon encontre. En attendant qu'un jugement soit prononcé, je suis assigné à résidence et démis de mes fonctions de Directeur de Poudlard, répondit Albus.
— Une enquête contre vous ? Mais pourquoi ? fit Remus, dérouté.
— Andros Greengrass a porté plainte contre moi pour abus de pouvoir, abus de confiance et complicité de maltraitance physique et moral d'enfant.
— Quoi ? s'écria Molly, incrédule. Comment cet homme ose-t-il traîner ainsi votre nom dans la boue ?
— Les cinq minutes sont écoulées, Dumbledore, déclara Robards qui revint dans la cuisine.
Albus lâcha un soupir de fatigue et se leva de sa chaise avec l'aide de Bill.
— L'avenir se révèle sombre pour nous, mes amis, lâcha Albus.
Et sur ces dernières paroles, il quitta le 12 Square Grimmaurd en compagnie de deux Aurors qui l’escortèrent jusqu’à Poudlard.
— Je n’arrive pas à y croire, murmura Hermione, abasourdie.
— À quoi ? Qu'Albus Dumbledore ne soit pas aussi blanc qu'il le laisse croire ou qu’Harry Potter soit le neveu d'Andros Greengrass ou que Sirius Black soit renvoyé à Azkaban ? demanda Amaury.
— Tout, répondit Hermione dans un murmure. J'ai toujours eu foi en Dumbledore même si par moment, je trouvais qu'il n'agissait pas au mieux pour les intérêts d'Harry mais tout le monde semblait le vénérer et croire en lui que…
— Que tu n'as jamais osé te questionner sur ses véritables intentions envers ton meilleur ami ? devina Amaury.
— Oui, murmura-t-elle d'une voix éraillée. Harry avait besoin de nous cet été et parce que Dumbledore nous a ordonné de ne pas lui écrire, je ne l'ai pas fait et Harry a cru que nous l'avions abandonné, qu'il ne comptait pas pour nous.
Des larmes perlèrent au coin des yeux de la brune.
— Mione, Harry nous a pardonné. Il a compris que nous ne pouvions faire autrement, assura Ron.
Hermione secoua violemment la tête et lança un regard noir au rouquin.
— Tu ne comprends pas, Ron. Harry a toutes les raisons du monde de nous en vouloir et je le comprendrais s’il ne voulait même plus nous adresser la parole. Il a dû affronter Voldemort tout seul et nous, qui sommes ses amis, nous aurions dû en dépit de tout ce que Dumbledore pouvait dire tenter de le joindre et lui faire savoir que nous étions là pour lui ! On savait quel cauchemar il vivait auprès des Dursley mais cela ne nous a pas empêché de l'abandonner par ordre de Dumbledore ! Tout est toujours sur ordre de Dumbledore ! Tout ! s'énerva-t-elle en larmes. C'est moi qui ai dû rassurer Harry car il faisait des cauchemars à propos du tournoi des trois sorciers, c'est moi qui ai dû le relever quand d'autres n’arrêtaient pas de le rabaisser et de croire qu'il avait mis son nom dans la coupe. Même toi, Ron, tu ne l'as pas cru et tu ne peux imaginer combien tu lui as fait du mal par tes actions.
— Hermione…
La brune se leva et serra fermement les poings contre ses hanches.
— Il est hors de question que je continue à mettre ainsi en jeu la vie de mon ami juste parce que vous croyez tous savoir ce qui est mieux pour lui alors que vous n'avez jamais rien fait pour lui venir en aide, déclara-t-elle. Je ferai des recherches sur ces Greengrass et si effectivement ils sont à la solde de Voldemort alors je ferai tout ce qui est mon possible pour protéger Harry mais s'ils s’avèrent être des gentils, je m'assurerai qu'il reste auprès d'eux. Je vous remercie de votre hospitalité mais je vais retourner chez moi.
Hermione quitta la cuisine, laissant tout le monde dans un silence assourdissant.
— Hermione ! héla Ron qui alla à sa poursuite.
— Eh bien… fit Bill dans un soupir.
— Amaury, prépare tes affaires, nous quittons cette demeure ce soir, ordonna le maître des potions avant de s'en aller.
— Où va-t-il ? demanda Remus en s'adressant au fils de l'ancien mangemort.
Amaury plissa les yeux, méfiant.
— Vous vous intéressez un peu trop à la vie privée de mon porteur, devrais-je vous avertir de ne pas vous approcher de lui au risque de le regretter ?
— Je ne lui veux aucun mal, Amaury, je te le promets.
— Que lui voulez-vous dans ce cas ? le questionna Amaury, suspicieux.
— Rien, répondit un peu trop hâtivement le loup-garou. C'est un ami, je m'inquiète tout simplement.
— Un ami ? ricana Amaury, incrédule. Vous n'êtes pas son ami, monsieur Lupin et bien que votre inquiétude soit appréciée, il m'a à ses côtés pour prendre soin de lui.
— Tu n'es qu'un enfant, dit Remus.
— Un enfant qui peut vous battre les yeux fermés en duel, répliqua Amaury. Un conseil, monsieur Lupin, posez votre regard sur une autre personne car la prochaine fois que je vous surprendrais à mater mon porteur, je vous arracherai les deux yeux. Ce fut un plaisir pour moi d'avoir pu faire votre connaissance. À bientôt j'espère !
Amaury délaissa à son tour la cuisine et monta dans sa chambre pour préparer ses valises.
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