➤ 𝙻𝚊 𝚙𝚛𝚘𝚙𝚘𝚜𝚒𝚝𝚒𝚘𝚗 𝚍𝚎 𝚃𝚛𝚒𝚜𝚝𝚊𝚗
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CHAPITRE 16
La proposition de Tristan
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Le maître des potions laissa échapper un soupir tandis qu'il se massait la tempe droite. Il ne savait que penser de cette tournure plus que surprenante des événements. Il savait et avait senti que ce Tristan de Martel était dangereux et surtout extrêmement puissant mais ce qui le dérangeait dans ce personnage était l'aura mystérieuse qui faisait frissonner tout son corps. Même le seigneur des ténèbres qu'il craignait n'inspirait pas autant d'horreur et pourtant, il avait tout d'un personnage terrifiant.
Il jeta un coup d'œil aux escaliers que venait d'emprunter Amaury et se dirigea vers le salon où il se servit un verre de whisky pur-feu avant de prendre place dans l'un des canapés face à la cheminée. Il tenta d'apaiser les battements erratiques de son cœur mais c'était impossible tout en sachant qu'il y avait un homme potentiellement dangereux qui semblait s'intéresser à eux et qui avait dû changer ses propres plans à cause de l'erreur commise par Amaury. Il n'aimait pas ça du tout. Il hésitait sérieusement à plier bagages et à prendre la poudre d’escampette avec Amaury.
Il ne sut combien de temps il resta, là, à contempler les flammes rougeoyantes mais il détourna le regard des bûches qui flambaient dans la cheminée lorsqu'il entendit des bruits de pas se rapprocher lentement.
— Que comptez-vous faire de nous ? questionna derechef le potionniste.
Tristan prit le verre à moitié plein d'alcool du directeur de Serpentard et but une simple gorgée avant de faire une grimace, écœuré par le whisky qu'il venait de goûter.
— Comment peux-tu boire quelque chose d'aussi infect ? lui demanda-t-il tout en reposant prestement le verre. Une telle horreur n'aurait jamais dû entrer dans nôtre maison.
Severus leva un sourcil, intrigué par le pronom possessif que venait d'employer le français.
— Nous ne sommes pas un vrai couple.
Tristan se tourna vers le maître des potions et croisa son regard. Il esquissa un sourire malicieux qui procura des frissons involontaires à l'ancien mangemort.
— Tu pensais sincèrement que je vous permettrais de vous échapper aussi facilement ? rétorqua-t-il. Amaury et toi êtes désormais des membres de ma famille aux yeux du monde entier. Il n'est plus possible ni pour vous ni pour moi de revenir sur ces faits mais de nous en accommoder. Tu es non seulement le porteur d’Amaury mais tu es également mon époux, Severus. Tu apprendras avec le temps que je suis un homme de tradition et que cela implique pour ma part de les respecter scrupuleusement.
Severus plissa les yeux, méfiant.
— Que voulez-vous dire par "homme de tradition" ? demanda-t-il, apeuré par la réponse.
Tristan eût un simple sourire.
— Amaury est de mon sang. Un parent, certes, éloigné mais il fait tout de même partie de ma famille. C'est ce lien qui lui as permis d'accéder facilement à mes biens, dit-il tout en ignorant la question posée par le potionniste. Ce n'est encore qu'un enfant qui a besoin de notre protection.
Tristan posa une pile de documents sur la table devant le maître des potions et prit place dans l'un des fauteuils du salon.
— Qu'est-ce que c'est ? demanda Severus.
— Les derniers détails qui n'ont pas été peaufinés par Amaury, répondit-il.
Severus prit les documents qu'il parcourut brièvement avant de les jeter sur la table, furieux.
— À quel jeu êtes-vous en train de jouer ?
— N'est-ce pas celui que vous aviez initié avec Amaury ? répliqua Tristan tout en feignant la confusion.
— Vous n'étiez pas supposé être en vie ! cingla Severus.
— Ô ! Si je comprends bien, vous êtes prêt à devenir mon époux lorsque je suis sous terre mais certainement pas lorsque je suis en vie ? Comment pourriez-vous donc aimer un cadavre pourrissant qu'un homme sain et beau ? fit Tristan, incrédule.
Le potionniste grinça des dents, une envie irrépressible de tordre le cou du français lui démangeait les mains. Il se fit violence pour contenir ses pulsions meurtrières et reprit les documents qu'il avait auparavant jeté sous la fureur qui embrasait ses veines.
— Êtes-vous certain de vouloir rendre tout ceci officiel ? l’interrogea-t-il.
— Je pense que vous nous avez donné peu de choix, répondit Tristan.
Severus ne pouvait guère contredire les paroles du français. Ils étaient tous les trois dans une situation délicate.
— Nous ne sommes pas non plus obligés de jouer une telle farce. Nous pouvons jouer le rôle de parents séparés mais qui ont conservé de bonnes relations, proposa le maître des potions.
— Nous aurions pu si c'était la version que notre fils et toi aviez affirmé au reste du monde. Maintenant, il n'est plus possible de revenir en arrière car je suis un homme de tradition. Je ne me marie pas pour divorcer au moindre accrochage, expliqua le sorcier à la chevelure blonde platine. De plus, comme je vous l'ai dit, lorsqu'Amaury a décidé de se faire passer pour mon fils et vous pour son porteur, vous avez attiré sur vous une attention indésirable. Croyez-moi lorsque je vous dis que vous êtes plus en sécurité en étant mon époux qu'en étant mon ex-compagnon.
— Vous semblez penser que vos ennemis sont plus puissants que le seigneur des ténèbres et ses partisans. Qui sont-ils ?
— Je ne le pense pas, je le crois, corrigea Tristan. Pour que vous sachiez qui ils sont, je devrais vous parler de l'histoire de ma famille mais surtout de notre vraie nature car voyez-vous, je ne suis pas uniquement un sorcier.
Severus eût la forte intuition que l'histoire que lui conterait le français ne lui plairait certainement pas et qu'avec la narration de ce dernier s'ensuivrait une tonne de problèmes à résoudre.
Dans quel pétrin, s’était-il fourré ? Ou plus précisément, dans quelle merde l'avait jeté ce damné Potter ? À croire qu'il était un aimant à ennuis !
Le lendemain matin, Amaury se leva pratiquement aux aurores, désireux de savoir si les deux hommes avaient fini par s'entretuer ou s'ils avaient réussi à parvenir un accord entre eux. Puisque le manoir était encore debout, il pouvait supposer sans trop y croire qu'ils y étaient parvenus.
Il ne fut guère surpris de trouver les deux hommes déjà attablés dans la salle à manger, sirotant pour l'un une tasse de café et pour l'autre une infusion de camomille.
— Tiens, te voilà enfin réveillé ! s'exclama Tristan d'un air enjoué, repliant la Gazette du Sorcier qu'il était en train de lire. Bien dormi, fiston ?
Amaury jeta un coup d'œil à son porteur, vérifiant qu'il était parfaitement sauf avant d'accorder toute son attention au blond.
— Pas aussi bien dormi que vous, finit-il par répondre.
— Je suis ton père, Amaury, pas un étranger, lui rappela le blond avec un sourire. Tu peux et tu as le devoir de me tutoyer.
— Êtes-vous toujours comme ça ? demanda le jeune homme.
— Ne fais pas attention à lui et prends ton petit-déjeuner, conseilla Severus. Nous irons plus tôt sur le Chemin de Traverse pour éviter la foule.
Amaury suivit le conseil de son porteur et s'installa en face du potionniste pour manger.
— Ton porteur m'a expliqué que tu avais créé un mouvement pour combattre Jedusor et que tu avais quelques adeptes acquis à ta cause. Aussi, j'aimerais en faire partie. Comment ça se passe pour postuler ? J'avoue ne pas être un bon équipier et que j'adore plutôt la jouer solitaire mais je pense être un bon atout dans la bataille que tu comptes mener. Même si tu viens du futur, celui que tu connais est désormais révolu. L'issue de cette bataille est donc incertaine.
Amaury fut plus que surpris par la proposition de Tristan. Il n'aurait jamais pu imaginer que le français voudrait se joindre à eux dans cette guerre contre le seigneur des ténèbres et encore moins qu'il accepterait aussi facilement le rôle qui lui avait été attribué sans son accord.
— N'êtes-vous pas en colère contre moi pour m'être fait passer pour votre fils et d'avoir pris possession de vos biens ? le questionna-t-il.
— Peu de choses sur cette terre me mettent en colère, dit Tristan. Mais tu n'as toujours pas apporté de réponse à ma proposition. Qu'en penses-tu ? Y a-t-il une place pour moi dans ton mouvement ?
— Eh bien, fit Amaury pris au dépourvu.
— Prends donc ton temps pour y réfléchir. Tu me donneras une réponse après avoir pris ton petit-déjeuner. Vas-y, nous sommes un peu pressés. Ton porteur ne voudrait pas s'attarder plus que nécessaire sur le Chemin de Traverse.
Amaury se tourna vers le maître des potions en quête d'un soutien, d'une démarche à suivre car bien qu'il ait choisi Tristan de Martel comme faux père, il ne savait pratiquement rien de l'homme.
— Tu as besoin de protection, Amaury, dit simplement le potionniste.
— Très bien, soupira le jeune homme, j'accepte votre proposition.
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