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CHAPITRE 17

Des achats en famille
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— Tu ne le regretteras pas, je te le promets, assura Tristan d'une voix enjouée.

Amaury baissa la tête sur son assiette, abattu. Il le regrettait déjà. Il ne savait pas pourquoi mais il avait l'horrible pressentiment que ce retour vers le passé ne serait pas aussi aisé qu'il l'avait imaginé et que son porteur lui ferait bientôt amèrement regretté sa nouvelle identité.

— Si tu as fini de manger, va te préparer, dit Severus.

L'adolescent retira son regard de son assiette à moitié vide et rencontra les prunelles sombres du maître des potions. Il lui était impossible de deviner les pensées de l'homme.

Ferait-il vraiment semblant d'être l'époux de Tristan de Martel ? Allaient-ils tous jouer cette comédie d'une famille parfaite ? Son professeur était-il prêt à un tel sacrifice pour lui ?

— Tu as besoin d'une famille. Tout comme Harry, tu as besoin d'être aimé et protégé. C'est ce que nous ferons, Tristan et moi.

Amaury sentit sa vue se brouiller tandis qu'un nœud au fond de sa gorge l'empêcha de déglutir. Il était ému par les paroles de l'ancien espion et ce serait mentir de dire qu'il était heureux d'avoir décidé de faire de cet homme son porteur. C'était certainement la meilleure décision qu'il ait jamais prise dans toutes ses deux vies.

Il acquiesça et retourna dans sa chambre pour se changer sans dire un mot tant il lui était impossible de parler sans verser une seule larme.

— M'accepteras-tu un jour comme ton époux ou resterais-je à jamais le père d'Amaury pour toi ? lui demanda brusquement Tristan.

Severus haussa un sourcil, plus que surpris par le ton employé par le blond. Depuis qu'il avait fait la rencontre de cet homme, c'était la première fois qu'il lui parlait sur un ton aussi sérieux, presque solennel. Même lorsqu'il lui avait parlé de son passé et des personnes qui pourraient menacer leurs vies, il avait toujours adopté une attitude nonchalante, comme si rien sur cette terre ne pourrait le bouleverser.

— Je ne suis pas gay, répondit le maître des potions.

— Êtes-vous toujours amoureux d'elle ? Si c'est le cas, vous feriez mieux de l'oublier car je ne tolèrerai aucune infidélité de votre part, même par la pensée, dit Tristan en souriant sinistrement.

Il se leva de sa chaise et s'approcha du brun, soulevant le menton de ce dernier afin qu'il puisse ancrer son regard dans le sien. Ce que le maître des potions y vit le fit frissonner d'effroi.

— Je vous l'ai dit, je suis un homme de principes et de devoirs. Je n'attendrai pas moins de vous qu'une courtoisie la plus élémentaire. En tant que mon conjoint, je crois que vous êtes assez intelligent pour savoir quoi faire et ne pas faire.

Il relâcha le menton de Severus puis déposa un baiser sur le front de ce dernier.

— Je vous promets d'être excellent en tant que père mais aussi en tant que mari. Je ne te permettrai pas de regretter le choix que toi et Amaury avez fait.

— Je suis...

Amaury interrompit ce qu'il allait dire et posa un regard suspicieux sur ses parents.

— Qu'est-ce qui se passe ? demanda-t-il.

Tristan se redressa puis se tourna, un sourire enjoué aux lèvres, pour faire face à son fils.

— Ton porteur et moi sommes en train de tisser nos liens en tant qu'époux, répondit-il d'un air ravi. Nous comptons avoir notre lune de miel après ton départ de la maison pour Poudlard. Depuis ta naissance jusqu'à aujourd'hui, ton porteur et moi n'avons pas eu la chance d'en avoir une. Maintenant que tu as grandi, je pense qu'il est temps que je puisse corriger cela.

— Lune de miel ?! fit Amaury, abasourdi. Papa, tu... tu... et lui... vous... vous allez... vous...

— Allons-y, le coupa Severus, irrité.

Il ignora le père qui affichait un grand sourire tandis que le fils restait sans voix, incapable d'aligner correctement une phrase.

Ils quittèrent la maison et se rendirent sur le Chemin de Traverse.

— Par quoi voudrais-tu débuter tes achats ? l'interrogea le professeur de potions.

— Par Fleury et Bott, lui répondit Amaury.

— Très bien.

Ainsi débuta leur journée d'achats sur la rue commerçante. Ils achetèrent les fournitures de l'adolescent et finirent leurs achats par la boutique de vêtements de Tissard et Brodette.

— Professeur Snape.

Severus qui venait d'entrer dans le magasin fut respectueusement salué par une adolescente aux longs cheveux noirs et aux yeux marron.

— Miss Chang, la salua-t-il en retour.

La Serdaigle jeta un coup d'œil curieux à Amaury ainsi qu'à Tristan et détourna son regard bien vite, par peur d'offenser son professeur ou encore les personnes qui semblaient l'accompagner.

Amaury n'afficha aucune expression lorsqu'il remarqua la curiosité qui pouvait se lire sur le visage de la jeune femme. Il avait été loin de se douter qu'il croiserait ainsi celle qui fut autrefois son béguin lorsqu'il était encore connu sous le nom d'Harry Potter dans la précédente chronologie.

Cho avait été son premier flirt et bien que leur relation fut un échec parce qu'ils étaient bien trop jeunes, inexpérimentés, elle était tout de même restée une amie pour lui. Une amitié qu'ils avaient pu tisser lorsqu'ils étaient en pleine guerre. Il s'était rendu compte à cette époque que Cho était une fille altruiste, courageuse, intelligente mais surtout loyale.

Il avait fini par comprendre pourquoi elle avait trahi l'A.D et la rancune qu'il avait éprouvé pour cette dernière s'était envolée après qu'ils aient pu s'expliquer sur les événements qui s'étaient déroulés lors de sa cinquième année à Poudlard.

— Mon amour de chaudron, pourquoi ne laisserions-nous pas notre fils poursuivre tout seul les achats de ses vêtements et n'irions-nous pas prendre un verre de bierraubeurre au restaurant qui se trouve juste en face ? proposa Tristan d'une voix mielleuse.

Amaury et Severus sentirent un frisson d'horreur parcourir leur peau au mot « amour » du français. Ils lancèrent un regard meurtrier au blond qui préféra tout simplement les ignorer, sa bonne humeur ne pouvant être affectée par leurs regards courroucés.

— Excusez-moi, mademoiselle Chang, êtes-vous étudiante à Poudlard ? questionna-t-il.

— Euh... oui... oui, répondit la jeune femme, encore sous le choc.

— Super ! s'exclama le blond, ravi. Il semble que le destin veuille que vous puissiez prendre soin de mon fils. Voyez-vous, lui aussi, ira à Poudlard cette année. Cela vous dérangerait-il de l'accompagner dans ses derniers achats ? De plus, vous pourriez aussi lui donner quelques informations concernant Poudlard. Bien que son porteur y soit professeur, Sev parle peu de son travail donc nous n'avons presque aucune connaissance de Poudlard.

— Eh bien... je.... cela ne me dérange pas.

— Vous êtes un ange, mademoiselle Chang, la remercia le blond. Je vous présente, Amaury. Il a seize ans cette année et entre en sixième année à Poudlard.

— Je suis Cho Chang alors vous pouvez m'appeler Cho. J'ai également seize ans et appartiens à la maison Serdaigle. J'entre en sixième année cette année moi aussi.

— C'est le destin ! fit Tristan. Nous n'allons pas vous déranger plus longtemps et vous laissons discuter entre jeunes. Lorsque tu auras fini, Amaury, viens nous rejoindre. Nous t'attendrons au restaurant d'en face, ajouta-t-il en prenant la main du maître des potions.

Le blond tira son époux réticent et se rendit avec lui au restaurant pour commander quelques rafraîchissements, laissant leur fils pantois.

— Ainsi, tu es le fils du professeur Snape ? demanda la Serdaigle, incrédule.

— Oui, répondit-il distraitement.

Il était toujours en train d'essayer de comprendre ce qui venait de se dérouler à l'instant mais il semblait que son cerveau avait du mal à assimiler les récentes informations.

— Personne n'aurait pu imaginer qu'il aurait un enfant et encore moins qu'il serait marié, dit Cho, abasourdie.

— Il semble que ce soit plus qu'une surprise pour tout le monde depuis mon arrivée en Angleterre, commenta sèchement le jeune homme.

— Je te prie de m'excuser si je t'ai offensé. Je crois que je suis simplement surprise par la nouvelle. Le professeur Snape est très craint à Poudlard alors personne n'oserait l'imaginer autrement qu'en professeur mais je peux te promettre que dans ma maison, nous le respectons tous malgré la crainte que nous pouvons éprouver.

— Parce que vous respectez énormément son intelligence ? devina-t-il.

— Eh bien, il est difficile de ne pas admirer son intelligence, dit-elle en souriant. Outre notre directeur de maison, nous n'avons pas rencontré quelqu'un de plus intelligent que le professeur Snape. De plus, comment ne pas respecter le plus jeune maître des potions du monde entier ? Il était encore plus jeune que Merlin lorsqu'il a reçu sa maîtrise en potions !

Amaury ne put s'empêcher de sourire lorsqu'il la vit s'emballer face à l'intelligence de son porteur. Au fond de lui, il en ressentit une immense fierté. Fier d'être le fils d'un homme aussi intelligent, d'un homme aussi charismatique. Malgré qu'il soit craint par ses étudiants, il était tout de même respecté par une certaine partie d'entre eux.