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Chapitre XVI : Acta Est Fabula

TW : suicide

Combien de temps cela faisait-il que Charles était enraciné devant cette scène macabre ? Cinq, dix minutes ? Il n'en avait, à vrai dire, aucune idée. La découverte du corps de ce pauvre Vatel lui donnait l'impression que la foudre venait de s'abattre sur sa tête. Certes, ces dernières semaines avaient été particulièrement difficiles pour lui, mais il s'était étonnamment bien rhabitué au rythme de la vie de Cour, au point qu'il avait réussi à se recréer un cocon grâce à ses proches. Son amant, ses frères, ses amis, sans que quoique ce soit d'autre n'ait d'importance. Or la chrysalide, qui s'était déjà fissurée au moment de l'embuscade dans le bois de Boulogne, venait de se briser dans un craquement terrible. Le prince demeurait là, complètement hagard, seulement capable de glisser un bras autour des épaules de Clémence pour tenter de la réconforter malgré toutes les pensées qui circulaient dans son esprit à une telle vitesse qu'il peinait lui-même à suivre leur cadence aussi effrénée que celle des battements de son cœur, si puissants qu'il avait presque la sensation que ce dernier avait été remplacé par un tambour. Bien sûr, il n'avait pas oublié les événements récents, la panique dont il avait encore été la proie la veille montrait à quel point les souvenirs de l'assaut dont Philippe et lui avaient été victimes continuaient à le hanter. Mais il ne s'attendait pas à ce que les ténèbres le frôlent à nouveau de si près, attisant ainsi les craintes qu'avaient engendré l'attaque et qu'il peinait encore à faire taire, de sorte que sa poitrine semblait aussi comprimée que si deux bras d'airain l'étreignaient avec force. Et si cette tragédie était l'œuvre des complices de Galdric ? Jusqu'où pourraient-ils aller s'ils étaient capables de tuer un homme qui n'avait — à sa connaissance, du moins — jamais croisé le chemin de la famille royale auparavant ? Ces questions qui ne suscitaient que toujours un peu plus d'inquiétude tournaient autant dans son esprit qu'une bribe de mélodie dont on ne pourrait se débarrasser. Toutefois, cette anxiété grandissante devint vite secondaire lorsqu'il sentit la poitrine de Clémence s'affaisser un peu plus abruptement qu'à l'accoutumée. En détournant son regard ternit par cette sombre nouvelle vers son amie, Charles sentit son cœur se serrer en la voyant détourner ses iris d'ambre pour mieux dissimuler les larmes qu'elle s'efforçait d'empêcher de franchir ses paupières. Espérant pouvoir la réconforter, ne serait-ce qu'un peu, il commença à lever le bras qu'il lui restait de libre pour lui offrir une étreinte rassurante autant que pour la soustraire à ce spectacle lugubre, mais son regard croisa celui d'une courtisane qui se tenait à peine à quelques pas d'eux, et qui semblait attendre le moindre geste suspect de sa part pour colporter la rumeur de la disgrâce définitive d'Henri. Seigneur, il avait beau être heureux d'être à nouveau proche de sa famille, avoir constamment des yeux rivés sur lui au moindre de ses mouvements lui pesait beaucoup trop. Laissant son bras retomber doucement le long de son corps, le duc d'Orléans plissa les lèvres pour se retenir d'émettre un soupir contrarié, et dut se contenter de resserrer légèrement ses doigts autour de son épaule, son pouce effleurant la soie nacrée qui recouvrait celle-ci. Alors que son regard croisait le sien, ses lèvres se décrispèrent, prêtes à murmurer des paroles qui, il l'espérait, l'aideraient ne serait-ce qu'un peu à oublier la dépouille que les gardes emportaient avec eux dans les couloirs destinés aux domestiques. Mais Charles s'interrompit avant d'avoir eu le temps de prononcer le moindre mot, stoppé net par ceux que lut à haute voix l'un des hommes de Condé qui observait la garde de l'épée responsable du drame.

Acta est fabula.

En entendant cette courte phrase, ses sourcils se froncèrent alors que ses iris restaient accrochés à l'arme que le garde tenait encore entre ses mains gantées, de sorte que Clémence, intriguée par son attitude, dirigea son regard dans la même direction pour tenter de mieux comprendre ce qui avait pu accaparer ainsi son attention. Il avait déjà entendu cette expression quelque part... Mais où ? Quand ? Son esprit retournait ses souvenirs récents dans tous les sens, en quête du moindre indice qui pourrait l'aider à y voir plus clair, au point que les paroles que s'échangeaient Condé et son jumeau n'étaient plus qu'un bruit de fond alors qu'ils étaient tout près de lui.

— Mon frère, l'interpella justement Louis en posant une main sur son épaule pour mieux le sortir de ses pensées. Nous devons y aller.

Le duc était tant embourbé dans ses propres pensées qu'il lui fallut un court instant pour revenir à la réalité, au point qu'il avait la sensation d'être tiré d'un sommeil profond par une âme extérieure. Tentant de se reconcentrer sur le moment présent du mieux qu'il le pouvait, il acquiesça d'un mouvement de la tête qui était aussi bref que distrait, avant de se retourner une dernière fois vers son amie.

— Ne restez pas ici, murmura-t-il, je crains qu'aucune des personnes présentes ne puisse vous apporter quoique ce soit de bon.

Pour toute réponse, un sourire délicat étira les lèvres de la princesse, qui aurait presque pu passer pour un signe de pure convenance si ses iris ne logeaient pas une lueur de gratitude qui fit presque automatiquement sourire Charles, qui, sans la quitter des yeux, s'inclina légèrement pour la saluer avant de suivre son frère et leur hôte.

Les trois hommes avançaient dans un silence écrasant par sa profondeur, dont les claquements de talons presque cadencés des gardes royaux qui les suivaient de près ne faisaient qu'accentuer la lourdeur de cette atmosphère qui pesait déjà autant sur ses épaules qu'une immense enclume, qui forçait toujours plus sur ses muscles dans l'espoir de le voir s'écrouler. Et il devait admettre que la pression qu'elle exerçait commençait à se faire importante, et ce d'autant plus qu'elle était un terrain propice à ses inquiétudes, qui ne l'avaient pas réellement quitté depuis que le petit groupe avait commencé sa marche silencieuse. Plus il tentait de les confiner dans un coin de son esprit, et plus elles semblaient l'envahir plus brutalement encore, de sorte qu'il avait l'horrible impression de se débattre en vain contre l'Hydre de Lerne. Bien qu'il tentait à tout prix de concentrer toute son attention sur le claquement de talons infernal que produisaient autant ses propres pieds que ceux des gardes, le démon créé par ses pensées néfastes réduisait ses efforts à néant à chaque fois en soufflant dans le creux de son oreille ce qui se passerait si les scélérats qui l'avaient agressé au bois de Boulogne se cachaient parmi la foule qu'abritaient ces vieux murs depuis des jours. Mais alors qu'il s'apprêtait à franchir une porte qu'un valet lui tenait patiemment, une voix bien trop familière l'interpella. L'angoisse qui le tourmentait depuis un long moment l'obligea à prendre quelques instants pour revenir dans le monde réel, de sorte qu'il lui fallut une poignée de secondes avant de réaliser qu'Henri se tenait juste derrière lui. Le prince garda ses paupières closes durant une fraction de seconde, le temps de chasser l'agacement que faisait poindre en lui cette interruption qui, il le craignait, ne présageait certainement rien de bon pour ce qui suivrait.

— Tu nous conduis à tes appartements, n'est-ce pas ? demanda-t-il à son jumeau, qui se contenta d'acquiescer d'un bref mouvement de la tête. Alors ne m'attendez pas, je vous rejoins dans un instant.

Alors que les deux hommes reprenaient leur chemin avec l'un des deux gardes, Charles se retourna vers son amant qui s'était rapproché de lui dès que celui qui restait l'avait autorisé à s'avancer.

— Où vas-tu ainsi ? murmura le comte en entrelaçant ses doigts dans les siens. Je pensais que nous pourrions profiter des jardins ensemble, aujourd'hui. Le temps n'est pas très favorable à une promenade mais il est difficile de nier la beauté des parterres.

— Je suis vraiment navré, lui répondit-il en esquissant un sourire triste alors que ses pouces effleuraient doucement la peau de son compagnon, mais nous devrons reporter cela à plus tard. Louis compte sur moi, je ne peux pas lui fausser compagnie.

Au moment où le duc eut prononcé ces derniers mots, le sourire affectueux qui commençait à étirer les fines lèvres d'Henri retomba en un instant, tandis que la lueur emplie de tendresse qui adoucissait ses iris d'émeraude se volatilisa tout aussi rapidement, les rendant aussi sombres que le ciel orageux que laissait voir la fenêtre à croisillons qui se trouvait près d'eux.

— Nous venons à peine de nous réconcilier et tu me délaisses déjà, simplement parce que Sa Majesté, répliqua le favori sur un ton glacial en insistant lourdement sur ces mots, te l'a demandé ? Il a tout un gouvernement pour le conseiller, je ne vois pas pourquoi ce serait à toi de toujours sacrifier les rares moments que nous avons ensemble pour ses beaux yeux...

En l'entendant parler ainsi, une certaine amertume déferla sur lui avec autant de force qu'une vague s'écrasant violemment contre la coque d'un navire, de sorte qu'il eut du mal à réprimer un ricanement chargé d'exaspération. Le regard presque aussi dur que celui de son amant, il le coupa d'un ton tranchant :

— Nous venons de nous réconcilier et tu recommences déjà tes critiques ? Tu l'as vu toi-même, la situation est très sérieuse et mon frère a besoin de moi, il est hors de question de le délaisser pour une promenade que nous pouvons faire cet après-midi.

Sans attendre la moindre réponse, il fit signe au garde de le suivre, et se retourna, prêt à reprendre son chemin, quand la voix du comte se fit à nouveau entendre, bien plus hésitante, ne devenant plus qu'un murmure qu'il n'aurait sans doute pas entendu s'il s'était remis à marcher.

— Tu as raison, je suis désolé... Je t'aime.

Se retournant lentement vers Henri, il demeura aussi silencieux qu'un moine durant l'espace de quelques secondes, qui s'écoulèrent pourtant à une lenteur insupportable pour lui comme pour son amant tandis que ses iris scrutaient celui-ci, comme si l'espoir qui semblait habiter son visage pouvait l'aider à trouver quoi dire en retour. Cependant, aucun mot n'était capable de franchir la barrière devenue infranchissable de ses lèvres. Quelque peu confus de ce silence oppressant dont il était pourtant à l'origine, Charles se contenta d'esquisser un sourire qui suffit à radoucir son propre regard, avant de se remettre en route.

Que lui avait-il pris ? Il n'en avait aucune idée et, à vrai dire, il était le premier déconcerté de se voir hésiter à répondre à ces quelques mots alors que cela, après tant de temps passé ensemble, devrait pourtant aller de soi, comme ça l'avait toujours été. Le prince secoua vivement la tête. Il y avait présentement des choses bien plus graves que les troubles de sa vie privée, et il ne devait pas laisser ces derniers parasiter son esprit alors que la mort de Vatel pouvait annoncer des événements plus terribles encore. Accélérant le pas, qui avait été légèrement ralenti par sa réflexion, il finit de gravir les quelques marches de marbre blanc qui le séparaient de l'aile où la famille royale était logée, de sorte qu'il se retrouva rapidement face au garde royal qui restait devant la porte des appartements de son jumeau en gardant l'échine aussi droite que la longue lance qu'il tenait fermement dans sa main droite. Sans même avoir le temps de dire quoique ce soit, le soldat lui ouvrit la porte tout en se tassant tout près de l'encadrement de celle-ci pour mieux le laisser passer.

— Ah ! Mon frère, te voilà enfin ! s'exclama Louis en le voyant entrer.

Un fin sourire étira doucement les lèvres de Charles tandis qu'il se plaçait près de lui, les mains jointes derrière le dos.

— Pourtant je ne me suis pas absenté bien longtemps. Qu'ai-je manqué ?

— J'étais en train d'expliquer à Sa Majesté combien Monsieur Vatel était anxieux ces derniers jours, répondit à son tour le prince de Condé dont les chevrotements qui agitaient sa voix montraient à quel point cette macabre découverte le touchait. Il est vrai qu'il accordait toujours une importance particulière à son travail, mais je ne l'avais encore jamais vu ainsi.

— Lorsque nous étions devant ses appartements, le mot « suicide » s'est retrouvé sur un grand nombre de lèvres, croyez-vous qu'il était le genre de personne qui aurait pu commettre un tel acte ? demanda le roi à leur hôte.

Ne s'attendant certainement pas à entendre une telle question, ou en tout cas pas de manière aussi directe de la part d'un monarque de droit divin alors que l'homicide de soi-même était autant un délit qu'une véritable offense à Dieu, la surprise souleva brièvement les sourcils déjà hauts du vieux militaire, qui prit quelques instants pour réfléchir à ce qu'il avait pu voir ou entendre depuis que Vatel était entré à son service.

— Je pense qu'il est difficile de répondre à une telle question sans bien connaître une personne, Sire. J'ai été réellement stupéfait d'apprendre ce qu'il s'est passé, cet homme était apprécié de toute ma famille, et il semblait bien trop épris par son métier pour pouvoir en arriver à mettre fin à ses jours. Mais qui sait ce qui peut se passer dans la tête de ces âmes tourmentées ?

Plus les paroles du prince du sang se succédaient, et plus le duc d'Orléans semblait perplexe, ses sourcils se fronçant progressivement, au point qu'une ride se creusait lentement mais sûrement entre eux. Cela n'échappa d'ailleurs pas à son frère, qui scrutait l'expression qu'affichait son visage tout au long de la tirade de leur lointain cousin, et qui n'hésita pas à laisser sa prochaine question s'évanouir au bord de ses lèvres au moment même où celles de son jumeau commencèrent à s'entrouvrir.

— Avait-il des ennemis ? l'interrogea-t-il en croisant ses bras sur sa poitrine, ou du moins, savez-vous s'il a pu faire l'objet d'une pression extérieure ?

— D'une pression extérieure ? répéta le Grand Condé sur un ton qui sonnait légèrement ironique. Votre Altesse, loin de moi l'idée de vous manquer de respect, mais Monsieur Vatel était au service de Nicolas Fouquet lorsque celui-ci a reçu la Cour à Vaux-le-Vicomte, il a vu de près ce qu'il en coûte d'offenser Sa Majesté et m'a dit combien il avait craint d'être arrêté à son tour après la mise aux fers de son maître. Il est certain que ces mauvais souvenirs ont dû refaire surface ces derniers temps.

— Je ne faisais pas allusion à ce genre de pression, rétorqua le prince avec la même aigreur que celle que logeaient les iris de son aîné, qui semblait avoir aussi peu aimé ces mots que lui. Êtes-vous certain que quelqu'un ou quelque chose n'aurait pas pu être à l'origine de sa mort ?

— Je ne crois pas, ou en tout cas, je ne vois pas qui aurait pu faire une chose pareille.

Les deux jumeaux échangèrent un regard assez peu convaincu, l'un de ceux bien plus chargés de sens qu'un millier de mots, et que seuls deux êtres ayant passé toute leur existence ensemble pouvaient partager.

— Bien, je vous remercie de nous avoir donné aussi clairement votre opinion, déclara Louis d'un ton plus impassible encore que celui qu'il avait employé jusqu'alors, sûrement pour mieux dissimuler son agacement naissant, mais nous ne vous accaparerons pas plus longtemps, j'imagine que vous devez avoir mieux à faire en de si tristes circonstances.

Sans même daigner prononcer un seul mot de plus, leur hôte, qui n'avait certainement pas apprécié le ton quelque peu cassant qu'avait employé Charles, se contenta de s'incliner dans une profonde révérence avant de s'éloigner dans un silence presque macabre, que ponctuaient seulement les claquements stridents émis par ses talons bruns en cognant le plancher et par la porte que referma un peu trop brutalement le garde royal derrière lui. Dès que les deux frères furent débarrassés de cet homme qu'ils ne supportaient que peu, le souverain se tourna doucement vers son cadet, la tête inclinée par le poids de sa curiosité.

— Tu doutes, mon frère. Qu'est-ce qui te fait penser que Condé a tort ? lui demanda-t-il en plissant légèrement ses paupières.

— Cette thèse du suicide sonne faux pour moi, grimaça le prince. Comment un homme seul aurait-il pu mettre fin à ses jours avec une épée ? S'il avait utilisé un poignard, j'aurais peut-être été d'accord avec lui. Mais as-tu vu la longueur de cette lame ? C'est impossible de s'infliger un coup pareil sans aide, d'autant plus qu'il aurait dû se blesser les mains en essayant de se tuer...

Sans même prendre la peine de terminer sa phrase, le duc se laissa happer par une réflexion si profonde que ses sourcils étaient si froncés qu'ils semblaient presque ne faire plus qu'un. Il avait beau tenter de trouver d'autres arguments, seule la locution latine qu'il avait entendu plus tôt s'imposait à lui, aussi tenace qu'un coquillage accroché à son rocher. Maintenant son regard fixé sur les discrètes rainures du plancher alors qu'il essayait par tous les moyens de comprendre pourquoi ces trois petits mots lui semblaient si importants, Charles fouillait si scrupuleusement sa mémoire qu'il avait l'impression d'être isolé du reste du monde par une bulle totalement hermétique à la moindre distraction au point que l'Espagne pourrait aisément envahir le royaume de France sans que cela ne puisse l'arracher à ses pensées, il passait au crible chaque paroles qui avaient pu être échangées, chaque événement qui avait pu avoir lieu depuis la fuite de son valet et dont il se souvenait encore qui pourraient expliquer pourquoi son esprit restait braqué sur cette phrase.

Acta est fabula, souffla-t-il distraitement, si faiblement que Louis, qui était pourtant juste à côté de lui, eut du mal à le comprendre.

— Que dis-tu ?

Acta est fabula, répéta un peu plus distinctement le prince en redressant légèrement sa tête, j'ai entendu l'un des hommes de Condé lire cette phrase en examinant l'épée de Vatel.

— « La pièce est jouée » ? traduisit l'aîné tandis que l'un de ses sourcils s'arquait. Pourquoi diable faire graver une telle phrase sur son épée ?

— C'est là toute la question, mais j'ai surtout l'impression de l'avoir déjà entendue quelque part...

Sous le regard attentif de son frère, le duc d'Orléans, déterminé à trouver le moindre indice qui pourrait les aider à enfin avancer dans cette affaire qui devenait toujours plus inquiétante, continua à explorer les recoins les plus sinueux de sa mémoire. Triturant toujours plus ses souvenirs, une image finit par s'imposer à lui, aussi nette que si la scène qu'elle représentait se produisait juste devant ses yeux.

— La lettre de Galdric ! s'exclama-t-il aussitôt. Cette phrase est inscrite sur son sceau ! Je l'ai pourtant eu dans les mains pendant des heures le jour de son arrestation, je ne comprends pas pourquoi j'ai eu tant de mal à m'en rappeler...

Bien que le prince était presque ravi d'avoir mis le doigt sur un élément aussi important, ce dernier déchanta tout aussi rapidement que son souvenir était remonté à la surface en voyant les lèvres de son jumeau s'entrouvrir légèrement, avant de se retourner prestement pour aller s'accroupir devant une grosse malle d'ébène qui avait été déposée dans un coin de sa chambre, dont la porte qui communiquait entre celle-ci et l'antichambre était restée ouverte. Sortant une clef de l'une des poches de son manteau pour l'ouvrir, le monarque souleva son lourd couvercle avant de commencer à en sortir des liasses entières de documents divers qu'il balayait parfois rapidement des yeux sous le regard curieux de son frère cadet, qui restait appuyé contre un mur couvert dorures en essayant de comprendre pourquoi Louis érigeait entre eux toute une muraille de dossiers, registres et autres documents d'État. Après plusieurs minutes passées à fouiller frénétiquement ce coffre désormais quasiment vide, le souverain poussa une exclamation victorieuse en sortant une simple feuille noircie par des paragraphes entiers de texte. Mais en voyant les doigts de son aîné se crisper autour du papier fin, Charles s'approcha un peu plus de lui, intrigué.

— Qu'as-tu donc trouvé ?

Alors qu'il se relevait lentement, le roi lui tendit le document, une lueur grave aussi profondément ancrée dans le fond de ses pupilles que si elle y avait été sculptée au burin. Sans même attendre que son frère ait le temps d'en lire le contenu, il lui répondit sur un ton empreint d'une aigreur qu'il peinait à contenir :

— Tu as raison, ce sont bien ces vauriens qui sont derrière la mort de Vatel. Nous devons retourner à Paris sur le champ avant qu'un autre drame ne se produise.







⚜ ⚜ ⚜

NDA :

Hello !

Wouah, deux chapitres publiés en moins d'un an, c'est un vrai miracle dîtes-moi 😭
Je suis super contente de pouvoir enfin revenir avec un chapitre à un intervalle de publication un minimum normal pour la première fois depuis quatre ans maintenant, j'espère sincèrement que les choses se stabiliseront assez pour pouvoir garder le rythme ! Mais bon,  malheureusement entre mon travail, la fac et le mémoire qui va avec (en sachant que déménager à 800km de chez soi c'est pas facile, j'ai pris un sacré retard dessus), et le stage prévu pour ce semestre, je ne peux pas faire de promesses pour le moment 😣
Je pense que vous l'avez remarqué, mais ce chapitre est plus court que les précédents, et c'est normal ! En voyant le chapitre XV faire seulement quinze pages de moins que mon mémoire de M1, je me suis légèrement effrayée et j'ai pris la résolution de les raccourcir... on verra combien de temps ça va durer xD

Du point de vue des faits réels évoqués aujourd'hui, comme je le disais dans le chapitre précédent, Vatel est vraiment mort pendant ces festivités, qui étaient tout simplement colossales (plus de mille invités puisque Condé a reçu toute la Cour, qu'il faut loger, nourrir et divertir sans faire de faux pas pour ne pas ternir sa réputation auprès du roi. Et je vous parle même pas des domestiques que chaque courtisan emmène avec lui). Mais contrairement à ce qui se passe ici, il s'est réellement suicidé avec son épée, mais je vais épargner les détails aux plus sensibles, son suicide est très bien expliqué sur Wiki 😊 et aussi (et surtout) parce que j'ai désormais un compte Instagram ! Vous pourrez m'y retrouver sous le pseudo @paulyange_ . Pour le moment, il n'y a encore rien dessus (comment vous dire qu'en une semaine j'ai travaillé dans deux établissements scolaires différents, en plus du chaos habituel de la rentrée 😂) mais ça ne saurait tarder :D. En fait, le but de ce compte est de présenter plus en détail les personnages, les lieux où se passent les chapitres, mais, aussi, de parler plus en détail des faits réels qui se cachent derrière, et le cas de Vatel mérite un post à lui tout seul, voire deux jpp. Mais ça ne veut pas pour autant dire que les NDA vont disparaître, juste que les anecdotes y seront présentées plus succinctement pour éviter des notes qui font des paragraphes... un peu comme celle-là quoi 😅

D'ailleurs il y a un point évoqué dans ce chapitre qui mérite aussi qu'on s'y attarde un peu, qui est celui de la perception du suicide à l'époque de Charles. À l'époque moderne, le terme de « suicide » n'existe pas à proprement parler, c'est un anachronisme que j'ai fait volontairement pour ne pas vous perdre, on parle d' « homicide de soi-même » parce que le suicide est considéré comme un homicide à part entière, c'est donc un double délit : à la fois religieux (l'homme est la création de Dieu, et celui-ci est le seul à avoir droit de vie ou de mort sur les Hommes), mais aussi, pour le coup, civil. Au XVIIe siècle, et encore après, le suicide est un acte qui choque parce que c'est une infraction très grave dans les deux domaines, surtout à un moment où la société est très largement croyante 😬

Voilà voilà ! J'espère que ce chapitre vous a plu et vous dit à bientôt :)

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