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L'éternité ne dure qu'un temps


    
      J'ai décidé de me renseigner sur l'histoire de notre pays, afin de m'aider à trouver quelque chose pour améliorer l'Etat, mais en vain. J'ai beau me plonger dans l'Histoire, ce que je lis ne diffère pas vraiment de ce que j'apprends à l'école. Notre pays ne semble manquer de rien, contrairement à l'Ancien Temps. Nous sommes plus organisé, plus résistant, plus puissant grâce à nos pouvoirs. De quoi pourrions-nous avoir besoin ? De quoi aurai-je besoin moi ?

Tout à coup, le livre que je lisais jusque là, posé grand ouvert sur la table glisse en face de moi. Je lève la tête pour tomber sur Zack, le livre dans une main, évaluant d'un rapide coup d'œil son contenu.

-        Ca m'a l'air passionnant, lâche-t-il d'un ton railleur.  Tu t'es trouvé une soudaine vocation à l'Histoire ou tu ne veux plus devenir Inné Voyante ?
-        Je bosse sur mon projet pour l'Elite d'Aster, je dis les dents serrées. Et toi ? Qu'est ce qui t'amène à la bibliothèque ? Je ne t'y vois pas souvent.
-        C'est parce que je ne n'y vais jamais.
-        Et en quoi est-elle devenue soudain attrayante ?
-        Je suis sûr de ne pas y croiser mon père. Pas à cette heure-ci en tous cas.

Je ne saisi pas tout de suite ce qu'il veut dire.

-        Comment ça ?
-        Alastair Corner, ce nom te dit quelque chose ?
-        Ah oui !  C'est lui qui remplace le chef des Innés Voyant temporairement.
-        Je sors d'une tâche particulièrement pénible que j'étais censé exécuter en tant qu'héritier.
-         En tant qu'héritier de quoi ??
-        Laisse. Encore un de ses délires à la noix.

Il parait soudain très inquiet qu'on l'ait entendu parler de son père d'une voix méprisante, et se retourne pour voir si c'est le cas.

-        Ton père n'est pas là Zack. Tu es tranquille.
-        Oh non, ce n'est pas lui à qui je pensais.

L'image de celle qu'il appelait « Riri » plus jeune me revient alors en mémoire. 

-        Et en quoi consistait cette tâche pénible ?
-        Sortir promener un prisonnier.
-        Oh, je m'attendais à pire.
-        Crois-moi cette fille me fait horreur. Rien que d'y penser...
-        Cette fille ?
-        Sahalia Snow. Elle est complètement folle cette fille. Elle a même tenté de se suicidé.
-        Qui a tenté de se suicider ?

Dean recule la chaise à côté de Zack et s'installe, en me saluant. Cette nonchalance chez Dean...Je ne comprends plus rien.

-        La folle qui était jugée avec toi l'an dernier.
-        La pauvre, commente Dean. La schizophrénie-gamma c'est vraiment une pourriture.
-        La quoi ?? je demande.
-        Schizophrénie-gamma. Tu sais pas ce que c'est ?
-        On m'a parlé de la schizophrénie, mais pas gamma.
-        Ca remonte à l'époque ou les humains étaient encore atteints par les maladies. Parmi elle, la schizophrénie. Pendant la période de transition, où les humains sont devenus ce qu'ils sont aujourd'hui, cette maladie, comme la plupart, a subit une mutation, donnant lieu à la schizophrénie-gamma. Sauf que cette mutation n'avait rien de naturel. Ils s'agissaient de scientifiques qui avaient mis au point cette nouvelle maladie. En gros, quand elle agit sur toi, tout ton côté « sombre » s'exprime.  Tes envies de vengeance, tes peurs qui te poussent à haïr n'importent qui, tes colères, tes douleurs... C'est comme une bête qui cherche à s'emparer de toi progressivement.

Je commence à comprendre de mieux en mieux ce que ressent Sahalia. Secrètement amoureuse de Jake, jalouse et trahie par sa meilleure amie, puis repoussée quand les premiers signes de sa maladie ont du se manifester chez elle... Pas étonnant qu'elle paraisse parfois folle, comme la dernière fois où je l'ai vue, le jour de l'anniversaire de Jake d'ailleurs. 

-        C'est horrible.
-        Il faut que j'y aille, déclare Zack, j'ai mes maths à bosser.
-        Un contrôle à bosser, ça donnera une bonne excuse à ton père pour qu'il te lâche un peu ce soir.
-        Comment ça, on a un contrôle ??
-        Bon courage mec, lui réponds Dean.

Et nous restons silencieux, tous les deux assis l'un en face de l'autre, sans trop savoir quoi dire, moi cherchant des informations pour mon projet, lui regardant la fenêtre d'un air absent. A des moments, j'ai envie de poser mes livres et de lui lancer : « Ok dis-moi ce qui t'arrive. Depuis cette année tu n'es plus toi-même ; tu deviens timide, tu n'es plus à l'aise...qu'est ce qui se passe ?? ».

Se pourrait-il que ce soit ma faute ? Que je l'ai blessé en lui criant dessus dans le couloir l'an dernier ?

Mais non bon sang, c'est un gars. Il ne serait pas blessé pour si peu.

J'ai envie de dire que ses silences me sont comme un cadeau, mais ce n'est pas vrai. D'abord car je me demande ce qui l'a poussé à être comme ça, ensuite car étant plus cool et détendue cette année, ne cherchant plus à être parfaite comme les Lumineux, je n'aurai eu aucun mal à lui répondre à la figure. Or là, c'est à peine si j'ose lui parler.

Pourquoi je veux lui parler ? Aucune idée. Mais je sais que je le veux.

-        Dean... tu sais si... il y aurait un moyen d'éradiquer toute ces maladies ?
-        Hein ? Je ne pense pas. Pourquoi ?
-        Je dois proposer un projet samedi prochain en tant que membre de l'Elite.
-        Ah mince ! Et tu n'as toujours pas d'idées ??
-        Bah... non.

Son regard bleu se bloque sur un point comme s'il voyait quelqu'un derrière moi. Puis, il déclare :

-        Ok. J'ai peut-être une idée...mais... je ne peux pas te la dire ici.
-        D'accord, je fais un peu surprise. Où ?
-        Suis-moi, fait-il avec un petit sourire.

Je range mes livres et le suis hors de la bibliothèque. Nous sortons dans le jardin, mais contrairement à ce que je m'attendais, il continu son chemin, s'éloignant du lac pour finalement s'enfoncer dans le bois.

-        On va où exactement ? je lui demande au bout de quinze minutes.
-        Comment tu ne t'es jamais aventuré là ? Après 5 ans où tu vis dans cet endroit immense ?
-        A l'époque j'étais beaucoup plus tournée vers les Lumineux. Je ne voyais pas l'intérêt de m'aventurer ici alors que j'étais mieux au Palais.
-        Eh ben pas moi, déclare t-il les yeux brillants.

C'est là que je réalise cet aspect que je ne connaissais pas chez lui : cette curiosité. Cette volonté de tout découvrir, de voir ce qu'il y a au fond de cette forêt qu'il aperçoit dès qu'il se rend au Grand Palais.

-        Là où je vivais, tout est grand. Ce sont comme de grandes plaines, des terres très vastes. Petit, j'adorais y courir et y jouer avec des amis. On grimpait sur les collines, on faisait des courses... Je suis sur que ça t'aurais plu à toi aussi.
-        Dean arrêtes..., je fais soudain alarmé.
-        Quoi ? Qu'est ce que je t'ai dit de mal ? J'ai simplement...

D'un geste rapide, mon bras droit vole pour le bloquer, l'empêchant de marcher plus loin. C'est quand il s'arrête et regard enfin devant lui qu'il aperçoit ce que les arbres lui cachaient jusque là :

-        Il n'y a plus rien après.

En effet, nous sommes au bord d'une falaise dont le fond n'est même pas visible.

-        Comme ça on connait les limites du jardin du Grand Palais. Le Puits des Ténébreux.  

Je fronce les sourcils.

-        Quoi ton cousin ne t'en a jamais parlé ? Il ne t'a jamais mis au courant pour la fameuse falaise ancienne où la mode Ténébreuse était de se jeter dedans pour prouver son appartenance à cette faction ?

Mon air surpris parle pour moi.

-        Mais... il y a quoi en bas ? Un filet de sécurité ? Un matelas ? Une corde ?
-        Personne ne sait.
-        Mais alors... pourquoi ils sautent ??
-        Ben parce qu'ils sont Ténébreux tiens !
-        Vous êtes des fous oui.

Notre petite marche n'est pas terminée, loin de là. Dean me guide plus loin que la forêt. Nous nous retrouvons en plein centre-ville, prenons le Réseaux, pour finalement atterrir quelque part dans les montagnes entre la région Française et Italienne.

Là, il sort de sa poche un petit boitier rouge, ancien, et un téléphone portable, tout aussi ancien.

-        Dean, les règles, ça te parle ?
-        Et la liberté, la vraie, tu connais ?
-        Toi oui, tu es Ténébreux.
-        Non. Pas celle là Dianoir. Je te parle de la vraie liberté. Pas de celle qu'ils te décrivent dans des textes de lois numériques archivés dans des chambres fortes on ne sait où. Je veux parler de celle que tu ressens quand tu n'appartient pas à leurs pouvoir, que se soit en tant qu'Enjeu, ou candidats de Sélection ; de cette sensation de plénitude, du temps où tu pouvais à la fois ressentir la liberté des Ténébreux, et la sécurité des Lumineux. Je te parle de ce que tu ressens quand tu écoutes de la musique qui te fait vibrer entièrement.

C'est la que j'entends le début de la mélodie. Je ne comprends pas les paroles car c'est de l'ancien français, mais la musique est tout de même prenante, sans que j'arrive à me l'expliquer.

-        Mademoiselle ? me demande Dean en tendant la main vers moi.

J'accepte sa main (chose que je n'aurai jamais osé l'an dernier), en fronçant les sourcils.

-        C'est de l'ancien Français. Ok, alors montre-moi comment tu danse quand tu es dans des réceptions.
-        Tu ne sais pas comment on danse ?
-        Dianoir, je ne suis qu'un pauvre Américain. Nos danse ne sont pas du tout les mêmes !
-        D'accord je te montre. C'est en trois temps. Regarde.

Tandis que je tente d'expliquer le concept à mon cavalier, qui a l'air de tout faire pour me déconcentrer, et surtout me faire rire, je me rends compte, au fur et à mesure d'une chose : alors que dans les fêtes officielles, la danse n'est pas spécialement ma tasse de thé, j'y prends beaucoup de plaisir, là où je suis presque seule, sans pression, sans étiquette, mais surtout, avec de la musique.

Puis, d'un coup, Dean semble avoir le déclic, car ses gestes deviennent alors plus précis, net. Il semble connaitre cette danse par cœur, depuis tout petit. J'ai l'impression de voyager à travers le temps. Je suis comme dans un autre monde. J'ai aussi le sentiment de revoir « l'ancien Dean ». Celui insouciant de l'an dernier, et non pas le préoccupé de cette année. Il est bien plus espiègle. A la fin de la danse, je perçois un sourire narquois sur le visage de mon cavalier.

-        Qu'est ce qu'il y a ?
-        Connais-tu le nom de cette danse Dianoir ?
-        Oui, c'est une valse.

Son sourire s'étale de plus belle.

-        Qu'est ce qu'il y a ? je répète.
-        Je connais bien cette danse, car elle est très très très vieille.

Je ne comprends pas tout de suite ce qu'il veut dire par là.

-        Ce n'est pas la valeur principale de ton régime ?
-        Mon quoi ?
-        Les lois de ton Etat ? Ils ne disent pas vouloir rompre avec le passé et toute cette période sombre de l'histoire ? Voilà un exemple pour illustrer que toutes ces lois n'ont pas de sens.
-        Donc... à ma place, tu ferais... quoi ? Tu supprimerais toute les lois en place ??
-        Ce sont les factions que je supprimerai. C'est quoi l'idée derrière ? Nous monter les uns contre les autres ? Les humains d'avant n'avaient pas besoin de ça. Ils parvenaient parfaitement à équilibrer les deux. Comme toi.

Ces yeux plongent dans les miens. Soudain, je ne me sens pas vraiment à l'aise. Ses doigts manipulent le boitier rouge, et un style de musique complètement différent envahit l'espace.

-        Et ça tu connais ? On appelait ça du rock.

Je ne comprends pas tous de suite ce qu'il attend de moi à chaque pas (tourner, me retourner), mais au bout d'une énième danse, je maîtrise parfaitement la chorégraphie. Je réalise à ce moment là que j'adore. Je comprends pourquoi Dean est prêt à prendre le risque d'écouter de la musique en douce à ses heures perdues. J'aurai moi-même du mal à m'en passer. Je préfère encore danser avec de la musique que de faire des courses de drones. Je ne veux jamais arrêter ce moment. Je ne suis plus perdue dans la montagne. Je suis dans un autre monde avec Dean Anderson, et tout ce que nous avons à faire, c'est de danser, et de continuer, hors du temps.

Et là,

Une rafale d'eau nous tombe dessus.

-        Il pleut ?! je m'écris surprise, et un peu déçue.

Un rideau de pluie débarque sans crier gare.

-        On ferait mieux de rentrer.

Nous prenons, à regret le chemin du retour. Arrivé en bas des montagnes, nous grimpons dans un Réseau. Etrangement, nous sommes seuls, au point que l'intérieur n'est même pas allumé. C'est là que je réalise que la nuit est tombée. Nous roulons, seuls, dans la nuit sombre.

J'ai de plus en plus de mal à voir le paysage dehors pour tenter de savoir ou nous sommes. Je parviens seulement à apercevoir au loin de grandes tours. C'est en y prêtant plus attention que je remarque quelque chose qui cloche.

Je reconnais la forme de ces tours pour les avoir vu en photo de nombreuses fois à l'école. Ce sont celles qui se situent à Londres.

Nous sommes dans la région Anglaise. Chose particulièrement surprenante étant donné que nous avons pris ce Réseaux depuis la région Française pour aller vers la région Suédoise où se trouve le Grand Palais.

A aucun moment nous ne sommes censés passer par cet endroit.

-        Dean, je crois que nous avons pris le mauvais Réseau.

Je me lève, mais n'obtenant pas de réponse, je continue :

-        Nous sommes en région Anglaise. On devrait sortir au prochain arrêt. Dean ? Tu m'entends ?

Est-il seulement là ? Mais comment aurait-il pu disparaitre ? Il est bien monté avec moi. Et le train ne s'est pas arrêté depuis, et roule à 900km.h-1. Il n'aurait pas pu sauter par une fenêtre : les courants d'air sont bien trop forts à cette vitesse.

-        Dean ?!

Et pourtant, malgré tout mon raisonnement, je me sens on ne peut plus seule.

Je commence à angoisser. Il n'y a personne, je suis dans un wagon sombre, de nuit, dans une région qui n'était pas sur mon trajet prévu. J'ai l'impression que tout ça est lié. Comme l'an dernier quand les Carrox m'ont coincé dans les montagnes.

Ce souvenir me fait remonter des émotions particulièrement forte que je n'ai pas vraiment envie de connaitre de nouveau.

Je décide de joindre Alex via le principe de connexion qu'a mis en place mon oncle depuis l'an dernier. Or pour la première fois, j'ai beau appeler mon cousin, seul le silence me répond. Pareil pour Hilal. Er pourtant, il s'agit du plus fiable, et raisonnable des deux jumeaux. La panique me gagne.

Quelque part dans le train (dans un wagon un peu plus loin sans doute), j'entends comme un bruit de vitre cassé, suivit d'une rafale de pluie qui s'engouffre dans l'engin. Je colle mon visage contre ma vitre pour tenter de voir ce qui se passe mais en vain. C'est juste après que je voix une grosse masse sombre basculer sur le côté. Je ne mets pas beaucoup de temps pour comprendre qu'il s'agit d'un wagon. Plus précisément de celui en tête du train.

L'horreur. Aussitôt, les suivants se retournent à leurs tours. Le troisième juste devant moi fait un tonneau.

Ma main cherche mon Flar mais c'est trop tard. Je hurle et me sens soulever dans les airs tandis que le décor autour de moi bascule. Je sens mon corps partir dans tous les sens, comme un pantin que plus personne ne pourrait contrôler. Ma tête, mes jambes, mes bras. A travers mes yeux plissé et couverts de larmes comme pour me protéger de ce chaos, je vois tout voler : les vitres, des sièges, certaines affaires oubliés...   

J'observe la scène au ralenti. Et soudain, un mur se matérialise et se rapproche trop vite de moi. Nouveaux cris. Je m'écrase dessus, suivit d'une pluie de verre.

Je ne sens plus ma jambe droite. Quand je rassemble mes dernières forces pour lever mon bras gauche, je remarque l'angle effrayant que forme mon coude. Je crache du sang. Je suis dans une position très inquiétante, je veux crier mais je n'y parviens plus.

-        Dianoir !

Ce hurlement ne provient pas de Dean, mais d'Aster. Que fait-il ici, si loin du Grand Palais, et aussi tard ?

Une vague d'espoir remonte en moi. Dehors, il y a une personne que je connais. Si je réussis à sortir du train, ce calvaire se termine. D'abord, je me mets dans un endroit sûr. Puis je me soigne comme je peux, ou bien trouve Aster et de l'aide, au choix. D'une main tremblante, je lance un sortilège contre le toit du train, qui fait maintenant office de mur (le wagon est couché sur le côté). Une partie seulement se détache. Vers le haut du Réseau malheureusement.

J'inspire à fond, et commence à ramper dans la direction du trou, seule échappatoire. Arrivée au pied du mur, je place ma seule main valide sur un siège renversé comme appui.

Tout mon courage m'abandonne alors : je suis au pied d'un mur à escalader si je veux être en sûreté, avec la moitié de mes membres valide : un bras, et une jambe.

Que ferait Alex à ma place ? Il n'abandonnerait pas.

« Allez bon sang. Qu'as-tu encore à perdre ? Un membre ? La vie ? De toute façon en restant ici, ce n'est peut-être pas mieux. Tu ne sais même pas si le train est stable. Vas-y ! »

Je me lève avec peine. Une fois debout, je prends appui sur ma seule jambe, saute, et étreint le premier siège avec mon bras droit. Mes jambes sont dans le vide.

Soudain, je perçois un bruit sourd. Un éclair. C'est l'orage dehors.

Je prends mon souffle, puis balance ma jambe gauche sur une barre métallique. Je me hisse un peu, pose mon bras mort sur le siège pendant que l'autre se tend vers un autre plus haut. Je saute, plaque mon genou sur le premier siège. Le trou est face à moi. Je décide de sortir par le haut.

Arrivée au sommet du train, je suis accueillie par une douche glacée. Un éclair déchire le ciel.

J'aperçois Aster en contrebas, maitrisé par deux adolescents, qui étrangement ne paraissent pas vraiment humain.

-        Dianoir vas-t-en ! C'est un piège ! Cours ! Eloigne-toi !

Un autre éclair. Et il me suffit pour reconnaître les visages des deux étranges personnes : deux Infernaux.

Deux garçons que j'ai été habitué à voir dans mes livres d'Histoire. Je n'en reviens pas de les avoir sous mes yeux. Ils sont beaucoup plus impressionnant en vrai.

Un autre bruit parvient alors à mes oreilles. Il n'est pas strident, ou dérangeant : il s'agit de musique. De musique vraiment très forte, et comme je n'en ai jamais entendue. Rien à voir avec celle que j'ai perçue à Noël ou avec Dean. Elle assourdit les environs, et on n'entend que ça. Cette puissance est aussi captivante, qu'effrayante.

Et là, j'aperçois des silhouettes en haut d'une des tours.

Les Infernaux.

Je reconnais certains. Agités dans tous les sens, ils exécutent une chorégraphie, dignes de danseurs professionnels. On dirait que tous ont obtenus le talent de Kate. Ils sont bien plus qu'impressionnant. Ils sont hypnotisant. Je les regarde, comme pétrifiée.

-        Dianoir ! Derrière toi !

Je tourne la tête. Moi qui me demandais où était la plus talentueuse du groupe : Kate Ambers me fait face, sur le Réseau, à cinq wagons de moi.

Je sors mon Flar. Et elle s'élance pour me poursuivre.

Elle ne parait pas humaine. Ses mouvements sont gracieux, souples, nets, ensorcelants. On dirait une déesse. J'ai plus l'impression d'avoir l'esprit de la musique en face de moi qu'une jeune femme.

Revenant à la réalité, je me relève comme je peux, et me traine loin d'elle. Or la seconde d'après, elle n'est plus qu'à quelques pas de moi.

Je décide de descendre du Réseau. Mauvaise idée : je perds vite prise et dégringole. Ma jambe invalide en prend un coup, et je suis incapable de me relever, le visage inondé de larmes.

Mais pourquoi ce genre de chose m'arrive ? Je n'ai que quinze ans, je n'ai jamais demandé à être future Innée Voyante, Enjeu de Sélection et recherchée par les Carrox ! Et voilà que les Infernaux s'y mettent.

Ma poursuivante saute à son tour, et parvient à ma hauteur sans efforts. Kate Ambers se tient debout, face à moi. Je remarque ses yeux noirs, comme usés et fatigués. Ses mains se plaquent entre mes épaules et ma clavicule. Je hurle, désespérée.

-        Reste tranquille.

Voilà la seule réponse de mon agresseuse. Mais sa voix n'a rien de menaçant. Elle est calme, et ferme. Un peu comme une grande sœur qui vous retire une écharde du pied pour la première fois. Comme si elle ne cherchait pas à me tuer. Elle se met à réciter une sorte de litanie, dans une langue ancienne. De l'ancien anglais à ce qu'il me semble. 

Ma tête est lourde, et mes yeux voient flous. Je crois que quelqu'un approche mais je suis incapable de dire s'il est de mon côté ou de celui de Kate. Mes oreilles bourdonnent.

Soudain, c'est comme si un filet de lave coulait dans tout mon corps : aussi intense et fortifiant que brûlant. Et alors que je peine à respirer petit à petit je sens qu'il en est de même avec Kate. Je la sens qui s'épuise progressivement. Ses mains s'affaiblissent, tremblent, elle n'a pratiquement plus de force, mais elle a l'air de vouloir absolument aller jusqu'au bout de ce qu'elle fait.

La musique est toujours aussi forte, et je peux apercevoir du coin de l'œil les Infernaux, réduits à de simples silhouettes, s'agiter de façon ensorcelante.

La seconde d'après, une autre main se pose avec douceur sur ma jambe droite. Une douceur masculine, que je ne connais pas. Cela me fait tellement du bien que mes paupière se ferment d'elle-même. A moins que ce ne soit à cause de Kate.

Quand elles se rouvrent, je suis légèrement relevée, entourée des bras d'Aster. Surprise, je balaye les environs du regard.

En face de nous, l'immeuble au sommet duquel dansaient les Infernaux. Ces derniers prennent la fuite. L'un d'eux se retourne, et hurle dans la nuit sombre :

«  Kate ! Tu resteras a jamais la meilleure danseuse de tout les temps, et dans nos cœurs pour toujours ! Puisses-tu connaître la paix ;  à présent, nous prenons ta relève ! ».

Un genou à terre

Sa tête qui s'incline.

Et il disparait comme les autres.

C'est en tournant la tête derrière nous que je comprends qu'Aster et moi ne sommes pas seuls : Alastère Corner, avec les autre têtes d'Innés se tiennent droit. Etant donné la position des Innés Gardiens, se sont eux qui ont fait fuir les rebels.

-        Mes chers Infernaux, votre temps touche bientôt à sa fin. Comme je vous l'ai toujours dit : l'éternité ne dure qu'un temps.

Voici les paroles d'Alastair Corner dans la nuit noire. A sa gauche, Zack, la tête basse. De l'autre côté, à droite, place d'honneur, une silhouette encapuchonnée. Je perçois seulement un sourire mauvais sur son visage. 

Et voila ! Un nouveau chapitre remplis de péripéties.
Si vous avez des questions ou des remarques, n'hésitez pas !
Le prochain chapitre sera légèrement en arrière dans le temps, et du point de vue d'un autre personnage !

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