Chapitre 4
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Denki intima à son cœur de cesser de battre aussi bruyamment. Ses parents lui avaient raconté qu'au cours de leurs voyages, ils avaient croisé une tribu d'anciens sorciers capable de stopper leur cœur pendant plusieurs dizaines de minutes. Cette capacité leur permettait de traquer des proies à l'ouïe ultra sensible, comme les chovsourirs à grandes oreilles (et dents pointues), où les très rares transmuteurs grognons (1). Sorte de gros rats moches dont la valeur n'avait d'égales que leur mauvais caractère. Mais Denki n'avait rien d'un sorcier natif, et son sang ne cessa pas de battre à ses tempes sous sa seule volonté. Et si on y ajoutait son cerveau qui partait encore dans tous les sens (est-ce que c'était vraiment le moment de penser aux tribus sorcières Amérindiennes ?) ça ne l'aidait absolument pas à se concentrer sur l'exercice de métamorphose que lui demandait le professeur Ken Ishiyama.

Il sentait sur lui les regards impatients et de plus en plus agacés des autres élèves de Poufsouffle et de Gryffondor qui attendaient après lui. C'était le jour de l'évaluation, ils passaient chacun leur tour pour une démonstration d'un sort choisi par le professeur, et chaque seconde renforçait le stress des deux groupes de premières années.

Hanta lui donna un coup de coude dans les côtés qui le fit sursauter et Denki faillit transpercer avec sa baguette la coquille de l'escargot qu'il devait changer en tasse.

— Allez mec, le pressa l'autre Poufsouffle.

— Oui, allez Monsieur Kaminari, intervient le professeur. Mettez donc un terme à cet interminable suspense, et montrez-nous vos talents en métamorphose. A moins que vous n'ayez pas appris vos leçons ?

— Si, bien sûr que si, professeur. Je connais la formule, marmonna Denki.

Il raffermit sa prise sur sa baguette qui lui glissait des doigts, elle était un peu trop lourde et lui faisait mal à la main. Le sort n'était pas compliqué, il avait passé des heures à apprendre l'intonation de chaque syllabe, le mouvement parfait. Ouais, en théorie il devrai s'en sortir.

Le problème c'était la pratique.

— Gloussifors. (2)

Il agita sa baguette dans un joli demi-cercle un peu tremblant, puis tapota deux fois l'escargot qui se mit à grossir. La coquille se creusa, évoquant vaguement la forme d'une tasse, tout en continuant de grossir, encore et encore. Puis l'escargot-tasse se mit à baver sans s'arrêter, remplissant l'intérieur creux de la coquille jusqu'à déborder, et les parchemins que Denki avait laissés traîner sur sa table furent rapidement détrempés.

— Très originale Monsieur Kaminari. J'espère que vous ne buvez pas votre jus de citrouille dans ce genre de récipient, commenta le professeur Ishiyama.

Son visage était toujours aussi impassible que d'habitude et Denki avait du mal à savoir s'il plaisantait ou non. Le professeur fit disparaître l'étrange créature d'un mouvement du poignet et passa à l'élève suivant, un Gryffondor qui transforma parfaitement sa souris en pelote d'épingle.

— Le sort était bon, l'intonation parfaite et le mouvement pas trop mal, rien à dire, tu as juste un véritable don pour échouer, se moqua Hanta à son oreille.

— Oh c'est bon, souffla Denki en le repoussant avec le coude, je suis sûr que je peux m'en sortir avec un Acceptable.

— Acceptablement nul oui. Ah beurk, tu as mis pleins de bave sur mon devoir de sortilège.

— Bien fait, ça t'apprendra à te moquer de moi, ricana Denki.

Il observa les autres élèves se faire évaluer et aucune transformation ne fut aussi étrange que la sienne. Il soupira lorsque le professeur annonça la fin du cours et fourra ses affaires dans son sac, grimaçant lorsque ses doigts furent enduits de salive visqueuse.

Le deuxième mois de cours touchaient déjà à sa fin et Denki avait un peu perdu de son engouement initial. Il avait été très heureux de quitter le manoir de ses grands-parents et de découvrir l'immense château de Poudlard, et s'était impatienté d'apprendre pleins de choses sur la magie. Mais son enthousiasme s'était vite retrouvé douché par la difficulté de la chose, et il avait dû se rendre à l'évidence. Il n'était pas vraiment doué pour les cours.

La théorie l'ennuyait rapidement, il avait du mal à rester concentré plus d'un quart d'heure et malgré ses efforts, il se laissait distraire par la moindre perturbation. Un oiseau qui passait devant la fenêtre, le murmure d'une discussion derrière lui, ou juste ses pensés qui s'égaraient sur un sujet quelconque et son attention était perdue jusqu'à l'heure suivante. Il essayait de rattraper ses moments d'inattention en travaillant le soir. Mais se retrouvait vite submergé par la masse de devoirs donnée par les professeurs et finissait par abandonner pour se détendre avec ses amis.

Le pire, c'était sans doute la pratique. Il avait beau faire exactement ce que disaient ses professeurs, aucun de ses sorts n'avaient l'effet escompté. Ses lumos étaient, soit trop puissants à s'en faire mal aux yeux, soit complètement inexistants, son sortilège de lévitation rendait l'action de la gravité de l'objet plus forte encore, et ses métamorphoses ne ressemblaient absolument à rien.

Son année à Poudlard n'était pas comme ce qu'il s'était imaginé et Denki désespérait de devenir un bon sorcier.

— On a quoi maintenant ? demanda Eijiro.

C'était un Gryffondor brun avec qui Denki et Hanta s'entendaient bien. Comme les Gryffondor et les Poufsouffle avaient plusieurs cours en commun, ils avaient fini par se lier avec quelques-uns des rouges et ors.

— Nous on a Sortilège avec les Serpentard, répondit Hanta. Je crois que vous avez Défense contre les forces du mal non ?

— Tsk, je supporte pas le prof de DCFM, grogna Katsuki, un autre élève de Gryffondor. Ses cours sont vraiment de la merde.

— C'est sûr que c'est pas avec lui qu'on apprendra à se défendre contre quoi que ce soit, approuva Eijiro.

— Encore faut-il savoir lancer un sort, renchérit Hanta.

Il passa un bras autour des épaules de Denki, un sourire taquin sur les lèvres.

— Le jour où mes sorts fonctionneront t'aura intêrét à faire gaffe à ton c-

— QUELLE EST LA SALADE LA PLUS EXPLOSIVE ?

Les quatres premières années sursautèrent lorsque l'armure devant laquelle ils venaient juste de passer se mit à parler d'une voix de stentor qui résonna dans tout le couloir.

— Bordel, c'était quoi ça ? souffla Eijiro une main sur le cœur.

— Ça m'a grave fait flipper.

— Bande de flipettes !

— Arrête Katsuki, tu as eu aussi peur que nous.

— LA ROQUETTE.

Il eut un lourd silence, puis Denki laissa échapper un rire.

— Pas mal !

— C'était de la merde !

— Depuis quand les armures font des blagues nuls ? demanda Eijiro.

— Ah ! se souvient Hanta. J'ai entendu dire que tous les ans les plus grands préparaient des farces pour Halloween.

— Ça serait bien s'ils pouvaient éviter de me faire mourir d'un arrêt cardiaque.

— C'est super cool ! s'enthousiasma Denki.

Il s'approcha de l'armure pour la regarder de plus près, à la recherche d'une trace du sort utilisé.

— QUE FAIT UNE SALADE DE SES ENNEMIS ?

Denki plaqua ses mains contre ses oreilles. Le volume de la voix était réglé vraiment trop fort.

— C'est quoi son problème avec les salades ? s'agaça Katsuki.

— ELLE LAITUES.

— Vraiment très drôle, commenta Hanta. Mais avec ça on va être en retard pour le prochain cours.

Il attrapa la robe de Denki et l'entraîna avec lui vers les escaliers.

— On se voit cet aprèm en Potion, lança-t-il aux deux Gryffondor. Dépêche-toi Denki !

— T'inquiète pas, Yamada dit jamais rien. Puis on aura qu'à dire que c'est à cause des escaliers si on est en retard.

Visiblement peu ravis d'être accusés à tort, l'escalier sur lequel ils venaient de s'engager fit rater une marche au blond. Denki ne dût son salut qu'à son ami qui le tenait toujours par la manche et qui l'empêcha de se rétamer lamentablement. Vexé, l'escalier fila à l'étage supérieur beaucoup plus vite qu'à l'accoutumé et les deux premières années s'accrochèrent désespérément à la rambarde.

Une fois sûr que l'escalier ne bougerait plus et qu'il n'y avait plus de risque de mourir, les Poufsouffle se précipitèrent sur le palier, se jetant presque sur le sol.

— Denki. N'insulte. Plus. JAMAIS. Les escaliers. S'il te plaît.

— Promis, jura Denki, plus pâle qu'un fantôme. J'aime les escaliers, les escaliers sont mes amis. Ils ne mettent jamais les élèves en retard, et n'essayent pas de les tuer.

— Dépéchons nous d'aller en sortilège. J'ai eu assez peur pour toute une vie.

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La plume tressautait de ligne en ligne, s'envolant parfois vers son encrier avant de revenir gratter de nouveau mots à vive allure. Izuku s'arrêta un instant pour se masser le poignet. Depuis sa chute de balais presque deux mois plus tôt, il lui arrivait d'avoir des raideurs dans les os du bras. Malgré toutes les potions de régénération qu'il avait pu prendre pour réparer son bras cassé, il ne s'en était pas encore complètement remis et quelques infimes douleurs revenaient de temps à autre lorsqu'il forçait trop sur ses articulations. L'infirmière lui avait dit que tout le monde n'était pas sensible à la magie de la même façon et qu'il était normal que certains mettent plus de temps à guérir, alors Izuku ne s'en inquiétait pas.

En fait, ces quelques désagréments n'étaient que le moindre de ses soucis et en ce moment il s'inquiétait surtout pour les prochains examens qui arrivaient à grand pas. Comme il n'était pas le plus puissant de sa classe en pratique, il s'attellait à donner le meilleur de lui-même sur les connaissances théoriques. Il ne voulait surtout pas échouer et se faire renvoyer de Poudlard !

Un coup de coude fit dévier sa plume, raturant le mot qu'il était en train d'écrire. Izuku resta un instant à dévisager la tache d'encre qui se formait sur ses notes puis releva la tête. À sa droite, Ochako se frottait les yeux, sortant visiblement d'une longue sieste.

— Oh, désolée, s'excusa-t-elle en se rendant compte qu'elle l'avait cogné en s'étirant.

Elle jeta un regard sur son parchemin et écarquilla les yeux.

— Tu as écris tout ça ! Mais comment tu fais pour ne pas t'endormir ?

Izuku reporta son attention sur les trois pages qu'il avait noirci depuis le début du cours de DCFM et haussa les épaules.

— Le sujet est passionnant, se justifia-t-il un peu maladroitement.

— Mais le prof est si ennuyeux ! Sa voix est tellement monotone qu'elle assommerait un Magyar à pointes (3).

Izuku ne savait pas ce qu'était un Magyar à pointes, sans doute une créature magique, il lui faudra faire des recherche dessus la prochaine fois qu'il irait à la bibliothèque, il lui semblait avoir aperçu un genre de bestiaire dans la troisième rangé, pas loin des contes de Beedle le barbe la dernière fois et... et il perdait le fil de ses pensés ! Il devait rester concentré sur le cours ! En plus, très peu d'élèves prenaient des notes dans cette matière, alors il ne pouvait pas emprunter celles de quelqu'un d'autre pour rattraper ce qu'il ratait. Enfin, il pouvait toujours demander à un Serdaigle, mais à part Tenya, il ne les connaissait pas très bien et son ami donnait déjà ses notes à Ochako alors il ne voulait pas trop l'embêter avec ça.

Il devait bien reconnaître que le professeur Yokumiru Mera, n'était pas l'orateur le plus passionnant de tous les temps. Mais Izuku était tellement content de pouvoir apprendre toujours plus de choses sur la magie et le monde qui l'entourait, qu'il parvenait très bien à résister au pouvoir hypnotique que la voix de l'instituteur avait sur ces élèves.

Il avait conscience d'avoir moins de magie en lui que la majorité des autres sorciers de son âge, alors Izuku compensait son manque de pouvoir par une volonté d'apprentissage insatiable qui étonnait souvent ses amis.

— Faudrait vraiment qu'ils changent de prof, fit Ochako en se craquant la nuque, endolorie par sa sieste inconfortable. A ce rythme, on sera diplômés sans même savoir combattre un gnome des jardins (4).

Izuku hocha la tête même s'il n'avait qu'une vague idée de ce que pouvait bien être un gnome.

Un son de cloche résonna soudain dans la salle, réveillant en sursaut une dizaine de Gryffondor avachi sur leur bureau. Le professeur Mera eut à peine le temps de leur donner les devoirs pour le cours suivant -que seuls les Serdaigles et Izuku notèrent- que le groupe de première année se précipitait en dehors de la salle.

Difficile de retenir une armée de pré-ado lorsque sonnait l'heure du déjeuner.

— J'ai hâte d'être en week-end, annonça Ochako alors qu'ils se dirigeaient vers la Grande Salle. C'est la première sortie à Pré-au-Lard, alors le château va être super tranquille. On pourra profiter qu'il n'y ai pas les autres années pour essayer de trouver des passages secrets. Y a une troisième année qui m'a dit qu'il y avait un chemin près des statues du deuxième étage.

L'idée sembla bien plaire à Mei qui s'extasia aussitôt :

— Faut qu'on trouve un laboratoire secret ! Ça sera trop bien pour faire des expériences !

— Je suis pas sûr que ce soit toléré par le règlement de l'école, tempéra Tenya.

Mais les deux filles ne lui prêtèrent aucune attention, bien plus emballées par l'élaboration du programme du week-end. Izuku marchait à côté sans trop participer, lui avait surtout envie de profiter de l'absence d'une partie des élèves pour explorer un peu plus la bibliothèque et réviser dans la salle commune sans être dérangé.

En passant devant une grande fenêtre, son regard fut attiré par des petits points colorés dans le ciel. Plus loin, sur le terrain de Quidditch, une classe s'entraînait à voler bien plus haut que ce que faisaient les premières années. Izuku s'arrêta un instant pour les regarder, intrigué par les figures de voltiges qu'ils effectuaient avec une facilité déconcertante.

Depuis sa chute de balais, il n'avait pas pu remonter. Déjà il lui avait fallu attendre que son bras guérisse, ce qui n'était pas encore tout à fait le cas. Puis le professeur Fukukado lui avait proposé de faire des exercices au sol pour le moment, car les balais magiques ne semblaient pas vouloir lui obéir. Mais malgré sa première expérience très peu agréable, Izuku n'avait pas laissé son envie de voler s'envoler. Loin de là même, il lui tardait de savoir décoller et enviait les autres de pouvoir voltiger comme ça. Ils semblaient plus libres que jamais lorsqu'ils se jouaient de l'attraction terrestre.

Bientôt, le premier match de Quidditch de l'année allait avoir lieu, et il avait hâte d'y assister. Il avait dévoré presque tous les livres qui parlaient de ce sport et connaissait déjà toutes les règles sur le bout des doigts. Apparemment les joueurs ne s'arrêtaient pas avant que l'attrapeur n'attrape le vif d'or et ainsi un match pouvait même durer plusieurs jours ! Il ne connaissait aucun sport qui pouvait durer aussi longtemps chez les humains sans magie. Enfin, chez les moldus, on lui avait dit que ceux n'ayant pas de pouvoir s'appellait comme ça, mais il avait encore un peu de mal à se faire au vocabulaire spécifique des sorciers.

Le brouhaha de la Grande Salle les atteint bien avant qu'ils y pénètrent. L'heure du déjeuner était toujours très agitée, les élèves affamés se bousculaient pour avoir leur place préférée dans un joyeux capharnaüm de discussion. Izuku commençait à adorer cette ambiance bonne école, il appréciait manger avec le petit groupe d'amis qu'il s'était trouvé. L'agitation autour d'eux lui donnait l'impression d'être bien entouré et qu'ici il ne pourrait plus jamais se retrouver seul, laissé pour compte dans un coin. Non, définitivement Izuku aimait bien trop Poudlard et son univers magique et il ne regrettait pas d'y avoir mit les pieds.

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Un Gryffondor bailla, déclenchant une épidémie de bâillement dans les rangs de premières années de rouge et de vert. Hitoshi essaya d'y résister mais le cours était bien trop tardif pour lui permettre d'échapper à l'effet miroir et sa mâchoire se décrocha elle aussi.

Pourtant l'Astronomie était une matière passionnante, mais comme l'observation des étoiles ne pouvaient se faire que pendant la nuit, c'était assez difficile de rester bien concentré. D'autant plus que le professeur Kayama, avait eu la bonne idée de placer son cours le vendredi soir pour les élèves de Gryffondor et de Serpentard. Au moins, l'espèce de rivalité qui semblait y avoir entre les deux maisons, était un peu apaisée par le silence de la nuit, même si chaque groupe restait sagement de son côté sans se mélanger. Hitoshi appréciait l'ambiance tranquille de ce cours, fatigués par leur longue semaine, les étudiants écoutaient calmement la voix paisible de la professeur.

— C'est pourquoi les phases de la lune influencent grandement la magie, expliquait-elle. Qui peut me dire dans quel autre domaine elles sont également utilisées ?

— Dans les potions, murmura Hitoshi pour lui-même.
Il ne participait jamais en classe, ne voulant surtout pas attirer l'attention sur lui. Mais la nuit était bien trop silencieuse pour que son marmonnement passe inaperçu.

— Exact, Monsieur Shinso, confirma la professeur Kayama. Cinq points pour Serpentard.

Hitoshi se figea en entendant son nom être prononcé, déjà des murmures parcouraient les rangs des élèves autour de lui. Il se recroquevilla sur lui-même, et fit de son mieux pour ignorer les regards que lui jetaient ses camarades.

Il avait pensé que les rumeurs à propos de sa famille s'atténuraient au cours du temps, mais le mois de novembre était déjà bien entamé et les autres n'étaient visiblement pas encore décidé à le laisser tranquille. Au contraire, les murmures se faisaient plus fort, on ne se cachait plus pour lancer des insultes sur son passage. Parfois ça allait un peu plus loin, on le bousculait délibérément comme s'il était invisible, les coups d'épaules se faisaient de plus en plus fort et Hitoshi savait que ce ne serait qu'une question de temps avant qu'on s'en prennent plus violemment à lui. On lui faisait clairement ressentir qu'il n'avait pas sa place ici.

Ça, Hitoshi le savait déjà. Poudlard n'était qu'une étape, un bref passage qui ne durait pas. Sept ans, ça passait vite non ? Alors, il suivait le conseil que lui avait donné sa mère le jour de la rentrée : il les laissait parler.

Mais ça ne suffisait pas toujours pour éloigner les mauvaises intentions et il ne fut même pas surpris lorsque, à la fin du cours, plusieurs élèves l'attendaient au pied de la tour.

— Monsieur Shinso, lança Neito Monoma d'une voix traînante. Tu penses qu'on ne voit pas clair dans ton petit jeu ?

Hitoshi ne comprit pas vraiment ce que le Serpentard voulait insinuer, mais il se retint de lui poser la question. Le garçon de sang pur était souvent le premier a venir lui chercher des noises, parfois accompagné comme ce soir-là, de deux ou trois autres élèves, et Hitoshi se faisait un point d'honneur de ne pas y réagir, ça lui ferait bien trop plaisir. Alors il poursuivit son chemin à travers les sombres couloirs du château. Le couvre-feu était dépassé depuis longtemps et la professeur leur avait recommandé de vite rejoindre les dortoirs.

Mais si ignorer les remarques réglait tous les problèmes, voilà bien longtemps que les plus gros conflits de la communauté sorcière auraient été de l'histoire ancienne.

Neito lui emboîta le pas, suivit de ses acolytes, Shihai Kuroiro un autre Serpentard qui restait souvent avec lui, et des Gryffondor que Hitoshi ne connaissait que de vue. Kotetsu Awase et Kosei Tsubuara, tous les deux né-moldus s'il ne se trompait pas.

— T'essaye de te faire bien voir par les prof. Mais nous on oublie pas ce que tu es vraiment. Un sale traître tueur de moldus.

L'insulte glaça son sang dans ses veines et, sans même le vouloir, Hitoshi s'immobilisa alors que les mots résonnaient dans son esprit. Il savait très bien ce que le monde sorcier disait de son père, il s'était habitué à l'entendre quotidiennement murmuré dans les couloirs sur son passage. Mais c'était la première fois que ces mots lui étaient destinés, il savait que le Serpentard le pensait vraiment et il se retrouvait soudainement démuni face à ce nouveau type de rumeurs.

Est-ce que c'était ce qu'on disait de lui ? On le prenait vraiment pour un meurtrier ? Il avait à peine cinq lorsque son père avait été emmené à Azkaban, il ne s'en souvenait même pas. C'était stupide de croire qu'il ai pu participer d'une quelconque façon à l'attaque contre les moldus. Mais après tout, les autres n'avaient pas besoin de raisons logiques, leur seule haine suffisait pour inventer des horreurs à son sujet et se persuader de leur réalité.

Hitoshi se força à bouger malgré la stupeur qui raidissait ses membres. Il ne devait pas se laisser atteindre par ce genre de propos idiots, il devait les ignorer, continuer à avancer. Il s'empêcha de courir, bien trop conscient que ça ne servirait à rien et que ça ferait bien trop plaisir à ses poursuivants. Les Gryffondors finirent par dévier du chemin pour rejoindre leur salle commune et il ne resta plus que Shihai et Neito qui ne le lâchait pas d'une semelle. Il ne réussit à s'en débarrasser seulement lorsqu'il entra dans son dortoir et qu'il en claqua la porte, soulagé de ne pas partager le avec eux. Ses camarades de chambres ne lui prêtèrent aucune attention, en fait Hitoshi ne se souvenait même pas d'avoir échangé plus d'un mot avec eux, mais il préférait leur ignorance plutôt que l'agressivité verbale de Neito et des autres. Sans prendre la peine de se changer, il fila vers son lit et referma les lourds rideaux verts émeraudes des baldaquins sur lui et se retrouva enfin seul, au calme. Isolé du reste du monde.

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NOTES :

Chauvesourirs : Pokémon, Transmuteur grognon : animal issus de la BD Valérian et Laureline

Gloussifors : Il y avait une explication à cette formule magique, j'avoue qu'après plusieurs mois sans avoir touché au texte, je l'ai totalement oubliée

Magyar à pointes : Dragons dans l'univers de HP

Gnomes : créatures nuisible d'une trentaine de centimètres dans l'univers de HP