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Prologue



La joie se lit dans les yeux des eons. Pour la toute première fois en plusieurs siècles, le souverain du royaume de Valmore semble enfin vouloir des relations amicales. Cela a pris du temps et de nombreux pourparlers entre les manciens et les Valmoriens, mais ils y sont parvenus.

Le roi Gerold de Silvercrest a organisé un somptueux banquet en leur honneur. Il semble aspirer à une paix durable entre les deux peuples et veut remercier les manciens pour leur entêtement à vouloir la paix. Tout cela est bien surprenant, puisqu'il leur a toujours reproché leurs grands pouvoirs qui leur permettraient facilement de conquérir le monde, s'ils le désiraient.

Des portails laissent apparaître les convives qui habitent les contrées les plus éloignées d'Hazelrune. Les autres ont plutôt fait le chemin sur leurs montures immaculées. Chacun d'eux porte la tenue de circonstance pour un événement aussi exceptionnel : de longues robes de velours pastel avec dentelles ornementales tout autour de la poitrine pour les manciennes et armures de cuir blanc pour la gent masculine. L'ambiance est festive alors qu'ils vont tous saluer, à leur arrivée au centre de la forêt elfique, celui qui a enfin compris que leur espèce n'était pas là pour les opprimer ou les dominer. Bien au contraire, les eons désirent une vie plus agréable pour ce peuple meurtri par des dictateurs sans scrupules qui écrasent leur pouvoir sur de pauvres paysans depuis beaucoup trop longtemps.

Mais tout cela est définitivement derrière eux. N'est-ce pas ce qu'ils souhaitent tous ?

Le roi Eriel d'Eonas, souverain eon du royaume d'Hazelrune, clôt les salutations d'usage en claquant des doigts, illuminant ainsi le grand arbre plusieurs fois centenaire qui siège au centre de l'immense clairière. Les tables, installées pour l'occasion, sont remplies de victuailles spécialement préparées pour les siens. Il sent l'odeur typique de la menthe titiller son odorat. Rien d'étonnant quand on connaît bien les eons. Pour faire plaisir aux manciens, quoi de mieux que cette plante pouvant tout autant aromatiser les plats salés que sucrés. Eriel voit déjà ses semblables prendre place, lorgnant avec envie les mets mentholés disposés sur chacune des tables décorées. Ces dernières sont dispersées sous le grand arbre scintillant de magie.

Gerold sourit béatement, fier d'avoir choisi avec précision ce qui les rend presque faibles. Les eons sont incapables de résister à cette plante. Satisfait, il s'installe aux côtés de son homologue et fait verser la boisson alcoolisée à base de miel et de menthe.

Les invités lèvent leur verre tout en acclamant la nouvelle paix qui débute avec ce banquet. Pourtant, l'une des manciennes hésite. Elle frotte machinalement son ventre avant de lever son verre qu'elle ne boira pas, pour le bien de son enfant à venir. Un juron intérieur fuse à travers ses pensées pour lui donner le courage de ne pas y goûter alors qu'elle voit son mari s'y abreuver avec satisfaction. Levant les yeux vers sa tendre amie, assise tout en face d'elle, la femme déglutit d'envie. Celle-ci porte sa fille en bandoulière. La petite est née la semaine précédente, mais ne semble pas vouloir coopérer, empêchant la nouvelle maman de profiter de ce précieux nectar. Sans y penser, elle tend les bras pour soulager la mère de son fardeau et accueille l'enfant avec le sourire. La petite pousse un cri perçant, cherchant à se libérer de son fourreau de velours lilas, assorti à la robe de sa maman.

Remarquant que l'enfant incommode les convives à proximité, la mancienne se lève et prend le chemin vers le ruisseau qu'elle sait tout près, derrière l'épaisse cloison de feuillage. Chantonnant une berceuse eonique pour calmer la fillette, la jeune femme n'entend pas le premier cri de ses semblables. Elle est déjà trop loin quand l'horreur débute. Derrière elle, les eons s'écroulent les uns après les autres, empoisonnés par le fameux cocktail si alléchant. Inconsciente du danger, elle se trouve, dès à présent, l'unique survivante du savoir ancestral des manciens.

Après s'être abreuvée à l'eau de la rivière elfique, si bénéfique aux pouvoirs de son espèce, la jeune femme réussit à calmer le bébé et fait le chemin inverse afin de retrouver son époux. À peine touche-t-elle le sol de la clairière qu'elle recule derrière le premier arbre à proximité. L'eonne utilise immédiatement son charme d'invisibilité puis ose enfin jeter un œil vers la scène cauchemardesque qui se déroule devant ses yeux de fauve. Sa vue perçante distingue facilement les Valmoriens qui traînent les cadavres encore chauds de leurs ennemis, de sa propre famille.

Seule avec un poupon, il lui est impossible de se mettre en danger. Laissant retomber la main qui s'apprêtait à relâcher son pouvoir contre les exterminateurs de son espèce, elle regarde avec horreur son époux être balancé, puis jeté sans ménagement par-dessus les autres cadavres. Ses yeux de félin semblent encore la regarder. Une larme finit par glisser le long de la joue de la mancienne alors qu'elle grave le visage tant aimé dans son esprit. Impuissante, elle passe à nouveau sa main sur son abdomen. Portant actuellement les seuls descendants eons, il lui faut les mettre à l'abri de ces brutes qui jettent maintenant la mère de la fillette dans la charrette. La jeune femme perd le contact visuel avec son mari, enseveli sous les jupons de son amie.

C'est la fin !

La fin du règne eonique.

Jamais elle ne retournera au royaume d'Hazelrune. Ses amis, les elfes, sauront les protéger, elle et les enfants qu'elle porte. Sans un regard en arrière, elle s'enfonce définitivement au cœur de la profonde forêt où l'âme de son mari demeurera à tout jamais.

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Des siècles se sont écoulés depuis ce jour et tout ce qu'il en reste n'est maintenant rien de plus qu'une légende, un conte que l'on raconte aux enfants du royaume d'Hazelrune afin qu'ils apprennent à être plus méfiants que les malheureux protagonistes de cette tragédie. Toute la prestance des eons et de leur roi Eriel a sombré peu à peu dans l'oubli, ne laissant qu'une guerre éternelle entre les deux royaumes. Bataille ou affrontement, quel que soit le nom qu'on lui donne, aucun des combattants ne se souvient de la cause pour laquelle il met sa vie en péril.

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