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Chapitre 47

‹ Alexander ›

Alors que j'assiste, impuissant, à ce qui ressemble de plus en plus à une défaite qui risque de nous coûter cher, la princesse Clarissa s'approche de son père en m'interpellant.

— Excusez-moi, Votre Altesse, Jace m'a laissé entendre que Magnus serait un eon ?

— C'est exact, confirmé-je en resserrant la taille de mon époux. Il est un demi-dieu. Comme vous avez pu le voir dans le livre que nous avons découvert ensemble, ils ont bel et bien existé.

— Je m'en souviens. J'ai moi aussi trouvé ce que je cherchais, ce jour-là. Savez-vous qu'à l'époque du massacre des manciens, la famille Ashsword était sur le trône de Valmore ?

Je vois la Reine Noire se tendre et retenir son souffle. Quelque chose a changé dans son attitude, comme si elle s'apprêtait à se jeter sur sa belle-fille pour la faire taire et la rousse semble être la seule à comprendre pourquoi.

— Que se passe-t-il, très chère ? lui demande Valentin. Vous portez-vous bien ?

— Non, car je ne sais pas pourquoi ces enfants évoquent des légendes comme si elles étaient réelles ! Clarissa doit encore être désorientée à cause du thé, elle devrait retourner se coucher !

— Merci, mais je vais très bien, Mère !

Je n'avais jamais entendu la voix de Clarissa aussi doucereuse, elle sourit mais son regard acéré ne quitte pas sa belle-mère.

— Je crois que ceci pourra vous aider à comprendre, souffle-t-elle en tendant la main vers sa belle-mère.

Celle-ci fronce les sourcils en baissant le regard sur les mains de la princesse qui s'approchent du sac qu'elle porte à sa ceinture, elle veut s'écarter mais Clarissa est plus rapide et le lui prend.

— Comment osez-vous fouiller dans mes affaires ? s'exclame la reine Camille.

— Pardonnez-moi, répond la rousse sans le penser. Mais j'avais besoin de cela.

Elle sort un collier du sac et l'observe quelques instants avant de le brandir, d'un air victorieux. Je me rappelle alors le pendentif qu'elle a mentionné devant moi, il y a quelques jours. Alors elle sait de quoi il s'agit.

— Voyez-vous, lors de mon mariage je vous ai vu porter un collier au motif familier. En réalité, je crois que vous l'avez également porté pour votre mariage avec mon père. Il m'a marqué parce qu'il était si beau ! Et puis, j'ai trouvé le même dessin dans un livre. La bibliothèque du prince regorge de livres sur la soi-disant légende des eons et l'un d'eux détaille les armoiries des familles impliquées dans le conflit qui a mené à l'assassinat d'Eriel et de son peuple. Parmi eux, j'ai trouvé les armoiries des Ashsword. Alors... Il m'est venu une idée quant à la raison de votre arrivée impromptue à Silvercrest alors que personne n'avait jamais entendu parler de vous avant... Vous portez l'emblème des Ashsword, vous vouliez retourner sur le trône de Valmore !

— C'est ridicule ! Vous vous trompez !

— Mais « Belcourt » n'est pas votre vrai nom, n'est-ce pas ? lancé-je en me rappelant de ce que mon mari m'a dit de leur première rencontre. Vous avez avoué à Magnus ne pas faire partie de la noblesse et avoir menti pour arriver jusqu'au roi Valentin.

Elle pâlit et se met à bafouiller. Visiblement, elle est surprise que je sois au courant de ça, que Magnus m'ait tout raconté de leurs discussions. Je le regarde, il mord sa lèvre et sa main se resserre sur la mienne. La reine Camille serait donc la descendante de ceux qui ont tué ses ancêtres ?

— C'est un démon ! s'écrit-elle. En le découvrant, j'ai dû le pousser à avoir confiance en moi pour l'éloigner d'ici ! Il a planté ses griffes si loin parmi vous que je...

— Et pourtant, vous n'avez jamais détourné les yeux en me regardant !

Je ne m'attendais pas à ce qu'il prenne la parole, mais je réalise qu'il a raison. Parce qu'en entendant sa voix, la Reine Noire relève machinalement les yeux et croise les siens. Et ils se fixent pendant de longues secondes, jusqu'à ce qu'elle échappe un hoquet de peur feinte, se rappelant que c'est ce qu'elle est censée ressentir.

— Vous saviez même pour ma faiblesse, continue-t-il. Celle qui a été utilisée par l'ennemi des eons. Le roi de Valmore.

— C'est un scandale !

Cette fois, c'est le roi Valentin qui s'insurge. Même si sa fille a évoqué la présence des Ashsword durant le conflit, mon époux accuse clairement Valmore d'un crime terrible. Du coin de l'œil, je vois mon père qui ne sait pas comment réagir.

— Je t'interdis de salir ainsi l'honneur de mon royaume ! s'exclame encore Valentin. Gerold Ashsword a été banni parce qu'il était complètement fou ! L'alcool lui avait fait perdre la tête et son conseil a jugé préférable de l'écarter du pouvoir. C'était un dégénéré, un alcoolique et un...

Une gifle l'interrompt, je n'ai même pas vu sa femme bouger mais sa main est encore levée et des larmes bordent ses yeux. Elle a le visage rouge de colère.

— Gerold était un grand roi ! Sa seule faute a été d'avoir peur des eons ! Et il était de mon devoir de rendre sa place à ma famille ! Sur ce trône qui me revenait de droit !

Ses paroles attirent un silence total. Son mari secoue la tête, comme s'il refusait d'admettre qu'il a été dupé.

— Les Ashsword ont été bannis du trône après que les valmoriens ont compris que la guerre ne s'arrêterait jamais, continue la Reine Noire. Elunore ne pardonnerait jamais à ma famille d'avoir fait assassiner leurs précieux eons ! Ce médaillon est la seule chose que ma famille a pu garder après avoir dû vendre, petit à petit, tous ses biens afin de survivre pendant près d'un millénaire. J'ai dû abandonner mon nom pour que personne ne me reconnaisse et pouvoir vous approcher, mais je n'ai jamais pu me séparer de cet héritage. Ma famille est la chose la plus précieuse à mes yeux et, depuis ma plus tendre enfance, je me suis battue pour avancer. Pour rendre ses lettres de noblesse aux Ashsword !

— Et pour cela, vous avez anéanti ma propre famille, gronde le roi Valentin en repoussant sa femme. Jocelyne était la douceur incarnée. Elle n'aurait jamais touché à un cheveu de ses sujets. Mais vous, vous l'avez fait assassiner, emportant du même coup mon enfant à naître. J'ai toujours trouvé que vous étiez sans pitié vis-à-vis de nos sujets, mais maintenant, je comprends que vous ne valez pas mieux que ces messieurs qui croupissent dans les cachots d'Elunore. Que pensiez-vous faire avec Magnus ? On m'a dit que vous lui avez offert d'avoir ses enfants, est-ce exact ?

La Reine Noire éclate d'un rire froid en regardant son époux un instant, puis elle se tourne vers Magnus. Je ne peux faire autrement que d'avancer d'un pas pour me mettre entre eux.

— Un eon est une espèce bien plus précieuse que tout ce que vous pourriez m'offrir, explique-t-elle après avoir calmé son hilarité. Regardez ses yeux, ils sont la preuve que les demi-dieux n'ont pas tous péris. Il est la créature la plus puissante de ce monde. Vous n'êtes rien en comparaison.

— Si je ne suis rien, vous ne verrez aucun inconvénient à ce que je vous bannisse à mon tour de notre château. Vous serez transportée sur l'île des Agénès dès demain.

Nous retenons tous notre souffle à cette dernière phrase. Cette île regroupe tous les criminels que Valmore a chassé sous les ordres de la Reine Noire qui a fait régner la terreur partout où les soldats passaient. Chacun des prisonniers de cette île a une raison d'en vouloir à cette femme. Bien qu'il ne la fasse pas pendre, sa vie ne tient plus qu'à quelques jours, à moins de trouver une âme charitable sur cette île inhospitalière.

— Vous vouliez faire des enfants à Magnus ? termine le roi. Peut-être que vous pourrez vous débrouiller pour survivre en offrant ce privilège à l'un des habitants des Agénès.

Camille suffoque presque sous l'insulte à peine voilée que son mari déclare. Mon père lève le bras vers l'un de nos gardes qui s'empressent de diriger la reine vers les cachots. Encore une fois, elle crie et se débat mais la porte se referme sur elle.

— Maintenant que tout cela est éclairci, finit par déclarer mon père, j'exige que les prisonniers nous dévoilent qui sont les autres gardes qui protègent la reine Camille depuis aussi longtemps.

Le premier mercenaire se penche avec respect, fier d'avoir gardé pendant plus d'une décennie ce morceau de parchemin qui lui aura probablement sauvé la vie au final.

‹ Magnus ›

Le roi Valentin et ses enfants prennent congés pour retourner dans leurs appartement. J'ai l'impression que la princesse avait déjà avisé son frère car il semble moins perturbé que son père. J'imagine qu'il va lui falloir du temps pour se remettre de la trahison de celle qui a été sa femme pendant toutes ces années.

Alors que le père d'Alexander quitte la pièce à son tour, en compagnie des mercenaires et de deux gardes – sans doute pour se rendre à son bureau –, la reine Maryse va se laisser tomber sur son fauteuil. Isabelle s'approche d'elle et vient l'enlacer. Le silence règne quelques minutes sur la pièce, au point que j'entends les domestiques passer dans le couloir, jusque dans le hall. J'entends quelques chuchotements que je ne comprends pas et dont je me désintéresse très vite.

Jace soupire en allant, à son tour, s'asseoir sur un canapé et mon époux resserre sa main sur la mienne. Il regarde la blessure à mon cou, je ne sais même pas à quel point c'est visible mais là, cela m'importe peu. Je dois, en fait, prendre sur moi pour ne pas me blottir contre lui et laisser tout ce qui vient de se passer disparaître lentement de mon esprit.

— Vous saviez déjà tous ce qui a été dit ?

La voix de la reine me fait tourner la tête vers elle, mais je me garde bien de lever les yeux jusqu'aux siens, me contentant d'un point invisible au-dessus de son épaule.

— Pas tout à fait, répond Alexander. Magnus et moi ignorions qu'elle était une Ashsword même si je ne suis pas certain d'être complètement surpris. Venant d'elle, on peut s'attendre à tout.

Je passe une main sur mon visage alors que ses deux autres enfants expliquent que la princesse Clarissa les avait avertis de certaines choses. Si nous n'avions pas tous été là, des parts d'ombres demeureraient toujours. Je l'avoue, je suis un peu sous le choc d'apprendre que je faisais face à la descendante de ceux qui ont tué les eons, et je comprends mieux comment elle pouvait en savoir autant malgré le fait que Natë ait tout fait pour faire disparaître l'existence de mes ancêtres. Sa famille devait se transmettre ce savoir de génération en génération, comme l'ont fait les elfes d'Hyolean.

— Magnus, puis-je te poser une question ?

Je hoche lentement la tête, surpris que Maryse s'adresse directement à moi. Elle regarde d'ailleurs mon visage et j'ai la désagréable impression qu'elle cherche mon regard.

— J'ai cru comprendre qu'elle t'avait déjà demandé de partir avec elle, avant même qu'elle n'enlève Raphaël...

— O-oui, c'est le cas, réponds-je en essayant de me remettre de la surprise de l'entendre prononcer le nom de mon fils.

— Pourquoi as-tu refusé ?

— Mère, comment pouvez-vous...?

— Alexander, laissez-nous discuter, voulez-vous ?

Mon prince me lance un regard dérouté. J'espérais qu'au moins lui saurait où elle veut en venir mais ça n'a pas l'air d'être le cas. Je réprime un soupir et regarde à nouveau l'épaule de la reine.

— Aurais-je pu faire autre chose que refuser ?

— Je n'en sais rien. C'est une reine, elle est belle et elle t'accorde visiblement plus d'importance qu'à son propre mari. Elle t'offrait une descendance royale, elle t'aurait rendu riche, elle t'aurait élevé au-dessus de ce rang de domestique que tu as ici... Nombreux sont ceux qui auraient sauté sur l'occasion.

— Votre Majesté, je sais l'image que vous avez de moi depuis que je suis tout petit. Mais pensez-vous vraiment que je sois idiot et naïf à ce point ? Je n'ai aucune illusion quant à la vie que j'aurais pu mener si – pour une raison que je n'arrive pas à imaginer – j'avais accepté de partir avec elle. La reine Camille est une femme hostile, brutale et manipulatrice. Je n'étais qu'un moyen de lui donner plus de pouvoir grâce à ma magie. Elle m'aurait enfermé et drogué jusqu'à ce que je décide de lui donner ce qu'elle veut, ce qui ne serait jamais arrivé. Parce que la principale raison pour laquelle je n'aurais jamais pu la suivre, c'est qu'elle n'est pas Alexander. Vous n'avez jamais accepté notre relation mais il est mon âme sœur et je ne pourrais jamais partir loin de lui. J'aime votre fils plus que ma propre vie.

J'ai à peine terminé ma phrase qu'Alexander capture ma bouche, je m'accroche à son cou pour répondre à son baiser, oubliant instantanément notre auditoire. Mon cœur se met à battre à un rythme effréné, j'entends le sien faire de même. J'attendais ce baiser depuis que nous nous sommes séparés, sur le chemin d'Aratis. Depuis que j'ai accepté de partir avec la reine pour notre enfant.

Un raclement de gorge qui se transforme en rire nous rappelle à l'ordre et je baisse les yeux sur mon amie qui est à présent appuyée contre le dossier du fauteuil. Le bras de mon mari glisse à nouveau autour de ma taille, dans un geste possessif.

— Mère, commence-t-il. Je ne connais pas la raison de cette question étrange, mais j'ai toute confiance en Magnus. Et, pour être parfaitement honnête avec vous, nous devons vous annoncer quelque chose que Père et Jace savent déjà : nous sommes mariés.

— Plaît-il ?

Un boulet de canon nommé Isabelle me heurte sans que je la vois venir. Si Alexander ne me tenait pas, elle m'aurait probablement fait tomber. Je l'entends pousser de petits cris de joie à mon oreille et ne peux m'empêcher de rire, préférant me contenter de cette réaction que d'affronter celle de la reine.

— Où ? Q-quand ? Comment avez-vous pu faire ça ? s'exclame Maryse.

Je l'entends se lever et se rapprocher.

— Mère, ce n'était pas vraiment planifié, c'était...

— C'était de ma faute, l'interromps-je. C'était nécessaire à ce que Natë me reconnaisse.

Un voile de tristesse traverse les yeux de la reine. Je préfère qu'elle continue de m'en vouloir à moi plutôt que d'être en colère contre Alexander. Je savais qu'elle n'accepterait pas notre mariage, même en apprenant ce que je suis vraiment. Peut-être qu'à ses yeux je serai toujours un domestique.

— Il vous l'a dit, reprend Alexander. Nous sommes des âmes sœurs. Depuis bien avant notre naissance, nous sommes destinés l'un à l'autre. Pour que Natë accepte de révéler la vérité à Magnus, nous devions faire nos preuves. Nous, humains. À travers mon amour pour Magnus, j'ai pu prouver que nous étions prêts à retrouver les eons, à connaître ce qui s'est réellement passé.

— Excusez-moi, souffle sa mère. C'est juste... Que j'aurais aimé assisté au mariage de mon fils aîné.

Je hausse les sourcils, surpris par le chemin que prend cette conversation. Est-ce qu'elle ne lui en veut pas de s'être marié avec moi ? Elle est seulement triste parce qu'elle aurait voulu assister à la cérémonie ? Je ne m'y attendais pas. Du tout.

Elle fait un nouveau pas pour venir devant moi et ses mains viennent se poser sur mes joues. J'avais raison, elle cherchait bien mon regard tout à l'heure, car elle le fait encore. Je la sens légèrement tressaillir quand je laisse mes yeux croiser les siens, elle ferme les yeux une seconde en soupirant avant de me regarder à nouveau.

— J'ai honte. Tellement honte, si tu savais. M'être laissée convaincre par cette femme, avoir été si faible face à mes craintes, ce n'est absolument pas digne d'une reine... Mais ce n'est rien comparé à la façon dont je t'ai traité toutes ces années, alors que tu n'étais qu'un enfant seul et perdu.

Des larmes bordent ses paupières et me troublent beaucoup. Je ne sais pas comment réagir, ni quoi répondre. J'ai peur d'être en train de rêver, jamais je n'aurais imaginé qu'elle me parle ainsi.

— J'ai été aveugle et Natë avait raison de douter de nous. Si ça n'avait pas été d'Alexander, personne n'aurait su dévoiler qui tu es et je trouve ça terriblement triste et injuste. Je sais que nous ne le méritons pas, mais je te prie de trouver la force de nous pardonner ces années d'ignorance, ces années de maltraitance.

Faible devant son repentir que je ne peux juger autrement que sincère, je hoche la tête. Ses pouces caressent lentement mes joues et elle retire ses mains pour essuyer ses joues. Se détournant, elle fait un sourire à son fils puis nous fait signe de partir.

— Allez, filez ! Vous devez avoir envie d'aller voir Raphaël maintenant. Mais ne vous méprenez pas, je valide peut-être ce mariage auquel je n'ai pas pu assister, ça ne veut pas pour autant dire que je vous laisserai vous accaparer mon premier petit-fils !

Elle tourne les talons pour retourner s'asseoir sur son fauteuil et je laisse Alexander attraper ma main pour que nous ressortions du salon. Nous restons silencieux quelques instants, tout en retournant dans nos appartements. Avant d'entrer, je le pousse doucement contre le mur et l'embrasse, appréciant de ne même plus avoir à nous soucier de qui peut nous voir.

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