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Chapitre 45

‹ Magnus ›

Nos préparatifs n'ont pas pris plus de dix minutes. Pourtant, si je n'avais pas Solstice, je ne serais pas certain de parvenir à rattraper la Reine Noire et son escorte, même s'ils sont en carrosse. Ils doivent forcer les chevaux à aller le plus vite possible pour arriver à destination avant qu'on ne les rattrape. À l'heure qu'il est, ils sont certainement à mi-chemin.

Immaculus et Solstice continuent de donner tout ce qu'ils ont pour ne pas ralentir. Parfois, je peux même sentir le regard d'Alexander et son inquiétude. Pour Raphaël, cela va sans dire, mais aussi pour moi, à cause de l'énergie que j'ai partagé avec sa monture. Néanmoins, le trajet est beaucoup moins long que notre retour d'Hyolean et j'ai l'impression que ce partage ne m'a rien coûté, contrairement à la dernière fois. En fait, j'ai utilisé ma magie à plusieurs reprises ces dernières heures et je ne ressens aucune fatigue. Cela pourrait être dû à l'adrénaline, peut-être m'écroulerai-je une fois notre fils en sécurité, dans nos bras.

Grâce à l'allure folle des montures, il ne nous faut qu'une dizaine de minutes pour apercevoir le carrosse, au loin, et le nuage de poussière que les chevaux soulèvent dans leur course. Les gardes sont loin derrière nous, mais nous ne les attendons pas pour rejoindre la reine. Alors que la voiture prend un virage, j'aperçois le garde qui conduit et le fais tomber avant de calmer les chevaux pour qu'ils ne s'arrêtent pas trop brusquement. Je crains trop pour Raphaël pour prendre le moindre risque.

La reine se met à crier quand elle se rend compte que le carrosse ne bouge plus, si fort que nous l'entendons alors que nous sommes encore à plusieurs pas. Le second garde, quant à lui, en sort pour voir ce qui se passe. Lorsqu'il nous voit, il dégaine aussitôt son épée. Mon prince me fait signe d'arrêter et pose pied à terre.

— Je vous ordonne de vous rendre, lui crie-t-il en posant sa main sur le pommeau de son arme.

— Je n'ai aucun ordre à recevoir de vous !

— Si vous tenez à votre tête, vous devriez obéir au propriétaire du sol que vous foulez !

Le rictus du garde et la façon dont il relâche sa position me confirme qu'il s'agit bien de l'un des mercenaires que la Reine Noire a fait entrer à son service.

— Vous n'êtes vraiment pas malin ! reprend l'homme. Vous êtes déjà accusé d'avoir abusé de la princesse et maintenant vous voulez vous en prendre à la reine ?

— La reine savait très bien à quoi s'attendre en enlevant mon fils !

— Un démon n'est pas un enfant ! Nous l'emmenons loin pour protéger votre pays, et c'est comme ça que vous nous remerciez ?

Pour qui parle-t-il ? On dirait qu'il essaie de justifier la situation sans vraiment y croire lui-même, mais j'imagine que ce sont les ordres de sa maîtresse. Instinctivement, je tourne la tête vers le carrosse, lâchant les rênes de Solstice afin de descendre, moi aussi. J'entends des bruits de pas de l'autre côté, sans savoir si ce sont ceux de la reine qui est descendue ou bien de l'autre homme qui a réussi à se relever. Ils cessent vite, cependant, et je décide de laisser ma monture.

Dès que mes pieds foulent le sol, l'attention du garde se pose sur moi tandis que son sourire s'étire un peu plus.

— On devrait peut-être se débarrasser de ce démon-là aussi ! Je suis certain qu'on serait fortement récompensés, compte tenu de la réputation désastreuse qu'il a dans votre château, Votre Altesse.

— Vous ne serez récompensés de rien d'autre que votre reddition ! Cet enfant est un héritier de la couronne d'Hazelrune !

Les doigts de mon prince se resserrent sur le manche de l'épée qu'il dégaine, prêt à se battre avec le garde qui semble presque heureux de le voir le défier. Les épées fendent l'air et s'entrechoquent, rendant tous les chevaux nerveux. Je vois l'attelage du carrosse commencer à trépigner et je recule en poussant légèrement Solstice vers Immaculus.

M'approchant du carrosse, je vois la porte se refermer, et le second homme qui était allongé plus loin n'y est plus. Un gémissement de douleur attire mon attention sur mon prince. Il vient de désarmer le garde qui se tient le bras, la main blessée.

— Espèce de brute, râle l'homme en faisant un pas vers le carrosse.

J'avance à mon tour pour l'empêcher de battre en retraite, des étincelles se mettent à tournoyer autour de mes doigts. C'est là que je la vois et mon cœur se serre.

— Du calme, messieurs, lance la Reine Noire.

Alexander tourne la tête à son tour et tressaille en la voyant tenir sa dague au-dessus de Raphaël. La surprise m'empêche d'agir et je rate l'occasion de lui reprendre mon fils. Le second garde se montre à son tour, une arbalète chargée dans les mains, il me tient en joue.

— Rendez-moi mon fils ! crie mon époux. Vous ne réussirez pas à vous échapper, nous vous suivrons !

— D'accord, je vous le rends.

Un grand sourire glisse sur la bouche de cette femme vicieuse et elle fait quelques pas jusqu'à se trouver entre Alexander et moi. Elle n'a pas lâché sa dague.

— Oui, Votre Altesse, je vous le rends, ce n'est pas vraiment lui que je voulais, après tout.

— De quoi est-ce que vous... Magnus vous a dit qu'il ne partirait pas avec vous !

— Oh bien sûr. Mais peut-être vais-je pouvoir le faire changer d'avis.

Elle fait signe à l'homme blessé de reprendre son épée qu'il tourne une fois encore contre mon mari, puis elle me regarde.

— Voilà ce que je te propose, Magnus. Si tu viens avec moi, je rends le bébé à ton maître et ils pourront rentrer à Elunore sans encombre. Si tu refuses, je tue le bébé, et ton maître.

— Vipère, sifflé-je entre mes dents.

— Oh non, quel vilain mot. Appelle-moi « Maîtresse ».

Elle rapproche la dague de Raphaël qui s'agite dans sa couverture avant de se mettre à pleurer. Puis je réalise que mes larmes coulent aussi, la peur me noue la gorge.

— Pitié, ne lui faîtes pas de mal ! articulé-je difficilement.

— Prends ta décision.

— J'accepte, mais arrêtez...

Elle fait claquer sa langue contre son palais en secouant la tête.

— Est-ce comme cela que l'on demande une faveur, Magnus ?

— Je vous en prie... Maîtresse...

— Magnus, non !

Alexander s'approche brusquement, mais un carreau vient se ficher dans mon bras et me fait crier de douleur. Mon prince s'arrête et s'excuse du regard.

— Ce n'est rien.

La reine souffle pour montrer son agacement alors qu'elle relève sa dague puis elle fait quelques pas vers Alexander pour lui rendre Raphaël. Il le prend dans ses bras et le regarde, l'expression soulagée de son visage me rassure.

— Maintenant que vous avez ce que vous voulez, rentrez, lui ordonne la reine. Je vais m'occuper de dresser mon nouveau domestique.

— Si vous croyez que je vais vous...

Un étourdissement m'empêche de finir ma phrase. Instinctivement, j'arrache le carreau, ce qui fait un mal de chien. Je regarde ma main et vois un liquide doré se mêler à mon sang. Le second garde prend l'arme d'Alexander que mon prince avait rangé dans son fourreau et il le pousse pour l'empêcher de venir vers moi.

— Qu'est-ce que vous lui avez fait ? demande-t-il à la reine.

— Oh, c'est juste un petit quelque chose pour le rendre plus docile. Mais je prendrai soin de lui, ne vous en faîtes pas.

Toujours armée de sa dague, la vipère vient prendre ma main qui se tendait vers mon époux et notre fils. Je porte mon autre main à mon visage pour tenter de me reprendre, mais quel que soit ce liquide doré, il est puissant.

— Alexander, soufflé-je. Rentre, je t'en prie. Ramène Raphaël à la maison...

À contrecœur, il hoche la tête et je me laisse entraîner jusqu'au carrosse. Je m'écroule sur la banquette, à court de force.

‹ Alexander ›

Mon moral ne peut pas être au plus bas. Bien sûr, notre fils est en sécurité dans mes bras, mais j'ai quand même l'impression d'avoir abandonné mon époux aux mains de cette femme cruelle. Magnus marchait difficilement quand il est entré dans la voiture de la reine Noire. Que lui fera-t-elle s'il tombe dans l'inconscience ?

Mon tourment est illogique sachant qu'il est un eon et que nous savons maintenant qu'elle a des projets ambitieux pour mon mari. Le carrosse disparaît au loin quand j'entends enfin arriver les soldats du château guidés par Jace. Ce dernier saute de son cheval à l'instant où il se retrouve à quelques pieds de moi.

— Alexander, tu as retrouvé le bébé ? Mais où est Magnus, n'était-il pas avec toi ?

— La reine Camille l'a fait prisonnier en échange de la liberté de Raphaël, annoncé-je de ma voix taciturne.

— On va le retrouver, mon frère ! Je ne reviendrai qu'en possession de ton amant.

— C'est vraiment courageux de ta part, Jace. Magnus se débrouillera. Et pour ton information, il n'est plus mon amant.

La surprise se lit sur le visage de mon frère. C'est rassurant de voir qu'il ne comprend rien. Cela veut dire qu'il croit en notre couple.

— Il est plutôt mon époux, continué-je pour le rassurer.

Il se rapproche pour mettre une main sur mon épaule afin de me donner du réconfort. De l'autre, il descend la couverture qui recouvre la lèvre de Raphaël et reste stupéfait.

— Il... il est réellement ton fils, s'extasie-t-il en voyant les traits caractéristiques de notre famille qui définissent le visage de notre enfant.

— Il a aussi les yeux de chat de Magnus, confirmé-je aussitôt. Il est notre fils à tous les deux, le futur roi du royaume.

— Retourne au château. Tu dois le mettre en sécurité. On s'occupe de Magnus.

Quelques gardes rouspètent à cette annonce. Évidemment, la nouvelle qu'il est un mancien n'a pas encore fait son chemin. Je tends Raphaël à Jace afin de grimper sur Immaculus puis reprend aussitôt mon fils dans mes bras.

— Merci Jace, mais j'ai comme l'impression que vous n'aurez pas à vous battre. Les pouvoirs de Magnus sont décuplés. Il trouvera le moyen de revenir sain et sauf, il le faut.

Je tire sur les rênes de mon cheval et fais un tour rapide pour chercher Solstice. Cette licorne nous a faussé compagnie. Probablement qu'elle a suivi le carrosse, après tout, Magnus et elle ont un lien très puissant.

Sans autre mot, nous partons tous en direction du château, m'assurant aussi que Raphaël est confortable. Cela nous prend presque une heure pour revenir au château. Sans la magie de mon époux, Immaculus et les autres chevaux doivent tenir un rythme plus normal pour ne pas se fatiguer trop vite. Dès que nous entrons dans les fortifications, je vois ma mère accourir et me tendre les bras pour accueillir son petit-fils. J'hésite quelques secondes, mais je vois vite qu'il n'y a aucune haine. C'est plutôt de l'inquiétude qui ronge son visage. Cela me convainc qu'elle ne lui fera aucun mal. J'incline le torse pour lui permettre de rejoindre notre bébé et la laisse en prendre soin jusqu'à mon retour de l'écurie.

Dans notre château, nous sommes en sécurité. Je sens la fébrilité des domestiques qui croisent notre route ainsi que la détermination dans les yeux des gardes qui sont maintenant installés à chaque porte importante. Notre mère, Jace et moi rejoignons mes quartiers où sont toujours mon père ainsi que les deux princesses endormies. La seule différence est qu'elles ont été transportées toutes les deux sur le lit afin qu'elles dorment plus paisiblement.

— Peut-on convoquer le roi Valentin ? m'informé-je auprès de mon père en glissant Raphaël dans le berceau que Magnus a fait apparaître ce matin.

— Nous l'avons à l'œil, si cela est ton inquiétude, me rassure mon père.

— Il n'est responsable de rien. J'aimerais le rencontrer pour lui expliquer la situation. Il a le droit de savoir...

Le roi Robert lève la main vers son domestique qui attend des instructions.

— Faites venir le roi Valentin au grand salon. Nous serons moins à l'étroit.

Le domestique quitte immédiatement la pièce afin d'exécuter la demande. Nous nous apprêtons à nous y rendre quand je sens que les filles sont sur le point de se réveiller. La première s'agite alors que la seconde a cessé de respirer profondément. Malheureusement, je dois parler au roi, pour qu'il puisse comprendre notre curieuse façon de le tenir sous le joug de nos gardes.

Jace affirme alors qu'il s'occupera des filles et de son neveu. Sans plus attendre, nous nous dirigeons vers le grand salon où sont déjà présents le prince Simon ainsi que son père.

— Où est ma femme ? se plaint aussitôt le souverain. Pourquoi n'est-elle pas présente ? Et ma fille ? Pourquoi ne sont-elles pas avec nous?

— Votre Majesté, réponds-je en m'inclinant respectueusement. Votre femme est recherchée pour l'enlèvement du prince Raphaël et du futur roi Magnus.

— Que dites-vous ? explose Valentin.

— Nous avons assez de preuves pour la condamner pour les crimes qu'elle a commis contre la couronne, mais je suis certain que vous trouverez vous-même une sentence adaptée à votre épouse.

— Il vous faudra être convaincant, Votre Altesse. Je ne vois pas ce qui pourrait vous faire croire une telle chose

— Bien entendu ! Je ne m'attendais pas à ce que vous compreniez sans explication.

Je me retourne vers l'un des gardes et lui demande de faire venir les deux prisonniers qui sont aux cachots depuis notre retour de Lenora. Ce dernier s'exécute et je commence un long monologue sur les raisons qui me pousse à croire que la reine Noire est bien coupable du meurtre de la première épouse du roi Valentin.

Ainsi, je lui raconte ce que les prisonniers nous ont confirmé : qu'elle a plusieurs alliés à l'intérieur même du château de Valmore et que la reine Jocelyne a été assassinée sous ses ordres afin qu'elle atteigne le pouvoir en devenant elle-même reine. Je le vois blêmir à chaque mot supplémentaire que je prononce. Il reste stoïque malgré tout et me demande de poursuivre.

J'explique ensuite que sa propre femme a tenté de séduire Magnus à quelques reprises et qu'elle espère maintenant obtenir des enfants de l'union qu'elle pourrait avoir avec mon époux, que c'est aussi elle qui a enlevé Raphaël et que c'est l'unique raison pour laquelle elle ne se trouve pas dans la pièce en notre compagnie.

— Elle a préféré vous quitter pour la magie de Magnus. Comme il a des pouvoirs impressionnants, je suppose qu'elle tente le tout pour le tout. La raison qui l'a poussée à faire cela m'est, par contre, encore totalement inconnue.

— Si vous dites vrai, cette catin aura du mal à se remettre. Je vous assure qu'elle goûtera à sa propre médecine. Puis-je vous fournir quelques uns de mes gardes afin de retrouver sa trace ?

— Inutile ! Puisque nous n'avons pas encore les noms de ses alliés, nous préférons nous en tenir à notre propre armée.

— Évidemment, je peux facilement le concevoir. Par contre, j'aimerais au moins qu'elle puisse se défendre avant de la condamner.

— Ceci est parfaitement légitime, elle est votre épouse après tout.

Alors que nous scellons ce marché d'une ferme poignée de main, les gardes ramènent les deux mercenaires qui hésitent à entrer. Notre garde le plus costaud les pousse à l'intérieur sans ménagement. Au loin, les cris d'une femme nous figent tous dans une attente insupportable alors que les hurlements se rapprochent rapidement de nous.

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