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Chapitre 38

‹ Magnus ›

Je me mords la lèvre en voyant mon père apparaître devant sa maison. Bien sûr, nous ne pouvons pas partir sans rien dire et je doute qu'il soit le seul à nous entendre. Je regarde autour et aperçois la maison que Naexi m'a désignée comme la sienne, la tenture de la porte bouge mais je ne la vois pas. Je soupire et sens la main d'Alexander prendre la mienne avant qu'on ne s'avance vers mon père. Sans un mot, il rentre et j'entraîne mon époux avec moi.

À l'intérieur, mon regard est happé par la pièce à ma droite, la chambre d'enfant que mon père m'a montrée la dernière fois. Je ne résiste pas à l'envie d'y entrer pour regarder le portrait de ma mère, une fois encore avant de partir.

— C'est elle, soufflé-je doucement. Ma mère.

— Elle était magnifique. Tu lui ressembles beaucoup.

Touché, je souris à Alexander et dépose un baiser sur sa joue. Je vois alors Iefyr venir à son tour. Il évite mon regard et ses bras sont croisés sur son torse, il est fâché. Je le comprends, cela dit, compte tenu de notre conversation du début de journée.

— Iefyr...

— C'est comme ça que tu remercies ton village ? grogne-t-il. Tu pars sans un mot ?

— Je suis désolé, il s'est passé quelque chose... Il faut qu'on rentre maintenant.

Mon père ferme les yeux en soufflant, j'arrête aussitôt de parler, de crainte de l'énerver encore plus. Alexander pose sa main dans mon dos.

— Il m'avait pourtant promis de ne pas t'éloigner de moi aussi vite, murmure l'elfe en passant une main sur son visage.

— Je ne crois pas que Natë y soit pour quoi que ce soit, lui dis-je.

— N'est-il pas derrière tout ce qui se passe ?

— Oui mais... Il ne contrôle pas tout, et il n'a pas pu contrôler ça.

J'essaie de lui expliquer rapidement la raison de notre départ soudain. J'aurais aimé rester plus longtemps, avoir plus de temps pour apprendre à le connaître, à connaître Naexi et Corym. Cependant, pour l'instant, j'ai des choses à faire, des choses importantes qui ne peuvent pas simplement attendre. Les paroles des mercenaires n'ont rien de rassurant. S'ils ont raison, avoir cette femme au château n'est pas une bonne nouvelle.

— Nous reviendrons dès que possible, intervient finalement Alexander. Quand tout sera arrangé, nous reviendrons vous voir.

— C'est une promesse ?

— Oui, c'en est une.

Mon père se redresse légèrement et s'approche de moi pour m'enlacer. Un peu surpris, je le laisse faire avant de lui rendre son étreinte. Je ferai tout pour revenir le plus vite possible. Même si, en réalité, je voudrais que le village puisse s'ouvrir à nouveau au monde extérieur... Et pour cela, je dois accomplir les demandes de Natë.

— Fais attention à toi, Nelaeryn.

Je hoche la tête, les larmes se pressent à mes paupières mais je lutte pour ne pas les laisser s'échapper. Je dois apprendre à être plus fort que ça.

Nous nous séparons après quelques minutes puis Iefyr me laisse partir avec mon prince. Nous redescendons rapidement jusqu'au sol où Solstice attend. Immaculus vient à son tour vers son maître et, une fois que nous les avons harnachés, nous quittons le village. En silence, on rejoint la clairière où les mercenaires sont à présent prostrés à cause de mon illusion. J'avoue éprouver une certaine satisfaction à les torturer de cette manière... Ce qui me fait également me sentir coupable. Mais tant pis, je sais qu'ils le méritent.

— Comment faisons-nous pour les ramener ? demandé-je alors qu'Alexander m'aide à descendre de Solstice.

— Je pensais que nous pourrions en prendre chacun un sur notre monture, mais je ne suis pas sûr d'apprécier le fait de savoir l'un d'eux si près de toi. Penses-tu pouvoir les endormir le temps du retour ?

Je croise les bras sur mon torse, réfléchissant à la question. À vrai dire, je n'en sais rien, et je préfèrerais que nous ne soyons pas surpris en plein voyage s'ils se décidaient à se montrer hostiles. Le problème c'est que le trajet est long, je pense pouvoir les endormir deux, voire trois heures, mais pas plus. C'est déjà beaucoup plus court que le temps de trajet avec Immaculus, et avec deux personnes sur son dos, Immaculus et Solstice seront plus lents.

— Je pourrais peut-être permettre à Immaculus d'aller plus vite, même si ça risque de me demander beaucoup d'énergie, proposé-je, sachant que je l'ai déjà fait avant même d'avoir reçu l'entièreté de ma magie. Nous serions rentrés dans trois heures.

— Alors tu montes avec moi sur Immaculus, dit mon prince. Hors de question de prendre le risque que tu t'évanouisses et tombes en pleine course. Attachons ces deux énergumènes et endors-les, même s'ils se réveillent avant notre arrivée, Solstice ne les laissera pas diriger et nous aurons le temps de réagir.

J'acquiesce et claque des doigts. Des étincelles apparaissent quelques secondes et disparaissent quand les deux hommes s'écroulent sur l'herbe, sans même avoir réalisé que nous étions revenus. Alexander leur attache les mains et les chevilles avec de la corde que je matérialise à l'aide de ma magie, puis Solstice se couche pour nous permettre d'installer les hommes sur son dos. Je trouve cela un peu étrange, mais elle ne proteste pas longtemps quand je lui demande ce service. Je crois que l'idée de pouvoir courir plus vite sur le retour la rend plus accommodante.

Le chemin jusqu'à la lisière de la forêt se fait à pied, histoire de ne pas fatiguer trop vite le cheval et de ne pas faire maladroitement tomber les mercenaires. Nous grimpons sur le destrier blanc de mon prince adoré et il part à la suite de Soltice. Je m'appuie contre le torse d'Alexander alors qu'il tient les rênes du cheval, ses bras entourant ma taille. L'animal va très vite mais je suis tout de même obligé de lui transmettre de mon énergie pour qu'il rattrape la licorne.

— Nous devrions profiter qu'ils dorment pour discuter de ce que l'on va faire, une fois au château, soufflé-je. Même si, avec un peu de chance, nous arriverons avant que les premiers domestiques soient levés.

— Cela nous permettrait de mettre les mercenaires aux cachots dans le plus grand des secrets. Si Camille apprenait qu'ils sont là, elle les ferait tuer. Et je ne doute pas qu'elle trouverait un moyen, même dans notre château. Ils disaient tout à l'heure que les gardes du roi sont des mercenaires également...

— Ceux qu'ils ont avec eux, en ce moment ?

— Il vaut mieux se dire que c'est le cas, pour ne pas être surpris.

Alexander est tendu, il doit être terriblement inquiet de savoir sa famille si près d'une menace dont ils n'ont pas connaissance. Je pose ma main sur la sienne et la serre doucement. Il pose sa tête sur mon épaule, je sens son souffle dans mon cou. Un frisson me traverse et le fait rire, mais en réalité je tremble déjà depuis que nous sommes partis du village. Savoir que, dans si peu de temps, je vais devoir faire face à cette femme, cela m'angoisse terriblement.

‹ Alexander ›

Nous passons le temps du trajet à discuter de la meilleure attitude à adopter en présence de la Reine Noire. Bien sûr, il nous faudra improviser selon ce qu'elle répliquera, mais je pense que c'est un excellent plan. Magnus fera sans doute une grosse partie du travail, mais j'ai confiance en lui, même s'il a peur de tout gâcher. Il sera parfait, j'en suis certain. De toute manière, je ne serai jamais bien loin, à les observer sans qu'elle ne le sache.

Au final, Magnus peine à rester éveillé puisqu'il dépense une énergie folle à garder les prisonniers endormis et à gaver Immaculus d'énergie ravigorante. Sa tête dodeline à l'occasion, ce qui m'inquiète un peu. J'essaie de le garder éveillé afin que nos deux compagnons de route ne s'échappent pas par inadvertance. Je suis soulagé lorsque nous arrivons enfin aux abords du château qui semble encore endormi. Cela veut donc dire que la puissance de Magnus est encore plus forte que je ne le croyais.

Rapidement, je nous précipite à l'entrée des donjons par lesquels nous pourrons nous rendre aux cachots sans être repérés. Un peu d'eau n'a jamais fait de mal à personne. Cela a le mérite de tenir Magnus plus alerte car les mercenaires ont commencé à s'agiter dans leur sommeil. Quand nous arrivons enfin à la porte grillagée des cachots, nous n'avons plus d'autre choix que d'abandonner nos montures et de nous occuper nous-même des prisonniers. Je sens que mon amour faiblit, mais il tient bon. Je soupçonne un peu que cet endroit lui rappelle de douloureux souvenirs, mais je vais veiller à ce que personne ne le lui en fasse la remarque.

Deux gardes sont postés derrière la grille, mais ils ne daignent pas venir nous aider. Nous revoilà assurément dans cette si gentille atmosphère. S'ils croient que Magnus va transporter notre butin, ils se trompent allègrement.

— Gardes, veuillez immédiatement porter secours à Magnus !

— Nos ordres sont de tenir l'endroit le plus sécuritaire possible, ose l'un des deux hommes que je me souviens avoir vu sourire quand mon amour s'est fait fouetter.

— Vos ordres sont de m'obéir avant toute chose. Si vous tenez à garder votre emploi, je vous conseille de ne plus jamais contrer mes désirs. Si je dis de venir aider, vous venez aider. Si je dis de vous agenouiller et de boire l'eau sale qui se trouve dans les cachots, vous buvez. Est-ce plus clair maintenant ? demandé-je en me souvenant que les agissements de Iris ont fait le tour du château.

Le second geôlier s'exécute sur le champ et déverrouille la porte. L'autre homme penche la tête et vient chercher le fardeau de Magnus qui s'écroule tout de suite au sol. On me débarrasse à mon tour puis je m'agenouille auprès de mon mari qui s'est adossé à la pierre.

— Veillez à les enfermer dans la pièce la plus éloignée de l'entrée. Les Morgenstern, ni aucun de leurs accompagnateurs, ne doivent en avoir connaissance. Ceci est dans le but de protéger votre roi. Aucun garde de Valmore ne doit pénétrer à l'intérieur de ce lieu.

Le premier gardien soupire, mais ne réplique rien. Nos cachots sont très nombreux et s'étalent sur plus d'un étage. Cela lui apprendra à se foutre de mes ordres. Aussitôt qu'ils disparaissent, je m'enquiers de l'état de mon époux.

— Te sens-tu capable de te rendre jusqu'à notre chambre?

— Honnêtement, j'ai les jambes en bouillie et mes paupières tiennent à peine ouvertes.

— Nous devrions voir s'il y a un moyen de ne pas t'épuiser à chaque fois que tu utilises tes pouvoirs. Peut-être que Qhara aura noté quelque chose à ce sujet. Selon ce que j'en ai compris, les pouvoirs des eons pouvaient être utilisés pendant des heures sans qu'ils ne se fatiguent.

— Oui, je crois qu'il y a quelque chose qui cloche, mais pour le moment, on doit ramener nos montures.

— Pas question ! Puisque Solstice te comprend, dis-lui de retourner à l'écurie avec Immaculus.

La licorne se retourne et donne un coup de corne sur le flanc d'Immaculus qui suit sans se faire prier. Je ris un peu de notre animal magique. Elle sait se faire écouter, cette bête. Je la soupçonne même d'aimer son rôle.

— Tu crois que Immaculus a le béguin pour Solstice ? m'amusé-je en les voyant disparaître dans le sombre corridor.

— Qui sait ? Personne ne résiste au charme magnétique d'un être surnaturel, réplique mon amour qui réussit à faire de l'humour même dans un moment aussi fatiguant.

Sans lui répondre, je passe mes bras sous ses genoux et ses aisselles puis je le soulève pour prendre la direction de l'escalier qui mène au rez-de-chaussée. Bien sûr, il n'oppose aucune résistance. Je le sens sombrer avant même d'avoir atteint l'étage supérieur. Rapidement sa respiration se stabilise, ce qui m'indique qu'il est bel et bien endormi. Je rencontre deux domestiques en chemin vers mes quartiers. À la dernière bifurcation, je tombe nez à nez avec l'objet de notre retour inopiné. La reine Camille en reste stupéfaite. En effet, son regard est immédiatement attiré par les traits relâchés de Magnus. Cette rencontre est l'occasion de mettre à profit le plan que nous avons échafaudé.

— Bon matin, votre Majesté, que me vaut l'honneur de votre rencontre à une heure si peu convenable ?

— Je pourrais en dire autant votre Altesse. Que faites-vous donc à ce pauvre domestique ? Magnus est inconscient. Que prévoyez-vous de lui faire ?

— Cela ne vous regarde en rien, mais pour vous, je vais faire une exception, étant donné que nous serons bientôt de la même famille. Je compte bien m'amuser un peu. Voyez comme il est magnifique dans cet état d'impuissance. D'ailleurs, je compte bien demander à mon frère de venir nous rejoindre. Ce sera encore plus intéressant à trois.

Ses yeux s'exorbitent, sa bouche s'ouvre involontairement. Ai-je vraiment réussi à faire taire la reine Camille ? Cela est presque jouissif.

— Mais vous n'êtes qu'un pervers ! finit-elle par articuler de sa voix blanche.

— Tant que je ne suis pas marié, je peux faire ce qui me chante sous mon toit. D'ailleurs, préparez bien votre belle-fille car mes envies seront insatiables.

Si elle savait ce qui lui pend au nez, elle n'aurait jamais argumenté, mais voilà, le plan était en marche comme prévu. Bien sûr, je ne m'attendais pas à ce que Magnus m'aide autant, mais c'était le moment idéal. Je me demande juste combien de temps cela prendra à la Reine Noire pour venir au secours de mon mari.

Je sais qu'elle me laissera faire ce que je veux ce soir puisqu'elle est habillée pour l'extérieur. Cela veut dire qu'elle est certainement aussi folle que les mercenaires nous l'ont dévoilé et qu'elle se rend à un mystérieux rendez-vous pour prendre connaissance du bon déroulé de ses méfaits. Ce qu'elle ne sait pas, c'est que ses sbires chercheront en vain les deux derniers brigands vu qu'ils se trouvent bien à l'abri dans les cachots.

— Puisque vous ne semblez plus avoir de récriminations à me faire, je vais vous laisser vaquer à vos occupations nocturnes. J'ai moi-même un joli minois qui m'attend, répliqué-je en soulevant Magnus légèrement pour lui faire comprendre de quoi je parle.

Outrée, elle repart sans dire un mot. Je n'étais qu'à quelques pas de mes appartements alors j'ouvre avant qu'elle se soit envolée. Je regarde si je suis observé et en m'apercevant que oui, je ne peux me retenir de lui offrir un hochement de tête en signe de respect puis je m'enfonce à l'intérieur.

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