Chào các bạn! Vì nhiều lý do từ nay Truyen2U chính thức đổi tên là Truyen247.Pro. Mong các bạn tiếp tục ủng hộ truy cập tên miền mới này nhé! Mãi yêu... ♥

Scène VII

M. de Rominy était un homme puissant, M. de Rominy était un homme riche. M. de Rominy soutenait toutes les actions de charité de M. Madeleine. C'était un homme bon et pieux mais rempli d'orgueil et de suffisance.

« Très bien monsieur, accepta M. Madeleine. Je vais transmettre votre invitation à l'inspecteur Javert.

- Pourriez-vous faire cela de façon officielle, je vous prie ? Que l'inspecteur n'ait pas d'autres choix que d'accepter ? Nous aimerions vraiment le remercier.

- Je le ferais de cette façon. Pour vous, monsieur de Rominy. »

Nouveaux regards de connivence. M. de Rominy sourit plus gentiment.

« Nous pourrons reparler de votre souci d'illettrisme dans le quartier sud de la ville, monsieur le maire. Qu'en dites-vous ?

- Ce serait avec grand plaisir, monsieur de Rominy. »

M. Madeleine connaissait les rouages de la politique et en tant que patron d'industrie, il avait l'habitude du marchandage.

Une école dans le quartier sud de la ville contre l'humiliation de l'inspecteur Javert ! Voilà le prix de la fierté de l'officier. Madeleine accepta, M. de Rominy se leva et souhaita une bonne journée au maire de la ville. Puis il lui rappela sa propre invitation à la fête de Noël.

Ce n'était pas la première fois que M. Madeleine y était invité. M. Madeleine était un riche industriel, un peu terne, mais reconnu par ses pairs. On oubliait le Père Madeleine et on était ébloui par M. Madeleine. On essayait toujours de le marier à une jeune fille de la bourgeoisie.

Le vieil aristocrate parti, le maire resta seul dans son bureau à méditer. Il était ennuyé par cette demande. Bien sûr, avant, il n'aurait pas eu tellement de scrupules à humilier Javert. Un peu de soumission n'était pas si mal venue pour briser la fierté de l'homme. Et Valjean se souvenait encore de l'arrogance du garde-chiourme de Toulon.

Mais c'était avant !

Aujourd'hui, Valjean ne voulait pas faire de mal à Javert. Ce que Javert lui-même aurait traité avec mépris.

Alors Monsieur Madeleine réfléchissait...avant d'avoir une idée. Tant pis pour l'inspecteur, ce serait une affaire à régler entre lui et le policier.

User de son autorité de magistrat élu par le peuple contre son chef de la police.

Madeleine écrivit une lettre assez détaillée à destination de son tailleur, un homme discret et efficace, puis il convoqua officiellement l'inspecteur Javert.

Que chacun soit au courant de cette invitation !

Il fallut attendre une heure avant d'entendre le claquement de bottes, si caractéristique, de l'inspecteur. Une silhouette imposante entre dans le bureau du maire. Une inclinaison du buste, déférent Javert.

« Monsieur le maire, qu'y a-t-il pour votre service ? »

L'uniforme était poussiéreux après une journée de travail et l'homme semblait fatigué. Des taches d'encre tenaces après des heures de paperasse. Comme toujours.

Monsieur Madeleine hésita avant de saisir le taureau par les cornes. Il tendit la lettre scellée à Javert et lança de sa voix autoritaire :

« Vous allez vous rendre à cette adresse aujourd'hui, inspecteur, et vous allez vous plier aux ordres que l'on vous donnera. »

Javert fut un instant décontenancé puis il se reprit :

« Plaît-il, monsieur ?, demanda-t-il durement.

- La commune ne peut se permettre de laisser son chef de la police être indigne de son autorité.

- Indigne, monsieur ? »

Même mimique que précédemment, mais Javert était peiné maintenant. Valjean eut pitié et expliqua posément la situation au policier.

« Vous êtes invité à la réception de M. de Rominy pour Noël. Vous devez faire honneur à la commune et à votre fonction.

- Je ne comprends pas monsieur, avoua Javert, les dents serrées par la contrariété. Avez-vous reçu des plaintes me concernant ? Mon indignité ?... »

Javert était perdu. Cela arrangeait monsieur Madeleine.

« Oui et non.

- Oui ?

- Votre refus puéril de recevoir Louis de Rominy et sa fiancée vous a été reproché ? »

Javert baissa la tête mais il était seulement agacé.

« Vouloir me rencontrer en plein milieu du jour ?! Alors que j'avais à régler le cas d'Ysard ? Je les ai déboutés, c'est vrai.

- Une seule fois ?, » demanda insidieusement le maire.

L'inspecteur soupirait, mécontent de lui-même et de cette admonestation.

« Peut-être un peu plus...

- Javert... Prenez-vous-en à vous-même !

- Je n'ai fait que mon devoir, se défendit violemment le policier. On ne remercie pas quelqu'un pour avoir simplement rempli son rôle.

- M. de Rominy est venu me voir Javert pour vous forcer à aller à la réception ! Le comte veut vous recevoir à Noël pour vous remercier d'avoir sauvé mademoiselle Desmarest, la fiancée de son fils.

- Bien...et cette lettre ?

- Pour mon tailleur. M. Dumars. »

Si monsieur le maire avait eu pour objectif de déstabiliser l'inspecteur Javert, il aurait atteint son but avec brio. Pour la troisième fois, le policier resta sans voix avant de gronder :

« NON , sur un ton qui se voulait définitif.

- Ce n'est pas négociable, asséna M. Madeleine.

- Mais monsieur...

- Le chef de la police de Montreuil-Sur-Mer doit être à la hauteur de sa position, que ce soit dans son attitude ou dans sa tenue !

- J'ai un uniforme !

- On ne va pas en uniforme à une réception ! Voulez-vous passer pour un rustre ? »

Javert s'énervait, Valjean sentait aussi sa colère grimper petit à petit.

« Non, monsieur le maire, murmura Javert.

- Alors il vous faut un costume d'apparat. »

Javert serra les dents et les poings avant d'admettre, amèrement :

« Je n'en ai pas les moyens.

- Qui vous parle de payer ? Cette dépense se fera sur les fonds alloués au décorum par la commune.

- Vous plaisantez ? La commune me payerait un costume ?

- Oui ! »

Les yeux gris affrontèrent les yeux bleus.

« Je veux voir cela, monsieur le maire !

- Vous le verrez, inspecteur ! Dès que vous aurez votre costume..., peut-être un nouvel uniforme également ? »

Et Javert se mit à rire aux éclats, franchement amusé. La tension ne diminuait pas, elle changeait juste d'aspect.

« Seigneur, M. Madeleine. Cessez de vous battre pour moi ! Cela devient ridicule.

- Alors acceptez !

- A une seule condition, monsieur.

- Laquelle ? »

Le sourire de Javert n'avait rien de féminin, c'était un sourire de fauve. Valjean sentit les poils de sa nuque se redresser. Javert pouvait être tellement dangereux pour lui.

« Je veux la facture ! Je veux rembourser cet achat qui ne figure sur aucun règlement prévu par l'État. Je sais que vous allez avancer l'argent de votre propre poche. Je ne suis pas stupide. Je tiens à vous rembourser.

- Mais Javert ! Cela vous prendra des semaines !

- C'est mon problème ! Pas celui de la commune.

- Vous allez vous endetter !

- C'est mon problème, répéta sèchement Javert. Sinon, reprenez votre lettre. J'irais à cette stupide réception habillé de mon uniforme sans honte et je supporterais toutes leurs fadaises avec courage. »

M. Madeleine se leva et s'approcha de Javert, conciliant :

« J'ai un marché à vous proposer Javert.

- Encore un marché ? Je n'ai plus de secret à partager.

- Je vous rends votre liberté de juger et vous acceptez le costume sans discuter.

- Pourquoi insistez-vous ?

- Parce que... »

Valjean était juste face à Javert. Il voyait le gris si clair des yeux de l'inspecteur, il voyait les lèvres pleines de l'homme...bien trop pleines, trop sensuelles et il rougit.

« Parce que je ne peux pas supporter qu'on vous fasse honte.

- Monsieur Madeleine, soupira Javert. Auriez-vous pensé cela de l'inspecteur Javert ? Avant ?

- Sinon je vous emmène moi-même chez Dumars ! »

Et Javert se mit à sourire, amusé.

« Très bien, monsieur le maire. J'accepte votre marché. Ma liberté contre un costume.

- Merci Javert.

- A votre service, monsieur le maire. »

Javert s'éloigna de monsieur Madeleine et retrouva un visage impassible. Les deux hommes en profitèrent pour évoquer quelques problèmes de police municipale avant de se séparer.

Il fallut quelques jours à l'inspecteur pour pouvoir trouver quelques heures de libre afin d'aller chez le tailleur de monsieur Madeleine. Le policier fut surpris de voir que le tailleur l'attendait avec impatience.

Lui aussi avait reçu une lettre de la part de monsieur le maire.

« Bien, inspecteur. J'avais peur que vous n'oubliez ce rendez-vous.

- Ce serait une gageure, » lâcha Javert, entre ses dents serrées.

Et Javert fut prudent.

Il n'avait pas pour habitude d'aller chez un tailleur, il portait des vêtements confectionnés selon ses mesures mais sans être obligé de se déshabiller.

Bien sûr, avec le tailleur de monsieur Madeleine, ce fut différent. Javert dut s'abandonner aux mains habiles de l'homme. Il s'attendait à devoir retirer ses vêtements, ne conservant que les sous-vêtements, le caleçon long, les bas, mais il fut intraitable et garda aussi sa chemise.

Le tailleur combattit gentiment cette pudeur.

« Les cicatrices ne me gênent pas, inspecteur.

- Elles me gênent moi ! »

Ce fut tout.

De toute façon, M. Dumars était assez impressionné par l'aspect de l'inspecteur. Il n'était pas si fort que cela, plutôt nerveux. Javert avait des hanches fines, une taille bien marquée et des épaules douces.

Nerveux, musclé, mince.

Un corps d'adolescent.

Qui aurait cru cela de la part de l'inspecteur Javert avec son uniforme gris et sa présence imposante ?

Bạn đang đọc truyện trên: Truyen247.Pro