Chào các bạn! Vì nhiều lý do từ nay Truyen2U chính thức đổi tên là Truyen247.Pro. Mong các bạn tiếp tục ủng hộ truy cập tên miền mới này nhé! Mãi yêu... ♥

Scène V

Elle le regarda à nouveau, perdue, puis hocha la tête. Il porta ses mains à sa propre veste et lentement, il se mit à se déshabiller.

Elle le regardait, aussi fascinée que la première fois.

Doucement, il retira la veste, il défit sa cravate et ouvrit les boutons de sa chemise avant de la faire tomber à terre. Dévoilant la peau, les cicatrices, le passé du bagnard.

Il leva ensuite les mains pour bien se montrer.

Ce geste sortit Javert de sa transe.

« Jean, » souffla-t-elle.

À nouveau, elle laissa ses mains courir sur le torse massif de l'ancien forçat, retraçant les cicatrices, une caresse à le rendre fou.

Jean Valjean était beau. Un homme fort, musclé, un homme abîmé par le bagne mais resté magnifique. Un homme abîmé par elle ! Elle n'arrivait pas à comprendre comment Jean Valjean pouvait oublier ce détail du passé.

Puis elle se décida. Elle était courageuse !

Elle glissa ses mains dans son dos et défit l'attache qui retenait le bandage. La poitrine fut libérée.

Aussitôt, Javert se recoucha, honteuse, et tendit les mains pour attirer Jean Valjean. L'homme lui obéit, silencieux et désireux.

Ce fut une sensation intense de sentir la peau nue de l'autre contre la sienne.

Les bouches se retrouvèrent et les caresses reprirent, plus douces, pleines de révérence. Elle se cambra encore lorsqu'une main chaude et forte lui caressa un sein.

« Pourquoi devrais-je être déçu ?, demanda gentiment Valjean.

- Je ne suis pas... Mes seins sont... Dieu c'est difficile ! Tu comprends ?

- Je comprends que tu es une belle femme et que tu me rends fou...

- Une belle femme ?, répéta-t-elle, interloquée.

- Béni soit ce coup de couteau ! »

Elle rit, imitée par Valjean puis son rire devint gémissement lorsque la bouche de l'homme retrouva sa poitrine et taquina un mamelon.

Valjean avait très bien compris les scrupules de la femme. Une vie passée dans un bandage serré avait abîmé irrémédiablement la poitrine, c'était un fait. Javert avait des seins, petits et sensibles, si doux. Justes faits pour une paume de main d'homme.

Justes faits pour ses mains.

« Jean, gémit-elle encore en laissant ses mains toucher les cheveux soyeux du forçat.

- Émilie... Belle, douce... Mon Émilie. »

Elle souriait, perdue dans l'amour de Jean Valjean.

« Mon inspecteur..., poursuivait le forçat, taquin.

- Monsieur le maire..., » répondit la femme, espiègle.

Valjean se retenait de caresser plus bas, c'était la première fois. C'était leur première fois. C'était sa première fois. Ils n'allaient pas faire l'amour sur un canapé. Ils étaient mal installés, imbriqués l'un contre l'autre.

Pour leur première fois, Valjean voulait aimer Javert dans son lit. Et Valjean rêvait d'emporter la femme entre ses bras jusque dans sa chambre.

Il allait s'y résoudre lorsque les cloches sonnèrent dans la nuit.

Minuit !

Javert sursauta, dégrisé, les yeux gris, concentrés. Elle se redressa, repoussant son compagnon.

« Merde !, fit-elle simplement.

- Reste cette nuit, » répéta Valjean, tentateur, essayant de reprendre ses lèvres, de la faire basculer à nouveau.

Mais l'inspecteur se rebella et résista à la tentative d'embrassade.

« Sois raisonnable ! Je dois partir, c'est une heure indue !

- Je m'en fous, grogna Valjean. Reste avec moi !

- J'habite à un quart d'heure à pied ! Il n'y a aucune excuse valable pour que je dorme chez toi.

- Tu n'as pas envie de moi ?

- Dieu Jean ! Il ne s'agit pas de ce que je veux mais de ce que je dois ! De ce que nous devons ! »

Elle le repoussa encore puis s'assit sur le canapé. Il la contemplait, égaré, tandis qu'elle se levait et se rhabillait.

Bandage sur la poitrine, chemise, uniforme, favoris. Il ne lui fallut que quelques minutes pour redevenir l'inspecteur Javert.

Enfin, elle regarda à son tour Jean Valjean, resté assis sur le canapé, toujours torse nu.

Elle se pencha et l'embrassa, il retrouva la sensation maintenant familière des favoris frottant sa peau. Il la détesta encore plus.

« Tu reviendras demain ?, demanda-t-il d'une voix brisée.

- Non Jean !, répondit-elle durement. Je ne peux pas venir tous les jours !

- Mais..., commença à argumenter Valjean.

- Non ! Nous ne pouvons pas nous le permettre !

- Tu es si dure ! Tu ne m'aimes pas ? »

Perdu, il était perdu. Découragé. Elle eut pitié de lui et s'assit à ses côtés.

« Je pense à M. Madeleine, à sa carrière. Je pense à l'inspecteur Javert, à son autorité. Je pense à ce qu'il se passerait si les gens apprenaient que nous nous voyons de cette façon. Combien de temps penses-tu que nous conserverions nos postes respectifs ?

- Je m'en fous ! Je te l'ai dit !

- Non !, claqua-t-elle. Tu ne t'en fous pas ! Songe à ton usine ! Songe à Cosette ! »

Vicieuse, elle savait frapper où cela faisait mal. Valjean baissa la tête, désespéré mais dompté. Non, il ne s'en foutait pas, il avait des responsabilités.

« Mais la décence me permet d'accepter un dîner chez M. Madeleine. Disons une fois par semaine ?

- Tu ne m'aimes pas ?, » répéta-t-il, pressant.

Elle saisit doucement son visage et le rapprocha de sa bouche afin de l'embrasser, tendrement.

« Je ne sais pas, avoua-t-elle enfin, mais je tiens à toi ! Tu es exaspérant ! J'ai de l'affection pour toi. »

Il était déçu mais ne le montra pas trop. Il allait devoir se contenter de cela. Peut-être, un jour, l'affection allait se transformer en amour ?

La femme ajouta, d'une voix pleine d'amertume :

« Sinon je t'aurai dénoncé sans hésiter !

- Le terrible inspecteur Javert !, murmura Valjean en caressant la joue cachée sous les favoris touffus.

- À demain monsieur Madeleine ! »

Javert se leva, fermement décidée à partir, et s'inclina avec déférence devant son supérieur hiérarchique avant de quitter la pièce. Valjean se précipita à sa suite et le rejoignit dans l'entrée de la maison.

Javert mettait ses gants, le chapeau était déjà sur sa tête et la canne coincée sous son bras. Il eut une grimace éloquente en voyant le maire devant lui, à demi nu.

C'était comme si la scène dans la bibliothèque n'avait jamais eu lieu !

« Prenez garde au froid, monsieur le maire !, lança la voix dure du policier.

- Je ne risque rien, répondit amèrement Valjean. Je suis en feu !

- Dieu ! Sois raisonnable ! »

Elle avait murmuré cela alors que Valjean la reprenait dans ses bras et l'embrassait avec passion.

Enfin, elle repoussa monsieur le maire et s'enfuit dans la nuit.

Elle sut garder un visage impassible en marchant dans les rues. Surtout lorsqu'elle croisa une prostituée, accompagnée d'un marin aviné.

« Bonsoir inspecteur ! Toujours dehors à cette heure ? La soirée a été longue chez m'sieur le maire !

- La ferme, » grogna le policier.

Javert entendit le rire de la femme résonner dans la nuit, moqueur et vulgaire.

Le lendemain, Javert sut qu'il avait eu raison d'agir ainsi. Ses hommes, la ville, tous savaient que le maire avait dîné avec son inspecteur la veille. Que les deux hommes avaient joué aux échecs et que la soirée s'était prolongée très tard dans la nuit.

Ses officiers le regardèrent en souriant, un peu moqueur, et Walle lui demanda doucement qui avait gagné aux échecs.

« Monsieur le maire, » lâcha Javert.

Et l'air farouche de leur inspecteur ne poussa pas les policiers à l'interroger davantage sur la soirée.

Pour le rapport, Javert repoussa Valjean, poursuivant son exposé, attentif aux bruits venant du couloir. Le secrétaire avait été trop obséquieux, trop curieux. Intéressé ! A la fin, Javert murmura dans le creux de l'oreille de Valjean :

« C'est trop dangereux !

- Tu te méfies trop ! »

Un baiser, des caresses et Javert n'aima pas du tout le regard amusé et goguenard du secrétaire posé sur lui.

Il fallait que cela cesse rapidement avant qu'une rumeur ne naisse de leur rapprochement.

Le lendemain, Javert ne vint pas au rapport, Walle le remplaça. Le surlendemain, aussi.

Le troisième jour, Valjean n'y tint plus, il ne voulait plus interférer avec le travail de l'inspecteur mais Javert...Émilie...lui manquait.

« Où est l'inspecteur Javert ?, demanda M. Madeleine à l'inspecteur Walle en lui coupant la parole durant la lecture de son rapport.

- Absent, monsieur le maire, répondit gentiment Walle, en faisant mine de ne pas avoir remarqué l'impolitesse de son supérieur.

- Absent ? Comment cela ?

- Vous n'êtes pas au courant ?, réagit Walle avec stupeur. L'inspecteur fait l'objet d'une enquête sur son travail.

- Une enquête ?

- Une inspection interne si vous préférez. Demandée par Paris. L'affaire d'Arras n'a pas fait de bien à l'inspecteur. Sa réputation en a pâti.

- Où est-il ?

- A Arras, asséna Walle, un peu sèchement, comme si cela devait être évident. Il a été convoqué chez le procureur. M. Duhamel.

- Quand reviendra-t-il ?

- Aucune idée, monsieur le maire. Mais ces affaires peuvent prendre du temps. »

Une enquête interne ?!

Pouvait-on pousser Javert à la démission ?!

Les derniers mots de l'inspecteur Walle avant de revenir à son rapport firent froid dans le dos.

« Parfois le policier ne revient pas dans son ancien poste. Il peut être immédiatement muté ailleurs ou chassé du service. »

Bạn đang đọc truyện trên: Truyen247.Pro