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CHAPITRE I

Si trois cent soixante cinq jours correspondaient à une année, c'était exactement le temps qu'il avait fallu à Pygmalion pour finir sa création.
Non content de lui, il se surprit après quelques secondes à contempler l'œuvre de sa vie. Un seul souffle aurait suffit pour croire que la femme qui se tenait face à lui était vivante. Néanmoins, la couleur cadavérique dont se drapait l'ivoire -, matière qui avait servi à la façonner -, rappelait sans mal la véritable nature de cet Être.
  
Pygmalion cessa de respirer. Il s'était figé sur place telle la statue qui le toisait d'un regard provocateur.
Au fur à mesure que les secondes s'écoulaient, quelque chose de grand, de gigantesque grandissait en lui. Quelque chose dont il peinait pour le moment à saisir la signification. Ce ne fut qu'à la nuit tombée qu'il se détacha d'elle pour aller dîner -, un besoin qu'il aurait voulu laisser pour se consacrer uniquement à sa passion.
  
Pygmalion était seul dans cet atelier qui sentait l'argile, la poussière et le renfermé. Il était seul et c'était jusqu'à ce jour là une situation qui le satisfaisait parfaitement. Pourtant, pour la première fois depuis un an, quelque chose manquée. C'était comme si on avait creusé un gouffre dans la pièce et que malgré toute la volonté et tout l'amour qu'il portait à son art il lui était impossible de le combler. Cette chambre était pleine, oui pleine de statues froides et mortes bien qu'elles ne furent jamais en vie.

Le soir, il rêva que la sculpture s'effritait jusqu'à disparaître. S'ensuivit une scène qui le terrifia : Pygmalion se changea en pierre avant de siéger auprès de ses œuvres qui avaient la chance au moins d'être en ivoire. Ceux-là le dévisagèrent avec le même regard envoûtant et effrayant qu'avait arborait la femme quelques heures plus tôt. Pygmalion se réveilla en sursaut. Le jour se pointait déjà sur la ville de Chypre.

Le lendemain matin, malgré la nuit tourmentée, le sculpteur avait déjà rejoint son atelier. Mais cette fois au lieu de modeler l'argile, tailler la pierre et sourire en créant, il se tînt silencieusement sur sa chaise en bois. Il admira sa création en silence, seulement troublé par les battements irrépressibles de son cœur.

Le souffle coupé, Pygmalion se leva. Il fut à nouveau saisi du même sentiment ardu qui l'avait traversé la veille. Il approcha sa main rude vers elle et hésita. Alors il osa la toucher. Sans surprise sa joue était dure et glacée. Pygmalion abaissa désespérément ses arcades sourcilières épaisses où logeaient quelques brins blancs. Il n'était pas vieux mais la fatigue et la sédentarité révélées par ses cernes et les courbatures avaient eu raison de lui. Pour être plus précis, l'homme se situait dans  la trentaine.
— Suis-je fou ? songea t-il. Je suis tombé amoureux d'une statue. Oh Aphrodite, mais l'avez-vous vu ? Avez-vous vu ce que j'ai créé de mes mains ? Rien n'est comparable.

Pygmalion s'affaissa de tout son corps sur le sol jonché de pierres éparses. Ses genoux se recouvrirent de poussières blanches. Désormais à son chevet, ses mains se cramponnèrent fermement aux chevilles pétrifiées de la dame inerte. Il sanglota de douleurs.
— Je suis condamné, lâcha t-il, meurtri. Mais oh quelle beau et douloureux châtiment que d'aimer !

Il se redressa brusquement pour poser, cette fois sans hésitation, sa main contre la joue de sa bien aimée.
— Rassure-moi, je ne suis pas fou.

Le regard impassible de la concernée le fit douter, mais seulement un court instant car il sembla soudainement qu'elle souriait. Pygmalion ramena son autre main à son cœur et resserra son emprise sur sa toge.
—  Tu as les yeux lumineux d'une nymphe et la peau blanche comme le lait. Je vais t'appeler Galatée.

Alors Pygmalion saisit ses joues et colla son front au sien.

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