Chapitre 6 : Ambiance électrique
Je cherchai un moyen de traverser la barrière qui me retenait dehors. Bien évidemment, il fallait entourer le parc d'un grillage, électrisé qui plus est. Le bâtiment de toboggans était situé au bord nord du parc, à l'opposé du parking, donc je devais faire tout le tour pour rentrer. Je devais surtout me dépêcher pour ne pas me faire rattraper par mon agresseur. Je n'arrivais pas à trouver de moyen pour passer la barrière, en particulier parce que l'électricité la rendait très douloureuse rien qu'à effleurer.
J'eus alors une idée. Il fallait que j'envoie un message à Nikki. Elle pourrait peut-être m'aider à rentrer. Je sortis donc mon portable avant d'envoyer un message lui disant que j'ai été attaqué, que j'allais bien mais que j'étais coincé dehors du parc. En continuant un peu d'analyser le coin, j'ai remarqué qu'il n'y avait qu'un seul moyen de s'approcher de la barrière, et c'était de grimper sur les stands qui se trouvaient à côté du bâtiment des toboggans.
Je m'apprêtais à lui renvoyer un message lui disant qu'elle ne pouvait pas passer, quand une immense lame de métal, probablement trois ou quatre mètres de haut, se planta dans le sol loin derrière moi en me faisant sursauter. Je m'approchai pour voir ce que c'était, quand six autres se plantèrent autour de moi, formant une sorte de cercle d'acier. Quelques secondes plus tard, des dizaines petites ailettes sortirent de la face intérieure des lames, et un bruit aigu retentit. Je commençais sérieusement à me demander ce qui se passait, quand d'immenses arcs électriques grésillants se formèrent irrégulièrement entre chaque ailettes.
J'avais été piégé. Il s'agissait d'une prison, dont les murs étaient des éclairs, certainement moins agréables à toucher que les barrières du parc. D'un coup, un bruit assourdissant retentit au dessus de moi ; un hélicoptère apparaissait progressivement dans le ciel, à une trentaine de mètres de haut. Sept hommes en descendirent à l'aide d'un câble, tous habillés d'un costume, d'un gilet pare-balles et de lunettes. Ils avaient tous une arme de poing équipée d'un supresseur et un long couteau de survie à la ceinture.
Ils se positionnèrent chacun devant une des lames électrifiées, et me tinrent en joue. L'un des hommes qui étaient derrière moi s'approcha et m'attrapa par le cou en me penchant en arrière, en essayant de me neutraliser. Un bip résonna à sa ceinture ; un boitier avec un écran venait d'émettre un son, et un message s'afficha :
«Évitez de tirer. Civils proches. Dernier recours.»
L'homme fit un signe de la main à ses partenaires, puis essaya de m'accrocher des menottes lourdes en acier.
À ce moment, je ressentis le même coup dans le cœur que dans la forêt, ce même coup qui fit sortir ma conscience de mon corps, mais cette fois, j'en sortis vraiment. Je pouvais voir mon corps devant moi, comme si je regardais un film, et je pouvais me déplacer dans la scène qui se déroulait réellement sous mes yeux. Vu que cette situation est assez difficile à décrire, j'utiliserai «je» pour parler des mouvements que mon corps faisait sans mon contrôle.
Donc, au moment où l'homme me tira en arrière, je redressai les jambes vers son cou, avant d'attraper son arme avec mes mains et de faire une vrille avec sa nuque entre les jambes. Celle-ci laissa échapper un craquement sec et l'homme me lâcha mollement, pendant que je ratterrissais et lançais son arme vers un des ses collègues avec une force surprenante. Celui-ci l'esquiva de peu, et l'arme entra en contact avec les éclairs avant de se désintégrer dans une cascade d'étincelles. L'un des hommes à ma droite sortit son couteau et se jeta sur moi, mais je réussis à attraper sa main avant que la lame ne me touche. Je lui mis un coup de pied dans le ventre, puis frappai violemment son avant-bras sur mon genou, si fort que son bras se brisa littéralement en deux parties distinctes, dont la main qui tenait encore le couteau. Je lançai cette dernière sur un autre homme qui s'approchait derrière moi, qui tomba raide mort, le couteau planté dans la poitrine jusqu'à la garde. Plus que quatre. Un autre encore s'approcha, lui aussi le couteau à la main et reçut un coup de pied dans le poignet qui le fit lâcher. Je lui attrapai le bras et enroulai ma jambe autour de sa nuque, le faisant tomber par terre, avant de lui déboiter le bras. L'homme qui se trouvait en face de lui sortit son pistolet, paniqué, mais je fus plus rapide : je pris de l'élan, écrasai la nuque de mon agresseur au sol, et sautai vers l'homme en face de moi, les jambes groupées, puis lui assénai un violent coup de pied latéral qui l'envoya dans la barrière électrique, le désintégrant sur le coup. Plus que deux. Les deux derniers attrapèrent deux câbles aléatoires, avant de grimper le plus vite possible. Je pris un des câbles, et le lançai simplement dans les barrières, ce qui électrocuta l'homme qui se trouvait dessus et court-circuita l'hélicoptère. L'engin se rapprocha dangereusement du sol, totalement hors de contrôle, et l'homme qui avait réussi à s'enfuir tomba au sol si vite qu'il se brisa le bras droit, qui était si plié qu'il semblait avoir un deuxième coude. Il se releva difficilement, mais je ramassai un couteau par terre et le lançai dans sa direction. Il atterrit à l'arrière de sa tête et s'enfonça à travers sa mâchoire. Ils étaient tous neutralisés.
Je fus soudain attiré par mon corps, et je faillis tomber au moment où j'en repris le contrôle. Mes yeux me brûlaient et ma mâchoire était très douloureuse. L'homme à qui j'avais brisé le bras était inconscient par terre, et tous les autres étaient morts. Il fallait que je fasse disparaître leurs cadavres, mais je ne pouvais pas sortir de la cage. J'eus soudain une très mauvaise idée ; peut-être que si je me servais des cadavres de mes agresseurs comme boucliers, je pourrais survivre à la traversée des éclairs. Je jetai donc trois des cinq corps dont celui de l'homme inconscient dans le déluge d'arcs électriques, qui les désintégra sur le coup, et en gardai deux pour me protéger. Je jetais aussi leurs affaires dans les éclairs, pour laisser le moins de traces possible, même si il allait être compliqué de cacher l'hélicoptère. Je pris les deux hommes par le gilet pare-balles, puis me cachai entre leurs corps pour me protéger des éclairs. Une fois que j'eus rassemblé mon courage, je sautai à travers la cage. Ce qui était peut-être ma dernière pensée fut pour Nikki.
Je me réveillai, la jambe endolorie, à côté d'un grésillement insupportable. Une fois que j'eus retrouvé mes esprits, je me rendis compte de ce qui se passait. J'avais réussi à traverser la barrière. Les deux hommes n'existaient plus, mais j'étais toujours là. J'essayai de me relever, mais retombai aussitôt, un douleur vive me déchirant le pied gauche.
Une très large brûlure irrégulière ornait mon pied, et j'avais la jambe engourdie jusqu'au milieu de la cuisse. L'un des éclairs a dû me toucher quand-même, provoquant de sacrés dégâts. C'était même incroyable que ma jambe existait encore. Malgré la désagréable sensation qui régnait dans ma jambe, je sentis mon téléphone vibrer. Je le sortis, non sans peine, avant de regarder de quoi parlait la notification ; il s'agissait simplement de quatorze messages, dont treize de la part de Nikki, et un de la part de mon opérateur qui me propose un nouveau portable.
Je répondis à Nikki que j'avais un «léger problème» et que ça serait bien si elle pouvait venir me donner un coup de main. Elle me répondit qu'elle n'avait pas trouvé de moyen de passer, donc je lui répondis de passer par le toboggan que j'avais pris, mais de faire attention à ne pas se faire mal.
Quelques minutes plus tard, elle arriva, en passant par le même trou dans le béton que j'avais utilisé pour sortir. Elle avait repéré la cage, et s'approcha de moi jusqu'à ce qu'elle voie ma jambe, qui lui donna un air très inquiet.
- Ta jambe! Mais... qu'est ce que t'as fait?
- Haha, Salut! Y'avait des méchants qui m'ont enfermé, donc je crois bien que j'ai tué les méchants et que j'ai essayé de sortir. Ah, et, touche pas la cage, là. Elle est pas très gentille.
- Comment ça, tué des gens? Répondit-elle sur un ton hésitant.
- Je sais pas vraiment comment j'ai fait, à vrai dire. Je sais juste qu'ils m'ont enfermé dans cette espèce de cage et qu'ils ont essayé de m'enlever, et d'un coup je suis devenu super fort et je les tous démonté, et j'ai pas la moindre idée de comment.
Elle semblait hésiter. Je me suis dit qu'elle me croirait plus facilement si je lui donnais les détails.
- Ça m'a fait la même chose dans le bateau, quand j'ai fait un saltot et que je t'ai sauvé.
Elle resta debout à quelques mètres de moi, encore dans le doute. Puis elle s'approcha et dit :
- Je sais pas pourquoi je crois à cette histoire mais je vois pas comment ça pourrait être faux. Tu te serais pas fait chier à installer cette espèce de cage électrique si c'était juste un piège. Je te fais confiance.
- Putain, c'est pour ça que je t'aime toi, lâchai-je avec soulagement.
- Ferme-la et montre moi ta jambe, répondit-elle très sérieusement mais en rougissant malgré tout.
Elle s'approcha de moi et me prit la jambe entre ses mains. La douleur était atroce.
- Non! Touche pas, s'il te plaît, ça fait super mal!
- Merde, désolée, répondit-elle en posant mon pied par terre.
Quelque chose était bizarre. Là où sa main avait touché ma jambe, la peau était redevenue normale et la brûlure avait totalement disparu.
- C'est quoi ce bordel? Comment t'as fait ça?
- Comment j'ai fait quoi?
Elle regarda ma jambe et paru aussi surprise que moi.
- Euh, bah... j'en ai aucune idée.
- Bon, bah je sais pas ce que t'as fait, mais recommence, parce que ça a l'air de marcher.
Elle reposa sa main sur ma brûlure, avec beaucoup plus de délicatesse, et ma peau réapparut malgré la douleur que le contact avec sa main causait. En une minute, ma brûlure avait disparu, et j'arrivai presque à marcher normalement. Je me remis donc debout, en boitant un peu, et lui dit sur un ton d'humour :
- On fait un beau duo, tous les deux.
- Euh, ouais...
Elle paraissait confuse.
- Entre moi qui combats les méchants et toi qui soigne, on dirait un peu un super-héros et son assistant, non? Je te laisse être Robin, je préfère Batman.
Elle ne répondit pas. Elle regardait ses mains avec un air confus. Je dois admettre que j'étais au moins aussi perturbé qu'elle, mais quand on vient de se transformer en robot tueur de méchants, il y a des surprises qui ne surprennent plus.
Je lui posai une main sur l'épaule et affichai mon meilleur sourire bienveillant, essayant de la rassurer. Soudain, elle laissa échapper un cri de douleur. Elle se plia en deux et cacha sa tête dans ses mains. Je l'attrapai par les épaules, un peu en panique.
- Qu'est ce qui t'arrive? Ça va?
Elle ne répondit pas, se contentant de laisser échapper des cris de douleur. Je ne savais pas quoi faire. Je ne sais pas comment mon cerveau m'a fait arriver là, mais je me suis retrouvé à la serrer dans mes bras. Au bout d'une courte minute d'intense souffrance, elle sembla se calmer. Elle me poussa lentement mais fermement et dit, sur une voix sombre et tremblante :
- Je me souviens.
Son regard était vide.
- Tu te souviens de quoi?
- Il faut que je m'en aille.
Les gravillons au sol tremblèrent, avant de se dresser en forme de pointe vers la main de Nikki. Elle attrapa la pointe et la leva vers sa gorge. Par réflexe, j'attrapai cette lance improvisée et en brisai la pointe. Je remarquai qu'elle était bien plus solide que ce à quoi je m'attendais.
- Comment t'as fait ça? Lui demandai-je
- Ça te regarde pas. De toute façon, ça te servirait à rien.
- Développe.
- Je dois partir. Lâche moi.
- Pas tant que tu te seras pas expliquée.
- Tu veux que je t'explique quoi? J'ai rien à faire ici.
- Développe, répétai-je sur un ton ferme.
Elle soupira.
- Je tue tout. C'est pour ça que mon peuple m'a bannie, m'a-t-elle répliqué avec un regard froid.
- Tu pense? Je viens de tuer au moins sept gars, et Eduardo est peut-être mort à cause de moi. Je sais pas ce que t'as fait, mais ne pense pas que t'es le seul monstre ici.
- Je parle de milliers de morts.
- Explique moi ce que t'as fait et c'est moi qui te dirai ce que je pense de toi. C'est pas à toi de décider de mon opinion de toi.
Elle soupira à nouveau.
- Je suis une sorcière. Je viens du Japon. Le Japon, d'il y a 1700 ans.
- T'as 1700 ans? Je suis pas sûr de te suivre.
- Tu vois, tu me crois pas.
- Explique moi et peut-être que je te croirai.
Elle soupira encore une fois, à croire qu'elle avait récupéré de l'athsme en plus de ses souvenirs.
- Certaines personnes avaient des pouvoirs. Il y avait six niveaux de pouvoirs. Le niveau Alpha, c'est le plus simple, c'est essentiellement du mentalisme et de l'hypnose. Le niveau Bêta est le pouvoir de créer de la chaleur ou du froid. Le niveau Gamma est un pouvoir de manipulation des capacités de régénération cellulaire, en gros, des capacités de soin. Le niveau Delta, c'est la manipulation de la matière. Le niveau Epsilon est simplement la possession des deux pouvoirs Gamma et Delta. Le niveau Oméga, le plus puissant, est la manipulation de l'énergie.
- Pourquoi ça a des noms de lettres grecques?
- Peut-être parce que ça vient de Grèce, t'en pense quoi? Tu réfléchis vraiment pas.
- Ouais, c'est ça. Par contre, je vois pas ce que ça a à voir avec nous, ces histoires de magie.
- Je suis d'accord, ça a aucun intérêt que je te le dise vu que je vais partir.
- Mais j'ai envie de savoir, alors continue.
- Je suis une Epsilon. J'ai le pouvoir de soigner les gens, de les rendre malades et de manipuler la matière.
Je me suis soudain rappelé d'un détail. La légende qu'étudiait Damien quand je l'ai appelé cette nuit. C'était celle d'une sorcière qui avait les mêmes pouvoirs que Nikki. Si ce que les deux me disaient était vrai, alors ça tenait la route.
- Et tu pense que parce que t'es différente, t'es forcément mauvaise?
- Non, je suis mauvaise. Mon peuple m'a chassé, alors que je mettait mes pouvoirs à disposition pour les aider. Je les aidais à se défendre en rendant leurs ennemis malades et en soignant leurs blessés, je leur créais des armes, je construisais des bâtiments...
- C'est tout sauf mauvais de les aider comme tu l'as fait.
- Mais ils ne voulaient pas d'une sorcière, parce que tous ceux qui possèdent ces pouvoirs ont aussi une malédiction.
- Et c'est quoi, la tienne?
- Je ne peux pas mourir. Dès que je meurs, peu importe de quoi, mes fonctions vitales s'inversent et au lieu de vieillir, je rajeunis jusqu'à redevenir un bébé.
- Ça a l'air plutôt bien, pour une malédiction.
- Tu pense vraiment que c'est bien de voir toutes les personnes auxquelles tu t'attache mourir sous tes yeux au fil de ta vie? De devoir réapprendre à marcher, à manger et tout ce bordel? C'est insupportable, surtout quand c'est la trentième fois que tu le fais. Être un esprit d'adulte dans un corps de bébé, c'est la chose la plus horrible du monde.
- Dit comme ça, c'est vrai que c'est moins cool.
- Cette malédiction me pourrissait déjà la vie, et il fallait qu'ils me bannissent en plus.
- Mais en quoi ça fait de toi quelqu'un de mauvais?
- C'est la manière dont je me suis vengée de mon bannissement.
- C'est-à-dire?
- Ils ne connaissaient pas ma malédiction, et ils croyaient qu'elle allait leur porter malheur, donc ils m'ont banni. Pour me venger, j'ai lancé une épidémie sur mon village, mais cette bande de connards a cru que c'était ma malédiction et ils ont répandu l'information. Toutes les régions où j'étais connue m'ont rejeté ou attaqué, donc je me suis défendue en les tuant. De toute façon, même si je mourrais, je serais revenue. Donc un jour, j'ai décidé de me cacher et de ne plus utiliser mes pouvoirs le temps que je me fasse oublier, et j'ai demandé à l'Alpha le plus talentueux que je connaissais de me manipuler pour qu'à chaque fois que je renaisse, je ne me rappelle pas que j'ai des pouvoirs.
- Donc maintenant que tu t'en rappelles, tu veux te tuer pour renaître en ayant oublié que tu les as ?
- Exactement. Tu commence à comprendre, on dirait. T'es bien le seul qui essaie, en tout cas.
- Raison de plus pour rester avec moi, non? Si je suis le seul qui n'a pas peur de toi, pourquoi tu mourrais maintenant alors qu'on peut se protéger?
Elle marqua une pause. Elle semblait réfléchir.
- Ça marche. Ça fait longtemps que j'ai pas discuté avec quelqu'un qui veut autre chose que ma mort.
- Parfait. Bon, il serait temps de s'occuper de ces barrières.
Le reste de la lance s'effondra en petits cailloux. Je courus vers l'hélicoptère, où le cadavre du dernier homme se trouvait. Il avait la lame du couteau plantée à l'arrière du crâne, la pointe de celui-ci lui ressortant par la narine gauche. Nikki me rejoint en marchant.
- Toi non plus, t'es pas vraiment normal. Un humain de ton âge ne devrait pas avoir assez de force et d'agilité pour faire ça à des adultes entraînés.
Je répondis par le silence. J'avais presque peur de l'entendre, et je ne savais pas ce qui causait cette différence. Depuis l'épisode de la forêt, je me doutais que quelque chose était différent chez moi, mais j'avais peur des conséquences que cela pouvait entraîner. De plus, je ne savais pas vraiment quoi répondre à quelqu'un qui vient de m'annoncer qu'elle est une sorcière. Il faut direque même si je ne le laissais pas vraiment voir, j'étais totalement perdu dans une tornade de nouveautés plus improbables les unes que les autres. J'avais l'impression d'être au bord de la folie.
- Tu peux déplacer l'hélico? Demandai-je à Nikki.
- Oui, répondit-elle, mais ça va demander un peu de temps et beaucoup de force. Tu veux que je le mette où?
- Dans les éclairs. Ils peuvent désintégrer des flingues et des gilets pare-balles, donc ça devrait marcher ave l'hélicoptère, normalement.
- Ça marche.
Elle s'approcha de l'hélicoptère et se concentra pendant quelques dizaines de secondes, avant que ce dernier ne se soulève lentement du sol et se dirige vers la barrière. Pendant ce temps, je ramassai le pistolet de mon dernier agresseur, dont j'avais besoin pour arrêter les barrières, et soulevai son cadavre pour le jeter dans le champ électrique. J'arrivai en premier, Nikki ayant du mal à suivre avec ses pouvoirs, et jetai le corps dans la barrière. Une fois que l'hélicoptère fut assez près de la barrière, Nikki lâcha ses pouvoirs et l'hélicoptère se mit à cracher des gerbes d'étincelles partout où les éclairs le touchait.
- Attend, un hélico, ça utilise quoi comme carburant? Me demanda Nikki.
Un hélicoptère utilise du kérosène. Un carburant hautement inflammable.
- Et merde, répondis-je.
- On devrait peut-être y aller, non?
Je sortis l'arme que j'avais gardé et la lançai dans l'hélicoptère, pour éviter qu'un vigile me demande ce que je faisais avec ça dans un parc d'attractions. Nous avons couru en direction du trou dans le béton, et nous avons grimpé tant bien que mal sur les toboggans pour retourner dans celui que mon agresseur avait ouvert. Nous nous sommes ensuite laissés glisser dans la fin du tube, et nous avons entendu une violente explosion venant du Nord. Nous avons mieux fait de nous en aller, car l'explosion allait attirer des gens.
Nous sommes sortis du toboggan, puis nous avons ramassé nos chaussures et sommes allés dans un coin un peu plus tranquille, la terrasse d'un stand de nourriture dont l'odeur expliquait le peu de monde présent. Il fallait que je discute un peu avec Nikki.
- Bon, j'aimerais juste savoir deux trucs. Comment ça va se passer avec mon père, maintenant que tu te rappelles que t'es une sorcière? Toute ma famille t'aime bien, donc ça aura l'air suspect si tu disparais d'un coup.
- On va faire comme on avait prévu. Je vous suis tant que t'es au Mexique, et une fois que t'es parti, je peux mourir et ravoir une vie normale.
- Euh... Ouais...
En fait, je n'osais pas lui dire que j'aurais sûrement besoin d'elle jusqu'en Thaïlande et en Égypte. Il y avait toujours cette histoire de reliques et de clé brisée ou je sais pas quoi, dont j'avais parlé avec Damien.
- Quoi?
- Rien, rien. Par contre, j'ai une question assez pertinente ; vu qu'on «sortait ensemble», avant que tu te souvienne, on est toujours ensemble ou pas?
- T'as vraiment envie d'être avec une sorcière? En plus pour la voir que deux semaines?
- Bien sûr.
- Ha! Il faut croire que les humains ont assez mal évolué.
- Pourquoi?
- La Nikki que tu connaissais, elle existe plus. Tu m'entends? Là, t'as une tueuse en face de toi, c'est pas ta copine toute mignonne qui te tenait la main dans la voiture.
Ça a fait mal. Il faut croire qu'elle n'aimait plus trop la diplomatie.
- Dans ce cas, si tu la revois, dis à l'autre Nikki que j'ai été heureux d'être avec elle.
Elle marqua une pause, puis elle détourna les yeux, gênée. Elle changea soudainement de sujet :
- Bon, sinon, tu peux me dire quoi sur les gars qui t'ont attaqué?
- Ils étaient nombreux, bien organisés et armés. Ils ont du matos, du type gilet pare-balles, pistolet silencieux, hélico, et de quoi faire les barrières électriques qui ont mis ma jambe dans un sale état. Ils déconnent pas, et je pense qu'ils en ont après moi.
J'hésitai une seconde, puis montrai mon pendentif.
- Ou plutôt, je pense qu'ils en ont après ça.
- Qu'est ce que c'est?
- Je sais pas exactement, mais c'est peut-être une relique d'une secte très ancienne, qui date de ton époque. J'ai rencontré Damien Anquetil récemment et on en a discuté. Il m'a dit que dans chacun des pays où j'allais, le gourou de cette secte avait laissé une relique.
- Et elles servent à quoi, pour que quelqu'un les veuille autant?
- La tombe du gourou de cette secte est cellée par un sceau qui ne peut s'ouvrir qu'avec une clé brisée. Peut-être que les trois reliques s'assemblent pour ouvrir cette tombe.
- Et on est censé trouver quoi dans cette tombe? Déjà qu'on est pas sûr que c'est comme ça qu'on l'ouvre, autant pas faire ça pour rien.
- J'en sais rien, mais c'est un secret assez important pour que absolument personne ne sache où elle se trouve ni à quoi ressemblent les clés. Et ces gars là, je sais pas ce qu'ils comptent en faire, mais si ils sont prêts à buter des innocents pour ça, c'est sûrement une bonne idée de les choper avant eux.
- Et on fait ça comment?
- J'ai fait un rêve avec les emplacements approximatifs des reliques. Je sais qu'elles sont dans les pays que je vais visiter, donc j'essaierai de reconnaître quelque chose. Si ils essaient de nous en empêcher, on les neutralise.
- Et je fais comment pour venir avec toi? Je suis bloquée au Mexique, je te rappelle, et tes parents ne paieront pas un autre billet d'avion pour moi.
Ça voulait dire qu'elle comptait venir quand même? Elle changeait d'avis assez rapidement.
- C'est vrai. On trouvera un moyen pour ça.
Ou bien la suite des événements le permettrait, avec de la chance? Si on trouvait un moyen de l'emmener, ou bien si on arrivait à la cacher ou je ne sais quoi.
Ou bien, si une place se libère.
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