Chapitre 5 : Songes nocturnes
Après de longues minutes de débat avec mon père, nous avons décidé de faire une déposition pour notre double tentative de meurtre et celui d'Eduardo. On avait failli mourir aujourd'hui, et même si cela m'avait fait faire un immense pas en avant avec Nikki, je n'avais pas vraiment apprécié de passer aussi près de la mort. Nikki avait l'air un peu moins choquée qu'avant, probablement grâce à notre petite «discussion» dans le cratère, et mon frère faisait mine d'avoir oublié en recommençant à faire des blagues nulles à tout le monde.
Une fois que nous avions retrouvé le Sud, nous sommes retournés dans sa direction pour retrouver le parking où nous avions laissé la voiture. Nous devions faire attention à ne pas déranger les insectes environnants, histoire de na pas se faire piquer par une nouvelle espèce d'araignée inconnue. Le chemin n'a pas été de tout repos ; nous devions rester près de la rivière, parce que les insectes ne s'en approchaient pas trop, tout en évitant de tomber dedans, où les prédateurs y étaient aussi dangereux que sur terre. Une fois que nous avions retrouvé le parking, nous avons essayé d'ouvrir la cabane, mais elle était fermée à clé. Mon frère, dans un élan de stupidité, décida d'essayer de l'enfoncer avec son pied. Le problème? Il avait frappé au centre et pas au niveau de la poignée, donc sa jambe a traversé la porte jusqu'au genou. Après l'avoir aidé à sortir sa jambe, je m'essayai à l'ouverture de cette porte et, contrairement à mon frère, je ne coinçai pas ma jambe dedans. Nous sommes donc retournés dans la voiture, en sueur et avec un superbe souvenir de vacances.
Dès que nous sommes arrivés à Nuevo Casas Grandes, nous avons cherché un poste de police sans même passer par la case hôtel. Ils avaient un officier qui parlait français, donc nous n'avions pas besoin de parler espagnol avec eux. Nous leur avons expliqué l'histoire, et il ont paru assez perplexes quant à sa crédibilité. Ils ont décidé d'enquêter dessus, même si, au vu de l'endroit où les événements se sont produits, les recherches allaient prendre longtemps. Ils nous ont demandé de rester sur le territoire, ce qui était impossible à cause de nos billets d'avion. Ils ont donc dû mettre plus d'enquêteurs sur l'affaire.
Nous avons ensuite déposé Nikki près de son refuge, pour notre plus grand malheur à tous les deux, et nous sommes retournés à l'hôtel. La soirée se passa assez normalement, autant qu'une soirée après avoir assisté à un homicide pouvait l'être. La nuit, cependant, a été très difficile pour tout le monde. Mon frère dormait, mais remuait beaucoup et avait l'air de transpirer. Moi, je ne dormais pas. Il y avait beaucoup trop d'éléments étranges et effrayants dans ma vie, en ce moment.
Tout d'abord, Nikki. C'était une fille géniale, et je m'en suis rendu compte au moment immédiatement après qu'elle m'ait traité de baltringue sur la plage. J'ai rarement eu un sentiment de sécurité avec quelqu'un, et encore moins avec une fille. Elle avait le même humour que moi, et beaucoup d'autres choses aussi. Elle avait l'air de me comprendre très naturellement, au point qu'elle avait presque l'air niais, mais je sentais qu'elle ne l'était pas. C'est presque comme si on était liés par l'esprit, ou par autre chose d'encore plus puissant.
Ensuite, les gars bizarres d'avant-hier. Ils avaient des armes et des costumes, donc ils savaient sûrement ce qu'ils faisaient. Peut-être même que c'était leur boulot de chasser des gens, comme des tueurs à gage. Ils avaient aussi du matériel de communication et utilisaient des codes, donc c'est peut-être un groupe qui mènent des actions illégales. Ils avaient l'air très sérieux et appliqués, et ils m'auraient sûrement trouvés si ils avaient eu le temps de fouiller la cabane.
Enfin, et surtout, notre tentative d'assassinat. Évidemment, rater la mort de peu reste dans l'esprit, surtout quand la personne qu'on aime la rate aussi. Les pointes avaient été lancées ou tirées très précisément, les trois au niveau de la gorge de la cible, dans la colonne vertébrale. Elles étaient en métal, très lisses pour ce que j'en avais vu. Elle n'étaient pas tranchantes, c'étaient vraiment des cônes très longs et aiguisés, mais surtout très solides, probablement en acier trempé ou en titane. Je me rappelle que le métal était froid dans ma main, donc celui qui les a lancé ne les tenait pas depuis longtemps. Sûrement un assassin très entraîné et sûr de lui. Il était aussi extrêmement agile, au point de réussir à se déplacer aisément dans les arbres pour s'enfuir.
En attendant, la forêt dangereuse ne m'avait pas conduit à un autre objet étrange, contrairement à ce que j'avais imaginé. Ça me rappela que je devais demander des nouvelles de Damien sur ses recherches. Je sortis donc de mon lit, pris mon téléphone et allai dans la salle de bain. Je n'avais pas envie de lui envoyer un message, donc je l'appelai et me mis en haut parleur. Il me répondit immédiatement et me dit :
- Bonjour, Jonathan! Je parie que tu aimerais savoir si j'ai du nouveau sur ta relique.
- Oui, désolé de vous déranger à cette heure-ci.
- Pas de soucis, t'inquiètes pas. J'étais en train de me casser la tête sur mes révisions des légendes japonaises.
- Vous faites lesquelles actuellement?
- Je n'ai pas fini, mais en gros, c'est une sorcière qui aurait le pouvoir de soigner les gens ou de les rendre malades et, si j'ai bien compris, de manipuler la matière. Enfin bref, ça ressemble plus à un conte pour enfants, donc merci de me sortir de cet enfer.
- Pas de soucis, répondis-je en riant.
- Enfin bref. Donc, par rapport au pendentif en lui-même, je n'ai rien trouvé, par contre, j'ai du nouveau sur cette fameuse secte. Selon la légende, c'est une secte très discrète qui date d'environ six siècles avant la découverte des Amériques. Elle vénérait les serpents, notamment les cobras, et était dominée par un gourou. Ils adoraient mélanger le venin de cobra avec d'autres substances pour obtenir des effets, parfois psychotropes, parfois bénéfiques. Le gourou était là pour empêcher la surexploitation du venin et préserver les cobras. Il serait extrêmement puissant et respecté, et aurait des capacités spéciales, mais je n'ai rien trouvé de plus de ce côté là. En revanche, ils auraient apparemment essayé d'étendre leurs croyances vers d'autres endroits, où ils ont été assez mal reçus, sauf deux endroits, l'Égypte et la Thaïlande.
Mon cœur rata beaucoup plus d'une battement, cette fois. Impossible qu'un coïncidence pareille arrive, aussi longtemps après et surtout de manière aussi inattendue. Ma voix perdit toute son assurance.
- Vous êtes sûr de vous? C'est... pas possible que vous ayez fait une erreur quelque part?
- Oh, je suis outré que tu pense cela de moi, dit-il en riant. Je suis certain de ne pas avoir fait d'erreur, mais cela reste une légende.
Je commençais de plus en plus à en douter, allez savoir pourquoi.
- Et... vous savez pourquoi il n'y a que ces deux pays qui les ont accueillis?
- La Thaïlande les a accueilli parce qu'ils se faisaient chasser par la Chine vers le Sud, et la Thaïlande était disposée à les aider, dans l'espoir de se créer un allié contre la Chine, dont la puissance grandissait beaucoup. L'Égypte les a accepté car ils avaient des dieux avec une apparence animale aussi, même si ils étaient sujets à la controverse et parfois même à la censure. Les poisons de cobras ont aussi convaincus certains, en plus de l'abondance de ces serpents. Le gourou aurait donné à chacun de ces deux pays un cadeau de sa bijouterie personnelle, et serait retourné en Egypte après avoir retrouvé ses terres détruites et tous les cobras éteints, à cause de l'incapacité de son remplaçant temporaire à gouverner correctement. Quand il fut vieux, il serait mort dans un endroit caché et très dangereux, dont le secret a été si bien gardé que littéralement personne ne savait où le trouver après deux nouvelles générations. On sait juste qu'on peut ouvrir son tombeau uniquement grâce à une clé brisée, dont on ne connaît ni l'apparence ni l'emplacement des pièces. Je n'ai aucune idée de ce qu'on peut y trouver. Je n'en sais pas plus, désolé si ce n'est pas ce que tu voulais savoir.
- Au contraire, c'est exactement ce dont j'avais besoin. Merci pour le travail que vous avez fait, Damien, c'est vraiment énorme en si peu de temps.
- Service. C'est assez intéressant d'approfondir ces légendes, de toute façon. Allez, je retourne à mes révisions, et toi tu devrais aller dormir.
- Oui, vous avez sûrement raison. Bonne soirée.
- Bonne soirée, Jonathan.
Je raccrochai. C'est encore pire, maintenant que je savais tout ça. Je n'arrivais pas à savoir ce que je devais faire. Je ne savais pas si c'était un coup monté ou une coïncidence incroyable, mais tout ça n'était pas censé se produire suite au hasard. Il y avait beaucoup trop d'éléments correspondants entre mes rêves, ma vie et les explications de Damien. Je retournai dans mon lit, ce qui ne m'aida pas plus à m'endormir. J'ai passé littéralement toute la nuit réveillé, à réfléchir à une manière crédible d'expliquer tout ce qui se passait, sans en trouver une trace.
Le lendemain, mes cernes témoignaient de l'«agitation» de ma nuit passée. Mon frère n'avait pas l'air de remarquer ma fatigue constante, et se contentait d'avoir une journée la plus normale possible, après avoir été témoin d'un meurtre la veille. Je descendis dans le hall après avoir mis des habits simples. Mon père faisait de même que mon frère, et Annie avait déjà recommencé à manger comme avant. Quand nous avions presque fini, mon père s'adressa à nous avec diplomatie.
- Bon, les nains, j'imagine qu'avec ce qui s'est passé hier, vous avez envie de décontracter.
Mon frère acquiesca, la bouche pleine. Moi, ma tête dit oui, mais tout le reste disait non. J'avais tout sauf envie de sortir.
- On a décidé de vous emmener dans un parc d'attractions du coin. À la base, il est pas terrible, mais ils ont fait des travaux l'été dernier et ils ont rajouté trois ou quatres gros trucs et ils ont modifié les anciens, donc autant aller voir.
Tout le monde avait l'air d'accord, mais je me demandais si ils ne pensaient pas comme moi.
- On pourra passer prendre Nikki, si tu veux. Ça devrait lui faire du bien d'avoir de la compagnie.
- Ouais.
Moi aussi, ça me ferait du bien. Surtout après cette nuit.
Une fois que nous avions fini de manger, nous sommes allés nous préparer et j'ai envoyé un message à Nikki. Ou plutôt, quelques messages. Sûrement beaucoup trop, d'ailleurs. Elle avait accepté sans problème, vu qu'elle avait pris sa semaine pour venir avec nous. Je lui ai précisé d'emmener des affaires de baignade, au cas où il y aurait des attractions aquatiques. J'ai ensuite fini de me préparer, sans oublier de prendre un short de bain, et je suis descendu dans le hall pour attendre ma famille en discutant avec Nikki par message.
Le voyage se passa comme celui de la veille, excepté que tout le monde était assez silencieux et évitait le sujet de ce qu'il s'est passé hier. Nikki me tenait discrètement la main, en la cachant entre nos sièges pour éviter les remarques de ma famille, ce que je trouvais assez agréable. Une bonne demi-heure plus tard, nous sommes descendus de la voiture, à la fois excités d'essayer les nouveautés et peu motivés à rencontrer de nouvelles personnes qui pourraient potentiellement mourir sous nos yeux, comme Eduardo. Nous sommes passés à la caisse pour payer nos entrées, avant de nous retrouver au milieu d'une immense foule qui se dirigeait dans tout les sens à la fois. Nous avons décidé de partir où nous voulions, puis de nous rejoindre à l'entrée vers 18h15, heure locale. Nous nous sommes donc séparés, mon père et Axel ensemble, Annie probablement seule à un stand de nourriture et moi avec Nikki, bien évidemment. Nous avons marché seuls pendant quelques minutes, sans rien faire de précis, avant que je lui demande :
- Sinon, t'es plutôt quoi? Grande roue «romantique», ou vraie attraction?
- Tu me prends pour qui? Répondit-elle en riant. J'ai vraiment l'air d'aimer les grandes roues?
- Pourquoi pas? Peut-être que t'as le vertige et que t'aime pas faire des attraction un peu violentes.
- Ah ouais? On va voir ça. Tu vois ce grand huit, là bas?
Elle parlait du plus récent et du plus haut des grands huits du parc, un immense rail d'acier peint en doré qui culminait à 82m de haut, ce qui est énorme pour un grand huit. La vitesse de pointe de la nacelle était de 143 km/h, ce qui était aussi très rapide, selon le prospectus que mon père nous avait donné. La plus grande particularité de ce grand huit, c'est que sa nacelle était attachée en dessous du rail, et pas au dessus, ce qui fait que nos pieds pendent dans le vide tout au long de l'attraction.
- Ouais, je le vois très bien. T'as besoin d'un échauffement ou t'es prête tout de suite?
- Premier arrivé, baltringue!
Elle partit en courant vers le manège. Je la suivis, en courant aussi, avant d'arriver à son niveau et de lui lancer :
- Bah dis donc, j'aurais pu courir en arrière!
Ma remarque la fit rire. Nous avons couru côte à côte jusqu'au grand huit, où nous avons fait la file pendant presque une demi-heure. Une fois dans la grande salle où les passagers s'installent dans la nacelle, Nikki parut légèrement moins enthousiaste. Les nacelles étaient suspendues aux rails, et les passagers s'asseyaient dans une sorte de harnais assez serré, et tout le siège était couvert de mousse pour amortir les chocs. Mais le plus impressionnant, c'est la vitesse à laquelle les nacelles étaient projetées ; elles atteignaient leur vitesse de pointe quasiment immédiatement au lancer. Ça me rappelle le «Blue Fire» d'Europapark, un classique qui date encore du 21ème siècle. Le parc existe encore, mais a perdu de sa renommée depuis que d'autres parcs sont encore plus montés en hauteur.
Au moment de l'embarquement, Nikki sembla perdre un peu son sang froid, avec une remarque assez hypocrite de sa part :
- Tu sais, si t'as peur, on peut encore sortir avant d'être dedans, avait-elle dit avec un sourire teinté d'anxiété.
- Oh que non, j'ai encore plus envie d'y aller.
Nous sommes donc montés dans la nacelle, en attendant que le compte à rebours se lance. Mon téléphone était dans la poche de mon pantalon, dont la doublure contenait une plaque aimantée, faite spécifiquement pour accrocher à la coque de mon portable. Nikki avait mis le sien dans une poche à fermeture éclair, avec son portefeuille. Je m'apprêtai à regarder l'heure sur le mien, quand un bruit de buzzer se fit entendre ; le compte à rebours se lançait.
Un autre bruit retentit, puis encore un ; au dernier bruit, la nacelle se lança à toute vitesse en avant vers la première pente, qui fut franchie en quelques secondes. Celle-ci redescendait en vrille vers le premier looping, puis je perdis le fil du manège. Nikki, qui avait commencé l'attraction en hurlant, était maintenant en train de rire. J'ai toujours adoré voir les gens que j'aime rire ou sourire. Je trouve qu'il n'y a rien de plus beau que quelqu'un d'heureux.
Quand le manège fut terminé, nous sommes redescendus de la nacelle, tous les deux secoués et un peu déséquilibré, comme la plupart des passagers.
- Avoue, t'as eu peur avant de partir, lançai-je à Nikki une fois dehors du quai d'embarquement.
- Moi? Naaan, je vois pas de quoi tu parles, répondit-elle sur un ton sarcastique.
- Tu veux essayer autre chose? Quelque chose qui fasse moins peur, peut-être?
- Ha-ha, très drôle. Y'a un truc de toboggans dans le noir qui a l'air sympa.
- Comme tu veux. On va espérer que y'ait pas de fantômes dedans.
- Je suis morte de rire, Johnny.
Nous nous sommes donc rendus dans ce fameux bâtiment à toboggans. C'était un immense édifice d'une dizaine d'étages, avec une partie en baie vitrée qui permettait de voir dehors. À chaque étage, il y avait des toboggans, assez sombres à l'intérieur. Les toboggans descendaient dans l'autre partie du bâtiment, faite de murs normaux pour ne pas illuminer les toboggans, et sortaient en bas de cette partie de l'attraction. On devait enlever les chaussures à l'entrée, apparemment parce que ça laissait des traces sur le plastique.
Nous sommes tout de suite montés au dernier étage, où il n'y avait que deux toboggans.
- On fait la course? Proposa Nikki.
- Prête à perdre, dans ce cas?
- Perdre contre toi? Jamais, répondit-elle avec un air de défi.
Elle se lança la première dans son toboggan, et je la suivis quasi immédiatement. Au bout de quelques secondes, un choc lourd fit trembler mon toboggan, puis plusieurs petits bruits sonnèrent à ma suite.
Des pas.
Quelqu'un marchait sur mon toboggan. Quelques secondes plus tard, une énorme pointe de près d'un mètre de long traversa le plastique et rata ma jambe de quelques millimètres. Elle ressortit presque aussitôt, puis, à peine plus loin, une autre se planta plus près de moi et me griffa l'épaule droite. La pointe planta le plastique et ressortit encore plusieurs fois, avant qu'un râle se fasse entendre, puis plus rien.
Un moment plus tard, des pas forts se firent entendre, puis un énorme choc ébranla le toboggan, si fort qu'il décrocha l'avant du tube dans lequel je me trouvais. Je glissai donc sous la suite du toboggan au lieu de continuer dedans, et commençais à tomber au milieu d'un festival de tubes. Je rebondissais sur les toboggans en dessous de moi, et me pris un des écrous qui liait les différentes parties des toboggans entre les omoplates. Je me suis assez rapidement retrouvé au sol, et ai vite repris mes esprits. Je devais sortir d'ici. Je cherchai à la hâte un moyen de m'en aller de cette salle sombre, quand des pas lointains se firent entendre. Je courus vers un mur, et repérai un énorme trou dans le béton donnant sur l'extérieur, probablement récent étant donné qu'il restait des miettes de béton au sol. Il était assez grand pour que je m'y faufile, donc je me précipitai dedans avant que celui qui m'a attaqué me retrouve. Dès que je fus à l'extérieur, pour mon plus grand bonheur, je n'eus qu'une idée en tête : retrouver Nikki et lui dire ce qui venait de se passer.
Si j'avais su ce qui allait se passer juste après.
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